Certains lecteurs assidus
de ce blog ont reçu des mises en garde sur le fait
que "La Cause du Peuple" serait un blog complotiste, ce qui est, à notre
sens, une qualité rare de nos jours dans le monde d'Internet. L'article ci-dessous, de Jean-Yves
Jézéquel, constitue une bonne réponse. Et
le fait que vous êtes, en moyenne, plus de dix mille lecteurs par jour,
est un argument suffisant pour continuer.
Merci à vous tous.
La lutte continue.
Hannibal GENSERIC
S’affliger des effets tout en adorant les
causes!
Comment
expliquer l’existence avérée de ces légions d’individus qui peuplent la société
occidentale, l’encombrent, l’alourdissent et surprennent l’observateur attentif
par leur absence étrange d’esprit critique, un minimum d’information objective
sans même espérer de leur part attendre les signes d’une réelle connaissance
sur de nombreux sujets, comme tous ceux qui influencent la vie sociale et les
choix politiques réalisés pour une vie en commun devenue ainsi
suffocante ?!
Un
premier exemple : l’ignorance est phénoménale
lorsqu’on entend s’exprimer un grand nombre de personnes sur la question du
terrorisme. Comment les personnes peuvent-elles se contenter de répéter
« sincèrement » le discours ambiant convenu « officiel »,
sur le sujet, en estimant qu’elles savent vraiment de quoi elles parlent ?
Pourquoi ne cherchent-elles pas à se documenter en lisant des études de
critique historique qui ont confronté les informations et les sources sur le
sujet, sachant bien que ce type d’informations est difficile à trouver ?
Pour savoir quelque chose de cohérent sur ce sujet, il faut avoir travaillé
sérieusement la question et fouillé la documentation qui existe mais qu’il faut
aller chercher à la sueur d’un travail assidu…
Dès que vous
abordez la question du terrorisme avec le grand nombre, vous tombez systématiquement
sur un immense mur d’ignorance s’affirmant pourtant comme son contraire. Aucun
dialogue n’est alors possible car la « conviction » s’est
transformée, du fait de l’ignorance réelle, en « certitude ».
Une
conviction, par définition, peut évoluer avec la connaissance et l’expérience,
puis avec la réflexion et l’échange. La conviction est relative à un moment
donné de l’existence d’une personne qui s’est faite une opinion avec les
éléments à sa disposition. En revanche, une certitude est un positionnement qui
ne tolère pas le doute, la remise en cause, la critique, l’évolution d’une
pensée, d’un savoir, d’une expérience… La certitude est par définition
sectaire, dogmatique, non discutable, non relative, intolérante. Ajoutons que
le côté borné de la certitude dépend toujours d’une ignorance dont le statut
est lié à la subjectivité, aux a priori culturels, politiques, sociaux,
éducatifs, psychologiques…
Le grand
nombre estime bel et bien, comme le Pouvoir l’a efficacement fait comprendre,
qu’il est interdit de se poser des questions sur le sens, sur
l’invraisemblable, sur les incohérences du discours officiel concernant les
épisodes terroristes. Dès que quelqu’un fait preuve de sens critique sur le
sujet, il s’attaque en réalité au principe de « l’innocence » du
Pouvoir et cela est blasphématoire. Voilà pourquoi, le grand nombre se dit
« choqué » et recourt aussitôt à l’accusation de
« complotisme » ou pense que toute interrogation sur le sujet relève
du « délire » de gens dérangés ! Chacun pense : « je ne
peux pas avoir raison face à la raison de l’État ». Je me soumets, par
conséquent, à tout ce que me dit l’État. Cette ignorance volontaire a le don
d’engendrer dans un premier temps, la sidération et dans un deuxième temps, le
désappointement et finalement chez l’observateur, une peine pour l’humanité.
Personnellement,
il m’a fallu cinq ans de travail assidu, quotidien, pour arriver à y voir clair
dans cet embrouillamini de la question terroriste! J’imagine que ces légions de
manipulés, ne sachant pas du tout de quoi elles parlent lorsqu’elles
s’expriment sur le terrorisme pris en premier exemple, sont absolument
convaincues de « connaître » la question, de savoir et d’être bien
informées alors qu’elles n’ont certainement pas pris tout ce temps pour
construire une connaissance digne de ce nom! Il est évident que le récit
convenu des médias de masse sur le terrorisme est aux antipodes de la réalité
et qu’en aucun cas il est possible d’apprendre quelque chose de valable sur le
sujet à travers eux !
Un
deuxième exemple : concernant Cuba et Fidel Castro,
le Venezuela et Hugo Chavez, Maduro, la Bolivie et Evo Morales et en général
les pays d’Amérique Latine concernés par la Révolution Bolivarienne et
Sandiniste, là on atteint des sommets dans l’étalage de l’ignorance. Vous
rencontrez des bataillons d’individus qui se croient réellement informés en
reproduisant tranquillement le discours convenu ambiant sur ces thèmes. Ils
n’hésitent même pas à affirmer haut et fort des « certitudes », ne
souffrant aucun doute par définition, et pourtant entièrement construites sur
la manipulation journalistique habituelle, sans le moindre esprit critique,
sans le moindre regard capable de prendre les distances nécessaires à
l’objectivité!
Si vous
demandez encore à ces gens-là quelles études scientifiques de recherche
universitaire en politique et en histoire elles ont étudiées sur tous ces
thèmes concernant l’Amérique Latine, pour se faire une opinion réellement
documentée, informée, qui tienne la route, vous découvrez systématiquement
qu’il n’y a pas d’étude, de lecture attentive de ces travaux, une consultation
réelle de l’information analysée sérieusement par la recherche universitaire.
99 fois sur 100, vous avez en face de vous des gens qui se croient très
sincèrement informés sur l’Amérique Latine en se contentant
« étrangement » de répercuter le parti pris du journalisme de masse,
qu’ils savent pourtant aux mains des milliardaires politiquement néo
conservateurs et idéologiquement ultra libéraux protégeant leur business en
faisant la pluie et le beau temps sur la marche de la société dressée par le
psittacisme incantatoire du conditionnement de la pensée unique…
Qu’est-ce
qui explique ce manque de sérieux, ce manque d’objectivité, puisque en réalité
ce que cette « information » ambiante délivre sur l’Amérique Latine
non alignée sur l’idéologie ultra libérale du fascisme occidental, s’avère être
aux antipodes de la « vérité » historique et factuelle ?
Pourtant ces gens qui parlent sans hésiter négativement sur Cuba, le Venezuela
et leurs grandes figures historiques etc… sont absolument convaincus qu’ils
sont informés, même en avouant n’avoir jamais lu les nombreuses études
historiques et politiques qui existent et qui sont publiées par les Universités
du monde entier, contredisant formellement tout ce qui se dit habituellement
dans les medias de masse ! Comment expliquer cette invraisemblable
légèreté ou la superficialité de certains individus, généralement les
privilégiés du système, qui peuvent se contenter d’une vision approximative
concernant ces choses d’importance majeure ? Comment expliquer cet
amateurisme ou la « servitude volontaire » qu’ils prennent pour de la
compétence ? Pourtant, tous ces gens sont aussi contradictoirement
capables de décrier les effets dévastateurs de l’idéologie fasciste ultra
libérale, sans toucher ni de près ni de loin à l’idéologie elle-même,
d’ailleurs généralement non reconnue comme telle !
Qui va
prendre le temps d’aller consulter des études documentées sur ces sujets ?
Qui va prendre le temps d’aller à la pêche à l’information donnée par des
réseaux indépendants de journalistes d’investigation ou par des chercheurs
en sciences politiques? Personne ou du moins un très petit nombre. Car le
système a fait en sorte que les individus soient démesurément absorbés par les
soucis de la vie, l’obligation du travail toujours considéré comme
« pénal » dans la culture judéo-chrétienne qui est la nôtre, des
multiples contraintes de l’existence ultra contrôlée des personnes sous haute
surveillance ou entraînées dans le processus du divertissement. Les leurres
sont nombreux et omniprésents ; le divertissement est omniprésent ;
l’attention est constamment attirée sur les objets de substitution. On capte
l’attention des masses pour les empêcher d’avoir le temps d’aller fouiller
l’information. On ne voudrait surtout pas qu’elles puissent devenir capables de
comparer, de confronter les éléments à considérer, ni même leur donner les
outils d’analyse, car elles se feraient alors leur propre opinion en évitant
ainsi la manipulation globale qui est orchestrée depuis les rédactions ou les
productions de télévisions et les cabinets ministériels. Le temps doit être
compté pour le citoyen lambda. Il ne faut pas lui donner l’occasion de se
pencher attentivement sur la réalité. Il faut même lui enlever cette
envie ! Les « breaking news » sont pour cela un moyen efficace
de voler constamment le temps nécessaire donné aux individus pour un vrai
travail d’information… L’individu est obligé de survoler constamment les faits
sans jamais avoir le temps nécessaire pour vérifier la solidité de ce qui est
déballé en permanence sur les tables d’une information « fast food ».
Le système
de dressage dominant traite sérieusement, en ce moment, du moyen de filtrer
toute l’information circulant sur Internet de telle sorte que sera uniquement
autorisée l’information « conforme » à la divulgation normative des
news considérées comme étant « vraies » par ce système lui-même,
prétendant ainsi, sans vergogne, être capable de cette « objectivité »
exemplaire indiscutable ! Nous sommes déjà bien avancés dans le monde
« Orwellien » du contrôle absolu de la conscience et de
l’intelligence des individus ne cherchant même plus à savoir où sont la réalité
et la connaissance objective!
Un
troisième exemple : concernant la Russie, la Syrie,
l’Iran, l’OTAN, les USA, c’est la même chose ! Je tombe chaque fois des
nues lorsque j’entends la plupart des gens s’exprimer sur ces sujets! Un grand
nombre gobe vraiment la propagande et continue de se positionner dans la
« croyance » en l’innocence de ces pouvoirs pourtant prédateurs,
puisque fondés sur le principe du profit pour le profit ! Le parti pris,
la « certitude » encore une fois ne souffrant aucune critique, le
positionnement « allant de soi », convenu, indiscutable, entendu,
décrété, sans appel, sur ces sujets majeurs de la vie sociétale actuelle, est
un chef-d’œuvre d’ignorance absolument accablant ! Mais c’est ainsi, des
légions de personnes bien-pensantes, sont absolument persuadées que le discours
ambiant « officiel » est la vérité à prendre au premier degré sans le
moindre esprit critique objectif.
Encore une
fois, si vous leur demandez quelles études de recherche universitaire
historique et politique elles ont étudiées pour se faire une opinion qui tienne
la route, vous avez la même réponse : pas le temps d’aller lire des études
documentées sur ces sujets, l’information courante doit être suffisante !
Sur chacun
de ces trois sujets pris en exemple, j’ai étudié au moins une demie douzaine
d’études universitaires et pour certains d’entre eux plus d’une vingtaine de
publications documentées. J’estime que c’est là un minimum. Or, ce minimum
n’est jamais assuré dans les choix réalisés par les personnes pour s’informer.
Ce qui veut
donc dire que tous ces gens parlent sans savoir vraiment de quoi ils parlent.
Ils sont dans l’ignorance en pensant être dans la connaissance. Ils répètent un
discours qui est manipulé et deviennent donc eux-mêmes sans le savoir des
manipulateurs. Le résultat sur la société est catastrophique : on assiste
à une régression spectaculaire dans tous les domaines et c’est la raison pour
laquelle la logique de guerre et de destruction devient la seule alternative
possible à ce monde enfermé dans le mensonge de la « post vérité »
présentée comme le cheval de bataille d’un « axe du bien » partant en
croisades contre un « axe du mal » !
Ce monde
auquel préside l’illusion : le monde des « imbéciles heureux »,
comme les nommait un penseur français du XXème siècle, va se transformer
brutalement en un monde de « crétins malheureux », pour les seuls
survivants s’il y en a, lorsque le désert des cendres radio actives aura
remplacé le pré carré des privilégiés du système ultra libéral. Une minorité de
20% de la population s’arrangeant pour devenir une « majorité » par
le truchement des procédés électoraux intentionnellement falsificateurs, a
décidé de combattre farouchement la majorité des résistants lucides à la bêtise
humaine. Cette bêtise est confirmée aujourd’hui par le choix déterminé d’une
minorité devenue majoritaire, pour le fascisme ultra libéral. L’ultra
libéralisme est un fascisme. Macron ou Le Pen c’est la même chose : tous
les deux défendent un fascisme qu’il soit mondialiste ou qu’il soit
nationaliste…
Nous allons
donc vers la logique de la guerre à coup sûr et nous l’aurons chez nous très
prochainement. Seuls, les inconscients ne le voient pas ! Ceux qui
chantent les louanges de l’ordo libéralisme et s’en accommodent
avantageusement, seront prochainement ces « crétins malheureux » qui
nous donnent aujourd’hui des leçons de moral, des leçons sur ce qu’il
« faut penser », sur ce qui est « juste et pas juste », en
parfaite harmonie avec le discours ambiant entretenu par le système néo
colonial et ultra libéral du Grand Capital Financier dominant le monde.
Le retour
brutal à l’objectivité aura sur les survivants l’effet d’un réveil anxiogène à
la suite d’un mauvais rêve. Mais y aura-t-il quelqu’un, des survivants, pour se
réveiller du mauvais rêve ? Ce n’est pas du tout sûr, vue l’importance
exceptionnelle de la bêtise humaine !
CONCLUSION
Dénoncer les
effets désastreux de l’ordo libéralisme, lorsque ceux-ci peuvent être au moins
reconnus, c’est une chose. Mais dénoncer la cause, c’est-à-dire l’ordo
libéralisme lui-même, à l’origine des désastres constatés, là c’est trop !
Tout le monde, sans distinction de partis, se plaint facilement des effets
désastreux produits sur la société par les causes ultra libérales qu’une
certaine population de privilégiés continue pourtant de justifier.
Comment
peut-on justifier et défendre la cause ultra libérale lorsque celle-ci est à
l’origine des malheurs que nous connaissons et reconnaissons?
Comment
peut-on vouloir éradiquer un mal en faisant l’éloge de sa cause ?
Voilà l’incohérence
dans laquelle une population de privilégiés se trouve bien installée. Cette
population va donc sincèrement voter pour des programmes
« politiques » authentiquement ultra libéraux ! Il faudrait
plutôt dire pour la suppression de la politique en faveur de l’économisme, des
prérogatives de la marchandisation à outrance, comme si l’économie avait la
vertu de pouvoir diriger les grands idéaux démocratiques des droits de l’Homme
et du Citoyen qui président à la marche de notre « communauté de
destin »!
Une classe
ou plutôt une caste de prédateurs s’est emparée du Pouvoir et nous impose sa
logique idéologique ultra libérale, par le biais de l’Union Européenne. Tous
les États de l’UE sont peu à peu politiquement démembrés et remodelés sur le
schéma donné par le Grand Capitalisme Financier et son idéologie ultra
libérale. Tout cela a commencé en imposant, même aux peuples qui avaient
majoritairement rejeté le projet de la Constitution Européenne, comme ce fut le
cas de la France, un Traité dicté par les grandes lignes de la doctrine sociale
de l’Église catholique. (Cf., La libération de l’homme » tome 2, Jean-Yves
Jézéquel, éditions Publibook, 2013) C’était un évêque de cette même Église qui
avait rédigé, comme on l’a vu précédemment, la théorisation du nazisme, dont
s’est inspiré ensuite Hitler. L’ordo libéralisme est un fascisme.
Comment cet
aveuglement d’une population qui approuve le parti pris ultra libéral et ses
représentants est-il possible ?
Cette
« servitude volontaire », ce « parti-pris », cet aveuglement
sur les effets et leur cause, sont explicables par le phénomène majeur du
mécanisme de défense psychique de la « croyance ». Ce n’est pas une
conscience qui dirige le cerveau des prédateurs et de leurs agneaux bien
dressés, c’est une « croyance ». Or, la croyance appelle la
« certitude », pas la conviction. La croyance appelle les illusions
des certitudes sectaires, pas le doute inhérent au comportement rationnel.
Cette « croyance » confortable est celle qui donne la certitude d’une
vérité dogmatique et donc intolérante. Une certitude ne tolère pas la critique
et encore moins la contestation. Cette « croyance » est celle d’une
légitimité d’un système, d’une idéologie transformée par conséquent en
« vérité révélée » et dont la critique est proprement blasphématoire.
Ceux qui incarnent cette légitimité sont revêtus du même coup de
« l’innocence » de la « vérité », l’innocence du divin, du
théocratique et non plus du démocratique. Pourquoi peut-on sincèrement adhérer
à l’idéologie ultra libérale ? Parce que cette idéologie qui est fasciste
dans son essence est donc, pour être fasciste, théocratique et à ce titre
supérieure au démocratique !
C’est la
raison pour laquelle le Pouvoir théocratique et l’idéologie fasciste ultra
libérale de l’Union Européenne est en ce moment entrain de préparer sur tout le
territoire européen, la militarisation pour une répression fasciste de ses
peuples récalcitrants, à l’exemple de ce qui existe déjà aux USA, répression
légitimée par le terrorisme et facilitée par les « états d’urgence »,
les « nouvelles lois policières », et rendue évidente par la
manipulation médiatique…
Le fascisme
séduit les angoissés par son ordre absolu théocratique.
La liberté
quant à elle est une expression de la conscience dont l’éveil suffisant suppose
que la personne ait transformé son angoisse pathologique en une réponse de
défense positive basée non pas sur des illusions mais sur un réalisme serein,
une maturité de l’être qui ne craint pas les remises en cause permanentes!
La croyance
est confortable ; la conscience n’est pas confortable mais elle est la
seule à pouvoir donner la liberté. La « croyance » appelle
l’obéissance ou la soumission, l’acceptation d’un dressage qui ne peut passer
que par des illusions permettant d’adhérer à l’objet de la croyance. La
conscience, quant à elle, appelle la responsabilité seule condition nécessaire
à l’existence d’une liberté réelle de l’homme !
Jean-Yves
Jézéquel, Mondialisation.ca, 2017