Le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a appelé, à l’occasion de la rencontre des ministres
de la Guerre de l’OTAN, à orienter la planification de l’infrastructure civile
vers les besoins de l’armée : « Il ne s’agit pas seulement de
commandement. Nous devons également veiller à ce que les routes et les ponts
soient assez solides pour supporter les plus massifs de nos véhicules et
que les réseaux ferroviaires pour le transport rapide de blindés et de matériel
lourd soient bien équipés. »
Les rôles clés seraient assurés par les
gouvernements nationaux, le secteur privé et l’Union européenne.
Réponse du berger à la bergère : la Russie demande à ses entreprises, publiques et
privées, de se préparer à passer à une économie de guerre.
Stoltenberg n’a laissé planer aucun doute sur la direction que prendront les mouvements
de troupes : « Les routes et les
voies mal adaptées pour le transport des chars rendent actuellement difficile
par exemple un déplacement rapide de troupes vers les pays baltes. »
C’est de
nouveau contre la Russie. Exactement comme le Führer avait développé le
réseau d’autoroutes par tous les moyens dans les années 1930, pour déplacer le
plus rapidement possible des troupes et du matériel vers l’Est (le dernier
tronçon de l’A2, qui reliait Berlin à la Ruhr, a été inauguré ponctuellement le
23 septembre 1939, pour le début de la Seconde Guerre mondiale), le
renforcement de l’infrastructure de transport fait partie aujourd’hui encore
d’une préparation consciencieuse et responsable de la guerre.
L’ensemble
de l’UE a immédiatement pris position, claqué des talons et promis solennellement
de remettre prochainement en état le réseau de transports à l’abandon en
Europe. Die
Zeit rapporte : « Federica Mogherini, la représentante de l’UE
pour les affaires étrangères, a annoncé à Bruxelles que la Commission
européenne diffuserait, d’ici la fin de la semaine, des propositions sur la
manière dont le transport de troupes à l’intérieur de l’Europe peut être
amélioré. »
Cette entrée
massive de la politique en faveur d’une économie de guerre, dans laquelle
toutes les activités se concentrent uniquement sur le renforcement de la
capacité de faire la guerre, est le point culminant d’une propagande belliqueuse
s’aggravant sans cesse. En la matière, un pas entraîne toujours l’autre. Il
semble toujours que l’OTAN soit en position défensive par rapport à la
Russie et qu’en plus sa force militaire doive être nettement supérieure.
Ainsi les agressions actuelles de l’OTAN contre la
Russie sont fondées sur la situation en Ukraine, sa prétendue annexion de la
Crimée et son intervention dans la guerre en Syrie. Ici, la véracité des faits et du
contexte historique ne jouent aucun rôle. L’important est de présenter toutes les agressions
par les États-Unis et l’OTAN exclusivement comme des mesures défensives.
Presque toujours, au début d’une crise, d’un conflit, on peut entendre les
bruits de bottes de l’OTAN.
Réponse : Le Kremlin
ordonne à l’industrie russe de se préparer à la guerre
Le président
russe Vladimir Poutine a ordonné à l’industrie russe d’être prête à consacrer
tous ses efforts à la production de guerre.
Poutine aurait
fait cette remarque au sommet de Sotchi, où il a discuté de la guerre syrienne
avec les responsables turcs et iraniens. Pendant qu’il parlait, il passait en
revue l’exercice militaire annuel Zapad de l’armée russe, qui a eu lieu
en septembre, avec le personnel de l’armée russe.
Poutine a
déclaré : « La capacité de notre économie à accroître la production et
les services militaires à un moment donné est l’un des aspects les plus
importants de la sécurité militaire. À cette fin, toute entreprise stratégique
et simplement à grande échelle devrait être prête, indépendamment de qui en est
propriétaire. »
Ses remarques
ont clairement montré que l’exercice Zapad de cette année était destiné
à vérifier si la Russie pouvait soutenir la mobilisation totale de ses
ressources économiques pour une guerre nucléaire à grande échelle. Le scénario
de l’exercice était que les forces nucléaires stratégiques s’exercent à tirer
leurs missiles – les plus grosses bombes à hydrogène du pays, conçues pour
oblitérer un pays qui a attaqué la Russie – au milieu de simulacres d’invasions
terrestres et de missiles à grande échelle contre la Russie.
Poutine a
déclaré : « Premièrement, nous avons vérifié notre capacité de mobilisation
et notre capacité à utiliser les ressources locales pour répondre aux besoins
des troupes. Des réservistes ont été appelés pour cet exercice, et nous avons
également testé la capacité des compagnies civiles à transférer leurs véhicules
et leur équipement aux forces armées et à fournir une protection technique pour
le transport des communications […] Nous avons également évalué la fourniture
de services de transport et de logistique, ainsi que de nourriture et de médicaments
à l’armée. Nous devons réexaminer la capacité des sociétés de défense à
augmenter rapidement leur production. »
Les remarques de
Poutine sont un avertissement urgent à la classe ouvrière internationale. Le
capitalisme mondial subit un effondrement politique historique. Le danger d’une
troisième guerre mondiale, enraciné dans le conflit entre le système de
l’État-nation et le caractère global de la production économique, est imminent
et grandissant. Ce que Poutine a annoncé ouvertement au sommet de Sotchi, c’est
ce que les gouvernements de l’OTAN font dans le dos du peuple : préparer une guerre globale
entre les grandes puissances nucléaires et, si nécessaire, contre leur propre
population.
Alors que la Russie effectue des exercices
militaires sur son propre sol, les puissances de l’OTAN encerclent la Russie et
font marcher leurs troupes jusqu’aux frontières mêmes de la Russie.
La crise révélée
par l’appel de Poutine à préparer la Russie à une guerre totale est le résultat
de ces décennies de guerres brutales menées par les puissances de l’OTAN dans
le monde entier. Les tentatives de l’impérialisme américain d’utiliser sa
puissance militaire pour compenser son déclin économique et pour canaliser les
tensions de classe provoquées par le chômage croissant et la privation sociale dans
laquelle Washington a été aidé par ses alliés européens, ont amené le monde au
bord d’un holocauste nucléaire.VOIR AUSSI :
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Hannibal GENSERIC