Alors que le
futur président mexicain Andrés Manuel López Obrador menace d'inonder l'Amérique avec des millions
de réfugiés [1], le président Donald
Trump répond en accumulant
les forces militaires pour envahir le Mexique, [2].
En effet, AMLO estime que ces immigrants ont un "droit humain" à entrer
aux États-Unis car la moitié des territoires US ont été arrachés par la force
au Mexique [3].
De son côté, le Canada se
prépare à s'armer avec des armes nucléaires pour se protéger contre une
éventuelle attaque de la part des États-Unis. Car, s’il y a une chose que la
Monde a apprise des évènements récents relatifs à la Corée du Nord, à l’Irak, à
l’Afghanistan, à la Libye et à la Syrie, c’est que la seule force de dissuasion
qui empêche les États-Unis d’envahir un
pays, ce sont les armes nucléaires susceptibles d’atteindre les États-Unis.
Le Canada déclare que les USA sont un état en faillite
D’abord, les relations entre Washington et ses alliés/vassaux sont
au plus bas : Ottawa, Mexico, Berlin, Londres, Paris, Canberra, Tokyo et
Séoul.
Ensuite, l'Amérique est devenue un État en faillite. Le
conflit interne de plusieurs décennies entre les deux principales factions
culturelles, les Républicains et les Démocrates, a conduit à l'effondrement de
leurs institutions politiques. Les
lois ne peuvent pas être adoptées. Les ambassadeurs ne peuvent pas être
nommés. Même
les soins de santé de base ne peuvent pas être fournis à tous les citoyens.
La corruption a atteint les niveaux du tiers monde. Les
membres du Congrès et les sénateurs consacrent tellement de temps et d'efforts
à recueillir des pots-de-vin (appelés «dons de campagne» dans leur dialecte
local) distillés par les lobbies
(surtout le lobby juif) qu'ils n'ont plus le temps de débattre des politiques
ou des lois qui intéressent la population américaine. Même
le président n’échappe pas à la corruption. Nous avons comment Adelson a acheté
la politique étrangère de Trump et des Républicains pour 90 millions de dollars.
De plus, Trump négocie
des transactions immobilières lucratives pour lui-même alors qu'il nomme
des membres de la famille à des postes de pouvoir et d'influence.
Comme avec d'autres États défaillants, les États-Unis
ne sont plus en mesure de contrôler leurs propres frontières.
Les drogues et les armes circulent sur leur frontière méridionale et les
demandeurs d'asile fuient leur frontière nord.
En raison d'un commerce d'armes non contrôlé, il y a maintenant plus
d'armes à feu aux États-Unis qu'en Afghanistan, en Irak, en Somalie, au Yémen
et en Syrie réunis.
Cela a conduit à une violence débridée qui a fait de nombreuses régions du
pays "zones interdites".
Cependant, malgré cet «État défaillant», le Congrès américain a adopté en février le
plus grand budget de l'histoire du ministère de la Défense avec plus de 1.400 milliards
de dollars (1,4 x 1012). De plus, la semaine dernière, le Congrès américain a accordé
à Trump 82 milliards de dollars supplémentaires pour préparer son invasion du
Mexique.
Guerre civile au Mexique
Pour les États-Unis, le Mexique est la pire zone de guerre après la Syrie.
Sa guerre civile sanglante continue de s'accélérer. Le mois de mai 2018 est le mois le plus meurtrier depuis que le
gouvernement mexicain a commencé à publier des données sur les homicides en
1998. Le nombre d’homicides sous le président actuel Peña Nieto a maintenant atteint 104.583, tandis que le nombre de morts sous l'ancien
président Felipe Calderon avait atteint 102.859
Contrairement au président Obama qui cherchait un modus vivendi avec
le Mexique, le président Trump enflamme délibérément cette crise en utilisant
les techniques de propagande de guerre dont le but est de soustraire toute
responsabilité aux autorités fédérales américaines civiles et de la placer
entre les mains de l'armée américaine. Ses actions en cours pour y parvenir
sont:
a) L'US Navy travaille
maintenant avec le Département de l'Intérieur des États-Unis pour établir de
«nouvelles règles» dans les eaux du Golfe du Mexique et que cinq groupes de
supercarriers (des porte-avions nucléaires géants)
préparent maintenant
l'invasion du Mexique.
b) Le Département
américain de la santé et des services sociaux crée actuellement un groupe de
travail chargé de superviser les familles de réfugiés et, pour la première
fois dans l'histoire, des
avocats militaires américains aideront les procureurs civils à traiter les cas
de migrants sans papiers.
c) L’US
Navy place tous les migrants clandestins sous contrôle militaire américain dans
des camps de migrants dits «temporaires, austères» qui seront construits sur
des bases militaires américaines, et dont le Pentagone
dit qu'ils ne seront nécessaires que jusqu’au 31 décembre 2018.
Ce n’est
pas la première fois que les États-Unis menacent d’intervenir militairement au Mexique.
• En 2006,
il y eut une alerte avec la confusion extraordinaire qui accompagna
les élections présidentielles au Mexique, où le candidat de
gauche Obrador (déjà) faillit l’emporter, l’emporta même pendant quelques
jours, avant d’être finalement écarté. Durant cette période, la tension fut très vive entre les USA et le
Mexique à cause de la
possibilité de l’élection d’un candidat très à gauche, tandis que le
problème de l’émigration restait toujours dans l’impasse, sans règlement ni
accord.
• En
2009, il n’y eut pas à proprement de tension particulière, à moins que l’on considère cette
frontière du Sud des États-Unis en état de tension permanente (ce
qui est sans doute vrai). Il y eut surtout un rapport rendu public, qui
constitua un signal adressé au public par le Pentagone sur le danger potentiel
constant, en termes militaires, de la frontière Sud. Dans ces temps où l’on ne
parlait que de terrorisme, que du Moyen-Orient, où l’on relevait de l’énorme
crise financière de l’automne 2008, etc., il s’agissait de réaliser que, pour
le Pentagone, la dangerosité de l’instabilité du Mexique,
pour le pays lui-même et pour ses voisins, était la plus haute du monde avec
celle du Pakistan, – en ayant à l’esprit que la frontière des
USA avec le Pakistan est moins préoccupante que celle des USA avec le Mexique.
• Le
1erjuillet prochain, Obrador (coucou, le revoilà), mieux connu sous
ses initiales révolutionnaires de AMLO (Andres
Manuel Lopez Obrador) est semble-t-il absolument assuré de l’emporter,
comme nouveau Président. Sa tendance politique est superbement
catastrophiste puisqu’il est pour nombre de commentateurs US, au moins (!)
socialiste et plus clairement communiste ; ses jugements sur Trump, sa
politique de contrôle de l’immigration, et sur le reste tel qu’on l’imagine,
sont extrêmement péjoratifs sinon agressifs et il encourage clairement
l’immigration vers
les USA.
Aujourd’hui,
la dangerosité de la situation au Mexique est toujours n°1 au hit-parade des
planificateurs US, toujours ex-æquo mais cette fois le concurrent a
changé : la Syrie et non plus le Pakistan. Simplement les
divers groupes djihadiste, milices, etc., sont remplacés par les divers gangs
et cartels de la drogue, mais aussi par des milices de citoyens, avec certaines
provinces ou villes tenues par des cartels tandis que d’autres ont proclamé
leur autonomie de facto et sont sous la
protection des milices locales. Les “forces de l’ordre”, police et armée, sont
redoutées pour leur brutalité et leur corruption, et cantonnées à des
territoires sûrs sous leur contrôle.
La
grande question qui se pose aux stratèges US est de savoir dans
quelle mesure Obrador n’aurait pas fait
alliance avec les cartels ou avec certains d’entre eux.
Conclusion
Comme on
le constate, ce n’est pas la première fois qu’on parle de tensions entre les
USA et le Mexique, et de “menace du Sud” pour les USA. Il y a d’ailleurs une
logique historique, le Mexique ayant été le premier pays agressé par la jeune
République Américaine dans les années 1846-1848 au nom d’un “principe” forgé
pour l’occasion mais rendant compte de la conception
exceptionnaliste et providentialiste que les USA se sont attribuée dès
l’origine : “la Destinée manifeste” (Manifest
Destiny).
La naissance des USA est en bonne partie fondée sur cette
conception de “naissance d’un monde nouveau” qui lui donne une destinée
exceptionnelle et de facto un “droit
d’annexion” pour le “bien de l’Humanité”.
Aujourd’hui, le contexte est très particulier et sans précédent. Les États-Unis
traditionnellement sur l’offensive sont sur la défensive, avec le rapport
démographique en changement accéléré en défaveur des WASP de l’origine et en
faveur des Latinos qui
habitent aux USA ou qui y affluent. Comme l’on sait, la lutte
contre l’immigration est l’un des piliers fondamentaux de la politique de
Trump et le principal argument de ralliement de son
électorat, en même temps qu’un formidable facteur dans la division radicale
qui déchire les USA.
C’est
non seulement la possibilité de conflit entre le Mexique et les USA qui est en
jeu, mais également la question de la situation civile intérieure aux USA, où
l’on se trouve déjà dans un état de quasi-guerre civile de la communication”.
On connaît bien aujourd’hui le
cas de l’État de
Californie, où
la première communauté est désormais celle des Latinos, ayant dépassé les WASP et autres Blancs, ou
Caucasiens-Américains comme l’on dit, et qui se trouve dans une situation de
quasi-sécession, et avec des mouvements internes demandant la partition.
NOTES
[1] Le leader mexicain AMLO a appelé des millions
de Mexicains à inonder les États-Unis pour « donner une leçon à Donald
Trump ». Le candidat à la présidence dit qu'un exode massif de Mexicains vers
les États-Unis est leur " droit humain fondamental ".
"Et
bientôt, très bientôt - après la victoire de notre mouvement - nous allons
défendre tous les migrants sur le continent américain et tous les migrants dans
le monde", a déclaré M. Obrador mardi, tout en appelant les gens à
"quitter leurs villes et à trouver une vie aux États-Unis".
L'élection
est dans moins de deux semaines et Obrador est actuellement en tête du peloton.
Il s'est présenté avec un ticket s'opposant à la politique du Président Trump à
l'égard du Mexique.
[2] Pour prendre part à
cette invasion, l'US Navy a mis en route 5 de ses plus puissants groupes forces de
frappe, dont les porte-avions CVN-71 USS
Theodore Roosevelt qui a accosté à San Diego le 7 mai, le CVN-78 USS Gerald R.
Ford qui a accosté à Norfolk le 9 juin, le CVN-77 USS George HW Bush qui a
accosté à Norfolk le 13 juin, le CVN-72 USS Abraham Lincoln qui a accosté à
Norfolk le 14 juin et CVN-74 USS John C. Stennis qui a accosté à San Diego le
18 juin. La désignation CVN signifie un porte-avions à propulsion nucléaire
[3] La
guerre Américano Mexicaine
Le
conflit de 1846-1848, connu chez les uns sous le nom de Mexican
War et chez les autres la Guerra de la Invasión Estadounidense !
Le
traité de paix signé en 1848 marque la fin de la guerre américano-mexicaine. Le
Mexique a perdu la moitié de son territoire au profit de son adversaire, et
notamment la Californie, où de l’or sera découvert quelques années plus tard.
Mais les territoires cédés garderont à jamais une empreinte mexicaine indéniable.
Encore aujourd’hui, de nombreuses villes du Texas ou de Cette guerre se termine
par la “vente” forcée de la moitié du territoire
mexicain aux USA (la Californie, l’Utah, le Nevada, le
Colorado, le Wyoming, le Nouveau-Mexique, et l’Arizona contre 15 millions
de dollars de l’époque, ce qui équivaut à environ 600 millions de dollars de
l’an 2000). Cette humiliation scandaleuse a marqué depuis,
d’une façon très profonde, les rapports du Mexique avec les USA et
fondé le mouvement dit de La Reconquista “La Reconquête douce”, grâce à l’immigration
latino vers les USA, aussi bien que les périodes régulières de tension entre
les deux pays.
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Hannibal GENSERIC
Article anti-Trump. Tout est faux.
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