Sur ce sujet on observe un silence prudent de nos jours [a]. Pourtant Tocqueville s’en est mêlé ; et voici ce que l’auteur de De la démocratie en Amérique écrit à ce sujet, que l’on peut appliquer au monde entier colonisé par la sous-culture américaine imposée .
En affaiblissant parmi les Indiens de l’Amérique du Nord le sentiment de la patrie, en dispersant leurs familles, en obscurcissant leurs traditions, en interrompant la chaîne des souvenirs, en changeant toutes leurs habitudes, et en accroissant outre mesure leurs besoins, la tyrannie américaine les a rendus plus désordonnés et moins civilisés qu’ils n’étaient déjà.
Différentes hypothèses situent la population initiale entre 20 et 150 millions dʼhabitant·es. Un certain consensus s’est établi autour de 100 millions dʼhabitants. Une cinquantaine d’années plus tard, le continent avait perdu entre 80% et 90% de sa population totale. |
Comme tous les humanistes et les gens de droite traditionnelle, comme tous les gentilshommes en fait, Tocqueville avait une très haute opinion des Indiens d’Amérique :
La chasse et la guerre lui semblent les seuls soins dignes d’un homme. L’Indien, au fond de la misère de ses bois, nourrit donc les mêmes idées, les mêmes opinions que le noble du Moyen Âge dans son château fort, et il ne lui manque, pour achever de lui ressembler, que de devenir conquérant.
L’aristocrate Tocqueville se sent proche des indiens ; de même le mystique suisse Frithjof Schuon qui les compare aux samouraïs (voyez mes textes sur ce prodigieux auteur).
Il cite ces lignes d’un rapport US concernant la disparition des Indiens. Les conquérants anglo-américains ont exterminé les Indiens en les privant de bisons, et cela se sait et se dit dès 1829 :
Les troupeaux de bisons se retirent sans cesse, disent MM. Cass et Clark dans leur rapport au Congrès, 4 février 1829; il y a quelques années, ils s’approchaient encore du pied des Alleghanys; dans quelques années, il sera peut-être difficile d’en voir sur les plaines immenses qui s’étendent le long des montagnes Rocheuses. On m’a assuré que cet effet de l’approche des Blancs se faisait souvent sentir à deux cents lieues de leur frontière. Leur influence s’exerce ainsi sur des tribus dont ils savent à peine le nom, et qui souffrent les maux de l’usurpation longtemps avant d’en connaître les auteurs.
Rappelons que vers la même époque un certain William Smith Shaw dénonce les « hordes d’immigrés étrangers » (la xénophobie n’aura pas attendu son Trump).
Tocqueville décrit alors un vrai Grand Remplacement, pas celui fantasmé par certains de nos jours, et il est bouleversant :
Quelques familles européennes, occupant des points fort éloignés, achèvent alors de chasser sans retour les animaux sauvages de tout l’espace intermédiaire qui s’étend entre elles. Les Indiens, qui avaient vécu jusque-là dans une sorte d’abondance trouvent difficilement à subsister, plus difficilement encore à se procurer les objets d’échange dont ils ont besoin. En faisant fuir leur gibier, c’est comme si on frappait de stérilité les champs de nos cultivateurs. Bientôt les moyens d’existence leur manquent presque entièrement.
Tocqueville poursuit avec son rapport :
MM. Clark et Cass, dans leur rapport au Congrès, le 4 février 1829, p. 23, disaient: « Le temps est déjà bien loin de nous où les Indiens pouvaient se procurer les objets nécessaires à leur nourriture et à leurs vêtements sans recourir à l’industrie des hommes civilisés. Au-delà du Mississipi, dans un pays où (on rencontre encore d’immenses troupeaux de buffles, habitent des tribus indiennes qui suivent ces animaux sauvages dans leurs migrations; les Indiens dont nous parlons trouvent encore le moyen de vivre en se conformant à tous les usages de leurs pères; mais les buffles reculent sans cesse. On ne peut plus atteindre maintenant qu’avec des fusils ou des pièges les bêtes sauvages d’une plus petite espèce…»
Pareil en Patagonie où j’ai vécu. Les morses exterminés par les
colons anglais, les indiens survivants se rabattirent sur les
coquillages, puis ils disparurent.
C’est principalement au nord-ouest que les Indiens sont obligés de se livrer à des travaux excessifs pour nourrir leur famille. Souvent le chasseur consacre plusieurs jours de suite à poursuivre le gibier sans succès; pendant ce temps, il faut que sa famille se nourrisse d’écorces et de racines, ou qu’elle périsse: aussi il y en a beaucoup qui meurent de faim chaque hiver.
Prophète encore ici, Tocqueville décrit la conquête par le bruit, ce beuglant dont Saint-Exupéry parle dans Terre des Hommes. Car le bruit chasse et extermine :
Du jour où un établissement européen se forme dans le voisinage du territoire occupé par les Indiens, le gibier prend l’alarme. Des milliers de sauvages, errant dans les forêts, sans demeures fixes, ne l’effrayaient point; mais à l’instant où les bruits continus de l’industrie européenne se font entendre en quelque endroit, il commence à fuir et à se retirer vers l’ouest, où son instinct lui apprend qu’il rencontrera des déserts, encore sans bornes.
Et Tocqueville de comparer les méthodes US et les méthodes espagnoles :
Les Espagnols, à l’aide de monstruosités sans exemples, en se couvrant d’une honte ineffaçable, n’ont pu parvenir à exterminer la race indienne, ni même à l’empêcher de partager leurs droits; les Américains des États-Unis ont atteint ce double résultat avec une merveilleuse facilité, tranquillement, légalement, philanthropiquement, sans répandre de sang, sans violer un seul des grands principes de la morale aux yeux du monde. On ne saurait détruire les hommes en respectant mieux les lois de l’humanité 1.
La guerre du droit… La destruction humanitaire de l’homme, tel est le programme des USA et de leur Europe communautaire en effet. La guerre de Sécession, qui verra Lincoln lancer les meutes des généraux Sherman et Sheridan sur les populations civiles des villes sudistes, avait une cruauté humanitaire qui elle-même n’avait rien à voir avec une abolition de l’esclavage des noirs. Thomas Di Lorenzo a rappelé que le mythifié Lincoln était raciste, et que l’esclavage ne fut aboli qu’en 1863, pour des raisons tactiques 2.
Juillet 2023 – Par Nicolas Bonnal
Notes
- Alexis de Tocqueville (1835), De la démocratie en Amérique I (deuxième partie), chapitre X (classiques.uqac.ca) ↩
- Thomas J. Di Lorenzo – The real Abraham Lincoln (sur Mises.org) ↩
L’Union européenne, le principal partenaire commercial d’Israël, regarde impassiblement cet État renforcer son siège barbare autour de Gaza, tuer sans relâche des civils désarmés comme ces derniers jours à Jénine, infligeant une punition collective à un million et demi de civils palestiniens condamnés à la désolation et condamnant des centaines de patients cardiaques ou nécessitant une dialyse rénale, les bébés prématurés et tous ceux dont la survie dépend de l’alimentation électrique à une mort imminente.
En gelant l’approvisionnement en carburant et en électricité à Gaza, Israël, la puissance occupante, garantit avant tout que l’eau « pure » – façon de parler, puisqu’après des décennies d’abus israéliens, l’eau de Gaza est sans doute la plus polluée de toute la région – ne sera pas pompée et distribuée dans les foyers et les institutions ; que les hôpitaux ne pourront pas fonctionner correctement, ce qui entraînera la mort de nombreux patients, à commencer par les plus vulnérables ; que les quelques usines qui fonctionnent encore malgré le siège seront forcées de fermer, augmentant encore un taux de chômage déjà extrêmement élevé ; que l’épuration des eaux usées sera interrompue, aggravant encore la pollution des précieuses réserves d’eau de Gaza ; que les universités et les écoles ne pourront plus assurer leurs services ; et que la vie de tous les civils sera considérablement perturbée, voire irréversiblement compromise…
« […] la destruction démographique résulte de la cupidité et des guerres déclenchées par les Espagnols. Toutes les sources des observateurs peuvent être rassemblées dans une seule étiquette : un état de guerre permanent, qui comprend non seulement les pertes provoquées par les grandes batailles mais aussi celles produites par une infinité d’attaques punitives, les luttes entre les propres groupes ethniques, la destruction des systèmes hydrauliques, le fléau de la faim, la hausse de la mortalité par des maladies endémiques, etc.»
La différence substantielle entre l'AMÉRIQUE DU NORD et l'AMÉRIQUE DU SUD est que les « conquistadores » espagnols catholiques (régulièrement décriés par les protestants, BIEN SÛR) étaient toujours accompagnés de missionnaires dotés d'un pouvoir surnaturel reçu par les sacrements par le Christ, que ceux qui n'ont pas de foi catholique (c'est-à-dire , qui ont une fausse foi chrétienne ou n'importe quelle foi, à savoir, les materialistes dur et purs) n'arrivent et n'arriveront jamais à comprendre, s'ils ne se convertissent à Jesus-Christ.
RépondreSupprimerCela dit, en vertu de ce pouvoir surnaturel, les pauvres Indios martyrisés au cours des siècles par des pratiques religieuses démoniaques (telles que les sacrifices humains avec des cœurs arrachés à la victime encore vivante), ont finalement trouvé une libération et embrassés en masse, à commencer par les Indios rois, la foi catholique, pour laquelle le catholicisme latino-américain (du Mexique à la Patagonie) est soutenu et habité majoritairement par des Indiens ou des métis, bref des ethnies majoritairement indigènes.
GUADALUPE, Mexique, où en 1531 la Très Sainte Vierge (que malheureusement pour lui, le monde protestant ignore totalement ou même méprise) est apparue à un indigène, nommé Diego, est le Sanctuaire marial le plus fréquenté au monde.
En Amérique du Nord, envahie par la franc-maçonnerie anglo-saxonne de matrice clairement judéo-protestante (les autres confessions, surtout catholiques, sont totalement écrasées par la culture obsessive protestante de l'argent et du business ), elle a, au contraire, exterminé les indigènes comme des cafards et ont créé de véritables ghettos avec des réserves des indiens , qui, entre autres, n'ayant aucun problème de vertige, leur ont été utiles, presque indispensables, dans la construction de gratte-ciel comme des champignos..
Sans parler des esclaves déportés d'Afrique comme et pire que des bêtes.
Pour cette différence substantielle qui révèle l'esprit prédateur des juifs protestants anglo-saxons, l'Amérique du Nord ne doit pas se leurrer qu'elle peut s'en tirer. Les Chinois ont toujours considéré l'Amérique du Nord comme un territoire volé à leurs ancêtres et, semble-t-il, ils ont l'intention de le reprendre. Pas seulement Taïwan !
Les amis materialistes, mettez-vous dans la tete que sans la foi en Jesus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme, ce que vous comprenez non seulement est très limité, mais souvent aussi erroné.
Jésus Christ (paix sur lui) n est pas dieu, il est messager de dieu
SupprimerLa différence entre amérique du nord et amérique centrale/sud est que l'amérique du nord n'avait que de la terre a prendre et les anglais l'ont prise avec des colons, colons qu'ils recrutaient de force n'importe où et n'importe comment (prisons, prostitués, volontaires, sdf, orphelins réels ou supposés, mendiants, etc). Les incas et les aztèques avaient beaucoup d'or ce qui a beaucoup plus intéressés les espagnols. Plus tard, ils exploitèrent le Mont Potosi où des quantités COLOSSALES d'argent furent sortis de terre. Et pour cela, se sont les locaux qui le font, locaux qui sont déjà habitués à exploiter des mines, contrairement aux indiens d'amérique du nord. La conversion des indiens n'a jamais que pour but que de faciliter la cohabitation avec les conquistadors
SupprimerQuand les missionnaires sont venus, nous avions la terre et ils avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier avec nos yeux fermés. Quand nous les avons ouverts, ils avaient nos terres et nous avions leur Bible
SupprimerJomo Kenyatta