« L’Europe a peur,
maintenant, elle est terrifiée, elle ne sait pas de quoi sera fait son
avenir », constate Scott Ritter, ex-officier de renseignement de l’US
Marine Corps.
Depuis le début de l’opération militaire spéciale russe, les États-Unis se sont
bien gardés de s’engager formellement dans le conflit.
Le Pentagone s’est contenté de livrer des armes et des experts au régime de
Kiev, pousser les États européens à faire de même, et, surtout, fait faire la
guerre par des mercenaires européens.
L’OTAN, aux ordres de Washington, a suivi la même ligne, aidant les États-Unis
à cornaquer ses États. A l’instar des proxènes athéniens, chargés de
contrôler et surveiller les alliés de la Ligue de Délos du Ve siècle av. J.C,
l’OTAN de l’époque.
Les vassaux européens de Washington seront-ils lâchés en rase campagne, seuls
face à une guerre continentale ?
C’est ce qui semble se dessiner à Vilnius, si l’on rassemble plusieurs indices
et faits notables.
L’État profond américain au point de rupture
Les néoconservateurs américains ne sont pas un groupe homogène. La ligne dure portée par des fondamentalistes comme Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, et Victoria Nuland, pousse toujours à la guerre totale contre la Russie, coûte que coûte. D’ascendance moldave, ukrainienne et juive par son père, Shepsel Ber Nudelman, Nuland incarne le néoconservatisme émotionnel et idéologique [1].
Cette faction du pouvoir profond a infiltré tout l’appareil d’État américain dès la fin de la guerre froide. Les attentats du 11-Septembre 2001, lui ont permis de verrouiller le Capitole et ses agences, de la CIA au Conseil de Sécurité nationale, qui influe directement sur le président des États-Unis.
Les représentants, agents et relais néocons sont partout, jusque dans les deux partis qui assurent la fausse alternance démocratique aux États-Unis.
Mais une autre frange du néoconservatisme estime désormais qu’il y a plus à perdre qu’à gagner dans le conflit en Ukraine, et le fait savoir à cor et à cri par ses officines.
« Ne laissez pas l’Ukraine rejoindre l’OTAN », exhorte le magazine Foreign Affairs,
Et voix officielle du think tank Council on Foreign Relations (CFR), dont l’influence à Capitole Hill est considérable, d’appeler à un peu de rationalité :
Les dirigeants de l’OTAN ont compris depuis longtemps que l’admission de l’Ukraine dans l’alliance implique une possibilité très réelle de guerre, (y compris une guerre nucléaire) avec la Russie.
L’Ukraine ne devrait pas être la bienvenue au sein de l’OTAN, et c’est quelque chose que le président américain Joe Biden devrait clarifier.
La résistance de Kiev à l’agression russe a été héroïque, mais en fin de compte, les États font ce qui est dans leur propre intérêt. Et ici, les avantages sécuritaires pour les États-Unis de l’adhésion de l’Ukraine sont dérisoires par rapport aux risques de l’intégrer à l’alliance.
L’admission de l’Ukraine dans l’OTAN soulèverait la perspective d’un sombre choix entre une guerre avec la Russie et les conséquences dévastatrices qu’elle implique ou un recul et une dévaluation de la garantie de sécurité de l’OTAN dans toute l’alliance.
Au sommet de Vilnius et au-delà, les dirigeants de l’OTAN feraient bien de reconnaître ces faits et de fermer la porte à l’Ukraine.
Rendez-vous «secrets» entre le CFR et Sergueï Lavrov ?
Le CFR ne s’en tient pas qu’à des conseils, il passe même à l’action, quitte à court-circuiter la Maison-Blanche.
En avril 2023, «un groupe d’anciens hauts responsables de la sécurité nationale américaine a eu des entretiens secrets avec d’éminents Russes», rapporte NBC News le 6 juillet.
Une rencontre «secrète» aurait été organisée, à la demande du CFR, avec Sergueï Lavrov, croit savoir le média. Y participaient Richard Haass , ancien diplomate et le président sortant du CFR.
«Le groupe a été rejoint par l’expert européen Charles Kupchan et l’expert russe Thomas Graham , tous deux anciens fonctionnaires de la Maison-Blanche et du Département d’État, et membres du CFR»
Le puissant complexe militaro-industriel tire le signal d’alarme
La situation semble donc suffisamment critique pour que le pouvoir profond cherche à reprendre langue avec Moscou, dans l’espoir de trouver une porte de sortie honorable.
Seuls les médias occidentaux de vulgarisation, de propagande et de désinformation des masses occidentales tiennent encore à bout de bras le narratif d’une victoire ukrainienne. La contre-offensive du régime de Kiev est en train de tourner à la débâcle.
La guerre économique contre la Russie a échoué ; elle s’est même retournée contre l’Occident, et, au premier chef, contre la vieille Europe, même l’Allemagne, qui paie les pots cassés et qui voit sa désindustrialisation s’accélérer.
L’Occident n’a plus aucune ONG ou tête de pont en Russie pour y déclencher une de ses révolutions colorées.
Alors que les armes occidentales démontrent leur infériorité et leurs insuffisances sur le champ de bataille, le complexe militaro-industriel américain, l’autre face de l’Etat profond néoconservateur tire le signal d’alarme.
La guerre en Ukraine n’est pas seulement une catastrophe pour la réputation des marchands de canons américains. Plus grave, une défaite cuisante mettrait en péril le gigantesque système d’aspiration de la richesse créée pour les Américains moyens, via le jeu du Congrès et ses relations incestueuses avec le complexe militaro-industriel, dont il finance les programmes coûteux et souvent inefficaces.
Lockheed Martin, Raytheon, Boeing et Northrop Grumman ont détourné suffisamment d’argent via les paquets d’assistance militaire à l’Ukraine, voté presque chaque semaine par le Congrès, ce quel que soit le parti le contrôlant.
Il est temps pour le complexe militaro-industriel de retirer ses billes, avant qu’il ne soit trop tard.
Le conflit gelé comme seule porte de sortie possible pour l’Etat profond
Très mauvaise nouvelle pour l’Europe, les deux factions de l’Etat profond états-unien pourraient s’entendre sur la bonne vieille recette des conflits gelés, réchauffables à la demande, que la thalassocratie anglo-saxonne a déjà semés un peu partout sur la planète.
Depuis le Vietnam, les Etats-Unis ne cherchent plus à gagner les guerres. Installer un chaos durable suffit – ou suffisait jusque-là – pour empêcher des régions entières de devenir des rising challengers remettant en cause son hégémon.
Pour l’Atlantic Council, think tank de l’Etat profond, Ian Brzezinski – le fils de Zbigniew, a donc donné ses instructions dans un « Mémo aux dirigeants de l’OTAN »:
• «Établir un nouveau partenariat OTAN-Ukraine de dissuasion et de défense (NATO-Ukraine Deterrence and Defense Partnership) sur la base du statut de l’Ukraine en tant que membre du programme Enhanced Opportunities Partnership.»
• «Renforcer la capacité à long terme de l’Ukraine à se défendre et à dissuader toute future agression russe. L’engagement des Alliés à armer, former et équiper les forces ukrainiennes, si possible, par un financement commun de l’OTAN.»
• « Une garantie de sécurité d’après-guerre pour l’Ukraine jusqu’à ce que les alliés soient prêts à admettre l’Ukraine en tant que membre à part entière de l’OTAN. »
«Cela pourrait être mis en œuvre initialement par une coalition de volontaires. Par exemple, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et la Pologne», suggère encore Brzezinski.
Surtout la Pologne… et la Lituanie, pourrait-on ajouter, les prochains que Washington pourrait jeter dans le hachoir à viande ukrainien, si nécessaire, ou bien pour sécuriser la partie occidentale de l’Ukraine et tenter un bluff avec Moscou.
Pour l’observateur attentif, au-delà des déclarations plates des Macron, des Scholz et des Stoltenberg, Vilnius devrait poser les bases permettant de sécuriser ce qui restera un jour de l’Ukraine ; d’assurer son rôle d’anti-Russie et de base opérationnelle pour un conflit plus ou moins chaud, le plus longtemps possible.
Si Vilnius se profile comme le sommet entérinant l’échec de la contre-offensive de l’OTAN et de la débâcle militaire de son régime marionnette, Kiev, la thalassocratie anglo-américaine ne veut pas, ne peut pas, se permettre, la paix. Elle fera donc faire la guerre par les autres, selon une tradition pluri-centenaire. Héritant du conflit, les Européens ne pourront probablement compter ni sur l’OTAN ni sur Washington.
Mais, endocolonialisme occidental oblige, le Pentagone devrait en profiter pour achever l’occupation militaire de l’Europe, entamée en 1945, y déployer ses forces, vendre ses armes à ses vassaux, et sécuriser le Vieux Continent comme une province impériale, comme une colonie.
Vilnius sera «un sommet de nations désespérées et paniquées», résume Scott Ritter.
par Alexandre Keller pour Strategika
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[1] Victoria Nuland, épouse Kagan(ovitch)
HOLOCAUSTE UKRAINIEN, supervisé par l'ancêtre de Robert KAGAN
Source : Toronto Sun - 13 décembre 1998
En 1932, le dirigeant soviétique Josef Staline a déclenché un génocide en Ukraine. Staline, était déterminé à forcer des millions d'agriculteurs indépendants en Ukraine – appelés koulaks – à entrer dans l'agriculture soviétique collectivisée .
Face à la résistance à la collectivisation, Staline a déclenché la terreur et envoyé 25.000 jeunes militants fanatiques du parti de Moscou pour forcer 10 millions de paysans ukrainiens à fermes collectives. Les unités de police secrètes de l’OGPU ont commencé à exécuter agriculteurs récalcitrants.
Lorsque l'OGPU n'a pas atteint les quotas hebdomadaires d'exécution, Staline a envoyé un homme de main, Lazar Kaganovitch (ancêtre de Robert Kagan, le mari de Victoria Nuland) pour détruire la résistance ukrainienne. Kaganovitch a rempli son quota en tuant 10.000 Ukrainiens chaque semaine. Quatre-vingt pour cent de tous les intellectuels ukrainiens ont été exécutés. Un membre du parti ukrainien, nommé Nikita Khrouchtchev a aidé à superviser le massacre.
Kaganovitch et de nombreux officiers supérieurs de l'OGPU (plus tard, NKVD) étaient juifs.
Il est pour le moins curieux que les Ukrainiens fassent autant d’honneur à Nuland dont le mari est le descendant direct du massacreur de leurs ancêtres (plus de 10 millions de morts).
Hannibal GENSÉRIC
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