dimanche 27 avril 2025

Les cinq principaux points à retenir de l’interview de Choïgou sur les intérêts et la sécurité de la Russie

Si un cessez-le-feu est conclu en Ukraine et qu’aucune troupe occidentale n’y est déployée, on s’attend à ce que les pourparlers sur le contrôle des armements stratégiques avec les États-Unis reprennent peu de temps après..

L’ancien ministre russe de la Défense et secrétaire en exercice du Conseil de sécurité, Sergueï Choïgou, a accordé une interview très détaillée à TASS sur les intérêts de sécurité de leur pays. C’est une longue lecture, donc certains n’auront peut-être pas le temps de la parcourir dans son intégralité. C’est pourquoi le présent article n’attirera l’attention que sur les cinq principaux points à retenir concernant les chances d’un cessez-le-feu, le scénario des soldats de la paix occidentaux en Ukraine, les menaces de l’OTAN, la sécurité stratégique et l’initiative de sécurité eurasienne de la Russie :

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1. La Russie est prête à un cessez-le-feu sous certaines conditions

Choïgou a confirmé qu'"un cessez-le-feu est possible s’il s’agit du début d’une paix à long terme, et non d’une tentative d’organiser un autre répit et un regroupement des formations armées ukrainiennes... Nous sommes prêts à un cessez-le-feu, à une trêve et à des pourparlers de paix, mais seulement si nos intérêts et nos réalités 'sur le terrain' sont pleinement pris en compte. Le problème est que l’UE continue de soutenir l’Ukraine, y compris ses nombreuses violations du « cessez-le-feu énergétique » et de l’ancienne trêve de Pâques, qui compliquent les perspectives d’un cessez-le-feu.

2. Les troupes occidentales en Ukraine pourraient conduire à la Troisième Guerre mondiale

Choïgou a également rappelé à son interlocuteur que la Russie s’était toujours opposée à la présence militaire des pays de l’OTAN « sur notre territoire historique », même avant l’opération spéciale, et qu’elle la menait en partie pour éliminer cette influence. C’est pourquoi il a averti que les efforts des pays occidentaux pour déployer des troupes en Ukraine sous le couvert de soldats de la paix, mais dans le but réel de contrôler ses ressources et de maintenir son gouvernement extrémiste anti-russe au pouvoir, pourraient conduire à la Troisième Guerre mondiale et ne devraient donc pas être tentés.

3. L’OTAN continue de représenter une menace très sérieuse pour la Russie

Selon Choïgou, « au cours de l’année écoulée, le nombre de contingents militaires des pays de l’OTAN déployés près des frontières occidentales de la Fédération de Russie a été multiplié par près de 2,5 », et le bloc s’est déjà entraîné à y déployer 100.000 soldats supplémentaires dans les 30 jours en cas de crise. De plus, « la direction de l’UE cherche à transformer l’UE en une organisation militaire dirigée contre la Russie » par le biais de son « plan ReArm Europe » de 800 milliards d’euros, qui en fait essentiellement un appendice de l’OTAN.

4. Le contrôle des armements stratégiques reste l’une des priorités de la Russie

Choïgou a déclaré que la Russie souhaitait négocier un autre pacte de contrôle des armements stratégiques avec les États-Unis, mais que cela serait plus difficile à réaliser qu’auparavant. En effet, l’éventail des intérêts comprend désormais l’expansion de l’OTAN, la défense antimissile, le déploiement de missiles terrestres à courte et moyenne portée, et la nécessité pour la France et le Royaume-Uni d’y participer. Il a cependant laissé ouverte la possibilité de retirer les Oreshniks de Biélorussie si les États-Unis abandonnent leurs projets de missiles en Allemagne et si les menaces de l’OTAN diminuent.

5. La coopération inter-organisationnelle est la clé de la sécurité eurasienne

Le dernier point à retenir de l’interview de Choïgou est qu’il a souligné l’importance de la coopération interorganisationnelle pour assurer la sécurité en Eurasie. Il a mentionné comment la CEI, l’OTSC, l’UEE et l’OCS travaillent ensemble sur ce sujet et a invité l’UE à y participer également. L’un des objectifs est qu’eux, les États de l’ASEAN et tous les autres pays et organisations du supercontinent se joignent à l’initiative de la Biélorussie pour une Charte eurasienne de la diversité et de la multipolarité au 21e siècle.

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Si l’on met cela en évidence, si un cessez-le-feu est conclu en Ukraine et qu’aucune troupe occidentale n’y est déployée, on s’attend à ce que les pourparlers sur le contrôle des armements stratégiques avec les États-Unis reprennent peu de temps après. Il pourrait également s’agir de moyens de réduire la menace de l’OTAN pour la Russie et d’ouvrir ainsi la voie à la participation de l’UE à l’initiative de sécurité eurasienne de la Russie. En conséquence, si les États-Unis ne parviennent pas à contraindre l’Ukraine à accepter un cessez-le-feu, la sécurité mondiale dans son ensemble continuera de se détériorer.

 

 

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