Introduction
Le plan américano-israélien de remodelage du Moyen-Orient est en cours. Après la "normalisation" de l'Irak, de la Lybie, du Soudan, du Yémen, de la Tunisie et de l'Egypte, c'est maintenant le tour de la Syrie. La normalisation consiste à installer dans tous les pays arabes, des islamistes au pouvoir. En Syrie, l'accès des islamistes au pouvoir ayant peu de chances de réussir par les urnes, c'est, comme en Libye, par les armes que la coalition USA-OTAN-Israël veut les imposer. Elle commence par sous-traiter "le sale boulot" aux mercenaires arabes islamistes, recrutés et grassement payés (s'ils reviennent vivants) par le Qatar et la Saoudite, entraînés par la Turquie, et "contrôlés" par Israël. L'échec de cette milice islamiste étant patent à ce jour, l'Axe du Mal et ses valets arabo-islamistes se tournent donc vers des options plus musclées. Comme pour la Libye, on matraque les populations arabes et occidentales de propagande, afin de les préparer à l'inévitable guerre brutale et totale contre la Syrie. Voici les scénari concoctés.
Les États-Unis et leur irréductible allié britannique sont sur un «pied de guerre humanitaire»
Les
forces
alliées, incluant des agents du renseignement et des Forces
spéciales ont renforcé leur présence sur le terrain en appui à l’«Armée
syrienne libre» (ASL) de l’opposition. Le ministère de
la Défense britannique serait « en train de formuler des
plans d’urgence advenant le déploiement de troupes par la
Grande-Bretagne dans cette région
instable».
Des
déploiements navals et aériens ont déjà été annoncés par le
ministère britannique de la Défense. Selon les tabloïds londoniens
citant des sources militaires « faisant autorité»,
«[l]’escalade de la guerre civile en [Syrie] a augmenté la
probabilité que l’Occident soit forcé d’intervenir». ( Daily Mail, 24 juillet, 2012.)
Pour
des
raisons pratiques, on n’envisage pas de campagne de
bombardement «choc et stupeur» à l’irakienne : « Des analystes de la
Défense ont averti qu’une force d’au moins 300 000 troupes serait
nécessaire pour mettre en œuvre une intervention à grande
échelle [en Syrie]. Cette option se heurterait tout de même à une
résistance farouche […] »
(Ibid.)
Au
lieu de
mener une guerre éclair totale, l’alliance des États-Unis,
de l’OTAN et d’Israël a choisi d’intervenir en vertu de la
«responsabilité de protéger » et son contexte diabolique de «guerre
humanitaire». Inspirées de l’opération en Libye, les étapes
suivantes sont prévues :
1.
Une insurrection soutenue par les États-Unis et l’OTAN, intégrée par
des escadrons de la mort, est lancée sous couvert d’un « mouvement de
contestation »
(mi-mars à Dara)
2.
Les Forces spéciales britanniques, françaises, qataries et turques sont
sur le terrain en Syrie pour conseiller et entraîner les rebelles ainsi
que superviser
des opérations spéciales. Des mercenaires engagés par des
compagnies de sécurité privées sont également impliqués dans le soutien
aux forces rebelles.
3.
Les meurtres de civils innocents par l’Armée syrienne libre (ASL) sont
exécutés délibérément dans le cadre d’une opération clandestine des
services de
renseignement. (Voir SYRIA: Killing Innocent Civilians as part of a US Covert Op. Mobilizing Public
Support for a R2P War against Syria, Global Research, mai
2012.)
4.
Le gouvernement syrien est ensuite accusé des atrocités commises. La
désinformation médiatique est axée sur la diabolisation du gouvernement
syrien et
l’opinion publique est incitée à appuyer une intervention
militaire pour des raisons humanitaires.
5.
En réaction à l’indignation publique, les États-Unis et l’OTAN sont
alors « forcés d’intervenir » en vertu du mandat de la « responsabilité
de protéger »
(Responsibility to Protect (R2P)). La propagande médiatique
passe en vitesse grand V et « la communauté internationale » vient à la
rescousse du peuple
syrien.
6.
Des navires de guerre et des chasseurs sont alors déployés dans la
Méditerranée orientale. Ces actions sont coordonnées avec un soutien
logistique aux rebelles
et des Forces spéciales sur le terrain.
7.
Le but ultime est un « changement de régime » menant au « démantèlement
du pays » selon des divisions confessionnelles et/ou à l’installation
d’un «régime
influencé ou dominé par l’Islam» à l’instar du Qatar et de
l’Arabie Saoudite.
8.
Les plans de guerre contre à la Syrie sont intégrés à ceux relatifs à
l’Iran : la route vers Téhéran passe par Damas. Les vastes répercussions
d’une
intervention militaire des États-Unis et de l’OTAN
comportent l’escalade militaire et le déclenchement probable d’une
guerre régionale s’étendant de la Méditerranée orientale à l’Asie
centrale et dans laquelle la Chine et la Russie pourraient
être impliquées directement ou indirectement.
Les étapes 1 à 4 ont déjà été mises en œuvre. L’étape 5 a été annoncée.
L’étape
6 comprenant le déploiement de navires britanniques et
français en Méditerranée orientale est prévue pour la «fin de l’été» selon le ministère britannique de la Défense. (Voir
Michel Chossudovsky, The US-NATO War on Syria: Western Naval Forces Confront Russia Off the Syrian
Coastline? Global Research, 26 juillet 2012.)
L’étape
7, à savoir le «changement de régime», qui représente la
phase finale de la guerre humanitaire, a été annoncée à maintes reprises
par Washington. Le secrétaire à la Défense Leon
Panetta a fait référence au président Al-Assad en ces termes
: « Il ne s’agit plus de savoir si son règne achève, mais plutôt quand
il s'achèvera. »
La phase finale : Déstabiliser l’État laïque, instaurer l’« islam politique »
Le Royal United
Services Institute for Defence and Security (RUSI),
un groupe de réflexion ayant des liens étroits avec le ministère
britannique
de la Défense et le Pentagone a laissé entendre qu’« une
forme d’intervention [militaire] en Syrie est de plus en plus probable
[…]». Dans son bulletin sur la crise en Syrie
intitulé A Collision Course for Intervention (Une
intervention inévitable) le RUSI évoque ce que l’on pourrait
décrire comme « une légère invasion » menant soit au « démantèlement du
pays » selon des divisions confessionnelles et/ou à
l’installation d’un « régime influencé ou dominé par l’Islam
» calqué sur celui Qatar et de l’Arabie Saoudite.
Plusieurs
« scénarios » comportant des opérations clandestines des
services de renseignement sont mis de l’avant. L’objectif
non avoué de ces options de l’armée et du renseignement est de
déstabiliser l’État laïque et d’implanter, par des moyens
militaires, la transition vers un régime post-Al-Assad «
dominé ou influencé par l’islam » inspiré des modèles qatari et saoudien
:
Nous
devons mieux comprendre les activités et les relations d’Al-Qaïda
et des autres djihadistes salafistes syriens et
internationaux, ces derniers étant maintenant de plus en plus nombreux à
entrer en Syrie. Les
vannes s’ouvriront probablement davantage, les djihadistes
étant encouragés par des signes indiquant le progrès significatifs de
l’opposition face au régime. Ces éléments ont l’appui de
l’Arabie Saoudite et du Qatar et auraient indubitablement un
rôle à jouer en Syrie après la chute d’Al-Assad. L’envergure de leur implication devrait être prise en considération
dans la planification de l’intervention. (Ibid, p. 9, c’est l’auteur qui souligne.)
Tout
en reconnaissant que les combattants rebelles sont de véritables
terroristes impliqués dans des meurtres de civils, le
bulletin du RUSI, en invoquant des considérations tactiques et du
renseignement, suggère que les forces alliées devraient malgré tout
appuyer les terroristes. (Les brigades terroristes ont été
soutenues par la coalition menée par les États-Unis depuis le tout début
de l’insurrection à la mi-mars 2011. Des Forces
spéciales ont intégré l’insurrection.) :
Quels défis militaires, politiques et sécuritaires
représenteraient-ils [les djihadistes] pour le pays, la région et l’Occident? Les problèmes comprennent un régime possiblement dominé ou
influencé par l’islam héritant d’un armement
sophistiqué, dont des systèmes de défense antiaérienne et de missiles
antinavires; ainsi que des armes chimiques et biologiques qui
pourraient être transférées aux mains de terroristes
internationaux. Au niveau
tactique, des renseignements seraient nécessaires pour
identifier les groupes les plus efficaces et savoir comment
les appuyer le mieux possible. Il serait par ailleurs essentiel de
savoir comment ils opèrent et si un soutien les aiderait à
massacrer des rivaux ou à attaquer des civils, comme l’ont
déjà fait des groupes d’opposition syriens. (RUSI - SYRIA CRISIS BRIEFING: A Collision Course for Intervention,
Londres juillet 2012, p. 9 c’est l’auteur qui souligne.)
La
citation précédente confirme que les États-Unis et l’OTAN sont
déterminés à utiliser l’« islam politique », comprenant le
déploiement de groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda et soutenus par
la CIA et le MI6, afin de poursuivre leurs ambitions
hégémoniques en Syrie.
Des
opérations clandestines des services de renseignement occidentaux
en appui à des entités terroristes de l’« opposition » sont
lancées dans le but d’affaiblir l’État laïque, de fomenter des violences
interconfessionnelles et de créer des divisions
sociales. Rappelons qu’en Libye, les rebelles «
pro-démocratie » étaient menés par des brigades paramilitaires affiliées
à Al-Qaïda, supervisées par des Forces spéciales de l’OTAN. La «
libération » de Tripoli dont on a tant parlé a été effectuée
par d’anciens membres du Groupe islamique combattant en Libye (GICL)
Options et actions militaires : Vers une «invasion soft»?
Dans
le bulletin du RUSI sur la crise syrienne, plusieurs options
militaires concrètes sont envisagées, lesquelles reflètent
largement les réflexions actuelles de l’OTAN et du Pentagone sur la
question. Toutes ces options sont basées sur un scénario de
« changement de régime » nécessitant l’intervention de
forces alliées en territoire syrien. On envisage une « invasion légère »
s’inspirant de l’opération en Libye, en vertu d’un mandat
humanitaire et de la responsabilité de protéger, plutôt
qu’une guerre éclair totale du genre « choc et stupeur ».
Le document confirme toutefois que l’appui réel et soutenu des
rebelles de l’ASL nécessitera tôt ou tard l’emploi d’une « force aérienne sous la forme de chasseurs, de systèmes de défense naval, terrestre
et aérien » combinés à un afflux de Forces
spéciales et le débarquement « amphibie et aéroporté d’une unité
d’infanterie d’élite ». (Ibid, p. 16.)
Il
ne fait aucun doute que cette transition vers un soutien naval et
aérien concret aux rebelles est motivée par des revers de
l’insurrection (dont des pertes substantielles chez les rebelles), subis
lors des représailles des forces gouvernementales dans
la foulée des attentats terroristes contre le quartier
général de la Sécurité nationale à Damas le 18 juillet dernier. Le
ministre de la Défense, le général Daoud Rajha ainsi que deux
membres de haut rang de l’équipe nationale de défense ont
trouvé la mort lors de ces attaques.
On envisage de mener successivement diverses actions militaires
imbriquées, avant et après le « changement de régime » proposé.
Une
coalition menée par les États-Unis pourrait sans nul doute
réaliser la meilleure option, soit la destruction des forces
armées syriennes par une invasion à l’irakienne de type « choc et
stupeur ». Cependant, à l’instar toutes les autres formes
d’intervention, la gestion des conséquences serait bien
moins prévisible et pourrait entraîner les forces de la coalition dans
un bourbier long et sanglant. À l’heure actuelle, cette
possibilité est irréaliste et doit être exclue […] Une
opération aérienne menée par les États-Unis pourrait certainement
arriver à neutraliser l’infrastructure de la défense aérienne
syrienne de manière substantielle. Cela requerrait toutefois
une campagne militaire soutenue, de grande envergure et extrêmement
coûteuse, comprenant le déploiement de Forces spéciales
sur le terrain afin de prêter assistance en matière de
ciblage […]
Les options d’intervention restantes se classent en trois grandes
catégories qui se chevauchent parfois […] La première constitue le renforcement militaire visant à réduire la violence en Syrie ou à y mettre
fin […] et à empêcher les forces d’Al-Assad
d’attaquer des populations civiles par des actions [militaires]
directes. [Le RUSI ignore le fait que les tueries sont commises par
l’ASL plutôt que par des forces du gouvernement. M.C.]
La
deuxième consiste à susciter un changement de régime en
combinant un appui aux forces d’opposition et une action militaire. La seconde catégorie pourrait s’appliquer dans la foulée de l’effondrement du régime. L’objectif serait de soutenir un gouvernement
post-Al-Assad en aidant à stabiliser le pays et à protéger la population contre des représailles et des violences entre factions […]
Une
force de stabilisation serait déployée à la demande
du nouveau gouvernement. Chaque scénario d’intervention
devrait comprendre la nécessité de détruire ou sécuriser les armes
chimiques de la Syrie si elles étaient sur le point d’être
utilisées, transférées ou posaient des problèmes de
sécurité. Cela exigerait des forces de combat si spécialisées et
possiblement en si grand nombre qu’il n’y a probablement que les
États-Unis qui puissent effectuer cette mission. [Rappelant
les armes de destruction massive d'Irak, le prétexte des armes chimiques
de la Syrie est utilisé pour justifier une
intervention militaire plus musclée. M.C.]
La
troisième catégorie comporte l'aide humanitaire, soit
l'approvisionnement et l'aide médicale aux populations
assiégées […] Cette forme d'intervention, probablement menée sous
l'égide de l'ONU, impliquerait les agences d'aide comme le
Croissant-Rouge international ainsi que des forces militaires armées, dont des forces aériennes, là encore peut-être basées sur une coalition
de l'OTAN. De l'aide humanitaire pourrait être nécessaire avant ou après un changement de régime. (Voir RUSI - SYRIA CRISIS BRIEFING: A Collision Course for Intervention,
Londres juillet 2012, p.9-10. C'est l'auteur qui souligne.)
L'«
aide humanitaire » est souvent employée comme prétexte pour
envoyer des unités de combat et des Forces spéciales. Des
agents du renseignement sont aussi fréquemment déployés en utilisant les
ONG comme couverture.
Actions militaires concrètes des États-Unis et de l'OTAN.
Le document du RUSI reflète-t-il les perspectives actuelles de la
planification militaire des États-Unis et de l'OTAN concernant la Syrie?
Quelles
sont les actions militaires et des services de renseignement
posées concrètement par l'alliance militaire occidentale à
la suite des vétos russes et chinois au Conseil de sécurité des Nations
Unies?
Le
déploiement d'une puissante armada de navires
français et britanniques est déjà envisagé « à la fin de
l'été », la date n'étant toutefois pas précisée. (See Michel
Chossudovsky, The US-NATO War on Syria: Western Naval Forces Confront Russia Off the Syrian Coastline?, Global Research, 26 juillet 2012.)
Le
ministère britannique de la Défense a cependant laissé entendre que
des déploiements de la Royal Navy au Moyen-Orient ne
pourrait être mis en œuvre qu'« après » les Jeux Olympiques de Londres.
Deux des plus grands navires de guerre de la Grande-Bretagne,
le HMS Bullwark et le HMS Illustrious ont été assignés à la
sécurité des Olympiques de Londres, aux frais astronomiques des
contribuables britanniques. Le HMS Bullwark est stationné dans
la baie de Weymouth pour toute la durée des Jeux et le HMS
Illustrious est actuellement sur le Thames au cœur de Londres. (Ibid.)
Ces
opérations navales planifiées sont soigneusement coordonnées avec
l'appui accru des alliés à l'ASL, intégrée par des
mercenaires djihadistes étrangers entraînés au Qatar, en Irak, en
Turquie et en Arabie Saoudite pour le compte de l'alliance militaire
occidentale.
L'alliance des États-Unis et de l'OTAN lancera-t-elle une opération
aérienne totale?
Les
capacités de défense aérienne de la Syrie sont,
selon les reportages, basées sur le système sophistiqué
S-300 de la Russie. (Des reportages non corroborés indiquent que la
Russie a annulé une livraison à la Syrie de ce système de
missile sol-air après avoir reçu des pressions d'Israël
(Voir Israel convinces Russia to cancel Syrian
S-300 missile deal: official, Xinhua, 28 juin 2012.) Des reportages suggèrent par ailleurs qu'un système russe de radar
sophistiqué a été installé. (Voir Report: Russia Sent Syria Advanced S-300 Missiles, Israel National
News, 24 novembre 2011.)
Le rôle des Forces spéciales
Dans
les prochains mois, les forces alliées vont sans doute s'efforcer
de paralyser les capacités militaires du pays, incluant sa
défense aérienne et ses systèmes de communication, en combinant des
opérations clandestines, des cyber-attaques et le parrainage
d’attentats terroristes de l'ASL.
Les
rebelles de l'« Armée syrienne libre » sont les fantassins de
l'OTAN. Les commandants de l'ASL, dont bon nombre font
partie d'entités affiliées à Al-Qaïda, sont en liaison permanente avec
les Forces spéciales britanniques et françaises en Syrie. Le
rapport du RUSI recommande que les rebelles soient appuyés
par un déploiement «de conseillers des Forces spéciales au pays et d'un soutien
aérien sur demande» :
La
présence de conseillers aux côtés des commandants rebelles,
possiblement en compagnie de petites unités des Forces
spéciales, pourrait être déterminante sur les plans tactique et
stratégique, comme ce fut le cas en Afghanistan en 2001 et en Libye
en 2011. (RUSI, op. cit., p. 10.)
Des
Forces spéciales sont sur le terrain en Syrie depuis le début de
l'insurrection. Des reportages confirment aussi
l'implication des compagnies de sécurité privées, dont d'anciens
mercenaires de Blackwater, dans l'entraînement des rebelles de l'ASL.
Dans
ce que l'on décrit comme la « guerre au noir de l'Amérique
», des Forces spéciales sur le terrain sont en liaison permanente avec
des alliés de l'armée et des services de
renseignement.
L'affluence de mercenaires djihadistes combattants
À la suite de l'impasse du Conseil de sécurité de l'ONU, le
recrutement et l'entraînement de mercenaires djihadistes s'accélère.
Selon
une source de l'Armée britannique, des Forces spéciales
britanniques sont en train de former les « rebelles »
syriens en Irak sur les tactiques militaires, le maniement d'armes et
les systèmes de communication. Le reportage confirme aussi
qu'un entraînement de commandement militaire avancé se donne
en Arabie saoudite pour le compte de l'alliance militaire occidentale :
Les
Forces spéciales britanniques et françaises
entraînent activement des membres de l'ASL sur une base en
Turquie. Certains reportages indiquent que l'entraînement a lieu aussi
en Libye et au nord du Liban. Des agents du MI6
britannique et du personnel des UKSF (SAS/SBS)
entraîneraient par ailleurs des rebelles pour la guérilla urbaine et les
approvisionneraient en armes et en équipement. On croit que des
agents étasuniens de la CIA et des Forces spéciales
assistent les rebelles en matière de communication. (Elite Forces UK, 5 janvier
2012.)
Plus de 300 [rebelles syriens] sont passés par une base tout juste à
l'intérieur la frontière irakienne, alors qu'un cours de commandement se donne en Arabie Saoudite.
Deux
firmes privées de sécurité employant du personnel des Forces
spéciales entraînent des groupes de 50 rebelles à la fois.
“Notre rôle est essentiellement instructif et consiste à enseigner des
tactiques, des techniques et des procédures”, a déclaré
un ancien membre des SAS.
[...] “Nous espérons les aider en leur apprenant à se
protéger, à tirer et à éviter de se faire cibler par des tireurs d'élite.” (Daily
Mail 22 juillet 2012.)
Le rôle de la Turquie et d’Israël
Le
haut commandement militaire turc est en liaison avec le quartier
général de l’OTAN depuis août 2011 relativement au
recrutement actif de milliers de « combattants de la liberté »
islamistes, rappelant l’enrôlement de moudjahidines pour mener le djihad
(la guerre sainte) de la CIA à l’apogée de la guerre
soviéto-afghane :
Nos sources rapportent que Bruxelles et Ankara discutent
d’une campagne de recrutement de milliers de volontaires musulmans des pays du Moyen-Orient et du monde musulman
pour aller se
battre auprès des rebelles syriens. L’armée turque
abriterait ces volontaires, les entraînerait et assurerait leur passage
en Syrie. (DEBKAfile, NATO to give rebels anti-tank weapons, 14 août 2011, c’est l’auteur qui
souligne.)
Le
flot récent de combattants étrangers d’une envergure considérable
suggère que ce programme diabolique de recrutement de
moudjahidines mis en œuvre il y a plus d’un an s’est concrétisé.
La
Turquie appuie elle aussi les combattants des Frères
musulmans au nord de la Syrie. Dans le cadre de cet appui
aux rebelles de l’ASL, « la Turquie, à l’aide des alliés qatari et
saoudien, a aménagé une base secrète pour envoyer aux rebelles
syriens de l’aide cruciale sur les plans militaire et
communicationnel à partir d’une ville près de la frontière ». (Exclusive: Secret Turkish nerve center leads aid to Syria rebels | Reuters, 27 juillet 2012.)
Coopération israélo-saoudienne avec les salafistes
Se
caractérisant surtout par des opérations clandestines
d’espionnage, le rôle d’Israël dans le soutien aux rebelles,
quoique « discret », a été néanmoins significatif. Depuis le tout
début, le Mossad a appuyé des groupes terroristes salafistes
radicaux, lesquels ont participé activement au mouvement de
protestation à Daraa, dans le sud de la Syrie, à la mi-mars. Des
reportages suggèrent que le financement de l’insurrection
salafiste provient de l’Arabie Saoudite. (Voir Syrian army closes in on Damascus suburbs, The
Irish Times, 10 mai 2011).
Tout
en appuyant clandestinement l’ASL, Israël soutient également les
séparatistes kurdes au nord de la Syrie. Le groupe
d’opposition kurde (Conseil national kurde (KNC)) entretient des liens
étroits avec le gouvernement régional kurde de Massoud Barzani au
nord de l’Irak, directement appuyé par Israël.
Washington
et Tel-Aviv prévoient utiliser les visées
séparatistes kurdes afin de démanteler la Syrie et la
diviser en plusieurs entités politiques « indépendantes » fondées sur
des frontières ethniques et religieuses. Il convient de noter
que Washington a par ailleurs facilité le déploiement
de «militants de l’opposition » kurdes syriens au Kosovo en mai pour
participer à des sessions d’entraînement employant
«l'expertise terroriste» de l’Armée de libération du Kosovo
(ALK). (Voir Michel Chossudovsky, Hidden US-Israeli Military Agenda: "Break Syria into Pieces",
Global Research, juin 2012.)
Le programme militaire à peine voilé des États-Unis et
d’Israël est de « Mettre la Syrie en pièces », dans le but d’appuyer l’expansionnisme israélien. (The
Jerusalem Post, 16 mai 2012.)
Confrontation avec la Russie
Dans les prochains mois, nous devons nous attendre à ce qui suit
:
1) un déploiement naval en Méditerranée orientale,
dont l’objectif militaire n’a pas été clairement défini par les forces alliés.
2)
une affluence accrue de combattants étrangers et
d’escadrons de la mort en Syrie, ainsi que des attentats
terroristes soigneusement ciblées, en coordination avec les États-Unis
et l’OTAN.
3)
une escalade dans le déploiement de forces
spéciales alliées, dont des mercenaires de compagnies
privées de sécurité travaillant à contrat pour le renseignement
occidental.
Le
but de l’opération «le volcan de Damas et les séismes
de Syrie» consiste au bout du compte à étendre les attentats
terroristes de l’ASL à la capitale de la Syrie, sous la supervision des
Forces spéciales et d’espions occidentaux sur le
terrain. (Voir Thierry Meyssan, La bataille de Damas a commencé, Voltaire
Net, 19 juillet 2012.) Cette option visant à cibler Damas a échoué. Les
rebelles ont également été repoussés lors de combats intenses à
Alep, la seconde ville syrienne en importance.
4)
L’affaiblissement du rôle de la Russie en Syrie,
incluant ses fonctions dans le contexte d’un accord de
coopération militaire bilatéral avec Damas, fait aussi partie des visées
du renseignement militaire des États-Unis et de l’OTAN.
Cela pourrait donner lieu à des attentats terroristes contre
des citoyens russes vivant en Syrie.
Un
attentat terroriste visant la base navale russe de Tartous a été
annoncé par l’ASL moins de deux semaines après la
confrontation au Conseil de sécurité. Il ne fait aucun doute que
celui-ci a été ordonné par les États-Unis et l’OTAN dans le but de
menacer la Russie.
Suivant
l’arrivée de la flottille de dix navires de guerre au large de
la côte syrienne, un porte-parole de l’ASL a confirmé (le 26
juillet) leur intention d’attaquer la base navale russe de Tartous.
Nous
avons un avertissement pour les forces russes : si elles envoient
davantage d’armes pour tuer nos familles et le peuple syrien
nous allons les frapper durement en Syrie » a déclaré Louay al-Mokdad,
un responsable de la logistique pour
l’ASL.
Des
informateurs au sein du régime nous indiquent qu’une importante
livraison d’armes arrivera à Tartous dans les deux
prochaines semaines. Nous ne voulons pas attaquer le port, nous ne
sommes pas des terroristes, mais s’ils continuent à agir de la sorte,
nous n’aurons pas le choix.
L’ASL
a formé une « brigade navale » constituée de déserteurs de la
marine syrienne, active près de Tartous. « Bon nombre de nos
hommes travaillaient auparavant dans le port de Tartous et ils le
connaissent bien », a affirmé le capitaine Walid, un ancien
officier de la marine syrienne. « Nous observons de très
près les mouvements des Russes.
Nous
pouvons facilement détruire le port. Si nous
frappions les stocks d’armes à l’aide de missiles antichars
ou d’une autre arme, cela pourrait déclencher une explosion
dévastatrice, a déclaré un représentant de l’ASL. " Nous pouvons
aussi attaquer directement les navires." (Syrian rebels threaten to attack
Russian naval base - World - DNA, 26 juillet 2012.)
Si les bases navales de la Russie étaient attaquées, il est fort
probable que cela se ferait sous la supervision des forces spéciales et des agents du renseignement des alliés.
Alors
que la Russie possède les capacités militaires pour défendre
efficacement sa base navale de Tartous, une attaque contre
celle-ci représenterait un acte de provocation pouvant ouvrir la voie à
l’implication plus visible des forces russes en Syrie.
Une
telle tournure des événements pourrait également mener à une
confrontation directe entre les forces russes d’une part et,
de l’autre, les Forces spéciales et les mercenaires occidentaux actifs
dans les rangs des rebelles.
Selon
le bulletin du RUSI sur la crise Syrienne cité plus haut :
«L’anticipation des actions et réactions de la Russie doit
constituer un facteur majeur dans tout plan d’intervention [militaire]
occidentale en [Syrie]. Les Russes sont certainement
capables de poser des gestes audacieux et inattendus […]»
(RUSI, op. cit., p. 5.)
Le monde est à une dangereuse croisée des chemins
Une
« guerre humanitaire » totale contre la Syrie figure sur la
planche à dessin du Pentagone et si elle devait se réaliser,
elle conduirait le monde à une guerre régionale s’étendant de la
Méditerranée orientale au cœur de l’Asie.
Un programme de propagande global et sophistiqué appuie la guerre au
nom de la paix et de la sécurité mondiale.
Le scénario sous-jacent d’un conflit planétaire va bien
au-delà des visées diaboliques de 1984 d’Orwell.
Le ministère de la Vérité sanctionne la guerre comme entreprise de
pacification en mettant la réalité sens dessus dessous.
Les mensonges et les fabrications des médias dominants, assortis de
diverses insinuations, sont présentés dans un enchevêtrement complexe de tromperies.
Dans
un revirement cynique de situation, les atrocités documentées
commises par l’« opposition » de l’Occident contre les
civils syriens sont maintenant (au lieu d’être attribuées aux forces
gouvernementales) reconnues comme étant « inévitables » dans la
douloureuse transition vers la « démocratie ».
Les conséquences plus vastes du « grand mensonge » sont
occultées.
La guerre humanitaire mondiale devient un consensus que personne ne
peut contester.
La
guerre contre la Syrie s’inscrit dans un programme
militaire mondial intégré. La route vers Téhéran passe par
Damas. L’Iran, la Russie, la Chine et la Corée du Nord sont également
menacés.
Avec
le déploiement de l’armada franco-britannique plus
tard cet été, des navires de guerre occidentaux en
Méditerranée seraient contigus à ceux déployés par la Russie qui
effectue ses propres jeux de guerre, ce qui pourrait mener à une
confrontation entre les forces navales russes et
occidentales, évoquant la Guerre froide. (Voir Michel Chossudovsky, The US-NATO War on Syria: Western Naval Forces Confront Russia Off the Syrian Coastline?, Global Research, 26 juillet 2012.)
Une
guerre contre la Syrie, dans laquelle Israël et la Turquie
seraient inévitablement impliqués, pourrait représenter
l’étincelle causant une guerre régionale contre l’Iran et à laquelle la
Russie et la Chine pourraient être mêlées (directement ou
indirectement).
Il est crucial de passer le message et de briser les réseaux de
désinformation médiatique.
Afin de renverser l’escalade militaire il faut absolument comprendre
les événements en Syrie de manière critique et impartiale.
Passez le message.
Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca
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||||
http://www.internationalnews.fr/article-le-declenchement-d-une-guerre-humanitaire-contre-la-syrie-109277743.html |
« Tous les peuples de la Terre seront enchaînés au trône d'Israël, à la suite d'une guerre mondiale atroce où les trois quarts des populations seront décimées. Il faudra trois cents ânesses pour porter les clefs du Trésor. » Le Talmud