Une série d'attaques ont été commises ce vendredi dans le monde, en
France, en Tunisie, au Koweït, en Syrie et en Somalie. Peut-on établir
un lien entre ces attentats commis en plein ramadan?
« Le fanatisme est la seule forme de volonté qui puisse être insufflée
aux faibles et aux timides ».
Nietzsche
Au moins 40 morts en Tunisie, 30 au Koweït, plus de 200 de tués à Kobané, en Syrie, plusieurs dizaines de tués en Somalie et un mort en Isère
en France. Ces attaques multiples interviennent au second vendredi du
mois du jeûne sacré du ramadan, mais également à deux jours de
l'anniversaire de la proclamation du califat par le groupe Etat islamique (EI), le 29 juin 2014.
Faut-il y voir une coïncidence? à l'évidence : oui.
La plupart de ces attentats ont été
revendiqués par l'EI/Daesh.
Le ramadan est considéré par
les djihadistes comme le mois du djihad, c'est à dire le mois durant lequel les kamikazes islamistes vont, une fois réduits en hachis par leurs propres bombes, gagner le paradis des houris, une fois qu'ils auraient liquidés un maximum d'êtres humains, de préférence musulmans. L'atmosphère de mysticisme et
de sacrifice qui prévaut au cours de cette période a toujours été propice aux
mobilisations guerrières. Ramadan est donc, pour les islamo-terroristes, le mois des horreurs.
La focalisation de Daesh sur le Golfe revêt un double objectif : dissuader les pétromonarchies de renflouer Al-Qaïda, le rival de Daech, dans le Hadramaout où l'organisation de Ben Laden a aménagé une plateforme opérationnelle dans le Sud Yémen afin de combattre les houthistes et consolider l' «émirat sunnite du Koweït», décrété par Daech, l'an dernier, en plein Ramadan à l'occasion de la proclamation du califat.
En effet, l’«émirat sunnite du Koweït» a été proclamé en 2014 avec Walid Tabatba’ï comme émir. Ancien député wahhabite du parlement koweïtien, Walid Tabatba’ï s’était distingué par une intense campagne de mobilisation en faveur des djihadistes lors de la guerre de Syrie (2011-2014), organisant des campagnes de don, de collecte et d’enrôlement, sous le regard bienveillant des autorités koweïtiennes.
Dans la foulée des attentats en Arabie saoudite, en Mai 2015, le califat avait annoncé un «Émirat islamique du Najd», dans le berceau de la dynastie wahhabite, un effet boomerang fracassant pour l'incubateur absolu du djihadisme planétaire.
Une focalisation lourde de conséquence pour l'avenir des pétromonarchies, miraculeusement préservées des soulèvements populaires du mal nommé «printemps arabe».
A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler. Cela vaut naturellement pour l'Arabie saoudite et le Koweït, et la France, déjà touchés. Bientôt, ce sera le tour du Qatar, de la Turquie, de la Jordanie et naturellement , des États-Unis.
La focalisation sur le Golfe
Après les attentats en Arabie, c'est au tour du Koweït d'être la cible de Daesh.La focalisation de Daesh sur le Golfe revêt un double objectif : dissuader les pétromonarchies de renflouer Al-Qaïda, le rival de Daech, dans le Hadramaout où l'organisation de Ben Laden a aménagé une plateforme opérationnelle dans le Sud Yémen afin de combattre les houthistes et consolider l' «émirat sunnite du Koweït», décrété par Daech, l'an dernier, en plein Ramadan à l'occasion de la proclamation du califat.
En effet, l’«émirat sunnite du Koweït» a été proclamé en 2014 avec Walid Tabatba’ï comme émir. Ancien député wahhabite du parlement koweïtien, Walid Tabatba’ï s’était distingué par une intense campagne de mobilisation en faveur des djihadistes lors de la guerre de Syrie (2011-2014), organisant des campagnes de don, de collecte et d’enrôlement, sous le regard bienveillant des autorités koweïtiennes.
Dans la foulée des attentats en Arabie saoudite, en Mai 2015, le califat avait annoncé un «Émirat islamique du Najd», dans le berceau de la dynastie wahhabite, un effet boomerang fracassant pour l'incubateur absolu du djihadisme planétaire.
Une focalisation lourde de conséquence pour l'avenir des pétromonarchies, miraculeusement préservées des soulèvements populaires du mal nommé «printemps arabe».
A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler. Cela vaut naturellement pour l'Arabie saoudite et le Koweït, et la France, déjà touchés. Bientôt, ce sera le tour du Qatar, de la Turquie, de la Jordanie et naturellement , des États-Unis.
Qui commandite ces attentats ?
Tout
le monde le sait maintenant : aussi bien Al-Qaïda que Daesh sont des
créatures américaines qui travaillent pour les projets
américano-sionistes de remodelage du grand Moyen-Orient. Comme la Syrie,
la Libye ou l'Irak, la Tunisie est un pion parmi d'autres. L'outil
privilégié de l'Empire anglo-sioniste est l'islamisme, alias salafisme,
alias wahhabisme. Ses mercenaires sont appelés "djihadistes" en Occident
et en Israël, et sont appelés terroristes en pays arabe. Leur exacte
désignation est : islamo-terroristes, car ils justifient leurs méfaits
au nom de l'islam. Leurs financiers sont les Arabes du Golfe, qui
disposent d'une manne financière illimitée provenant du pétrole, du gaz,
et du pèlerinage à la Mecque, dont les revenus pour l'Arabie dépassent ceux du pétrole. Leurs patrons et suzerains sont les
États-Unis et Israël. L'Europe est, comme les pays arabes du Golfe,
vassale des États-Unis.
Les commanditaires de ces crimes sont donc bien identifiés :
- Les États-Unis et plus largement l'Empire anglo-sioniste (USA, GB, Nouvelle Zélande, Australie, Canada, Israël);
- Les pays arabes du Golfe (dont les chefs de file sont l'Arabie et le Qatar);
- L'U.E.
Naturellement, après chaque tragédie, les commanditaires versent des "larmes de crocodile", qui ne trompent plus personne.
Exemple : à qui profite le crime commis en Tunisie ?
Dans une déclaration au journal El-Bilad, parue
ce samedi, le général-major algérien à la retraite et analyste politique
Abdelaziz Medjahed, estime que l’attentat terroriste qui a endeuillé
la Tunisie, et revendiqué par Daech, est «une forme de pression exercée
sur ce pays pour l’amener à accepter l’installation d’une base militaire
américaine sur son sol». «Ainsi, juge le général Medjahed, les États-Unis pourraient enfin mettre en place l’Africom (Commandement des
Etats-Unis pour l’Afrique) au Maghreb, dix ans après sa création». Selon
cette analyse, l’attentat de Sousse «participerait d’un plan visant à
créer le climat favorable en Tunisie pour prendre cette décision».
Plus
globalement, cette attaque contre un complexe touristique à Sousse
cadre, selon le général Medjahed, «avec un vieux plan sioniste visant à
favoriser le démembrement du monde arabe, depuis les accords de
Sykes-Picot durant la Grande Guerre et les accords de Malte à la fin de
la Seconde Guerre mondiale». Le processus se poursuit : «Après la chute
de l’Union soviétique et de l’ex-bloc de l’Est, fait remarquer
l’ex-officier, un nouveau plan de partition des pays arabes a été mis en
marche, lequel plan s’illustre par l’installation de bases militaires
des puissances occidentales dans plusieurs pays de la région».
Pour lui,
le rôle joué par Nicolas Sarkozy et Bernard-Henri Lévy en Libye
s’inscrit en droite ligne de ce plan sioniste. Ainsi, les États-Unis
disposent de quatorze bases dans les seuls pays du Golfe, et de cinq en
Afrique, tandis que la France en dispose de six. «Cette présence,
souligne le général à la retraite, dénote une volonté claire des grandes
puissances d’imposer leur hégémonie sur la région, dans le but
d’empêcher la montée des pays émergents comme la Russie et la Chine, en
faisant des pays arabes des lignes de défense de l’Occident». A noter
que des soupçons sur l’existence d’un accord secret pour l’installation
d’une base militaire américaine en Tunisie sont apparus lors de la
visite effectuée par le président tunisien, Béji Caid Essebsi, à
Washington, en mai dernier, où il a rencontré le président Barack Obama.
Celui-ci a déclaré que son pays envisageait de faire de la Tunisie «un
partenaire stratégique majeur hors de l’Otan».
Hannibal GENSERIC