Depuis la révolution de la brouette et le sinistre Printemps Arabe, financée et menée par les agents qui ont provoqué les "changements de régime" ici et là, la Tunisie, devenue Tunistan, croule sous la misère et la corruption, la saleté et la gabegie. Pire encore, si vous ne montrez pas patte blanche en simulant le bon musulman, vous êtes bon pour le Goulag halal. Dans chaque bled, les écoles et les dispensaires (héritées de l'ère républicaine de Bourguiba et de Ben Ali) menacent ruine, et manquent de tout. Par contre, les mosquées poussent partout comme des champignons hallucinogènes, afin de former de jeunes djihadistes destinés à ruiner d'autres pays, à l'image de ce qu'ils ont fait en Syrie et en Libye. Prochaine destination en préparation: l'Algérie voisine, objectif essentiel de l'Empire et de ses collabos sionislamistes.
H. Genséric
Une jeune militante, qui
revendique liberté de parole et athéisme, est poursuivie pour avoir
relayé sur Facebook le pastiche d'une sourate du Coran.
Emna Charki, jeune blogueuse tunisienne poursuivie par la justice pour un post facebook considéré comme atteinte "incitation à la haine entre les religions et appel à la discirmination", elle risque 3 ans de prison, verdict le 13 juillet. Ici, dans son appartement en cours de déménagement, son propriétaire ne voulant pas héberger de "kafir" ("mécréant"), elle expose fièrement son tatouage fait en 2012 "out law" ("hors la loi"), à Tunis, le 12 juillet. |
Fumer et vapoter, ça sera finalement son seul
non-choix durant l’entretien. Pour le reste, Emna Charki sait trancher :
athée, elle est ; athée, elle le clame, quitte à se retrouver, lundi
soir, derrière les barreaux. La jeune femme de 27 ans risque trois ans de prison pour «incitation à la haine entre les religions et appel à la discrimination».
Son délit : avoir relayé le 2 mai, sur sa page Facebook, un texte sur
le coronavirus appelant à se laver les mains et à respecter la
distanciation sociale, mais en reprenant la forme et la rime des écrits
coraniques.
Épaules dénudées arborant fièrement un tatouage «outlaw» («hors-la-loi») − qui remonte à 2012 −, elle préfère en rire : «Cette fois-là, je n’avais vraiment aucune intention de choquer. J’ai partagé parce que je trouvais que c’était drôle.»
Pas le procureur, qui la reçoit, quatre jours après la publication,
avec six assistants pour la faire craquer. La blogueuse (synonyme, en
Tunisie, d’activiste sur le Web depuis la révolution), comme elle se
définit, admet avoir pleuré quand, après avoir revendiqué sa liberté de
pensée, elle s’est vue répondre : «Non, vous n’avez aucune liberté !» Un fléchissement de courte durée.
«Faut que je parle»
Contre l’avis de ses avocats, elle réactive son compte aux quelque
20 000 abonnés, où l’on peut lire des appels aux ouvertures des
restaurants pendant le Ramadan, à la dépénalisation de l’homosexualité,
et même à une reconnaissance d’Israël, une gageure à l’heure où le
Président refuse toute normalisation avec l’État hébreu.
«Je ne peux pas me contrôler. Faut que je parle, que je montre mes tatouages. Sinon, j’ai l’impression de ne pas être moi», confie-t-elle.
C’est d’ailleurs elle qui propose de publier ses propos avant même la
décision de justice. Déterminée mais pas suicidaire, celle qui est
menacée de décapitation par les fondamentalistes donne rendez-vous sur
la terrasse de la maison de sa mère, dont elle a la charge avec l’une de
ses sœurs, dans un quartier résidentiel de Tunis.
Délibérément court-vêtue et soigneusement maquillée, la Tunisoise a,
de l’extérieur, tout pour déplaire aux ultraconservateurs. L’intérieur
est encore plus blasphématoire. Ce qui l’a fait devenir athée ? «Le Coran». A 19 ans, dans l’effervescence de l’après révolution, elle se met à lire le livre saint − «j’étais musulmane, je voulais lire le Coran et les textes explicatifs autour». Et c’est un déferlement d’interrogations : «Pourquoi
le Coran dit de ne pas faire de mal quand Dieu peut vouer certains
hommes aux flammes éternelles : est-ce que j’ai plus de cœur que
Dieu ?» «Pourquoi le Coran ne parle pas des ours : Dieu ne connaît-il pas les pays froids ?» «Lapider pour un adultère, ce n’est pas excessif ?»
Sa mère, voilée, accoudée à la fenêtre du salon, grimace mais laisse
parler sa fille, fière qu’elle s’attaque à une certaine hypocrisie : «Dans les familles des classes moyennes, comme nous, il y a forcément au moins un membre qui ne croit pas en Dieu.» Mais, généralement, il se tait.
«Je n’ai plus d’avenir»
Les onze avocats d’Emna Charki auraient aussi apprécié le silence
chez leur cliente. Elle n’était pas l’auteure de l’image incriminée, le
texte ne faisait aucune référence à la religion et la poursuite se
basait sur un décret-loi relatif au droit de la presse. Pas besoin de
s’appeler Dupond-Moretti pour jouer de la faiblesse de l’accusation sur
la forme. Mais le 2 juillet, durant l’audience, la prévenue s’avance à
la barre, rouge à lèvres pimpant et tête nue (quand "la tradition" veut
qu’elle se couvre en signe d’humilité et de soumission) prête à en découdre.
Avertis, ses avocats ajoutent, en dernier argument à leur plaidoirie,
le droit de ne pas croire. Aucune arrogance dans ce geste, mais un
calcul fataliste : «Condamnée ou non, je n’ai plus d’avenir.»
L’ancienne salariée en centres d’appels se pense vouée au chômage, se
sachant trop clivante pour les employeurs. Le propriétaire, qui ne veut
pas héberger de «kafir» («mécréant»), a d’ailleurs déjà ordonné le départ de la famille.
Comme ses affaires, le futur de la militante est au fond d’un carton,
dans le noir. Même si elle ressort libre, que faire ensuite : de la
politique ? D’un libéralisme économique et sociétal intégral, la Ayn
Rand méditerranéenne honnit l’hypocrisie nécessaire aux politiciens.
L’exil − une interview à un média étranger ne s’apparente-t-il pas à un
appel pour une demande d’asile ? Pas les moyens et pas l’envie. Cette
fois, c’est son fiancé, Amine, chargé de filmer la discussion, qui a la
réponse : «On n’arrêtera pas. Tu dois rester Emna Charki.» Et non «Chargui», comme généralement transcrit, elle y tient. Sans concession, jusque dans la phonétique.
Je réside en Tunisie comme étranger je suis la politique de ce pays sans y intervenir. Ici une femme dans l'héritage a moins de droits. Provoquer les islamistes surtout pour une femme n'est pas très subtil. Une demande d'asile serait son meilleur avenir.
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