Le magazine mensuel American Conservative a
publié un article
intitulé « Pourquoi ces colporteurs professionnels de la
guerre traînent-ils encore dans le coin ? », extrait d’un livre de Tucker Carlson, journaliste à Fox News, qui s’intéresse aux leaders de la pensée
néoconservatrice que sont Max
Boot et Bill
Kristol, au sujet de leur soutien constant à la politique de guerre
américaine. Carlson passe en revue les très nombreux actes d’interventionnisme
militaire qui ont été réclamés par ces légendaires Pieds nickelés,
documente ce qu’ils avaient prédit comme résultat de cet
interventionnisme – liberté, démocratie et prospérité – et ce qui a
finalement abouti à l’inverse – morts pour rien, terrorisme et
chaos – et s’émerveille de la façon dont ils restent tous deux dans
des positions de grande estime avec des emplois de haut-niveau bien
rémunérés.
L’article a été partagé
aujourd’hui sur Twitter par le député démocrate Ro Khanna, qui a commenté
Carlson, disant qu’il « fait une critique dévastatrice de
l’interventionnisme et montre à quel point l’establishment de la politique étrangère a laissé tomber le
peuple américain. Il y a une coalition de bon sens qui émerge
entre la droite et la gauche
pour une politique étrangère de retenue. »
Khanna a reçu une
quantité prévisible de réactions violentes de la part de la gauche pour ce
tweet, à l’instar de quiconque évoque la possibilité de coalitions idéologiques
croisées contre le belliciste américain. La seule convergence inter-idéologique
que de nombreux gauchistes trouvent à leur goût pour compenser leur nombre
relativement faible est celle du centre néolibéral et néoconservateur
des entreprises de la com et du renseignement [en gros , et
sans surprise,les GAFA, CIA, CNN, etc … NdT], appelé ainsi uniquement
parce que la classe ploutocratique, qui bénéficie du statu quo
orwellien actuel, a pu acheter le contrôle du narratif pour forcer son
agenda à devenir le consensus général. Le problème avec ceci, bien sûr, est que
ce centre d’entreprise CIA/CNN ne
s’oppose jamais de manière significative à la guerre froide. La gauche, la
vraie – pas celle qui dit « Nous nommons tous ceux
à qui sont destinées nos bombes à fragmentation par leur pronom de genre
préféré », la fausse gauche de MSNBC – s’oppose au bellicisme
américain et, dans certains cas, comme le fait la droite populiste qui a donné
à Tucker Carlson
l’importance qu’il a aujourd’hui.
Mais le fait qu’un membre progressiste du Congrès,
bien installé, partage le livre du plus grand expert de Fox News, avec
un accord enthousiaste, selon lequel les néoconservateurs sont de purs excréments,
en dit long sur la façon dont il est devenu courant de les critiquer.
Depuis la chute de l’Union soviétique, le
néoconservatisme a vécu pour promouvoir l’idée que les États-Unis doivent
utiliser leur statut de superpuissance incomparable pour assurer un ordre
mondial unipolaire par tous les moyens nécessaires afin de permettre à la
liberté et à la démocratie de s’épanouir dans le monde entier. C’est une
idéologie qui a été largement favorisée et financée par le complexe
militaro-industriel et ses alliés multinationaux, car toute cette expansion de la liberté et de la
démocratie nécessite de nombreuses bombes et de coûteux missiles, et
c’est le soutien de cette idéologie qui lui a donné une place sans
précédent dans l’administration de George W Bush. Les bellicistes et les
expansionnistes militaires, suite aux attentats du 11 septembre, ont tout planifié selon cette
même idéologie qui venait de remplir le cabinet de la plus haute instance élue
des États-Unis.
À cette époque, le terme néocon était un
terme familier parmi ceux qui méprisaient le 43ème président, mais
après que Debeliou a quitté ses fonctions, et a été remplacé par
son miraculeux successeur, les gens l’avaient en grande partie oublié en dehors
des groupes marginaux. C’était regrettable, car le virus mental du
néoconservatisme n’a jamais cessé de se répandre, et ce culte morbide est
maintenant si répandu que le petit cercle d’influence, qui a porté
traditionnellement cette étiquette, est maintenant minuscule par rapport au
nombre de prosélytes qui répandent cette idéologie. L’étiquette néocon
est beaucoup trop limitée pour décrire avec précision cette dynamique. Le néoconservatisme ne s’est jamais
dissipé, il est tout simplement devenu le consensus majoritaire bipartite.
Heureusement, la critique du néoconservatisme est
également en train de devenir un courant dominant. Vous voyez maintenant des
personnalités de premier plan telles que Khanna, Carlson, Tulsi
Gabbard, et Rand Paul
décrivant régulièrement la politique interventionniste américaine dévastatrice
en termes de résultat toxique de ce culte pathologique de la mort. Gabbard en particulier a
popularisé ce mot par un usage
prolifique lors de l’annonce de son entrée en lice pour la présidentielle
au début de 2020, et a correctement critiqué l’influence du néoconservatisme
non seulement au sein des administrations précédentes, mais également au sein
du gouvernement actuel.
@TulsiGabbard
La carrière du neoCon d’Elliott Abrams [1] est fondée sur la promotion
de guerres de changement de régime. Sa nomination, par l'administration
Trump, comme envoyé spécial au Venezuela est une preuve supplémentaire
du manque de compréhension du Président de notre sombre histoire
en Amérique latine et du contrôle des néoconservateurs sur lui.
@JoshuaMound
Historiquement « Néoconservatisme » (et ses variantes) n'est pas un terme
antisémite. Non seulement il a été appliqué à des personnes d'autres
confessions (hello DPM !), et de nombreux néoconservateurs se sont
auto-identifiés. Essayer de faire passer cela pour du fanatisme ou
de la calomnie est une esquive, et même de nombreux conservateurs l'ont dit.
@kellymagsamen
|
Personne ne vénère les néo-conservateurs (qui est d'ailleurs un
terme antisémite).
Nous sommes d’accord sur une vision bipartite de l’importance de la
démocratie
et des alliances contre les dictateurs, même si nous sommes en
désaccord sur
d’autres questions de politique étrangère. Ce n'est pas difficile,
les gars.
Les critiques acerbes contre le néoconservatisme sont
devenues si courantes que ses défenseurs tels que Max Boot et
la supportrice du Center for American Progress, Kelly
Magsamen, ont tenté de faire revivre le vieil
argument selon lequel l’étiquette est antisémite, ce qui est absurde,
car bon nombre de néo-conservateurs ne sont pas juifs et s’étiquettent
eux-mêmes comme tels. Le maccarthysme russophobique est également utilisé pour
faire taire les anti néo-conservateurs, bien entendu, tout le monde, de Tulsi
Gabbard à Bernie
Sanders, est maintenant stigmatisé par les médias traditionnels comme agent
russe simplement pour s’être opposé à l’ interventionnisme militaire
des néoconservateurs de l’empire unipolaire.
Et c’est bien sûr une bonne chose que la haine des
néo-conservateurs revienne dans la conscience dominante. Vous pouvez faire un
parallèle entre l’expansionnisme militaire américain sans fin, que nous avons
observé depuis le 11 septembre, et la montée en puissance du
néoconservatisme. Il est donc important d’être attentif à cette dynamique pour
diagnostiquer et guérir la pathologie. Mais ce n’est que le début et il faudra
aller beaucoup plus loin avant de retrouver la santé.
Comme pour presque tout le reste, les querelles
partisanes masquent la vue d’ensemble sur cette question d’une manière qui
empêche les gens de voir le panorama. Tucker Carlson et Rand Paul pourraient en
effet être utiles pour interpeller les néo-conservateurs style Tout
sauf Trump comme Boot et Kristol, ainsi que pour s’opposer à
l’escalade contre la Russie et la Syrie, mais bonne chance pour les amener
à dire quoi que ce soit sur les néo-conservateurs du PNAC [Project
for the New American Century] comme Elliott Abrams et John Bolton ou les
agendas néo-conservateurs de longue date qu’ils avancent contre le Venezuela et
l’Iran au sein de l’administration Trump. Quelques démocrates peuvent s’opposer
au bellicisme de Trump contre le Venezuela, l’Iran, le Yémen et peut-être même
la Syrie, mais bonjour pour les amener à s’opposer aux sanctions et à une
escalade insensée de la Guerre froide qui font progresser les programmes
néo-conservateurs contre la Russie.
La plus important encore, pour véritablement frapper
la bête à la tête, est de constater que l’impérialisme mondialiste unipolaire des
néo-conservateurs est déjà un bain de sang. Cela ne se
limite pas aux personnes qui ont aidé à mener à bien les agendas du Project
for a New American Century après le 11 septembre, cela concerne
aussi MSNBC, Fox News, la BBC, le Guardian, le
Washington Post et le New York Times, tous
ceux qui vendent à tout le monde ce statu quo. À savoir
l’idée selon laquelle il est bien et normal que
l’Amérique et son réseau étroit d’alliés utilisent toute la force nécessaire
pour s’assurer la domination mondiale, et
quiconque prétend le contraire est un agent russe, cela a été
martelé au cours des deux dernières années, et cela va prendre beaucoup de
travail pour l’extraire. Mais ce n’est qu’en condamnant le consentement à
l’interventionnisme unipolaire que nous pourrons jamais espérer éliminer
l’influence toxique du néoconservatisme et le bellicisme qu’il a conçu pour
faciliter ses ambitions.
Par Caitlin Johnston – Le 16 février
2019 – Source caitlinjohnstone.com
Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker
Francophone
un sioniste de choc à la tête du changement de régime au
Venezuela
Elliot
Abrams est de retour, cette fois-ci
en train de changer le régime du Venezuela, à la "manière juive".
Il est sorti de l'ombre, faisant officiellement ce qu'il avait déjà fait à
l'abri de Pompeo au Département d’Etat, c'est-à-dire qu'il veut refaire
rapidement en 2019 le coup d'État vénézuélien échoué en 2002 sous Bush
dans l'espoir de renverser Hugo Chavez. Il prête maintenant ses mains
criminelles à une nouvelle "guerre sale"
en Amérique latine. Il
en a l’expérience!
Trump l’avait écarté lorsqu’il constituait son cabinet à
cause de l’opération d’Abrams en mai 2016 intitulée Quand
vous ne pouvez pas supporter votre candidat après que Trump ait remporté la
nomination du Parti Républicain
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