Bloqué 39 jours : l'incident du F-35 britannique en Inde n'aurait pas pu survenir à un pire moment

Le F-35B britannique de cinquième génération, contraint d'atterrir à l'aéroport de Thiruvananthapuram, dans le sud de l'Inde, le 14 juin, a finalement décollé, après 39 jours d'immobilisation. « Une équipe d'ingénieurs britanniques, déployée depuis le 6 juillet, a effectué les réparations et les contrôles de sécurité, permettant à l'appareil de reprendre son service actif », a confirmé un porte-parole du Haut-Commissariat britannique. L'appareil a décollé pour Darwin, en Australie, où il pourrait rejoindre l'escadre aérienne du porte-avions HMS Prince of Wales.

F-35 des forces armées britanniques

Il était initialement prévu que le chasseur soit partiellement démantelé et acheminé vers le Royaume-Uni à bord d'un avion de transport C-17 Globemaster. Cet incident a mis en lumière les lacunes de fiabilité qui minent le programme F-35 depuis près de deux décennies [1], ainsi que la complexité de sa maintenance, qui se traduit par des taux de maintenance de loin les plus faibles de l'US Air Force, après ceux du F-22, encore plus lourd et plus problématique. 

Une proportion bien plus élevée de la flotte mondiale de F-35 reste clouée au sol que celle d'autres chasseurs américains tels que les F-18E/F et les F-16.

F-35B en atterrissage vertical

L'immobilisation prolongée d'un F-35B en Inde a suscité de nombreuses moqueries de la part des internautes et des médias locaux, alors que les États-Unis intensifiaient leurs efforts pour commercialiser le F-35 dans ce pays. Le moment choisi pour l'immobilisation prolongée du F-35 a été particulièrement mal choisi pour ces efforts, une vente à l'Inde étant déjà jugée improbable, principalement en raison des contrôles stricts imposés par les États-Unis sur l'utilisation de leurs chasseurs. La mise en lumière des problèmes du F-35 devrait offrir de nouvelles opportunités au rival russe du chasseur, le Su-57, de décrocher des commandes indiennes. L'intérêt de l'Inde pour le Su-57 était déjà attendu en raison de l'insuffisance perçue de ses Su-30MKI et des Rafale fournis par la France pour contrer les avancées des puissances aériennes chinoises et pakistanaises, comme l'a démontré début mai l'abattage d'au moins un Rafale par des chasseurs J-10C de l'armée de l'air pakistanaise [2]. Les défauts de ces avions plus anciens de l’armée indienne étaient censés offrir aux États-Unis et à la Russie des opportunités de commercialiser leurs chasseurs de cinquième génération.

Rédaction du magazine Military Watch

23 juillet 2025

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Hannibal GENSÉRIC