dimanche 7 septembre 2025

L’avertissement de la Chine

La prédominance mondiale que les Etats-Unis, plus grande puissance de l’Occident, veulent maintenir à tout prix, viole les plus élémentaires normes du droit international : l’Administration Trump a révoqué les visas des représentants de l’Etat de Palestine, en les empêchant de participer à l’Assemblée Générale des Nations Unies en septembre. Cette prétention de domination suscite une opposition croissante de la part du Sud Global. Ce que confirme l’avertissement lancé par la Chine avec la plus grande parade militaire à Pékin.

L’Administration Trump ne permettra pas que les représentants de l’Etat de Palestine participent à l’Assemblée Générale des Nations Unies en septembre. Le Secrétaire d’Etat Marco Rubio leur a en effet refusé les visas d’entrée aux Etats-Unis pour accéder au quartier général de l’ONU à New York. Ce faisant les Etats-Unis violent l’accord signé en 1947 avec les Nations Unies, qui à l’Article IV stipule : “Les Etats-Unis n’imposeront aucun empêchement au transit de ou vers le siège central des Nations Unies à New York à des membres et fonctionnaires de l’ONU”. En violant cet accord l’Administration Trump s’arroge de fait le droit de décider quels Etats membres peuvent et lesquels ne peuvent pas participer aux travaux des Nations unies. Dont fait partie l’Etat de Palestine, déjà reconnu par 147 des 193 Etats membres des Nations Unies, mais privé du droit de vote à cause du veto étasunien au Conseil de Sécurité.

Le communiqué officiel du Département d’Etat déclare que l’Administration Trump a révoqué les visas des membres de l’Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP) et de l’Autorité Palestinienne (AP), en vue de la prochaine Assemblée Générale des Nations Unies, “dans l’intérêt de notre sécurité nationale” car “l’OLP et l’AP sont responsables d’avoir compromis les perspectives de paix à travers leurs recours à la Cour Internationale de Justice de l’ONU pour obtenir la reconnaissance unilatérale d’un hypothétique Etat palestinien”.

En outre l’Administration Trump a annoncé la suspension des visas à tous les titulaires de passeport palestinien, en les empêchant d’entrer aux Etats-Unis pour des soins médicaux, fréquentation universitaire, visites à des parents et activités commerciales. Simultanément l’Administration Trump a annoncé qu’elle est en train d’étudier le  plan après-guerre pour Gaza”: celui-ci prévoit le “transfert volontaire”de toute la population palestinienne pour transformer Gaza en une luxueuse “Riviera du Moyen-Orient”. Ainsi, pendant qu’Israël poursuit le génocide des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, les Etats-Unis démantèlent les fondements de l’Etat de Palestine.

La prédominance mondiale que les Etats-Unis, plus grande puissance de l’Occident, veulent maintenir à tous prix en violant les plus élémentaires nomes du droit international suscite une opposition croissante de la part du Sud Global. C’est ce que confirme la rencontre de l’Organisation de coopération de Shanghai, dont sont membres Chine, Russie, Biélorussie, Iran, Inde, Pakistan, Kazakstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, et à quoi participent divers autres pays.

Dans la réunion qui s’est tenue en Chine, le président Xi a rappelé les principes de base:

En premier lieu nous devons respecter le principe de l’égalité souveraine. Nous devons soutenir que tous les pays, indépendamment de leurs dimensions, de leur force et de leur richesse, sont participants, décideurs et bénéficiaires égaux dans la gouvernance globale. Nous devons promouvoir une majeure démocratie dans les relations internationales et augmenter la représentation et la voix des pays en voie de développement.”

La réaction étasunienne ne laisse pas de doute: elle est pleine de menaces. Dans un récent discours à Singapour, le Secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a déclaré :

Nous sommes en train de doter les combattants américains des capacités les plus avancées afin de rester la force militaire la plus forte et la plus létale. Nous sommes en train de nous réorienter vers la dissuasion de l’agression de la part de la Chine communiste. Il doit être clair pour tous que Pékin se prépare de façon crédible à recourir potentiellement à la force militaire pour altérer l’équilibre de pouvoir dans l’Indo-Pacifique. Si la dissuasion échoue, nous sommes prêts à faire ce que le Département de la Défense sait faire de mieux : combattre et vaincre, de façon décisive.”

Sur ce fond se place la parade militaire avec laquelle a été célébré à Pékin, le 3 septembre, le 80eme  Anniversaire de la Victoire de la Guerre de Résistance menée par la Chine contre l’invasion japonaise de 1937 à 1945. Avec sa Résistance, avec plus de 35 millions de morts et d’énormes souffrances, la Chine contribua de façon déterminante à la défaite du Japon. Puis, de 1945 à 1949, elle dut combattre contre le Kuomintang de Chiang Kai-shek financé et armé par les Etats-Unis, faisant suite au Japon, pour faire de la Chine leur propre colonie.

Les armements avancés montrés dans la parade militaire du 3 septembre constituent un avertissement que la Chine ne cherche pas la guerre mais que si elle est agressée, elle est prête à la guerre. 

Mondialisation.ca, 06 septembre 2025
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La Chine dissuade l’agression américaine en élargissant son arsenal hypersonique déjà impressionnant

Diverses sources bien informées rapportent que certains des missiles chinois équipés d'un statoréacteur peuvent atteindre une vitesse de Mach 10 (bien plus de 3 km/s ou plus de 12 000 km/h). Combinées à une grande maniabilité, ces vitesses rendraient ces armes pratiquement impossibles à abattre par les défenses aériennes et antimissiles actuelles ou futures.

Le statut de superpuissance mondiale de la Chine est incontestable. Cependant, le chemin parcouru par le géant asiatique pour parvenir à un tel exploit est sensiblement différent de celui des États-Unis. En effet, alors que Washington y est parvenu par des agressions totalement injustifiées contre la quasi-totalité du monde (invasions sous de faux prétextes, coups d’État, sanctions, etc. ; autrement dit, guerres, déstabilisation, mort et destruction), Pékin y est parvenu par des moyens pacifiques.

Si l’on examine les cartes historiques de la Chine datant de plusieurs millénaires, on la retrouverait presque exactement là où elle se trouve aujourd’hui, ce qui indique clairement que le géant asiatique n’a jamais eu l’ambition d’établir une hégémonie mondiale, contrairement à la quasi-totalité des puissances occidentales.

Cependant, pendant que la Chine vaquait à ses occupations, l’Occident politique était très intéressé par sa colonisation, potentiellement pour la partager et en partager le butin. Bien que cela se soit avéré impossible en raison de la taille même de la Chine (à presque tous les égards imaginables), le géant asiatique a subi plus d’un siècle d’un statut semi-colonial extrêmement dommageable, qui a culminé avec l’invasion japonaise dans les années 1930. En 1937, nombre de ses régions les plus prospères étaient occupées ou attaquées par l’armée japonaise. Bien qu’elle ait finalement triomphé, Pékin a subi des dizaines de millions de pertes, et une grande partie (sinon la plupart) de ses infrastructures ont été détruites et/ou endommagées de manière irréparable.

Malgré tout cela, la Chine a continué de privilégier le développement économique plutôt qu’une militarisation totale. Les résultats sont aujourd’hui bien visibles, le géant asiatique étant la première économie (réelle) mondiale depuis plus de dix ans. Comme à son habitude, cela a attiré l’attention de l’Occident politique, qui exerce désormais une pression croissante sur Pékin. En effet, la mentalité expansionniste occidentale suggère que dès qu’un pays acquiert une puissance considérable, il deviendra invariablement agressif et imposera sa volonté aux autres. Bien que rien ne prouve que la Chine le souhaite, le pouvoir dirigé par les États-Unis «ne veut prendre aucun risque». Concrètement, cela signifie que le géant asiatique doit se préparer à toute éventualité.

Le défilé militaire monumental marquant la victoire de la Seconde Guerre mondiale démontre clairement que Pékin agit précisément dans ce sens. L’armée chinoise a dévoilé de nombreux systèmes d’armes, dont une multitude de types de missiles, de véhicules blindés, de chars, de drones, etc. Il y avait aussi des armes plus exotiques, comme des lasers et autres armes à énergie dirigée (DEW). Cependant, ce qui a retenu l’attention de nombreux observateurs militaires, c’est toute une génération de missiles hypersoniques qui constitueront l’épine dorsale de la dissuasion chinoise pour les décennies à venir. Étant donné que nombre (sinon la plupart) de ces armes sont très probablement à capacité nucléaire, elles contribueront également aux intérêts fondamentaux de sécurité de Pékin, tant stratégiques qu’opérationnels.

Cela comprend le Jinglei-1 lancé depuis les airs, le Julang-3 lancé depuis un sous-marin et des missiles intercontinentaux terrestres tels que le Dongfeng-31 (DF-31) et le Dongfeng-61 (DF-61). Ces armes seront au premier plan de la triade nucléaire chinoise, empêchant tout agresseur potentiel de compromettre sa sécurité et/ou sa souveraineté. Le message le plus fort a peut-être été la présentation de classes entières de missiles antinavires, notamment les Yingji-17 (YJ-17), YJ-18, YJ-19 et YJ-20. D’autres armes étaient des missiles polyvalents, tels que le Changjian-20A (CJ-20A), le CH-1000, le YJ-18C, le YJ-21, le DF-17 et le DF-26D. On peut supposer que diverses modifications peuvent également être appliquées pour transformer la plupart de ces armes en missiles d’attaque terrestre.

La configuration de certaines armes (comme le YJ-19) suggère qu’elles sont propulsées par des statoréacteurs à combustion supersonique (SCRAM), une technologie de pointe que très peu de pays maîtrisent. Par exemple, malgré des dépenses de plus de mille milliards de dollars pour la «défense», les États-Unis n’ont pas été en mesure de déployer de telles armes, contrairement à la Russie et à la Chine, qui ont des décennies d’avance dans les technologies hypersoniques. Moscou ne cesse de démontrer la puissance mortelle de ses missiles hypersoniques de première génération, tout en développant une multitude d’autres armes de cette classe. Et si tous les missiles présentés lors du défilé ne sont pas en service, Pékin laisse Washington DC loin derrière.

Diverses sources bien informées rapportent que certains de ces missiles chinois propulsés par statoréacteur peuvent atteindre Mach 10 (bien plus de 3 km/s, soit plus de 12 000 km/h). Combinées à une grande maniabilité, ces vitesses rendraient ces armes pratiquement impossibles à abattre par les défenses aériennes et antimissiles actuelles ou futures. Par exemple, le YJ-17 est très probablement équipé d’un HGV (véhicule planeur hypersonique), similaire au DF-17, plus stratégique, équipé du DF-ZF HGV. Le YJ-20 utilise également cette configuration, bien que l’ogive soit très probablement un MaRV (véhicule de rentrée manœuvrable). Les propulseurs utilisés par ces deux armes suggèrent une portée moyenne ou intermédiaire (500 à 5 500 km).

En revanche, le YJ-19 est plus unique, suggérant la propulsion par statoréacteur mentionnée précédemment, qui permet à l’arme de maintenir une poussée constante jusqu’à ce qu’elle atteigne sa cible, lui permettant ainsi de maintenir une vitesse hypersonique et une manœuvrabilité à toutes les phases de vol. Cela le rend comparable au missile russe 3M22 «Zircon», lui aussi propulsé par statoréacteur. Comme mentionné précédemment, seule une poignée de pays possèdent de telles technologies, et encore moins sont parvenus à les rendre abordables et suffisamment robustes pour un déploiement militaire. Les États-Unis rattrapent leur retard depuis plus d’une décennie et s’efforcent désormais frénétiquement de développer plusieurs armes équipées de statoréacteurs et de poids lourds (bien que ces efforts soient restés vains jusqu’à présent).

Article original en anglais : China deters US aggression by expanding its already impressive hypersonic arsenal, InfoBrics, le 3 septembre 2025.

Traduction : La Cause du Peuple

 

1 commentaire:

  1. La CHINE n'a ni VOCATION, ni INTENTION de "DÉFENDRE" le MONDE......CHACUN son BOURBIER! Par contre elle a BIEN FAIT SAVOIR aux USA et marginalement à ses larbins(incluant l'Inde) qu'elle a les MOYENS et SURTOUT la VOLONTÉ** de les ANÉANTIR TOUS si NÉCESSAIRE! Message reçu 5/5.....
    ** Avoir des armes et nucléaires en plus SANS la VOLONTÉ de s'en servir si NÉCESSAIRE c' comme avoir de la POUDRE MOUILLÉE....
    *** L'IRAN non plus, au risque de chagriner certains ne se suicidera pas pour les "paresseux" arabes....C'est à chacun de nettoyer ses écuries......HERCULE est en vacances !

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