En 1931, Georges Bernanos publie
un pamphlet intitulé La Grande Peur des Bien-pensants qui retrace la
vie, l'œuvre et l'époque d'Édouard Drumont (voir ici la liste des
articles TOO traitant de Drumont) .
Il y brosse un tableau apocalyptique de la
conquête de la France par les juifs et de l'éviction concomitante des
chrétiens, avec, d'une part, le décret Crémieux [1]
qui, en 1870, accorde automatiquement la nationalité française aux « Israélites
indigènes » d'Algérie. (Adolphe Crémieux était lui-même juif), l'affaire
Dreyfus, qui débuta en 1894, puis la création en 1898 de la LDH (Ligue des
Droits de l'Homme), ces droits de l'homme s'opposant aux droits des Français —
et même à Dieu, et avec, d'autre part, l'anti-catholique Expulsion
des Congrégations en 1880, la loi du 7 juillet 1904, relative à la
suppression de l'enseignement congréganiste, dite « loi
Combes », et au milieu de tout cela, un pauvre petit journaliste, Édouard Drumont, qui ramait à
contre-courant en publiant en 1886 une monumentale La France Juive, 1200
pages en deux volumes, qui cherchait à réveiller la France catholique, mais qui
a été surpris par la trahison du Ralliement (le
ralliement de l'Église en faveur du régime républicain naissant en France),
prononcé en 1892 par le pape Léon XIII.