Les troupes de l'OTAN dans les attaques frontalières de Belgorod - Un 'Barbarossa 2.0' rampant ?

Dix jours à peine se sont écoulés depuis  la précédente attaque majeure contre les zones frontalières russes , mais le régime de Kiev en a lancé une autre début juin, entraînant une fois de plus la mort de civils et des dizaines d'autres victimes. Les médias russes rapportent que le gouverneur de l'oblast (région) de Belgorod en Russie, Vyacheslav Gladkov, a déclaré qu'il s'agissait de la troisième incursion de ce type, alors que les bombardements relativement réguliers des forces de la junte néonazie se poursuivent depuis des mois, tuant au moins sept personnes au cours de la semaine dernière seulement. L'armée russe, soutenue par le FSB et d'autres services de sécurité, mène des missions de "recherche et destruction" dans la région, "chassant" efficacement ce qui ne peut être décrit que comme des terroristes compte tenu de leur (mauvais) traitement des civils.

"J'ai vu l'appel de scélérats, de bâtards, d'assassins et de fascistes qui prétendent vouloir me rencontrer, offrant une conversation en échange de prisonniers. En fait, un groupe de saboteurs est entré, il y a une bataille à Novaya Tavolzhanka [village frontalier]. J'espère qu'ils seront tous détruits, il ne peut en être autrement. Chaque jour des civils meurent aux mains de ces fascistes, nous les enterrons chaque jour. Des enfants estropiés et des vieillards morts – c'est leur travail ",  a déclaré le gouverneur Gladkov, manifestement (et à juste titre) enragé par les attentats.

Des rapports indiquent que  les attaques sont menées par le soi-disant « Corps des volontaires russes » (RDK en russe) , un groupe néonazi dirigé par Denis Nikitine, un ressortissant russe combattant pour le régime de Kiev. Cependant, la question demeure de savoir à quel point ce groupe est exactement «russe», car les preuves montrent  une forte présence de troupes étrangères dans leurs rangs, en particulier des Polonais et des Américains . La principale raison de nommer le groupe RDK est évidemment la guerre psychologique et le message subliminal selon lequel "tant de Russes sont contre leur gouvernement qu'ils sont prêts à se battre dans une armée étrangère contre leur propre pays". Comme on pouvait s'y attendre, le soutien à ces personnes se situe à un niveau d'erreur statistique en Russie compte tenu du nombre d'étrangers présents à RDK.

Compte tenu de cela,  ainsi que de la présence toujours croissante des moyens de l'OTAN en Ukraine , les dernières incursions s'apparentent à une "Barbarossa 2.0" rampante, une sorte de "mini-invasion" visant à sonder et discréditer l'armée et le gouvernement russes, ainsi que de susciter des troubles potentiels en Russie même. Cependant, de telles attentes montrent à quel point l'Occident politique sait peu de choses sur le peuple russe.

L'expérience profondément traumatisante de la Seconde Guerre mondiale et la brutalité inimaginable des envahisseurs qui ont laissé une trace sans précédent de morts et de destructions qui ont fait près de 30 millions de morts dans l'ex-Union soviétique sont ancrées dans l'esprit des Russes ordinaires et des dirigeants du pays. Ainsi donc, un tel aventurisme militaire n'apporte aucun avantage à Kiev, mais il unit et mobilise certainement le peuple russe.

En outre, les États-Unis ont ouvertement déclaré quels sont leurs objectifs en Ukraine. Au début de l'opération militaire spéciale (SMO),  le porte-parole du département d'État, Ned Price, a admis  que "c'est une guerre qui est à bien des égards plus grande que la Russie, elle est plus grande que l'Ukraine". Une fois de plus, de telles déclarations impliquent clairement qui pousse pratiquement toutes les décisions pour le régime de Kiev et pour quelles raisons. Cela rend également l'idée que l'Occident politique soi-disant "ne tolère pas les attaques contre la Russie", comme le rapporte la machine de propagande dominante, d'autant plus risible. Cependant, la réponse potentielle de la Russie à une telle escalade est forcément tout sauf une plaisanterie. En « poussant l'ours », l'Occident politique met en péril non seulement la sécurité mondiale,  mais aussi sa propre existence .

Le pôle électrique belligérant a  depuis longtemps l'intention de franchir toutes les lignes rouges russes , confondant  le stoïcisme et la retenue de Moscou avec de la faiblesse . Cependant,  la patience russe n'est certainement pas une ressource inépuisable . Entre  les propos russophobes sans vergogne des responsables occidentaux , la rhétorique des « frappes de décapitation » du Pentagone   et même  les appels de Joe Biden à l'éviction de Poutine du pouvoir , il semblerait que Moscou n'ait pas beaucoup de personnes raisonnables avec qui parler à Washington DC. Les derniers attentats de Belgorod sont la preuve évidente que  les États-Unis ont soit complètement perdu le contrôle du régime de Kiev (théorie poussée par ceux qui espèrent qu'il reste des personnes raisonnables au sein de la direction américaine) ou qu'elle non seulement tolère, mais les soutient activement.

Quelle que soit la vérité, à tout le moins, Washington DC a clairement indiqué à plusieurs reprises qu'il souhaitait un changement de gouvernement à Moscou, de préférence par un coup d'État violent, comme en témoigne son soutien à RDK. Cela se voit également dans le fait que le groupe est idéologiquement basé sur «l'Armée de libération russe» (ROA en russe) de la Seconde Guerre mondiale qui était directement alliée et subordonnée à la Wehrmacht lors de l'invasion «Barbarossa». Considérer de tels parallèles historiques indique clairement quelles similitudes il y a non seulement entre la junte néo-nazie actuelle et leurs ancêtres Bandera, mais aussi  entre leurs bailleurs de fonds respectifs .

Par Drago Bosnic , analyste géopolitique et militaire indépendant

Source :  InfoBrics

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Notes:

L'opération Barbarossa désigne l'invasion de l'URSS par l'Allemagne du III^e Reich. Elle débute le 22 juin 1941 pour s'achever en février 1942 après la bataille de Moscou remportée par l'Armée rouge. Elle est la bataille terrestre la plus importante de la seconde guerre mondiale. L'opération Barbarossa est la plus grande invasion de l’histoire militaire en termes d’effectifs engagés et de pertes³ : près de quatre millions de soldats de l’Axe pénètrent en Union soviétique. En plus des troupes, l’opération Barbarossa a mobilisé 600 000 véhicules et 600 000 chevaux. Cette invasion marque aussi un tournant dans la guerre, jusqu’alors encore assez localisée et européenne. Elle va bientôt embraser le monde entier. La coalition des envahisseurs comprenait l'Allemagne, l'Italie, la Hongrie, la Slovaquie, la Finlande et la Roumanie.