L’abîme iranien : les États-Unis vont-ils franchir le pas ?

La situation évolue à une vitesse fulgurante sur le front iranien, si bien que toute analyse risque d'être immédiatement obsolète face à de nouveaux développements. C'est d'autant plus vrai que certains des acteurs impliqués, Trump en tête, agissent avec une imprévisibilité extraordinaire et une incohérence déconcertante.

Le traitement continu par Trump de la saga iranienne est totalement erratique, voire psychotique. Entre les négociations exigeantes et les soudains « RENDEZ-VOUS » et « Évacuez Téhéran immédiatement !», il est impossible de prédire ce que ce fou furieux dira ou fera ensuite ; la seule chose qui est devenue quasi certaine est que Trump est tenu en laisse par les juifs, avec des menaces de chantage extrêmement compromettantes par ses agents proches d'Israël : il n'y a guère d'autre explication à son comportement déconcertant et erratique.

Une seule explication, qui nous amène au point principal de cet article : Israël s'attendait clairement à une capitulation très rapide de l'Iran, par le biais d'une série de frappes de décapitations qui n'ont que partiellement réussi. Lorsque cette capitulation ne s'est pas produite et que l'Iran a commencé à riposter, le bloc sioniste néocon dirigé par Israël a paniqué et a exercé une pression énorme sur Trump pour qu'il sauve le royaume « élu ».

Cela s'explique en partie par le fait qu'Israël n'est pas équipé pour un conflit d'usure long et interminable :

https://www.j

https://www.jpost.com/israel-news/defense-news/article-858121

L'article du Jerusalem Post ci-dessus le confirme :

 « Ni les États-Unis ni les Israéliens ne peuvent continuer à intercepter des missiles toute la journée », a déclaré Tom Karako, directeur du Projet de défense antimissile au Centre d'études stratégiques et internationales. « Les Israéliens et leurs alliés doivent agir avec la plus grande hâte et faire tout ce qui est nécessaire, en effet, nous ne pouvons pas nous permettre de rester les bras croisés.»

Venons-en aux points essentiels :

Israël avait besoin d'une opération rapide pour neutraliser l'Iran et comptait probablement sur l'entrée en guerre des États-Unis. Il convient toutefois de nuancer cette affirmation : Israël affirme s’être préparé à l’éventualité d’un conflit prolongé, mais vraisemblablement sous la protection totale des États-Unis et de l’Occident, qui lui ont TOUJOURS apporté un soutien total à tous les niveaux, notamment en matière d’armes, de carburant, de propagande, etc.

Qu’a donc fait l’Iran ? Il semblerait qu’il ait choisi une stratégie similaire à celle de la Russie : ralentir délibérément le conflit et épuiser les ressources d’Israël. Israël s’attendait à ce que l’Iran « fonce » et lance l’intégralité de son arsenal de missiles, non seulement pour s’épuiser immédiatement, mais aussi pour provoquer une immense « tragédie » susceptible d’inciter les États-Unis à entrer en guerre. Au lieu de cela, l’Iran a choisi de l’exterminer lentement avec la stratégie de la « mort à petit feu » développée par la Russie contre l’empire atlantiste en Ukraine.

L’Iran envoie ainsi désormais quotidiennement de petites volées de missiles pour épuiser les ressources sociales, économiques et politiques d’Israël.

Pourquoi l’Iran a-t-il choisi cette stratégie ? Parce que c'est la seule qui ait une chance de succès, car lancer sur Israël une vaste campagne de « choc et effroi » ne ferait que jouer en  faveur d'Israël et donnerait aux Israéliens exactement ce qu'ils recherchent. Un rapport indiquait qu'Israël s'était préparé à plus de 5.000 victimes israéliennes suite aux frappes iraniennes et ne s'attendait manifestement pas à ce que l'Iran opte plutôt pour une méthode de cuisson à petits feux :

https://www.iranintl.com/en/202506165262

Les dirigeants israéliens s'attendaient à environ 5.000 morts civiles dans une guerre totale avec l'Iran, mais ont constaté que leur ennemi était incapable de causer de sérieux dégâts, a déclaré à Iran International Miri Eisin, ancienne officier supérieure du renseignement.

Les affirmations d'Israël selon lesquelles il aurait établi une « supériorité aérienne » totale sur l'Iran sont mensongères : aucun avion israélien ne survole l'Iran ; aucune preuve ne vient étayer cette affirmation.

Israël a recours à une combinaison de frappes de drones, ce qui est corroboré par une montagne de preuves. Les drones UCAV sont moins détectables et moins jetables, ce qui permet à Israël de les pousser vers Téhéran tout en subissant des pertes lors de frappes qui n'affectent pas leur image publique.

À ce jour, chaque vidéo de frappe diffusée par Israël montre des images prises par un UCAV ou une caméra de surveillance, comme dans ce cas :

Des drones IAI Heron, Harop et Hermes ont été repérés à de nombreuses reprises dans l'espace aérien iranien:

Et il n'existe aucune vidéo d'un engin israélien dans l'espace aérien iranien, mais de nombreuses vidéos montrent des étages de propulsion de missiles israéliens récupérés en Syrie et en Irak, ce qui indique qu'Israël continue de tirer des missiles comme le Blue Sparrow depuis l'extérieur des frontières iraniennes.

D'autres vidéos de frappe montrent la caméra du missile Delilah, dont la portée dépasse 250 km et peut atteindre de nombreux sites à l'ouest de l'Iran, même lorsqu'elle est tirée depuis l'extérieur des frontières.

🇮🇷 Un drone israélien abattu près de la centrale nucléaire iranienne de Natanz

Le vice-gouverneur d'Ispahan a confirmé que le système de défense aérienne Khordad-3 du CGRI avait intercepté et détruit un drone israélien près de la centrale nucléaire de Natanz, près de la ville de Kashan.

Auparavant, au moins deux drones Hermes, les drones phares israéliens, avaient été abattus au-dessus de l'Iran :

Les images prouvent qu'Israël utilise des drones avec  bombes aériennes guidées par laser qui peuvent atteindre tous les véhicules iraniens visibles dans les vidéos de frappes, tandis que des missiles de croisière et balistiques longue portée comme l'Air LORA sont utilisés pour atteindre des cibles infrastructurelles plus importantes :

Un drone d'attaque Hermes 900 de l'armée de l'air israélienne a été abattu par les Iraniens.

Les nœuds de suspension du drone de reconnaissance et d'attaque Hermes-900 intercepté par l'armée de l'air israélienne étaient équipés de bombes aériennes guidées de petite taille « Miholit », analogues aux bombes russes KAB-20S et turques MAM-L.

Ces armes sont équipées de systèmes de guidage laser semi-actif (ou à imagerie thermique) et ont une portée de 12 à 15 km lorsqu'elles sont larguées depuis une altitude de plus de 5 500 m.

Il est évident que ce drone a été utilisé directement pour engager les systèmes d'artillerie antiaérienne mobiles des forces de défense aérienne iraniennes.

Je n'ai personnellement vu qu'une seule séquence vidéo indiquant que des avions israéliens ont frôlé le territoire iranien, laissant penser que des JDAMS ont pu être largués sur Kermanshah, à un peu plus de 100 km de la frontière iranienne

Les JDAMS ont généralement une portée de 25 à 50 km, bien que le JDAM-ER puisse atteindre plus de 75 km, mais il n'est pas certain qu'Israël en dispose. Cette frappe pourrait représenter des avions israéliens franchissant la frontière à quelques kilomètres, mais c'est à peu près tout ce qu'ils sont prêts à faire.

La grande question est : pourquoi ?

Parce qu'Israël n'a pas encore affaibli la défense aérienne iranienne à longue portée [1]. Les seules vidéos de frappes montrées par Israël concernaient une poignée d'anciens Mim-23 Hawks, des systèmes Karmin-2 à courte portée et des systèmes Khordad à courte et moyenne portée. Aucun système comparable au Bavar-373, équivalent du S-300, n'a été détruit, bien qu'Israël « affirme » avoir anéanti une partie du système antiaérien iranien, sans aucune preuve.

Il semble probable que l'Iran ait retiré plus à l'est, vers Ispahan et au-delà, une grande partie de ses systèmes antiaériens plus performants, en prévision de bombardements américains de grande ampleur. Cela concorde avec un rapport réel faisant état du retrait de lanceurs de missiles lourds dans la même région, également visés par des frappes israéliennes.

Rappelons qu'Israël n'a jamais été capable de survoler le territoire syrien, dont le système antiaérien était bien plus faible que celui de l'Iran ; Israël a bombardé la Syrie depuis l'arrière du Mont Liban. Ce n'est qu'après la prise de pouvoir par les islamo-terroristes sunnites de Jolani, des proxies d’Usraël, qu'Israël a finalement pu détruire le réseau antiaérien syrien, abandonné par l’ex armée syrienne. De plus, rappelons qu'Israël a dû faire voler ses F-35 à quelques mètres du sol en Jordanie lors de précédentes frappes contre l'Iran [2]. Des rapports affirment

«   les avions de chasse israéliens F-35I Adir survolent le territoire jordanien à très basse altitude pour éviter les radars avant de frapper Téhéran.»

De même, les États-Unis sont incapables de survoler le Yémen et doivent lancer des frappes à distance de sécurité, de peur que les F-35 ne soient à nouveau « quasiment abattus » s'ils s'approchent trop près de la frontière. Ainsi, Israël n'est certainement pas en mesure, pour l'instant, de survoler l'Iran, hormis, éventuellement, quelques incursions mineures juste au-delà de la frontière.

Le véritable objectif de l'opération planifiée va bien au-delà de la simple dégradation du programme nucléaire iranien, et même d'un simple changement de régime. Il est identique à l’objecif de l’Otan contre la Russie : il vise à diviser l'Iran (et la Russie) en petits États ethniques plus petits et facilement gouvernables [3] :

https://www.jpost.com/opinion/article-858111

Sans surprise, l'Iran est désormais menacé de démembrement, quelques semaines seulement après avoir inauguré un nœud crucial de la Nouvelle Route de la Soie chinoise

Israël a frappé l'Iran juste après le lancement d'une nouvelle liaison ferroviaire révolutionnaire entre l'Iran et la Chine. Cette liaison représente une menace géoéconomique existentielle pour les États-Unis et leurs alliés.

Cet itinéraire contournerait les sanctions américaines et permettrait à l'économie iranienne de prospérer comme jamais auparavant. L'Iran deviendrait ainsi une plaque tournante essentielle du transport eurasien, jusqu'en Russie :

https://x.com/SputnikInt/status/1935377617760194923

Le « régime » de Khamenei est désormais confronté au démantèlement, car l'Iran représente un contrepoids trop important aux rêves impérialistes des néoconservateurs et, plus important encore, aux prophéties babyloniennes et messianiques de leurs conseillers talmudiques.

Le zombie « prince héritier » autoproclamé d'Iran a même lancé son appel, produit par la CIA, à la population pour qu'elle descende dans la rue et renverse le « régime » pile au bon moment :

Il s'agit clairement d'une mise en scène hautement coordonnée visant à faire subir à l'Iran ce qui a été fait à Assad et à la Syrie à la fin de l'année dernière.

Les États-Unis peuvent-ils réussir ?

Nous arrivons maintenant au point le plus important. Compte tenu de ce que nous savons de l'incapacité d'Israël à pénétrer l'espace aérien iranien avec ses avions de chasse, que peuvent faire Trump et les États-Unis pour « vaincre » rapidement l'Iran ? ...[4]

La suite de l’article est payant à Simplicius

Par Simplicius               19 juin          Source

-------------------------------------------------------- 

NOTES de H. Genséric

[1] Le plus grand réseau mondial de défense antimissile S-200 protège l'Iran : peut-il contenir les chasseurs israéliens ?

Suite aux attaques aériennes de grande envergure lancées par Israël contre l'Iran le 13 juin, une attention particulière a été portée aux capacités du réseau de missiles sol-air des forces de défense aérienne iraniennes et à sa capacité à intercepter les missiles de croisière, les drones, les chasseurs et les missiles balistiques israéliens.

Bien que l'attention ait été principalement portée sur les systèmes iraniens à longue portée, notamment le Bavar 373, à qui l'Iran attribue plusieurs destructions de F-35 israéliens, le système antiaérien à plus longue portée iranien reste le S-200D soviétique, acquis en nombre important dans les années 1990. Bien que le S-200 soit un système vieillissant, il continue de représenter une menace potentielle importante pour les adversaires de l'Iran, d'autant plus que le pays en déploie en nombre bien supérieur à celui de ses autres opérateurs restants, la Pologne et la Corée du Nord. Le S-200 est apprécié pour sa portée d'engagement de plus de 300 kilomètres, sa capacité à détecter des avions lourds jusqu'à 600 kilomètres et sa capacité à suivre des cibles telles que des missiles balistiques dans l'espace proche jusqu'à 45 000 mètres d'altitude, ce qui le rend particulièrement optimal pour la défense antimissile. Les intercepteurs V-880 du système étant plus grands que les missiles balistiques Scud, ils peuvent non seulement parcourir des distances particulièrement longues, mais aussi emporter de lourdes ogives de plus de 200 kilogrammes et engager des cibles jusqu'à 40 000 mètres d'altitude. Les intercepteurs sont capables d'abattre des missiles balistiques en approche à des vitesses terminales allant jusqu'à Mach 6.

Bien qu'ancien, le S-200 a bénéficié d'une modernisation importante, tant du réseau de défense aérienne iranien que du système lui-même. Les efforts de modernisation auraient porté sur une faiblesse majeure du système, à savoir son manque de mobilité. Le commandant de la base de défense aérienne de Khatam Al Anbia, le général de brigade Farzad Esmayeeli, avait annoncé précédemment le développement d'un lanceur mobile à cette fin. « Nous avons rendu le système de missiles S-200 mobile, et le même projet de mobilité pour tous les systèmes d'artillerie et de missiles est à l'ordre du jour de la Force de défense aérienne », a-t-il déclaré, ajoutant que des améliorations avaient également été apportées aux capteurs du système afin de réduire son temps de détection, de tir et de traçage. L'immensité des intercepteurs V-880 du S-200 a remis en question sa capacité à être mobile sur route à un coût acceptable. Cependant, si l'Iran y parvenait, certains éléments du système seraient considérablement moins vulnérables aux attaques. L'une des principales raisons du retrait progressif du S-200 en Russie dans les années 1990 était son manque de mobilité, considéré comme un inconvénient majeur par rapport aux nouveaux systèmes de défense aérienne S-300PM construits pour le remplacer.

Des sources iraniennes ont rapporté que le pays avait intégré de nouveaux missiles nationaux à ses systèmes S-200, à savoir les Sayyad 2 et Sayyad 3, qui seraient des dérivés améliorés et rétro-conçus du V-880 du S-200. Ces investissements indiquent que les forces de défense aérienne iraniennes continuent d'accorder une valeur significative au S-200, malgré la production nationale de systèmes plus avancés à courte portée. La capacité du S-200 à repousser les attaques aériennes israéliennes devrait être influencée par plusieurs facteurs, principalement sa vulnérabilité à la guerre électronique israélienne, qui demeure un moyen privilégié pour l'armée de l'air israélienne d'assurer la survivabilité de ses chasseurs lorsqu'ils opèrent à portée des défenses aériennes ennemies.

Par le passé, lorsqu'ils ciblaient l'espace aérien défendu par des S-200, les chasseurs de l'armée de l'air israélienne ont pu éviter d'être pris pour cible par les S-200 syriens en évitant le territoire iranien et en lançant à distance des missiles de croisière et des missiles balistiques à longue portée. Cette tactique semble avoir été mise en œuvre de manière similaire en Iran, seule la petite flotte de chasseurs furtifs F-35 de l'armée ayant effectué des missions de pénétration dans l'espace aérien iranien. Bien que la Syrie ait signalé plusieurs destructions de F-16 israéliens lors de frappes aériennes menées sur son territoire avec des S-200 dans les années 2010, ce qu'Israël a constamment démenti, une telle destruction a été confirmée en février 2018 après que des images de l'appareil en chute libre ont été filmées par des civils israéliens. Les F-15 et F-16 israéliens auraient ensuite élargi leur espace aérien syrien. Dans le cas de l'Iran, l'existence d'un important arsenal de S-200 pourrait également contribuer à contenir les chasseurs israéliens jusqu'à la mise en place du réseau de défense aérienne du pays.

Military Watch Magazine   18 juin 2025

[2] L'Iran détruit un quatrième F-35 israélien : le chasseur furtif opérait en profondeur dans l'espace aérien hostile

[3] Diviser pour régner

3.1 Pays arabes

L'idée maîtresse du plan, qui est de balkaniser le Monde Arabo-musulman « utile » est aujourd'hui ouvertement admise par des membres ou des conseillers importants des gouvernements américain et israélien. Cette politique du « diviser pour régner » nous rappelle l’époque des taïfas andalouses (1031 à 1492), qui annonçait l’élimination totale des arabo-berbères d’Andalousie. Une taïfa (mot arabe) est un petit royaume andalou. Durant les périodes d'instabilité politique et de décadence, l’Andalousie a été, sous les coups de boutoir des rois catholiques espagnols, morcelée en plusieurs taïfas, sortes de micros émirats. Le roitelet d’une taïfa est généralement faible et dépend de la protection d’un suzerain catholique. Il est aussi souvent concurrent, voire ennemi, de ses voisins musulmans. Les armées chrétiennes y effectuent périodiquement des razzias pour tirer butin, otages, esclaves et imposer aux taïfas de payer un paria (tribut). 

C'est ce que font les États-Unis avec les taïfas actuelles que sont les pays arabes du Golfe : ils les rançonnent en leur vendant chaque année, pour des milliards de dollars, des armes obsolètes qui vont soit pourrir dans le désert, soit utilisées pour tuer d'autres Arabes et d'autres musulmans. De cette manière, les États-Unis (donc Israël) gagnent sur tous les tableaux. Seuls l’Algérie et l'Iran résistent encore.

3.2. Russie

Le gouvernement américain complote pour démanteler la Russie au nom de la "décolonisation"

La Commission d’Helsinki du gouvernement américain a tenu une réunion d’information au Congrès pour réfléchir aux moyens de diviser la Russie en tant que pays, au nom d’une prétendue « décolonisation ».

Les participants ont exhorté les États-Unis à apporter davantage de soutien aux mouvements séparatistes en Russie et dans la diaspora.

Ils ont proposé l’indépendance de nombreuses républiques de la Fédération de Russie, dont la Tchétchénie, le Tatarstan et le Daghestan, ainsi que de régions historiques qui existaient il y a des siècles, comme la Circassie. 

Plusieurs schémas ont vu le jour. 

Deux exemples :

2022-06-23

Source

[4]  La salve de ce matin sur Tel-Aviv nous rappelle que toute défense aérienne a ses limites.

En effet,l’enjeu principal n’est pas le nombre d’interceptions réalisées, mais le nombre de missiles anti-missiles restants à Israël. Combien de jours les réserves dureront-elles au rythme actuel des combats ?

Le Dôme de Fer ne sert pas contre les missiles balistiques. Il a été créé pour les rockets Qassam artisanales de Gaza, qui suivent une trajectoire claire. Il est important de comprendre que le Dôme est le troisième échelon de la défense aérienne, avec Strela-2/3, THAAD et Patriot. Si nous voyons comment Israël utilise le Dôme pour sa défense balistique à la place de THAAD et Patriot, cela signifie que ces derniers sont soit surchargés, soit partiellement éliminés.

Le nombre de roquettes défensives lancées dans le ciel dépasse la capacité de production de plusieurs années. Même si les États-Unis commencent à retirer des stocks de leur défense aérienne (les stocks sont quasiment vides), cela  ne durera que quelques jours, voire quelques semaines. Impossible d'augmenter la production (ils essaient depuis trois ans, mais ça ne marche pas). S'il faut tirer , en moyenne, 12 missiles défensifs pour intercepter un missile entrant, le calcul est vite fait ...Israël sera bientôt à poil....

À un moment donné, les interceptions cesseront tout simplement. Chaque nouvelle frappe iranienne deviendra alors un véritable désastre pour Israël, surtout si ces frappes commencent à utiliser massivement ce qu'elles ont économisé jusqu'à présent : missiles de croisière, missiles hypersoniques et drones longue portée. Une nouvelle réalité s'annonce.

Si Trump ne s'engage pas dans la guerre d'ici là, l'épuisement des défenses aériennes israéliennes signifierait l'effondrement stratégique d'un allié, une question de survie,  ou une raison d'abandonner un allié... 

Laissez-moi vous rappeler que les États-Unis laissent toujours tomber leurs alliés, ce n'est qu'une question de temps.

Hannibal Genséric