La première preuve textuelle du port du voile vient
de la Mésopotamie, où le culte de la déesse Ishtar était associé avec la prostitution sacrée. Ishtar est représentée voilée. Dans un hymne, l’Exaltation d’Inanna (nom sumérien donné à Ishtar),
écrit vers 2300 avant J.C. par le grand prêtre du dieu de la Lune à Ur,
cette déesse est appelée hiérodule (prostituée sacrée) d’An, An étant le plus ancien dieu des Sumériens.
Chez les anciens sémites,
ancêtres des Cananéens, des Phéniciens, des Hébreux et des Arabes, des
milliers d’années avant l’Islam, on avait déjà imposé le voile aux
femmes pour se
couvrir les cheveux. En effet, les anciens sémites considéraient la
chevelure de la femme comme le reflet de la toison du pubis.
Si
le voile des courtisanes et des danseuses est attesté au Proche-Orient
ancien, il est cependant principalement un attribut de l’épousée et, à
certaines époques, de la femme mariée. La documentation du IIe millénaire av. J.-C. montre que dans les familles royales syriennes du xviie s. avant J.C, il est d’usage de poser un voile sur la tête de la « fiancée ». La même pratique est décrite à Emar (une cité mésopotamienne située sur la rive de l'Euphrate dans le nord-ouest de l'actuelle Syrie),
dans le rituel d’installation de la grande prêtresse au temple de
Ba’al, dieu phénicien, qui constitue symboliquement un mariage
avec la divinité : la femme sort de chez elle et « on couvre sa tête
comme une épousée avec une écharpe bariolée provenant de la maison de
son père » (D. Arnaud, Recherches au pays d’Aštata Emar VI.3, no 369 l. 63-64).
Dans la seconde moitié du IIe
millénaire, le voile devient, en Assyrie, un signe distinctif des
femmes mariées et plus largement des
femmes honorables. Le § 40 des Lois assyriennes décrit longuement
les femmes qui peuvent se voiler en public (épouses, veuves,
Assyriennes, filles de famille, concubines accompagnant leur
maîtresse et prêtresses - qadištu
mariées), et celles auxquelles ce privilège est interdit (célibataires,
prostituées, esclaves). Le port du voile
est un devoir pour les premières mais non une obligation : aucune
sanction n’est prévue contre elles si elles sortent nu-tête ; au
contraire, les secondes sont punies de peines
corporelles (bastonnade, essorillement c'est-à-dire action de leur
couper les oreilles) et humiliantes (effusion de poix sur la tête de la
prostituée). La non dénonciation du port illicite du
voile est passible de châtiments corporels semblables.
Le
voile est ainsi, au moins dans les « statuts urbains » d’Assour,
l’expression d’une discrimination juridique qui sert de base à un
discours moralisant.
Le voile dans la tradition juive
La
tradition du voile s’observe aussi dans la Bible, comme en témoigne
l’histoire de Rebecca (Genèse 24), qui, mariée à distance à Isaac par un
serviteur d’Abraham mandaté pour cela, se couvre de son voile dès
qu’elle aperçoit son mari. La tradition juive a longtemps considéré qu’une femme devait se couvrir
les cheveux en signe de modestie devant les hommes.
Couple islamiste moderne |
Aujourd'hui, des femmes juives sont voilées à Tel-Aviv
Femmes juives "modernes" |
Filles islamistes "modernes" |
La
« frumka » est une tenue vestimentaire adoptée ou imposée à certaines
femmes juives par des groupes ultra-orthodoxes regroupé sous le terme de
« Haredim ». Elles ont l’obligation de porter un voile et un large
manteau masquant tout leur corps et sont interdites de maquillage ainsi
que de téléphone cellulaire… en public. Ceci afin de préserver le statut
et le respect des femmes pour elles-mêmes en application des
enseignements de la religion juive, qui appelle au respect de la
moralité et à la décence….
Un
journaliste du nom d’Isaac Tessler aurait considéré – dans les pages du
journal israélien Ma’ariv – que ce groupe correspondrait à la naissance
d’un régime taliban en Israël !!! Je n’ai évidemment trouvé aucune
trace de cela sur le Web. En revanche, j’ai trouvé ces vidéos datant de
2008 qui parlent de cette « frumka » très proche sinon identique à la «
burka » saoudienne !
Le voile dans la tradition chrétienne
Chez
les chrétiens, c’est Saint Paul qui, le premier, a imposé le voile aux
femmes. Dans l’épître aux Corinthiens, il écrit
« Toute femme qui prie ou parle sous l’inspiration de Dieu sans
voile sur la tête commet une faute comme si elle avait la tête rasée. Si
donc une femme ne porte pas de voile, qu’elle se
tonde ou plutôt qu’elle mette un voile, puisque c’est une faute pour
une femme d’avoir les cheveux tondus ou rasés… L’homme ne doit pas se
voiler la tête, il est l’image et la gloire de Dieu mais
la femme est la gloire de l’homme car ce n’est pas l’homme qui a été
tiré de la femme, mais la femme de l’homme et l’homme n’a pas été créé
pour la femme, mais la femme pour l’homme. Voilà
pourquoi la femme doit porter la marque de sa dépendance ».
Saint Tertullien, dans
son traité réputé « Sur le fait de Voiler de Vierges », a
écrit : “Jeunes femmes, vous portez vos voiles dans les rues, donc
vous devriez les porter dans l'église, vous les portez quand vous êtes
parmi les étrangers, portez- les aussi parmi vos
frères”. Dans le droit canon de l'Église catholique aujourd'hui, il
y a une loi qui exige des femmes de couvrir leurs têtes dans l'église.
La raison pour le voile, pour les chefs de
l'Église, est que “la couverture de la tête est un symbole de la
soumission de la femme à l'homme et à Dieu” : la même logique présentée
par Saint Paul dans le Nouveau
Testament.
Certaines sectes chrétiennes, comme les Amish et les Mennonites, gardent leurs femmes voilées de
nos jours.
Que dit le Coran
sur le voile
"Que dit le Coran sur le voile ?
Rien. Mais strictement rien. Nulle part, il n’est question de la tête de la
femme. Le mot « cheveux » (sha’ar, شعر) - cheveux des femmes- n’y
existe tout simplement pas. Dieu ne dit ni de les couvrir ni de les découvrir.
Ce n’est pas Sa préoccupation principale, et Il ne fit pas descendre le Coran
pour apprendre aux gens comment se vêtir. Le terme ash’âr, اشعار pluriel de sha’ar, n’y intervient qu’une seule fois (XVI
: 80) pour désigner le poil de certains animaux domestiques. Rien, donc, dans
le Coran, ne dit aux femmes explicitement de se couvrir les cheveux". Mohamed Talbi (*)
Seules, les références suivantes, relatives aux cheveux des hommes, figurent dans le Coran :
Seules, les références suivantes, relatives aux cheveux des hommes, figurent dans le Coran :
1- SOURATE 19. Marie
(Maryam), Verset 4. "et dit: Ô mon
Seigneur, mes os sont affaiblis et ma tête s'est enflammée de cheveux blancs.
[Cependant], je n'ai jamais été malheureux [déçu] en te priant, ò mon Seigneur."
2- SOURATE 48. La
victoire éclatante (Al-Fath), Verset 27. "Allah a été
véridique en la vision par laquelle Il annonça à Son messager en toute vérité:
vous entrerez dans la Mosquée Sacrée si Allah veut, en toute sécurité, ayant
rasé vos têtes ou coupé vos cheveux, sans aucune crainte. Il savait donc ce que
vous ne saviez pas. Il a placé en deçà de cela (la trêve de Hudaybiya) une
victoire proche."
3- SOURATE 73.
L'enveloppé (Al-Muzzamil), Verset 17. "Comment vous
préserverez-vous, si vous mécroyez, d'un jour qui rendra les enfants comme des
vieillards aux cheveux blancs?"
Rappelons ici que c’est le Calife Omar Ibn Al Khattab
, autant misogyne qu'inculte, qui avait imposé le port du voile à toutes les femmes musulmanes de son époque
et en avait interdit le port aux esclaves. Ce Calife « bien guidé (**)»
faisait fouetter toutes les esclaves qui "osaient" arborer le voile ou
se "permettaient" de se couvrir la tête. En agissant ainsi, ce calife
ne fait donc qu’imposer la tradition païenne des Assyriens, datant de 2.000 ans avant l’Islam ! Peut-être s'est-il inspiré des Arabes juifs ou chrétiens de son époque ? Dans les deux cas, cela montre qu'il ne connaît pas du tout le contenu du Coran, ou alors, comme les Saoudiens et les Islamistes d'aujourd'hui, il en a une interprétation particulière.
Conclusions
La burqa,
selon le spécialiste de l'Islam et politologue français Olivier
Roy, est une
invention récente du mouvement intégriste salafiste dans les pays du Golfe et
au Pakistan. Le niqab et la burka, , ces deux « linceuls pour femmes vivantes »,
n’ont jamais existé au Maghreb, jusqu’à une époque récente.
Niqab et
burqa sont les archétypes de ce qu'il y a de pire honte imposée aux femmes.
En effet,
- Quiconque accepte de côtoyer un être vivant, entièrement recouvert, emballé comme un sac, intégralement masqué, et donc sans aucune identité visible, se fait, qu’il le veuille ou non, le collaborateur de cette vile et insupportable négation.
- Quiconque accepte de côtoyer un être vivant, entièrement recouvert, emballé comme un sac, intégralement masqué, et donc sans aucune identité visible, se fait, qu’il le veuille ou non, le collaborateur de cette vile et insupportable négation.
Qui, en
effet, se cache depuis toujours le visage ?
-
Les bourreaux, et les égorgeurs accomplissant leurs
crimes.
-
Les racistes du Ku Klux Klan.
-
Les esclaves perdus des tristes comédies
sadomasochistes.
-
Les pénitents de rituels médiévaux,
-
Les voleurs, braqueurs, et autres hors-la-loi,
- Sans parler des pédophiles et autres crapules
sexuelles et criminelles qui ne peuvent que se dissimuler.
Il
apparait donc clairement que :
- Les premières apparitions du voile avaient pour but de cacher les prostituées aux yeux de la population, et de discriminer ainsi les prostituées des autres femmes. Les femmes "respectables" étaient celles qui n’étaient pas voilées.
- Dans les traditions sémitiques et moyen orientales archaïques, bien avant l’apparition de l’Islam, le voile avait pour but de signifier l’appartenance et la soumission de la femme à l'homme : en premier lieu le mari (si elle est mariée), sinon son père, son frère, voire son oncle (si les autres sont décédés).
- le voile est avant tout un signe social discriminatoire. Il permet de distinguer les nobles de la plèbe, les femmes chastes des prostituées, les femmes libres des esclaves, les croyantes des païennes.
- De tout temps et en tout lieu, les sectes intégristes de toutes les religions perpétuent cette tradition archaïque.
Mustapha Kemal Ataturk, président de la Turquie de 1923 à 1938, avait trouvé la bonne astuce en faisant voter une loi qui contredit tout simplement celle des Assyriens et du calife Omar :
"Avec effet immédiat, toutes les
femmes turques ont le droit de se vêtir comme elles le désirent. Toutefois
toutes les prostituées doivent porter la burqa."
Dès le
lendemain, on ne voyait plus de burqa en Turquie. Et… c'est toujours en
vigueur.
Mais le
monde musulman n’a pas tous les jours un Kemal Ataturk ou un Habib Bourguiba.
Hannibal GENSERIC
Une fatwa intégriste impose de voiler les pis des vaches ! |
L'absurdité du voile et l'ânerie de ses promoteurs, vus par ZEBDA
Je tombe des nues est-ce carnaval
Ces foulards et ces longues capes
Je tombe des nues a "ebiper" que dalle
Devant ces drôles de sape
C'est le même masque pour toutes
Ces filles croisées sur ma route
Mais de quoi les a-t-on privées?
Est-ce Zoro qu'est pas arrivé?
Pourtant on dit qu'la planète se réchauffe
Alors pourquoi autant d'étoffes
T'auras beau te couvrir jusqu'à la nuque
on est pas des "zenuc"
Est-ce un principe de précaution, ces barricades de chiffons?
Et s'il fait peur a l'Amérique, ce loup qui casse pas des briques.
refrain:
Est-ce pour être d'égale à égale?
Ou quelqu'un qui ta fait du mal?
Dit est-ce que c'est pour le scandale?
Est-ce qu'il ta promis les étoiles, le théorème du châle?
Je tombe des nues est-ce carnaval
Ces foulards et ces longues capes
De toute ma vie le dévale, des femmes tombent mais tout m'échappe.
C'est quoi ces filles qui se cachent?
Est-ce qu'elle joue a cache cache?
C'est l'été on dirait l'hiver,
Quelqu'un a dut dire "sortez couvert"!
Et puis l'amour a qui la faute, si c'est des vêtements qu'on ôte?
Si ce monde est si salissant, peut-on vraiment vivre sans?
Est-ce au nombre des interdits,dans la loi que pose le mari?
Aimer un seul homme de bon métier qu'on dirait de la pitier!
(refrain)
Je me prend la tête de pale,
Qu'a t-elle vu qui soit si sale?
A-t-elle vomit aussi sec, quelque page de "weldek"?
Y a bien quelque chose qui cloche, embrouille au pays de gavroche
Mais qui est-il nom de Dieu,
Celui pour qui elle baisse les yeux?
(refrain x2)
Groupe ZEBDA
Voir aussi : à quoi sert la burka ?
(*)
Mohamed Talbi Agrégé d’arabe, docteur es-lettres, Spécialiste
d’histoire médiévale et d’islamologie,; Mohamed
Talbi est un des membres fondateurs de l’Université de Tunis.; Professeur
honoraire, puis premier doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines
(1966-1970).; Directeur des Cahiers de Tunisie (1969-1989), puis
Président d’honneur.; Membre de la Real Academia de la Historia (Madrid 1970).;
Directeur du dép. d’histoire au CERES (Tunis 1973- 1977).; Membre associé du
comité de Direction de l’Encyclopédie de l’Islam depuis 1978,; Membre fondateur
de I ‘Académie Tunisienne (Bayt-al-Hikma 1982),; Président du Comité Culturel
National (Tunisie 1983),; Membre de I ‘Académie Universelle des Cultures (Paris
1994),; Membre du Bureau du The Maghreb Review (Londres).
(**) Le 28 février 1994, Katia Bengana, jeune lycéenne à Meftah, une petite ville dans la périphérie d’Alger, fut lâchement assassinée par des islamistes pour avoir refusé de porter le hidjab (voile) contre sa volonté. Âgée à l’époque de 17 ans, la jeune Katia fut surprise par son bourreau qui la tua à bout portant en plein centre-ville de Meftah, alors qu’elle sortait de son lycée pour se rendre à son domicile familial.
(**) Le 28 février 1994, Katia Bengana, jeune lycéenne à Meftah, une petite ville dans la périphérie d’Alger, fut lâchement assassinée par des islamistes pour avoir refusé de porter le hidjab (voile) contre sa volonté. Âgée à l’époque de 17 ans, la jeune Katia fut surprise par son bourreau qui la tua à bout portant en plein centre-ville de Meftah, alors qu’elle sortait de son lycée pour se rendre à son domicile familial.
Société: Comment le voile est devenu musulman
Par Thomas Lepeltier – De nos jours, dans les rues des
villes européennes, le voile musulman se donne à voir. Or, en terre
d’islam, selon la tradition, se couvrir d’un voile est un geste
d’effacement et de modestie, requis quand une femme doit traverser un
espace public. Ce n’est pas un ornement que l’on exhibe. En se promenant
voilées à la vue de tous, les musulmanes d’Occident font donc
l’inverse : elles s’affichent, elles s’offrent au regard des autres et
font d’elles des images, voire des icônes de l’islam, au nom d’une
religion qui rejette les images et abomine l’ostentation, celle des
femmes tout particulièrement. Selon Bruno Nassim Aboudrar, professeur
d’esthétique à l’université Paris‑III, pour se conformer aux traditions
dont elles se réclament, les femmes musulmanes feraient peut-être mieux
de ne pas se voiler dans des rues où le voile n’est pas la norme.
Après avoir souligné ce paradoxe, B.N. Aboudrar remonte aux premiers
temps de l’histoire du voile et du regard sur la femme voilée. Le
premier constat est que le voile est d’abord un attribut de la femme
chrétienne. On doit à saint Paul d’avoir fait un impératif religieux de
cette coutume inégalement répandue dans le monde antique. La tradition
patristique reprendra ensuite cette prescription de l’apôtre qui a pour
principale signification de manifester la soumission des femmes aux
hommes. Ainsi Tertullien (150-220 apr. J.‑C.) déclare : « Le chef de
tout homme, c’est le Christ ; le chef de la femme, c’est l’homme ; et le
chef du Christ, c’est Dieu. » En comparaison avec cette littérature
chrétienne, le Coran dit peu sur le sujet. Tout juste conseille-t-il à
certaines femmes de porter le voile pour signaler leur rang social. En
ce sens, le voile n’est pas spécifiquement musulman. Mais, selon B.N.
Aboudrar, il s’est répandu en terre d’islam comme signe de subordination
de la femme, avant de devenir un enjeu symbolique de refus de la
colonisation, puis une revendication d’indépendance culturelle par
rapport à un Occident perçu comme hégémonique. Ce qui explique que, de
nos jours, il puisse être autant porté comme un symbole de liberté que
de sujétion.