Hannibal Barca ou Annibal est né en 247 av. J.-C. à Carthage.
Il meurt en 183 av. J.-C. près de l’actuelle Bursa en Turquie. C’est est un
général et un homme politique carthaginois, généralement considéré comme
l’un des plus grands tacticiens militaires de l’histoire. Certaines qualités
lui sont reconnues depuis l’Antiquité : l’audace, le courage et la pugnacité.
Hannibal couvre de plantations d’oliviers la plus grande partie de l’Afrique du
Nord grâce au travail de ses soldats dont il considère le repos préjudiciable à
l’État et à leurs généraux.
Wickipédia
explique qu’en phénicien Hanni-baal signifie « qui
a la faveur de Baal» et que « Barca »
signifie : « foudre». En Arabe, la foudre se dit
« barq », comme en phénicien ; et « hanène » signifie
affection, amour (pour un proche ou un ami). En Tunisie, c’est aussi un prénom
de fille. Nous retrouvons ici la parenté
linguistique, entre la langue punique d’une part et les langues maghrébia
et arabe.
Après les guerres puniques et la défaite face à Rome, il est
obligé de signer le traité de paix avec Rome en 201 av.JC, qui prive Carthage
de son ancien empire. Alors âgé de 46 ans, Hannibal décide de prendre part à la
vie politique carthaginoise en dirigeant le parti démocrate. Carthage est alors
divisée en deux grandes tendances. Le premier groupe, les démocrates, est
principalement dirigé par les Barcides (référence à la
famille Barca). Le deuxième groupe est une oligarchie conservatrice regroupée autour de Hannon le Grand.
2213 ans plus tard, en cette année 2012, la société tunisienne a
la même configuration. Elle est divisée en deux groupes : les démocrates
modernistes d’un côté, et les islamistes rétrogrades, racistes et fascisants de
l’autre (une oligarchie regroupée autour d’un pseudo sixième Calife)..
Élu suffète en 196 av.JC, Hannibal restaure l’autorité et le pouvoir de cette
fonction, devenue insignifiante, et représente alors une menace pour les oligarques. C’est
alors qu’il prend une mesure qui lui aliène définitivement l’oligarchie.
Hannibal décide en effet que l’indemnité de guerre annuelle que Carthage doit à
Rome soit directement versée au trésor plutôt que d’être collectée par les
oligarques, qui « se sucrent » au passage, au travers de taxes
extraordinaires. Ceux-ci, en parfaits félons, font appel aux Romains qui, alarmés par la prospérité retrouvée de Carthage
sous Hannibal, exigent la reddition de ce dernier. Hannibal choisit alors
volontairement l’exil en 195 av.JC. Poursuivi jusque dans son exil, et menacé
d’être livré aux Romains, Hannibal choisit de se donner la mort durant l’hiver 183
av.JC en avalant du poison que, dit-on, il porte depuis longtemps dans une bague.
Il était alors âgé de 63 ans.
Que représente Hannibal?
Le nom « Hannibal » est commun dans le monde moderne et
la culture populaire. Comme pour d’autres chefs militaires, les victoires
d’Hannibal sur des forces supérieures lui confèrent une renommée qui lui survit
bien au-delà des frontières de son pays d’origine, la Tunisie. Sa traversée des
Alpes demeure ainsi un fait militaire parmi les plus spectaculaires des guerres
de l’Antiquité et mobilise depuis l’imagination du monde de façon romancée au
travers de multiples productions artistiques. Les exploits d’Hannibal, et plus
particulièrement sa victoire à Cannes, continuent à être étudiés dans les académies
militaires du monde entier. Dans l’Encyclopædia
Britannica de 1911, l’auteur de l’article consacré à Hannibal
loue ce dernier en ces termes : « Quant au génie militaire d’Hannibal, il ne peut y avoir deux
avis. L’homme qui put se maintenir pendant quinze ans en terrain hostile
faisant face à plusieurs armées puissantes et une succession de généraux
capables doit avoir été un tacticien hors pair. Dans ses stratégies et
l’utilisation de l’embuscade, il surpassa sans aucun doute tous les autres
grands généraux de l’Antiquité. Aussi splendides que furent ses réalisations,
nous devons encore plus nous en émerveiller en constatant la mauvaise grâce
avec laquelle Carthage le soutint. Pour répondre à la disparition de ses
vétérans, il dut lever des troupes fraîches sur place. Jamais, on n’entendit
parler de mutinerie dans son armée, bien qu’elle fût composée de Berbères,
d’Ibères et de Gaulois. »
Même ses chroniqueurs romains, qui le détestent, admettent une
maîtrise militaire suprême, écrivant que ce dernier « n’avait jamais exigé des autres ce qu’il n’aurait pas fait
lui-même ». Selon Polybe, « comme un sage gouverneur, il a su tellement soumettre et
contenir ses gens dans le devoir, que jamais ils ne se révoltèrent contre lui,
et que jamais il ne s’éleva au milieu d’eux aucune sédition. Quoique son armée
ne fût composée que de soldats de divers pays, Africains, Espagnols, Ligures, Gaulois,
Carthaginois, Italiens, Grecs, qui n’avaient de commun entre eux ni lois, ni
coutumes, ni langage, il réussit par son habileté à réunir toutes ces
différentes nations, à les soumettre au commandement d’un seul chef, et à les
faire entrer dans les mêmes vues que lui ».
Norman Schwarzkopf, le commandant des forces de la coalition
durant la première guerre du Golfe
(1990-1991), affirme pour sa part que « la technologie de la guerre
peut changer, la sophistication des armes change à coup sûr. Mais les mêmes
principes de la guerre qui s’appliquaient du temps d’Hannibal, continuent à
s’appliquer aujourd’hui ».
Enfin, selon l’historien militaire Theodore Ayrault Dodge :
« Hannibal excellait en tant que tacticien militaire. Dans l’histoire,
aucune bataille n’offre un exemple plus fin de tactique que la bataille de Cannes».
Il lui donne le surnom de « père de la stratégie» du fait que son plus grand ennemi, Rome, adopte par la suite des
éléments de sa tactique militaire dans son propre arsenal stratégique. Sa vie
sert plus tard de trame à de nombreux films et documentaires.
Genséric (ou Geiseric) (399 après JC, mort à Carthage le 25 janvier 477).
Genséric est l’un des principaux personnages de la période qui
voit la chute de l’empire romain d'Occident au Ve siècle.
Pendant son long règne de près d'un demi-siècle, il fait d’une tribu
germanique, les Vandales, relativement insignifiante, les maîtres d’une nouvelle Carthage.
Les historiens européens feront de lui le portrait le plus affreux, tant parce
qu'il est arien (anti catholique) que parce qu'il se rend maître de Rome,
capitale du catholicisme.
Parti de
Tarifa, en Espagne, Genséric débarque en
Afrique avec sa nation composée de 80.000
personnes, dont à peine 40.000 guerriers, des Vandales, des Alains
et des mercenaires de toutes origines. Des Berbères,
excédés par l'oppression romaine, viennent en grand nombre grossir les rangs
des Vandales. Après avoir occupé les villes côtières algériennes sous emprise
romaine (Hippone - Annaba - est prise en 431, l'évêque saint Augustin
y meurt lors de ce siège), Genséric occupe Carthage
en 439. Il tire parti du port de Carthage. Il achète des vaisseaux, en
construit de neufs, enrôle des matelots étrangers, exerce ses troupes aux
opérations de la mer... En un mot, il crée en très peu de temps une marine
formidable, et en état de porter au-delà des mers la terreur de ses armes.
Genséric |
Le sac de Rome, la vengeance de Carthage
En 455, Genséric débarque à Ostie et pille Rome. Les troupes de
Genséric, surtout berbères, sont autorisés à 15 jours de pillage, du 2 juin au
16 juin 455 mais doivent limiter au maximum les massacres, viols, et autres
persécutions envers les chrétiens. Les Vandales amassent un butin considérable,
rassemblé méthodiquement dans chaque quartier de la ville, explorés un à
un. Les objets de valeurs se retrouvent sur les navires vandales stationnés
dans le port d'Ostie prêts à repartir pour Carthage. La flotte de Genséric apporte à Carthage les
richesses de Rome, comme la flotte de Scipion l'Africain, en 146 av.JC, avait
apporté à Rome les richesses de Carthage....
La nouvelle supériorité
de Carthage
Royaume vandale |
Devenu maître de la Méditerranée, à la suite de la conquête de la Tripolitaine,
de la Corse, de la Sardaigne, de la Sicile, des Baléares et d'Ischia, Genséric
s'impose aux empereurs romains d'Orient et d'Occident. D’ailleurs, en 459,
quand Majorien passe en Gaule, à Lyon, puis en Espagne pour monter une
expédition contre les Vandales en Maurétanie ; Genséric le devance et
détruit la flotte romaine à Alicante (Espagne).
Mais en
468, l’empereur romain d’Orient, Léon, décide d’une expédition punitive contre
Carthage, capitale du royaume vandale. Cette invasion est l’une des plus grandes entreprises militaires
enregistrée dans les annales de l’histoire. C’est une
opération amphibie qui comporte le déplacement de plus de dix mille
navires et cent mille soldats. Le but de l’opération est la punition du
roi vandale, Genséric, pour le sac de Rome de 455. Le plan est discuté
entre l’empereur d’orient Léon, l’empereur d’Occident Anthémius
et le général Marcellinus. Une armée va voguer
directement sur Carthage pendant qu’une autre attaque la Sardaigne et qu’une
troisième armée débarque sur les côtes libyennes
à l’est de Carthage. Le Cap Bon est le lieu où
débarque la flotte byzantine menée par Basiliscus. Genséric
demande à Basiliscus cinq jours pour produire les conditions d’une paix.
Pendant les négociations, Genséric rassemble ses navires et attaque
soudainement la flotte romaine. Les Vandales ont rempli bon nombre de vaisseaux
avec des matériaux combustibles et, durant la nuit, ces embarcations
transformées en brûlots sont lancées contre la flotte romaine qui ne se méfiait
pas. Les commandants romains tentent de sauver quelques navires de la
destruction, mais leurs manœuvres sont empêchées par l’attaque d’autres navires
vandales. Au cœur de la bataille, Basiliscus prend la fuite. La moitié de
la flotte romaine est brûlée, coulée ou capturée, et l’autre moitié s’enfuit
avec Basiliscus. Toute l’expédition est un échec.
Genséric, le vieux guerrier, qui avait pris le titre de roi de la terre et
de la mer, mais qui, en dehors de cela, ne sera plus jamais égalé dans l'histoire maghrébine meurt octogénaire et de cause
naturelle le 25 janvier 477 à Carthage. Il a régné 50 ans. Genséric sera inhumé
à Utique.
Conclusion
Hannibal et Genséric, ces deux glorieux ancêtres, sont de classe mondiale. Ils n'étaient ni arabo-musulmans, ni berbères. Ils étaient à la fois tunisiens et algériens, comme le furent Saint Augustin et Ibn Khaldoun. Ils ont porté haut et fort l'étendard maghrébin. Nous avons eu d'autres glorieux ancêtres, arabes ou berbères, qu'il serait trop long de citer ici. Tout ceci doit nous réconcilier avec notre Histoire multi millénaire et multi-ethnique. Les "nains de jardin" qui nous gouvernent, en ces temps incertains, ne laisseront aucune trace de leur bref et calamiteux passage.
Hannibal Genséric