jeudi 14 juin 2012

Parenté linguistique punico-arabe

Dans un autre article, nous avons montré que la langue vernaculaire maghrébine actuelle, la derija, ou le Maghribi, ou la Maghribia, descendait directement de la langue punique, avec des emprunts berbères et arabes. Compte tenu d’une antériorité historique de près de 2000 ans de la culture punique par rapport à la culture arabe, nous allons montrer maintenant comment la langue arabe et l’écriture arabe sont elles aussi des des héritières de la langue et de l’écriture puniques, c'est-à-dire phéniciennes. Dans ce qui suit, nous nous intéressons uniquement aux langues et aux écritures attestées grâce à des documents archéologiques indiscutables.
Alphabet phénicien

Les langues sémitiques anciennes

La famille des langues sémitiques regroupe des langues parlées, dès l'Antiquité, au Moyen-Orient, au Proche-Orient et en Afrique du Nord. On peut, succinctement, résumer l’origine et la couverture géographique des langues sémitiques anciennes comme suit.
- Vers 4000 avant. J.-C, le proto sémitique, ancêtre supposé de toutes les langues sémitiques, apparaît au Moyen-Orient. Les plus anciennes langues sémitiques attestées sont l'akkadien (Iran, Irak) et l'ougaritique (Syrie, Liban).
- Au début du IIe millénaire av. J.C., l'akkadien donne naissance à 2 dialectes : le babylonien et l'assyrien. L'archéologie fournit des documents cunéiformes écrits dès 2500 av. J.-C.
- Dès 1500 av. J-C. , des textes en cananéen apparaissent. Le cananéen donne naissance au phénicien (Syrie, Liban), au punique (le phénicien parlé à Carthage), à l'hébreu, et d’autres langues mineures disparues. Les Carthaginois répandent leur langue à travers une grande partie de la Méditerranée, tandis que son cousin, l'hébreu devient la langue de la littérature religieuse juive.
- Au Ier millénaire av. J.-C., l'alphabet s'étant largement répandu grâce aux phéniciens, toute une série d'autres langues devinrent accessibles : en particulier l'araméen (آرَامِيّ ). En effet, c’est vers 850 av. J.-C. que l'araméen apparut en Syrie, et dès le vie siècle avant JC, il devint la lingua franca, de l'Égypte à l'Afghanistan (Une lingua franca est une langue de communication et de commerce utilisée par des personnes de langues maternelles différentes, comme l’anglais aujourd’hui). Jésus Christ parlait araméen. L'araméen resta la championne des langues sémitiques jusqu'au viième  siècle (après J.-C.) et les conquêtes arabes, soit durant 15 siècles. De petites communautés araméennes modernes subsistent encore aujourd’hui. Ce sont les chrétiens d’Orient (Irak, Syrie), qu’on nomme Syriaques, Assyriens, ou Assyro Chaldéens.
 

Origines du mot "arabe" et de la langue arabe

L’origine du mot Arabe demeure obscure, malgré les nombreuses recherches. Selon Toufic Fahd, professeur émérite d’islamologie et de littérature arabe à l’Université de Strasbourg, le radical arab, en arabe, désigne le désert et c’est un mot araméen "arâbâh». Le mot arabe pourrait aussi dériver de la racine sémitique Abhar "se déplacer". Mais l’étymologie arabe considère que le mot arabe dérive du verbe "exprimer". Ou il désigne « l’homme du désert » ou encore « l’homme qui a traversé le désert » ; dans cette acception, il représenterait l’identité bédouine, au sens strict, c’est-à-dire l’ensemble des tribus nomades vivant en Arabie. Le mot Aribi a été trouvé dans une inscription assyrienne qui date de 853 av. J.-C. (Le roi Salmanazar III relate une rébellion du prince arabe Gindibou l’Aribi). C’est donc le plus ancien document écrit parlant d’un peuple dénommé arabe. Vers 530 av. J.-C., le mot Arabaya est transcrit dans plusieurs documents persans. Le nom de lieu Arabia est transcrit en grec par Hérodote. Par la suite tous les écrivains grecs ou latins désignent l’endroit et les habitants par le mot arabique.
L’arabe ancien comptait les dialectes du Yémen et du Hedjaz, nommés himyarite et koraïchite. À l’avènement de l’Islam, ce dernier dialecte prédomina. Consacré par le Coran, il absorba rapidement tous les dialectes de l’Arabie, puis les autres idiomes sémitiques, constituant ainsi l’arabe littéral moderne. Celui-ci a tous les caractères d’une langue littéraire, et de plus il acquiert, comme langue liturgique, une importance particulière. Mais cette langue savante, qui suppose toujours un certain degré de culture, n’est toujours pas accessible aux peuples qui font usage de l’arabe vulgaire, dit arabe dialectal. Dans le monde arabe, personne ne parle spontanément arabe. La langue arabe est utilisée comme lingua franca entre Arabes de différents pays, comme était utilisé le latin au Moyen Age européen.

Naissance de l’écriture arabe

La première écriture qui ressemble à de l’alphabet arabe date de 330 av. J.-C., mais il s’agit d’une langue autre que l’arabe classique, c’est le nabatéen, un dialecte nord arabique. Les Nabatéens  (en arabe : الأنباط al-Anbaât) étaient un peuple commerçant. Leur capitale était la cité troglodytique de Pétra, située aujourd'hui en territoire jordanien. La culture nabatéenne est connue grâce aux milliers d'inscriptions retrouvées qui témoignent d'un bon degré d'alphabétisation. Les Nabatéens étaient, comme la plupart des autres Arabes, polythéistes. Leurs principaux dieux, vénérés à Pétra, étaient Dusares (dhû Sharâ) et Al Uzza (العُزٌة). Mentionnée dans le Coran , Al Uzza était la déesse de la fertilité, l'une des trois divinités arabes préislamiques les plus vénérées de la Mecque, avec Allât (اللات) et Manat (مناة).  

L'alphabet arabe est né chez les Nabatéens, il dérive de l’alphabet nabatéen cursif du v ème siècle après J.C.
La première attestation d'un texte arabe et en alphabet arabe remonte à 512 après J.C., soit environ un siècle avant l’Hégire. Cet alphabet est encore très proche de l’alphabet nabatéen, à telle enseigne qu’on n’y reconnaît l’arabe que difficilement. Il s'agit de l'épitaphe, en langue arabe, du roi de Hîra, le prince des poètes arabes Imru’al-qays   امرئ القيسchrétien, dont voici une partie de la traduction :"Ceci est le tombeau d'Imru’al-qays, fils de 'Amr, roi de tous les Arabes, celui qui a porté la couronne et a régné sur les deux Asad et sur Nizâr et sur leurs rois, (…) ; qui a placé ses fils Ma’ad et Bannaan comme rois sur les tribus et les a organisées comme cavaliers pour Rome. Aucun roi n’a atteint ce qu’il a atteint en puissance. Il est mort en l’année 223, le 7 kisloul. Heureux celui qui l’a enfanté». (J.G. Février, Histoire de l’écriture, Payot, p.264).
Dès lors l’alphabet arabe va se répandre en s’adaptant de plus en plus à la langue arabe.
La tradition des auteurs musulmans (Ibn Qoutayba, Al Tabäri, Aboul Faraj) souligne le rôle essentiel de deux villes irakiennes, situées sur les rives de l’Euphrate, Al-Hîra (sur la rive droite) et d’Anbar (sur la rive gauche) qui étaient, avant l’Islam, des centres intellectuels arabes. Ils insistent sur l’influence de la famille de Àdi ibn Zeyd, le poète chrétien d’Al-Hîra, qui aurait vécu à la cour de l’empereur sassanide Chosroès II (qui régna de 590 à 628) et aurait été le premier, à la cour de ce monarque à écrire en arabe. Rappelons que les Sassanides régnèrent sur l'Iran de 224 jusqu'à l'invasion musulmane en 651. Cette période constitue un âge d'or pour l'Iran tant sur le plan artistique que politique. Ce fut l'une des deux grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de 400 ans.
Au viie siècle, les Arabes ont pris conscience des limites de leur premier alphabet, jugé trop ambigu et ne comprenant pas assez de signes pour les sons propres à la langue arabe. De vingt-deux signes, l'alphabet dut passer à vingt-huit.
Carte de répartition de l'utilisation de l'alphabet arabe :
  •      Pays où il est le seul alphabet officiel
  •      Pays où il est un des alphabets officiels
 

Les grammairiens arabes nous ont laissé des descriptions d’un grand nombre de graphies, qu’il n’est pas toujours aisé d’identifier. C’est ainsi qu’Ibn al-Nadîm (auteur du Kitab-al-Fihrist, un index complet de tous les livres arabes de l'époque, mort en 998) indique, comme anciennes écritures arabes, celles de La Mecque, de Médine, d’El Basrah et d’el Coufah. C’est chez les Arabes chrétiens de Hira-Coufa que l’on a imaginé la plus belle écriture arabe, le coufique, qui devint l’écriture des anciens Corans. Et c’est chez eux aussi que l’on a imaginé les premiers points diacritiques. Ainsi le calife Othman (644-654), avec l’aide des scribes syriens envoyés par Mouayia, a pu écrire le premier livre arabe, le Coran. Othman avait des liens de parenté avec les chrétiens de Syrie par sa femme Nâ‘ila, qui était de la tribu chrétienne de Kelb.  Dés lors, l’arabe avait son écriture et devint très structuré. C’est l’écriture coufique qui a donné naissance, plus tard, à l’écriture maghrébine, laquelle était largement répandue au Maghreb et en Andalousie. Malheureusement, cette belle écriture a quasiment disparu en Tunisie alors qu’elle était encore l’écriture des étudiants de la Zeitouna dans les années 1930. Elle subsiste encore en Mauritanie et au Maroc, et un peu en Algérie.

Les langues sémitiques contemporaines

- Les langues sémitiques contemporaines les plus parlées sont l'arabe (450 millions de locuteurs), l'amharique (27 millions, Ethiopie), l'hébreu (8 millions), le tigrinya (6,75 millions, Ethiopie, Erythrée). Elles constituent aujourd'hui, avec le maltais (400.000 locuteurs), les seules langues sémitiques officielles bien que d'autres langues utilisées à Oman, au Yémen, en Éthiopie, en Érythrée, à Djibouti et en Somalie, ainsi que les divers parlers néo-araméens (assyrien , syriaque) du Moyen-Orient, se rattachent à cette famille.
Les langues sémitiques se caractérisent, entre autres, par la prédominance de racines trilitères et par l'usage de consonnes laryngales, gutturales et emphatiques. Par exemple, en arabe, la racine trilitère KTB (كتب  écrire), va donner, avec des déclinaisons connues, كاتب = écrivain, كِتاب, مكتوب, مكتبة, كُتّاب, etc. Des règles analogues existent pour les autres langues sémitiques.
En raison de l'origine commune des langues sémitiques, elles partagent en commun beaucoup de mots et de racines de mots. Ce n'est évidemment pas une généralité, mais cela explique que dès la plus haute Antiquité les liens de parenté entre le phénicien, l'hébreu, l'araméen et l'arabe furent rapidement établis.

Parenté linguistique punico-arabe

L'alphabet phénicien et ses correspondances arabe et latine

Nom
Signification
Arabe
Latin
ʾāleph
bœuf
A a
bēth
maison  (arabe : بيت)
B b
gīmel
chameau  (arabe : جمل)
C c, G g
dāleth
porte (arabe : باب)
D d
battant
E e
wāw
hameçon
F f, U u, V v,



W w, Y y
zayin
arme
Z z
ḥēth
mur (arabe : حيط)
H h
ṭēth
roue

yōdh
main  (arabe : يد)
I i, Ï ï, J j
kaph
paume  (arabe : كف)
K k
lāmedh
bâton
L l
mēm
eau  (arabe : ماء)
M m
nun
serpent (arabe : حنش)
N n
sāmekh
poisson (arabe : سمك)
س
X x
ʿayin
œil (arabe : عين)
O o
bouche (arabe : فم)
P p
ṣādē
papyrus

qōph
singe (arabe : قرد)
Q q
rēš
tête  (arabe : راْ س)
R r
šin
soleil (arabe : شمس)
ش
S s
tāw
marque
T t
 

Afin d’avoir une idée générale de cette parenté, nous allons examiner la proximité lexicale entre le punique et l’arabe, comme nous l’avions fait pour le punique et la derija maghrébine. Notons, comme l’a dit le linguiste Jean Perrot, que : « Le lexique est l’élément le plus instable d’une langue ». Cela veut donc dire que, si après plusieurs millénaires, nous trouvons encore des mots communs à deux langues, cela veut dire nécessairement que celles-ci sont apparentées.
Pour établir la parenté entre deux langues, il y a plusieurs méthodes. 

L’une de ces méthodes consiste à se baser sur un échantillon de mots significatifs. On utilise souvent ce qu’on appelle la liste de Swadesh. C’est une série de mots établie par le linguiste américain Morris Swadesh, dans les années 1940-1950, et qu’on utilise dans la linguistique historique et comparée. Pour créer sa liste, on définit un vocabulaire de base, qui est la partie du lexique la plus résistante au changement. Ce vocabulaire dénomme des notions véhiculées dans toutes les langues. Les pronoms, les numéraux, certains adjectifs (« grand », « petit », « long », « court »), certains termes désignant des degrés de parenté (« mère », « père »), des parties du corps (« œil », « oreille », « tête »), des événements ou des objets naturels (« pluie », « pierre », « étoile »), des états et des actions élémentaires (« voir », « entendre », « venir », « donner ») sont peu sujets au remplacement par des emprunts. A la suite d’une recherche sur treize langues, qui ont des attestations écrites sur une longue période, à partir de la liste Swadesh de 100 mots, on a calculé un taux de conservation de 86 % (soit un taux de perte de 14 %) sur une période de 1 000 ans. Cela veut dire que toute langue perd en moyenne 14% de ses mots sur une période de 1000 ans. Ce taux est considéré comme constant et généralisé à toutes les langues. Grâce à ce postulat, la méthode de datation des langues est comparable à la détermination de l’âge des fossiles à partir de la désintégration radioactive du carbone 14. D’après ce qui précède, les linguistes ont conclu, et constaté sur le terrain que (1) une langue dure en moyenne de 2000 à 2400 ans, et que (2) Deux langues sœurs cessent d’être mutuellement intelligibles au bout de 1000 à 1200 ans de séparation.
Nous ne disposons pas de la liste de Swadesh pour le phénicien, mais nous avons trouvé sur Internet un dictionnaire anglais/phénicien/arabe contenant 356 termes (http://canaanite.org/dictionary/index.php). Parmi ces 356 termes phéniciens, nous avons recensé ceux qui se retrouvent en arabe, soit à l’identique, soit avec une légère déformation phonétique. Par exemple le son « ch » phénicien est souvent remplacé par le son « s » en arabe. Ainsi, dans semsh (soleil en phénicien, et en langue maghribi, la derija !!) devient shems en arabe, ou bien resh (tête) en phénicien, devient ras en arabe. Nous avons ainsi trouvé 167 mots phéniciens qui sont les mêmes qu’en arabe, soit 47% des 356 mots phéniciens; et 171 mots qui sont les mêmes qu’en derija maghrébine, soit 48%, ce qui confirme bien que la derija maghrébine est plus proche du phénicien que ne l’est l’arabe. Il est à noter que les 167 mots arabes et les 171 mots derji maghrébins présentent quelques différences. Certains mots sont communs à la derija et au punique, mais ne se retrouvent pas en arabe, mais la quasi totalité des mots communs au punique et à l’arabe se retrouvent dans la derija maghrébine, ce qui signifie bien que la derija maghrébines découle d’abord (historiquement parlant) du punique et ensuite de l’arabe. Nous tenons à la disposition des lecteurs intéressés, le tableau donnant la liste de ces mots en français, en arabe, en derija et en phénicien.

Inscription sur le sarcophage d'Ahiram

L'inscription sur le sarcophage d'Ahiram, roi phénicien de Byblos, est l'exemple le plus ancien de l'alphabet phénicien.

Première inscription sur la cuve

La plus courte des deux inscriptions est gravée sur l’étroit bandeau ravalé, qui forme au-dessus de la frise des lotus le couronnement de la cuve, au côté sud. C’est un titre qui nous indique par qui et pour qui l’ouvrage a été exécuté.
Epitaphe ligne 1.png
Epitaphe ligne 2.png
«Sarcophage qu’a fait Itoba’al fils d’Ahiram, roi de Jobel, pour Ahiram, son père, comme demeure dans l’éternité. »

Cette première inscription est composée de dix mots. Force est de constater qu’à une seule exception, le mot nunresaleph, les neuf autres sont pratiquement des mots du parler maghrébin.
En phénicien En arabe En français
Zayin ذ ceci
lamedhayinpe فعل faire
lamedayinbeth بعل seigneur
nunbeth بن fils
hethaleph أخي frère
memres رام désire, aspire
kaphhlamedhmem ملك roi
lamedhbethhgimel جبيل Jebeil, Byblos
kaph ك comme
hethtethsin شطه rivage
beth ب en, dans
memlamedhayin عالم univers, monde

Deuxième inscription sur le couvercle

La seconde inscription, beaucoup plus longue, a été gravée sur la tranche latérale du couvercle, face à l’entrée, afin de frapper la vue de tous ceux qui oseraient pénétrer dans la tombe. Sur cette tranche on a poli tant bien que mal une bande centrale, Les signes ont au commencement la même taille que ceux du titre, mais à partir du milieu et surtout en approchant de la fin, ils se rapetissent et se resserrent. Ils sont dans l’ensemble très lisibles. Le sens général de ce texte a été bien établi par les efforts de nombreux traducteurs.

Epitaphe ligne 3.png
Epitaphe ligne 4.png
Epitaphe ligne 5.png
Epitaphe ligne 6.png
 « Et si un roi parmi les rois, gouverneur parmi les gouverneurs, dresse le camp contre Gobel et découvre ce sarcophage, le sceptre de son pouvoir sera brisé, le trône de la royauté se renversera et la paix règnera sur Gobel »
En phénicien En arabe En français
lamedhalephwaw وال                 et le
memtaw تمّ               arrive à son terme
tawnunhethmem محنت               son épreuve, son malheur
yodhlamedhayin علی               sur
lamedhgimelyodh يغل               entre, pénètre
kaphpe فك               défaire, démanteler
alephsamekhkaph كسا               vêtement, robe
tawhethnun  نحت               graver, inscrire
resbethtaw تبر               or brut, lingot d'or
alephhewaw وها               et toi
alephhethmem محی               efface
respesamekh سفر               livre
lamedh ل               que

Conclusions

-      Le calcul statistique ci-dessus montre, grâce à un calcul simple, qu’il y a 5000 ans environ (soit 3000 ans avant J.C.), une langue sémitique (appelée dans le schéma ci-dessus sémitique occidental)  a donné naissance, directement ou indirectement, à deux langues dont les mots de base étaient très proches, voire identiques à l’origine : la langue phénicienne et la langue arabe, l’aînée et la cadette. La langue phénicienne étant apparue plusieurs millénaires avant la langue arabe, il est logique d’en déduire que la langue phénicienne est une ancêtre de la langue arabe.
-   l’alphabet arabe dérive de l’alphabet phénicien, en passant par l’alphabet araméen puis par l'alphabet nabatéen, et il a été conçu plus de deux mille ans après l’alphabet phénicien. Le plus vieux texte arabe date d’un siècle avant l’Hégire, c’est l’épitaphe du roi et poète arabe Imru’al-qays. L’alphabet arabe a été conçu et développé, avant l’Islam, par des arabes chrétiens, basés en Irak-Syrie. La langue et l’écriture arabes furent finalement définies et codifiées lors des premières écritures du Coran.

Hannibal Genséric