« On dit que l'argent n'a pas d'odeur : le pétrole est là pour le démentir. »
Pierre Mac Orlan.
Pierre Mac Orlan.
Les
Américains, qui ne représentent aujourd'hui que 5 % de la population de
la planète, consomment pourtant, à eux seuls, presque le quart de la
production mondiale de pétrole. La seule facture pétrolière
contribue pour plus du tiers au déficit commercial américain ; le
pétrole irrigue toujours l'infrastructure de l'économie du pays. La
prospection, l'extraction, le transport, le raffinage et la
distribution se traduisent en équations économétriques, devenues autant
de questions domestiques, sinon de sécurité intérieure. Cette
consommation génère un imaginaire quotidien, une véritable culture,
facteur de fierté et d'unité nationale. Comme la conquête de l'Ouest, la
maîtrise de cet « or noir » est vécue et médiatisée
sur le mode de l'épopée d'une « nouvelle frontière » sans cesse
repoussée. Elle produit sa légende, ses westerns et ses héros.
Le pacte du Quincy
Au
panthéon des « faiseurs d'Amérique », le président Roosevelt occupe une
place originale, puisqu'il joue le rôle du père de la grande aventure
pétrolière. A la fin de la deuxième guerre mondiale (1945), de
retour de Yalta, Roosevelt demanda au consul américain à Djeddah
d'organiser une rencontre avec le roi d'Arabie Saoudite. Celle-ci
aura lieu le 14 février 1945, à bord du Quincy, un croiseur qui
mouille dans le grand lac Amer entre Port-Saïd et l'embouchure du canal
de Suez.
Les
discussions déboucheront sur un accord baptisé « pacte du Quincy ».
Celui-ci s'articule autour de cinq thématiques qui font toujours
référence
:
1)
La stabilité du royaume fait partie des « intérêts vitaux » des
Etats-Unis. A lui seul, le
royaume détient 26 % des réserves pétrolières mondiales prouvées à
ce jour. Optant traditionnellement pour une politique de prix modérés,
le royaume garantit ainsi l'essentiel de
l'approvisionnement énergétique américain. En retour, les Etats-Unis
lui assurent une protection inconditionnelle contre toute menace
extérieure éventuelle.
2)
Par extension, la stabilité de la péninsule Arabique fait aussi partie
des « intérêts
vitaux » des Etats-Unis. En effet, le soutien américain au royaume
concerne non seulement sa qualité de fournisseur de pétrole à prix
modéré, mais aussi celle de puissance hégémonique de la
péninsule Arabique. Suite aux révolutions arabes récentes ou en
cours, cette hégémonie a été étendue à tous les pays arabes, le Qatar y
jouant le rôle de fer de lance de cette
politique (propagande diffusée par sa chaîne Al-Jazira, intervention
militaire en Lybie et à Bahreïn, aides financières et logistiques aux
groupes islamistes, etc.). Il n’est pas étonnant,
qu’en signe de reconnaissance (ou d’allégeance ?), la
première visite du chef d’Ennahdha à l’étranger ait été pour le Qatar,
après la victoire de ce parti aux élections
tunisiennes d’octobre 2011.
3)
Un partenariat économique, commercial et financier quasiment exclusif
continue à lier les
deux pays depuis l'adoption du « pacte du Quincy ». Les experts
estiment à quelque 450 milliards de dollars l'ensemble des fonds
saoudiens - publics et privés - directement investis aux
Etats-Unis, notamment en bons du Trésor américain, en cette année
2011. Ce montant représente plus de 10 fois le PIB tunisien (44
milliards de $ en 2010). On peut aisément considérer que le
royaume gère cette « préférence américaine » comme une « police
d'assurance ». Les Saoudiens avaient par ailleurs, financé la première
guerre du Golfe (contre un pays frère, arabo-musulman,
l’Irak), à hauteur de 15 milliards de dollars (sur un coût total de
52 milliards).
4)
La non-ingérence américaine dans les questions de politique intérieure
saoudienne
constitue le revers de la préférence américaine en matière
économique, financière et commerciale. Habituellement si prolixe dès
qu'il est question des droits de l'homme n'importe où dans le
monde, l'administration américaine observe ici un mutisme autant
gêné qu'absolu. La plus puissante démocratie libérale du monde se trouve
en effet alliée à une monarchie absolue de droit
divin ; monarchie qui est, en matière sociale et politique, l'un des
régimes les plus obscurantistes qui soient sur terre.
5)
Seule zone d'ombre au « pacte du Quincy », la question palestinienne
fixe une première
limite au partenariat américano-saoudien. En effet, le royaume n'a
jamais pu obtenir de Washington le moindre fléchissement à sa politique
de soutien inconditionnel à l'Etat d'Israël. Si
l'administration américaine appuie totalement la maison des Saoud
dans sa gestion hégémonique de la péninsule Arabique et du monde arabe,
elle ne lui laisse qu'une marge de manœuvre très réduite
dans le processus israélo-palestinien. C'est pourtant dans
l'étroitesse de cette marge que s'effectue le financement des mouvements
islamistes par les monarchies pétrolières, avec l’accord des
Etats Unis. C’est la connivence américano-islamiste. Autre ombre au
tableau : les luttes intestines au sein du sérail saoudien inquiètent
séreusement les Etats Unis, qui envisagent, par ailleurs,
un autre scénario : le remodelage du Moyen Orient.
Le Pacte de Bagdad
Une
fois le pétrole de la péninsule arabique sous contrôle, les Américains
ont tenté une première fois de mettre la main sur le pétrole irakien et
iranien, grâce au pacte de Bagdad. Ce pacte est un traité de défense commune entre l’Angleterre (puissance colonisatrice au moyen Orient), la Turquie, l’Irak,
l’Iran et le Pakistan.
Hier
comme aujourd’hui, les Etats-Unis peuvent compter sur deux alliés
indéfectibles, la Turquie et le Pakistan. En effet, la Turquie a choisi
le
camp occidental en devenant membre de l’OTAN en 1951. La Turquie fut
le premier pays musulman à reconnaître l'Etat juif, dès 1949. Depuis,
les rapports entre Ankara et Tel-Aviv se sont développés
aussi bien sur le plan politique qu'économique. Un accord cadre de
coopération militaire a été signé le 23 février 1996 entre les deux
capitales. Depuis cette date, et bien l’AKP islamiste soit au pouvoir aujourd’hui, ces relations et ces accords n’ont pas été remis en cause. Quant au Pakistan, il s’est aussi allié à
l’Ouest en signant un accord de défense mutuelle avec les Etats-Unis en mai 1950.
Toutefois,
soucieux de maintenir de bonnes relations avec les Etats arabes, les
Etats-Unis ne souhaitent pas s’investir directement dans ce pacte
afin de ne pas être assimilés aux puissances coloniales française et
anglaise. Les Etats-Unis chargent donc l’Angleterre, puissance
traditionnelle dans la région et rattaché militairement aux
Etats-Unis dans le cadre de l’OTAN d’être le leader du pacte
régional.
La formation du pacte de Bagdad déstabilise fortement la région et perturbe les relations interarabes. Le
pacte de Bagdad n’est pas un
succès. Au contraire. Il va être la cause principale de la chute de la
royauté irakienne, lors de la révolution de juillet 1958
menée par le général Abdoul Karim Kacem. L’Irak se retire du pacte
en 1959. La révolution iranienne de 1979 et le retrait de l’Iran
marquent la fin définitive de ce pacte. Deux alliés de
l’Occident s’émancipent alors : l’Iran et l’Irak. L’Amérique le leur
fera chèrement payer : pour l’Irak, c’est fait ; pour l’Iran, c’est en
préparation.
Une connivence historique
Après le pacte de Quincy, l’histoire de la connivence américano-islamiste, peut être ramenée à quatre moments critiques :
1) la guerre d'Afghanistan, ou comment les Etats-Unis ont retourné l'islamisme contre l'armée
soviétique
2) la ruée vers le pétrole, ou comment les Etats-Unis ont favorisé l'islamisme pour garantir
leurs besoins énergétiques ;
3) La chute de Nasser, ou comment les Etats-Unis ont canalisé l'islamisme contre le
nationalisme arabe ;
4) le printemps arabe,
ou comment les Etats-Unis sont en train cautionner (par saoudiens ou
qataris interposés) l’instauration de régimes islamistes amis sur
les ruines des dictatures déchues, et ex-amies.
Ces quatre moments n'ont pas fini de produire tous leurs effets.
Ces quatre moments n'ont pas fini de produire tous leurs effets.
On
sait que les groupes islamistes, quelle que soit leur obédience,
espèrent imposer comme seul code juridique la "charia" à tous les Etats
musulmans (ou considérés comme tels). Leur but ultime est le
regroupement de tous les musulmans, 1,2 milliard d'hommes et de femmes,
en dépit de leur très grande diversité linguistique et
culturelle, dans un même ensemble politique, le califat. Réactivée à
travers la « guerre sainte » d'Afghanistan (contre les « athées »
soviétiques), dans ses dimensions tant
idéologiques que logistiques, cette double stratégie est entrée en
concordance avec les intérêts des Etats-Unis d'Amérique et d'Israël.
Scellant la réconciliation de l'Oncle Sam avec les islamistes, cette «nouvelle alliance» est d'autant plus efficace qu'elle coordonne trois types de causalités différentes.
Scellant la réconciliation de l'Oncle Sam avec les islamistes, cette «nouvelle alliance» est d'autant plus efficace qu'elle coordonne trois types de causalités différentes.
La première causalité est
la guerre
d'Afghanistan, qui fournit la toile de fond de la dérive islamiste
américaine. En Afghanistan, les Etats-Unis reprennent la vieille recette
qui leur a si bien réussi en Arabie Saoudite dans les
années 30 : accommoder le tribalisme, le fanatisme religieux et les intérêts pétroliers.
La guerre d'Afghanistan a offert aux Etats-Unis une opportunité
historique de dégonfler le
spectre du « Grand Satan » américain, conspué par les islamistes du
monde entier suite à la révolution iranienne, et de nouer avec ses
ennemis d'hier une « nouvelle alliance » quasiment
planétaire. Ce retournement inouï n'aurait jamais été imaginé par le
plus facétieux des stratèges du Pentagone. Encore traumatisés par leur
humiliante débâcle vietnamienne, et pour rendre aux
Soviétiques la monnaie de leur pièce, les Américains attirent les
Russes dans le guêpier afghan, ce qui précipitera l'effondrement du camp
soviétique. La CIA arme et entraîne les
moujahidines afghans et arabes (venus de toutes parts),
dont un certain Ben Laden. L’Arabie Saoudite et ses voisins financent.
Les Soviétiques sont défaits.
La deuxième causalité,
interne au monde musulman, repose sur l'ancestrale
confrontation entre la majorité arabo-sunnite et la minorité
irano-chiite. Gardienne des lieux saints de l'islam, l'Arabie Saoudite
met tout en œuvre pour contrer l'influence iranienne
grandissante depuis la révolution islamique de 1979. Aussi l'Iran et
l'Arabie Saoudite se livrent-ils à une surenchère islamiste où l'on
joue à celui qui incarnera l'avenir politique du « vrai
islam » en soutenant tous mouvements susceptibles de faire
progresser la « cause ». L'Iran s'est toutefois cantonné à des aides
qu'il pouvait relativement contrôler, alors que les monarchies
pétrolières donnaient et donnent encore sans compter, ni trop
regarder. L'aide aux mouvements islamistes provient d'une part de
l'organisation « Rabitat
al-alam al-islami » et d'autre part des consortiums de banques islamiques, dont Faysal Finance et Al-Baraka.
Cette aide, amorcée dans les années 70, s'accéléra dans les années 80
avec l'aval des Etats-Unis qui l'utilisaient alors comme un antidote à
la
subversion communiste. Depuis l'effondrement de l'Union soviétique
et la guerre du Golfe, cette aide visait surtout à contrer l'influence
de la révolution iranienne. En ce moment, elle vise à tuer dans l’œuf « le printemps arabe », en récupérant ces révolutions,
afin de disposer de régimes islamistes amis,
de l’Océan au Golfe (monde arabe), et du Golfe aux frontières
indiennes et chinoises (Iran, Afghanistan, Pakistan), de la même manière
qu’ils avaient tué le nationalisme arabe des années 50-60 du
siècle dernier, remplacés alors par des dictateurs amis (Ben Ali,
Moubarak, Saleh, etc.).
La troisième causalité vient
du Pakistan,
pays miné par le tribalisme et la corruption. Ce pays cherche à
saisir l'opportunité du conflit afghan pour assurer son flanc ouest afin
de concentrer l'essentiel de son potentiel militaire sur
sa confrontation avec l'Inde, notamment au Cachemire. Avec l'aide du
tout-puissant service secret pakistanais ISI (Inter Service
Intelligence), les Américains arment et entraînent les factions
islamistes les plus radicales. En 1989, lorsque les Soviétiques
plient bagage, la « guerre sainte » contre l'infidèle tourne rapidement à
l'affrontement ethnique entre Afghans. L'ISI enrôle des
milliers d'étudiants (les talibans)
des «madressas», les écoles coraniques de la région, en leur
fournissant l'encadrement et la logistique
militaire nécessaires à une nouvelle guerre sainte. Encadrés par le
même tandem américano-pakistanais, les talibans feront ainsi leur entrée
sur la scène afghane, animés d'un puritanisme qui leur
commande d'empêcher les femmes de sortir ou d’apprendre à lire, les
enfants de jouer et les oiseaux de chanter… Ce rigorisme ravit les
gardiens de l'orthodoxie wahhabite et rouvrira les robinets
de l'aide financière saoudienne. De plus, ces talibans arrivent au
moment stratégique où les compagnies pétrolières américaines confirment
que cette zone d'Asie centrale entourant la mer
Caspienne deviendra la région stratégique des prochaines décennies.
Son sous-sol renferme des réserves énergétiques considérables, au moins
aussi importantes que celles de la région du golfe
Arabo Persique.
La
« nouvelle alliance » avec les islamistes afghans et pakistanais
connaît ainsi un second souffle. Le calcul américain est simple : les
routes
énergétiques (gazoducs et oléoducs) de ce nouvel eldorado passeront
fatalement par l'Afghanistan et les talibans seront leurs gardiens. La
convergence entre les intérêts américains et les
islamistes, radicaux ou non, survit donc à la chute du mur de
Berlin, grâce et à cause du dieu pétrole.
En 1996, les talibans prennent le pouvoir et instaurent un émirat avec à sa tête le mollah Omar. Au plan international, le gouvernement taliban n'a été
reconnu que par trois États : Pakistan, Arabie saoudite et Émirats arabes
unis. Les talibans hébergent un autre chef
islamiste, qui, comme les talibans, est passé du camp pro-américain au
camp anti-américain : Oussama Ben Laden. La présence de
celui-ci sur le territoire afghan, à partir de 1996, change la donne. Après les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours du
World Trade Center à New York , les États-Unis occupent l’Afghanistan pour y installer un nouveau régime acceptable par eux.
La Normalisation
Le Printemps de Prague est une période de
l’histoire de la République
socialiste tchécoslovaque durant laquelle le peuple tchécoslovaque introduit le « socialisme à visage humain »
et prône une révolution pacifique pour la libéralisation de
la société et la démocratie. Par beaucoup d’aspects, il ressemble au
Printemps Arabe, tel qu’il a été vécu à Tunis ou au Caire : un
extraordinaire désir de liberté, de fraternité, de
solidarité et de respect mutuel. Il débute le 5 janvier 1968,
avec l'arrivée au pouvoir du réformateur Alexander Dubček et s’achève
le 21 août 1968 avec l’invasion du pays par les troupes du Pacte de
Varsovie. La Normalisation décrit la période qui suit le Printemps de Prague et s'étend jusqu'à la reprise en main de l'appareil politique et économique par la ligne conservatrice du parti communiste tchécoslovaque.
Nous appellerons, par analogie, « normalisation » la période que nous vivons en ce moment en Tunisie, en Libye, en Egypte, etc.
c'est-à-dire celle qui suit "le Printemps Arabe" et s'étend jusqu'à la
reprise en main de l'appareil politique et économique
par les tenants de l’islamisme. Ce que la normalisation recouvre, c'est
un « retour à la normale », et dans le cas présent, à la «norme
islamiste»,
c'est-à-dire un ensemble d’idéologies populistes, ultra
conservatrices et réactionnaires, et pathologiquement anti femmes.
Ainsi,
en ce mois de juin 2012, du Pakistan au Maroc, en passant par la
Turquie, la plupart des pays
"arabo-musulmans" sont normalisés. Il ne reste plus que quelques
cas isolés, que la coalition américano-islamiste, obéissant à l'Axe du Mal,
Washington-TelAviv, essaie par tous les moyens, de
mettre au pas : ce sont l’Iran, la Syrie et l’Algérie. L'Algérie vient de démontrer, encore une fois, qu'elle c'est le pays qui sauve l'honneur de ces peuples, en
renvoyant les islamistes vers les poubelles de l'Histoire. La
Syrie lutte pour sa survie, en se battant de toutes ses forces contre
une coalition hétéroclite et innombrable : les légions
sunnites, recrutées et financées par le Qatar et la Saoudie,
entraînées et armées par Israël, soutenues par tous les états
islamistes. Quant à l'Iran, ce serait son tour, après la chute et le
démantèlement éventuels de la Syrie.
Conclusion
Excellente
affaire, alliance indéfectible et « vieille histoire », le pacte scellé
à bord du Quincy marque une rupture décisive
dans l'histoire des relations internationales de l'après-guerre.
Plus rien ne sera jamais comme avant. En évinçant l'influence
britannique, ce pacte installe durablement les Etats-Unis comme
partenaire dominant dans le jeu proche-oriental, au détriment des
Etats européens. Enfin, il entérine un marchandage dont les modalités
perdurent et serviront de modèle à d'autres accords de même
type, notamment en Asie centrale.
Ce marchandage historique s'avérera lourd de conséquences : l'or noir contre la sécurité, la survie et la continuité d'une des
dynasties religieuses les plus réactionnaires du monde et, qui plus est, gardienne des lieux saints de l'islam.
Cette dernière raison est, elle aussi, doublement stratégique : en
contenant l'émergence des nationalismes arabes laïcs, en récupérant les
révolutions arabes récentes, cette protection permettra d'assurer la
sécurité de l'Etat
d'Israël. Ces deux impératifs peuvent
pourtant sembler contradictoires. Ils constituent, au contraire, les
deux versants d'un même processus où l'islamisme constitue
une sorte de fil rouge. La frontière sud d’Israël est devenue plus
sûre depuis que le Hamas contrôle Gaza. Si le Hezbollah, allié de
l’Iran, a pu libérer le sud Liban, le Hamas, allié de l’Arabie Saoudite, n’a libéré aucun territoire palestinien.
A
bord du Quincy, le président américain et le roi d'Arabie Saoudite
n'ont pas seulement conclu une « excellente affaire » sur le
dos des peuples arabes. Ils ont noué aussi une indéfectible alliance
qui les amènera, l'un et l'autre, ainsi que leurs successeurs, à
devenir les vrais parrains de l'islamisme le plus agressif et
le plus réactionnaire. Coincés entre le triangle du pétrole Riadh-Washington-Doha d’un côté, et l’axe du Mal Tel-Aviv-Washington de l’autre, les peuples arabes sont pris dans une nasse dont ils auront du mal à se dépêtrer. Ils sont "faits comme des rats".
Hannibal Genséric