Ils seraient capables d’interdire La Parole d’Allah !
Autour de nous, l’espace de “la yajouz” (interdit) s’élargit de plus en plus. Le fer sur l’horizon ! Dans ce monde arabo-musulman, le citoyen se trouve de plus en plus assiégé par un afflux de “la Yajouz”. La yajouz dans le vestimentaire. Dans le manger. Dans le verbe. Dans la façon de prier Dieu. Dans la manière de parler à ta voisine ou au taxieur. La manière de s’asseoir.
Jadis, dans notre culture ancestrale et tolérante, l’autorisé fut la règle et l’illicite fut l’exception. Aujourd’hui, dans ce monde chaotique et violent, l’interdit est devenu la règle et le licite représente l’exception. Tout cela au nom d’une religion importée dans des DVD, des 4×4, dans des livres, dans des chaînes de TV, dans des qamis (robe de curé que portent les barbus islamistes), dans des partis et même dans la langue. Après les interdits des livres, les romans en particulier. Après les assassinats et les guerres déclarées contre des intellectuels, notamment les philosophes de la raison. Les attaques contre la femme. Après les démantèlements des pays comme l’Irak, le Yémen, l’Afghanistan, la Syrie, le Liban… Après les dévastations des institutions. Les guerres civiles.
Après cette apocalypse générale, l’espace géographique, hypocritement moraliste, s’est transformé en un poids pesant sur la vie quotidienne. La liberté individuelle est bannie. La raison est chassée. L’ère du troupeau est installée. La violence physique, verbale et psychologique seule fait l’mage identitaire du musulman contemporain. Torrentiellement, les fatwas pleuvent sur les têtes des citoyens. De partout. Dans toutes les langues et dans tous les dialectes : arabe, français, persan, afghan, hassani et autres africaines subsahariennes (que j’ignore). Je vous rappelle cette fatwa du siècle, émise il y a peu de temps ! Insolite ! Cette fatwa règlemente la prostitution politico-religieuse.
D’après cette fatwa, les femmes tunisiennes musulmanes sont permises, recommandées plutôt, de partir au djihad pour aider leurs “frères moudjahidine” en Syrie. Mais ces femmes sont moudjahidate non pas par le port d’arme, mais par leur chair vivante ! Par l’offrande charnelle ! Ainsi, ces femmes moudjhidate sont demandées à offrir leurs corps aux moudjahidine islamistes ! Dans ce monde malade, déséquilibré, on entend une autre fatwa, sans précédent, choquante, émise par un cheikh, diffusée sur des chaînes de télévision et sur Internet, interdisant à tout père de s’isoler avec sa fille. La fille ne peut pas rester en tête-à-tête avec son père !! La folie gagne les horizons !! Du jamais vu, du jamais entendu. Sommes-nous au troisième millénaire ? Une autre fatwa, cette fois-ci, elle est aussi inconcevable, étonnante, inimaginable, par peur de la tentation, l’excitation, des sectes musulmanes interdisent aux femmes la récitation de quelques sourates du Livre d’Allah, le Coran. Ainsi, il est interdit aux femmes de lire, à titre d’exemple, sourate “Youssef” !!
En méditant sur cette géographie de “la yajouz” qui, de plus en plus, s’élargit, s’agrandit jetant les pans de l’obscurité sur le monde de la liberté, ce dernier (le monde de la liberté) qui, de plus en plus, se réduit, s’agonit, je me dis : Si la Parole d’Allah le Miséricordieux est révélée au Prophète Mohamed (qsssl), ces jours-ci, en ce temps salafiste, temps plus fanatique que celui de l’époque des Qureichs et de Kheiber, cette Parole Divine sera censurée. Interdite. Elle sera confrontée à une fatwa “la yajouz” !
Amine Zaoui
aminzaoui@yahoo.fr
http://www.liberte-algerie.com/culture/ils-seraient-capables-d-interdire-la-parole-d-allah-souffles-204121YAJOUZ : Bois, mon gars, bois, Allah n’y voit goutte !
Au bout d’une heure de retard, le pilote de Tunis Air a finalement
pris le micro pour nous assurer que notre avion décollerait bientôt “bi iznillah” (si Dieu le permettait), que nous arriverions à destination plus tôt que prévu “inch’Allah” (si Dieu le voulait bien) et que le climat de la capitale serait chaud et ensoleillé “alhamdulillah” (grâce à Dieu).
Il est intéressant de noter que la version anglaise de son message ne reprenait pas exactement les mêmes termes.
Ce pilote était apparemment d’avis que les passagers étrangers (les “infidèles”) préféraient croire que leur avion volerait grâce à ses compétences de pilotage et quelques lois physiques ; que la durée de notre vol serait raccourcie grâce à des vents favorables ; et que les conditions météorologiques locales seraient du genre estival du fait des saisons et de cette chose qu’on appelle “la rotation de la Terre autour du Soleil”.
Mais les passagers arabes et moi-même faisions partie de ces privilégiés qui méritaient davantage que ces vagues arguments scientifiques : il nous fallait la rhétorique de l’absurde. Nous ne méritions pas moins que la protection divine. En fait, je n’aurais pas été surprise que ce cher commandant de bord nous annonce qu’Allah en personne supervisait le bon déroulement de ce vol en dépit de son emploi du temps chargé.
L’homme assis à côté de moi ressemblait à un vague cousin d’Oussama Ben Laden. Je poussai toutefois un soupir de soulagement en le voyant commencer à picoler. “Bois, mon gars, bois. Tout ce qui peut te faire t’endormir, je valide !” Mais n’allez pas croire qu’il buvait en public ! “A’ouzoubillah” (Dieu l’interdit).
Alors que les hôtesses proposaient de la bière (toujours un bon signe), il leur a demandé un Coca et en a bu une grande gorgée. Puis je l’ai vu sortir discrètement une bouteille de scotch (une mignonnette comme dans les minibars d’hôtels) et la vider entièrement dans son verre. La manœuvre avait été exécutée avec une telle rapidité et une telle dextérité que je n’étais moi-même pas complètement sûre de ce que j’avais vu, jusqu’au moment de le croiser sur le chemin des toilettes et de manquer de m’étouffer sous son haleine chargée.
Bois, mon gars, bois. Un ivrogne sournois vaut mille fois mieux qu’un extrémiste sobre. Et ne crois pas cet imbécile de pilote : Allah ne te voit pas, ni moi, ni personne. Sa Sainteté fait une petite sieste pour cause d’abus de margaritas.
—Joumana Haddad