Les
services d’information de la présidence de la République ont publié le « Livre
noir du système de propagande sous Ben Ali ». Un livre de 354 pages qui fait et
fera couler beaucoup d’encre, tant il y a de violations aux règles basiques des
Droits de l’Homme, de la Justice et des lois. Un livre qui expose, à un danger
mortel, plus de 500 personnes dont les noms ont été jetés en pâture, sans
qu’ils ne puissent se défendre. Certains noms ont été retirés et d’autres ont
été glissés sciemment.
Nous avons lu les 354 pages de cet ouvrage qui restera une tâche noire, à vie, pour ceux qui l’ont rédigé et spécialement leur chef Moncef Marzouki. Il y a, indéniablement et sans doute aucun, une falsification de l’Histoire et un règlement de comptes au profit de ces cyniques qui se prétendent révolutionnaires du CPR, parti du président de la République. Voici pourquoi.
Nous avons lu les 354 pages de cet ouvrage qui restera une tâche noire, à vie, pour ceux qui l’ont rédigé et spécialement leur chef Moncef Marzouki. Il y a, indéniablement et sans doute aucun, une falsification de l’Histoire et un règlement de comptes au profit de ces cyniques qui se prétendent révolutionnaires du CPR, parti du président de la République. Voici pourquoi.
Livre noir : le Cynisme d’un Prétendu Révolutionnaire
La vengeance est un plat qui se mange froid. Moncef Marzouki a préféré le
manger à chaud, au risque de se brûler. Au vu du contenu de ce pamphlet orienté
contre plus de 500 personnes, le président de la République va certainement se
faire brûler. Il faut juste laisser le temps au temps.
Disons-le tout de suite, pour qu’il n’y ait pas d’amalgame, ni Business News ni aucun de ses journalistes n’est cité dans cet ouvrage. Dès la préface, les auteurs anonymes de l’ouvrage avouent qu’ils n’avaient pas accès à toutes les archives et que certaines d’entre elles auraient été détruites. Le fait même que le livre noir s’est basé sur des archives tronquées aurait dû interdire à ses rédacteurs d’aller plus loin, puisqu’ils n’avaient pas un tableau complet de la situation. Ces rédacteurs appartiennent au service de l’Information de la présidence et n’ont donc aucune qualification d’historiens pour pouvoir écrire l’Histoire. Seuls les historiens ont la technicité nécessaire pour pouvoir démêler le vrai du faux. C’est là le premier crime, puisque ces archives appartiennent à tous les citoyens et c’est uniquement à une instance indépendante (composée notamment de juges et d’historiens) d’avoir la latitude d’analyser les documents trouvés.
A l’introduction, les rédacteurs prétendent qu’il n’y a aucune volonté de revanche et qu’il n’y a pas de diffamation ou de sélectivité de dossiers. Et c’est là un gros mensonge démontré tout au long des 354 pages.
Les faits cités dans le livre sont réels, mais leur interprétation, leur sélection et leur « décontextualisation » les décrédibilisent totalement.
Alors qu’il présente tout le monde avec les simples nom et prénom (et parfois par un juste prénom, voire un surnom), le livre noir tient obstinément à écrire «Eddoctour » Moncef Marzouki. Le « doctour » qui se voit à lui seul offrir une quinzaine de pages décrivant, avec moult détails, son militantisme et ce qu’il a enduré sous Ben Ali. Bien entendu, Moncef Marzouki est toujours victime. Son historique honteux à la LTDH (et les témoignages existent) est passé sous silence. N’existe-t-il donc pas de rapports à charge contre Marzouki à la présidence ? Pourquoi le livre noir ne les a-t-il pas exposés ? Pourquoi le livre noir n’a-t-il pas abordé les articles laudateurs de Marzouki pour Ben Ali ? Il y en a pourtant (cliquer ici pour voir) ! Et pourquoi lui, qui n’a jamais fait de prison, se consacre-t-il plus d’espace que d’autres qui ont milité nettement plus que lui et qui n’ont jamais lâchement fui le pays ? On s’interrogera au passage sur le coût de cet ouvrage réalisé pour dorer le blason présidentiel. En fait, Marzouki a fait exactement ce qu’il reproche à Ben Ali. La différence est qu’il fait, en deux ans, pire que ce qu’a fait son prédécesseur en 23 ans. Les deux premières années de Ben Ali n’ont jamais ressemblé à cette mascarade et la dilapidation de l’argent public n’a jamais atteint ce niveau.
En revanche, pour attaquer les journalistes, les artistes, les entreprises et les hommes d’affaires, les services de la présidence iront chercher partout la petite bête. Et à cette petite bête, ils feront dire ce qu’ils veulent. Tout est orienté pour que le livre présente à l’opinion publique ces personnes comme étant des monstres. Un travail ordinaire pour un journal ayant une ligne éditoriale claire, mais ce n’est certainement pas celui d’une institution de la République qui respecte le sens de l’Etat. Des exemples ? Il y en a des centaines.
Tel Moncef Ben Mrad qui s’est vu rejeter une demande d’achat de terrain d’une manière abjecte par Ben Ali. Le livre décrit bien le fait, mais présente quand même M. Ben Mrad comme étant un des principaux propagandistes et ce dès la table des matières (qui expose 90 noms des soi-disant plus zélés). Idem pour M’hamed Ben Youssef ou de Taïeb Zahar. On dit bien que le directeur de Tunis Hebdo a subi des pressions, mais on le décrit tout de même comme un zélé. Pour le directeur de Réalités, c’est pire, puisqu’il fait l’impasse sur les pressions exercées sur lui et toute l’aide qu’il a apportée à l’opposition. Tout comme Ben Mrad, M. Zahar était loin de pouvoir obtenir les largesses du régime et ceci est même mentionné dans le volumineux rapport de feu Abdelfattah Amor. Le livre noir fait carrément l’impasse et ne met même pas le nom de Hédi Grioui (ancien directeur politique du ministère de l’Intérieur) qui a été imposé de force au sein de l’équipe de Réalités. Pire, il reprend des courriers anonymes pour le charger, laissant totalement de côté tout ce qui est à décharge.
Parfois, le cynisme tourne au ridicule, quand on voit l’approche faite pour les cas de Néjiba Hamrouni ou Zied El Héni. On a l’impression qu’on voulait les intégrer de force dans le livre et, faute d’avoir pu trouver quelque chose de compromettant, on a mentionné que Abdelwaheb Abdallah est intervenu pour leur recrutement. Cela veut-il dire qu’ils étaient proches de l’ancien régime ? Il aurait suffi de voir d’autres documents pour en savoir davantage pourtant et pour ne pas citer ces militants dans un pareil livre. Il aurait suffi de montrer comment la machine répressive imposait que les recrutements les plus banals passent par la présidence, afin de décharger ces militants d’hier et d’aujourd’hui.
Idem pour le cas de Samy Ghorbal qui s’est vu remettre des documents relatifs à la LTDH. L’ancien journaliste de Jeune Afrique avait rédigé un article ordinaire. Loin de faire toute propagande au système Ben Ali, il défie quiconque de trouver un seul article du genre. Le livre le présente pourtant, d’une manière démoniaque, comme étant un proche de l’ancien régime.
Même stratagème diabolique pour l’universitaire Olfa Youssef qui défie la présidence de présenter un quelconque document présentant sa participation supposée dans une formation organisée par l’ATCE.
La mauvaise foi dans toute sa splendeur s’est manifestée cependant dans les budgets de l’ATCE aux journalistes et aux différents périodiques. Là, c’est vraiment la foire fourre-tout, le règlement de comptes nauséabond à des kilomètres.
Partout dans le monde, y compris dans les grandes démocraties, l’Etat subventionne la presse pour des raisons bien claires. Ces raisons, le livre les met totalement de côté et présente ces subventions comme étant le prix payé par le régime pour obtenir la complicité des médias. Il mélange les publicités d’entreprises publiques aux subventions.
Quant aux noms cités, il pousse le ridicule jusqu’à citer de simples prénoms ayant reçu des montants. On trouve de tout, des fonctionnaires de l’Etat, des traducteurs, des correspondants étrangers et de véritables laudateurs et propagandistes. On trouve les journaux arabes people mélangés aux TV5, France Télévision et Nouvel Observateur. Comment démêler tout ça ? Le lecteur se débrouillera tout seul, le livre présente tout ce beau monde comme étant des propagandistes qui ont « pillé » l’argent public.
Or, et ceci est un secret de Polichinelle, parler de la Tunisie et de ses réalisations ne veut pas systématiquement dire faire l’éloge de l’ancien régime. Il y avait un pays à faire tourner et un Etat à faire fonctionner. Une institution comme l’ATCE se doit d’exister pour communiquer l’image de la Tunisie à l’étranger. S’il est vrai que ses missions premières ont été détournées pour servir Ben Ali, il est tout aussi vrai qu’elle a servi le pays, son économie et son image.
Comment alors distinguer les journalistes et fonctionnaires qui ont parlé de Ben Ali de ceux qui ont insulté l’opposition et joué aux propagandistes zélés ou aux rapporteurs lâches ?
La palme d’or de la mauvaise foi réside cependant dans le retrait de certains noms. Il est de notoriété publique que certains journalistes avaient été des rapporteurs ou des laudateurs zélés et payés par l’ancien régime. Ces noms n’ont pas été cités. Les raisons ? Ils ont retourné leur veste à temps et sont devenus des laudateurs zélés du CPR et du président. Un de ces noms figure même dans le team présidentiel. On ne trouvera donc pas tous ces « journaleux » qui adulaient le pouvoir d’hier et adulent celui d’aujourd’hui. Qui insultaient l’opposition d’hier et continuent à s’opposer celle d’aujourd’hui.
Dans un autre registre, on a cherché à retirer les noms de certains journalistes (qualifiés d’opposants au CPR) dans des listes qui leur sont plutôt favorables, comme celle qui se sont vu refuser des licences pour de nouveaux journaux. C’est le cas de Khaled Boumiza et de Nizar Bahloul, comme l’atteste le rapport de l’AJT de 2003 sur lequel s’est basé le livre noir pour dresser sa liste sélective.
C’est également le cas de Slim Bagga, Taoufik Ben Brik ou de Tahar Ben Hassine. Vu leur notoriété, il est impossible pour la présidence de faire l’impasse sur eux. Ils sont bien présentés comme victimes du système répressif, mais on a ajouté sciemment des éléments en leur défaveur. Tahar Ben Hassine se verra enfoncé par des éléments qu’il dément catégoriquement et défie, lui aussi, la présidence de donner les preuves de ce qu’elle avance.
Ce qu’il y a à retenir? C’est que ce livre est un véritable point noir pour la présidence et pour cette période transitoire. Il dessert tout le monde, sans servir personne. Se trompe celui qui crie à la victoire de la vérité aujourd’hui, car ce livre ne reflète pas la vérité, mais seulement une partie sélectionnée, tronquée et bien orientée de la vérité.
Une majorité des noms cités dans l’ouvrage ont subi les affres de Ben Ali, mais comme Moncef Marzouki était un fuyard résidant tranquillement en France, avec son ancien directeur de cabinet Imed Daïmi, et comme son actuel directeur de cabinet Adnane Mansar ratissait les bibliothèques durant les années Ben Ali, ils n’ont aucune idée de ce que ces personnes, présentées injustement comme propagandistes, ont enduré comme pressions, intimidations et menaces de l’ancien régime.
Pendant que Marzouki errait entre Belleville et Sainte Anne, ces gens étaient face à la gueule du loup.
Les Tunisiens ont besoin de connaître l’Histoire et ont indéniablement besoin de savoir qui a fait quoi et comment l’ancienne machine fonctionnait. Mais là c’est le travail de toute une instance indépendante et de la Justice. Serait-elle transitionnelle. C’est l’énorme chantier qu’est en train de faire Samir Dilou, ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle, et que vient de casser, d’une façon machiavélique, Marzouki. Obéissant à un instinct primaire de vengeance, Marzouki n’a pas respecté cette justice transitionnelle et encore moins la justice ordinaire qui lui impose un délai de trente ans avant de pouvoir publier ces archives.
M. Dilou a critiqué sévèrement ce livre qualifiant cet exercice de populisme. Mais c’est insuffisant. Il est impératif que la justice soit saisie et rendue à tous ceux qui ont été cités, injustement, dans ce livre noir. On sait d’ores et déjà que des plaintes vont être déposées en Tunisie et à l’étranger. Il y a beaucoup plus de victimes que de coupables dans cet ouvrage et il y aura une note à payer.
Un jour ou l’autre, ces plaintes aboutiront et Marzouki et son équipe paieront cher le mal qu’ils ont causé à ces personnes et à la Tunisie. L’ironie de l’histoire est que ces personnes ont été victimes de la répression et l’intimidation de l’ancien régime et les voilà victimes du nouveau régime. Ce livre noir poursuivra Marzouki toute sa vie. La vengeance est un plat qui se mange froid. Marzouki a choisi de le manger brûlant. Ses victimes le mangeront glacial.
Disons-le tout de suite, pour qu’il n’y ait pas d’amalgame, ni Business News ni aucun de ses journalistes n’est cité dans cet ouvrage. Dès la préface, les auteurs anonymes de l’ouvrage avouent qu’ils n’avaient pas accès à toutes les archives et que certaines d’entre elles auraient été détruites. Le fait même que le livre noir s’est basé sur des archives tronquées aurait dû interdire à ses rédacteurs d’aller plus loin, puisqu’ils n’avaient pas un tableau complet de la situation. Ces rédacteurs appartiennent au service de l’Information de la présidence et n’ont donc aucune qualification d’historiens pour pouvoir écrire l’Histoire. Seuls les historiens ont la technicité nécessaire pour pouvoir démêler le vrai du faux. C’est là le premier crime, puisque ces archives appartiennent à tous les citoyens et c’est uniquement à une instance indépendante (composée notamment de juges et d’historiens) d’avoir la latitude d’analyser les documents trouvés.
A l’introduction, les rédacteurs prétendent qu’il n’y a aucune volonté de revanche et qu’il n’y a pas de diffamation ou de sélectivité de dossiers. Et c’est là un gros mensonge démontré tout au long des 354 pages.
Les faits cités dans le livre sont réels, mais leur interprétation, leur sélection et leur « décontextualisation » les décrédibilisent totalement.
Alors qu’il présente tout le monde avec les simples nom et prénom (et parfois par un juste prénom, voire un surnom), le livre noir tient obstinément à écrire «Eddoctour » Moncef Marzouki. Le « doctour » qui se voit à lui seul offrir une quinzaine de pages décrivant, avec moult détails, son militantisme et ce qu’il a enduré sous Ben Ali. Bien entendu, Moncef Marzouki est toujours victime. Son historique honteux à la LTDH (et les témoignages existent) est passé sous silence. N’existe-t-il donc pas de rapports à charge contre Marzouki à la présidence ? Pourquoi le livre noir ne les a-t-il pas exposés ? Pourquoi le livre noir n’a-t-il pas abordé les articles laudateurs de Marzouki pour Ben Ali ? Il y en a pourtant (cliquer ici pour voir) ! Et pourquoi lui, qui n’a jamais fait de prison, se consacre-t-il plus d’espace que d’autres qui ont milité nettement plus que lui et qui n’ont jamais lâchement fui le pays ? On s’interrogera au passage sur le coût de cet ouvrage réalisé pour dorer le blason présidentiel. En fait, Marzouki a fait exactement ce qu’il reproche à Ben Ali. La différence est qu’il fait, en deux ans, pire que ce qu’a fait son prédécesseur en 23 ans. Les deux premières années de Ben Ali n’ont jamais ressemblé à cette mascarade et la dilapidation de l’argent public n’a jamais atteint ce niveau.
En revanche, pour attaquer les journalistes, les artistes, les entreprises et les hommes d’affaires, les services de la présidence iront chercher partout la petite bête. Et à cette petite bête, ils feront dire ce qu’ils veulent. Tout est orienté pour que le livre présente à l’opinion publique ces personnes comme étant des monstres. Un travail ordinaire pour un journal ayant une ligne éditoriale claire, mais ce n’est certainement pas celui d’une institution de la République qui respecte le sens de l’Etat. Des exemples ? Il y en a des centaines.
Tel Moncef Ben Mrad qui s’est vu rejeter une demande d’achat de terrain d’une manière abjecte par Ben Ali. Le livre décrit bien le fait, mais présente quand même M. Ben Mrad comme étant un des principaux propagandistes et ce dès la table des matières (qui expose 90 noms des soi-disant plus zélés). Idem pour M’hamed Ben Youssef ou de Taïeb Zahar. On dit bien que le directeur de Tunis Hebdo a subi des pressions, mais on le décrit tout de même comme un zélé. Pour le directeur de Réalités, c’est pire, puisqu’il fait l’impasse sur les pressions exercées sur lui et toute l’aide qu’il a apportée à l’opposition. Tout comme Ben Mrad, M. Zahar était loin de pouvoir obtenir les largesses du régime et ceci est même mentionné dans le volumineux rapport de feu Abdelfattah Amor. Le livre noir fait carrément l’impasse et ne met même pas le nom de Hédi Grioui (ancien directeur politique du ministère de l’Intérieur) qui a été imposé de force au sein de l’équipe de Réalités. Pire, il reprend des courriers anonymes pour le charger, laissant totalement de côté tout ce qui est à décharge.
Parfois, le cynisme tourne au ridicule, quand on voit l’approche faite pour les cas de Néjiba Hamrouni ou Zied El Héni. On a l’impression qu’on voulait les intégrer de force dans le livre et, faute d’avoir pu trouver quelque chose de compromettant, on a mentionné que Abdelwaheb Abdallah est intervenu pour leur recrutement. Cela veut-il dire qu’ils étaient proches de l’ancien régime ? Il aurait suffi de voir d’autres documents pour en savoir davantage pourtant et pour ne pas citer ces militants dans un pareil livre. Il aurait suffi de montrer comment la machine répressive imposait que les recrutements les plus banals passent par la présidence, afin de décharger ces militants d’hier et d’aujourd’hui.
Idem pour le cas de Samy Ghorbal qui s’est vu remettre des documents relatifs à la LTDH. L’ancien journaliste de Jeune Afrique avait rédigé un article ordinaire. Loin de faire toute propagande au système Ben Ali, il défie quiconque de trouver un seul article du genre. Le livre le présente pourtant, d’une manière démoniaque, comme étant un proche de l’ancien régime.
Même stratagème diabolique pour l’universitaire Olfa Youssef qui défie la présidence de présenter un quelconque document présentant sa participation supposée dans une formation organisée par l’ATCE.
La mauvaise foi dans toute sa splendeur s’est manifestée cependant dans les budgets de l’ATCE aux journalistes et aux différents périodiques. Là, c’est vraiment la foire fourre-tout, le règlement de comptes nauséabond à des kilomètres.
Partout dans le monde, y compris dans les grandes démocraties, l’Etat subventionne la presse pour des raisons bien claires. Ces raisons, le livre les met totalement de côté et présente ces subventions comme étant le prix payé par le régime pour obtenir la complicité des médias. Il mélange les publicités d’entreprises publiques aux subventions.
Quant aux noms cités, il pousse le ridicule jusqu’à citer de simples prénoms ayant reçu des montants. On trouve de tout, des fonctionnaires de l’Etat, des traducteurs, des correspondants étrangers et de véritables laudateurs et propagandistes. On trouve les journaux arabes people mélangés aux TV5, France Télévision et Nouvel Observateur. Comment démêler tout ça ? Le lecteur se débrouillera tout seul, le livre présente tout ce beau monde comme étant des propagandistes qui ont « pillé » l’argent public.
Or, et ceci est un secret de Polichinelle, parler de la Tunisie et de ses réalisations ne veut pas systématiquement dire faire l’éloge de l’ancien régime. Il y avait un pays à faire tourner et un Etat à faire fonctionner. Une institution comme l’ATCE se doit d’exister pour communiquer l’image de la Tunisie à l’étranger. S’il est vrai que ses missions premières ont été détournées pour servir Ben Ali, il est tout aussi vrai qu’elle a servi le pays, son économie et son image.
Comment alors distinguer les journalistes et fonctionnaires qui ont parlé de Ben Ali de ceux qui ont insulté l’opposition et joué aux propagandistes zélés ou aux rapporteurs lâches ?
La palme d’or de la mauvaise foi réside cependant dans le retrait de certains noms. Il est de notoriété publique que certains journalistes avaient été des rapporteurs ou des laudateurs zélés et payés par l’ancien régime. Ces noms n’ont pas été cités. Les raisons ? Ils ont retourné leur veste à temps et sont devenus des laudateurs zélés du CPR et du président. Un de ces noms figure même dans le team présidentiel. On ne trouvera donc pas tous ces « journaleux » qui adulaient le pouvoir d’hier et adulent celui d’aujourd’hui. Qui insultaient l’opposition d’hier et continuent à s’opposer celle d’aujourd’hui.
Dans un autre registre, on a cherché à retirer les noms de certains journalistes (qualifiés d’opposants au CPR) dans des listes qui leur sont plutôt favorables, comme celle qui se sont vu refuser des licences pour de nouveaux journaux. C’est le cas de Khaled Boumiza et de Nizar Bahloul, comme l’atteste le rapport de l’AJT de 2003 sur lequel s’est basé le livre noir pour dresser sa liste sélective.
C’est également le cas de Slim Bagga, Taoufik Ben Brik ou de Tahar Ben Hassine. Vu leur notoriété, il est impossible pour la présidence de faire l’impasse sur eux. Ils sont bien présentés comme victimes du système répressif, mais on a ajouté sciemment des éléments en leur défaveur. Tahar Ben Hassine se verra enfoncé par des éléments qu’il dément catégoriquement et défie, lui aussi, la présidence de donner les preuves de ce qu’elle avance.
Ce qu’il y a à retenir? C’est que ce livre est un véritable point noir pour la présidence et pour cette période transitoire. Il dessert tout le monde, sans servir personne. Se trompe celui qui crie à la victoire de la vérité aujourd’hui, car ce livre ne reflète pas la vérité, mais seulement une partie sélectionnée, tronquée et bien orientée de la vérité.
Une majorité des noms cités dans l’ouvrage ont subi les affres de Ben Ali, mais comme Moncef Marzouki était un fuyard résidant tranquillement en France, avec son ancien directeur de cabinet Imed Daïmi, et comme son actuel directeur de cabinet Adnane Mansar ratissait les bibliothèques durant les années Ben Ali, ils n’ont aucune idée de ce que ces personnes, présentées injustement comme propagandistes, ont enduré comme pressions, intimidations et menaces de l’ancien régime.
Pendant que Marzouki errait entre Belleville et Sainte Anne, ces gens étaient face à la gueule du loup.
Les Tunisiens ont besoin de connaître l’Histoire et ont indéniablement besoin de savoir qui a fait quoi et comment l’ancienne machine fonctionnait. Mais là c’est le travail de toute une instance indépendante et de la Justice. Serait-elle transitionnelle. C’est l’énorme chantier qu’est en train de faire Samir Dilou, ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle, et que vient de casser, d’une façon machiavélique, Marzouki. Obéissant à un instinct primaire de vengeance, Marzouki n’a pas respecté cette justice transitionnelle et encore moins la justice ordinaire qui lui impose un délai de trente ans avant de pouvoir publier ces archives.
M. Dilou a critiqué sévèrement ce livre qualifiant cet exercice de populisme. Mais c’est insuffisant. Il est impératif que la justice soit saisie et rendue à tous ceux qui ont été cités, injustement, dans ce livre noir. On sait d’ores et déjà que des plaintes vont être déposées en Tunisie et à l’étranger. Il y a beaucoup plus de victimes que de coupables dans cet ouvrage et il y aura une note à payer.
Un jour ou l’autre, ces plaintes aboutiront et Marzouki et son équipe paieront cher le mal qu’ils ont causé à ces personnes et à la Tunisie. L’ironie de l’histoire est que ces personnes ont été victimes de la répression et l’intimidation de l’ancien régime et les voilà victimes du nouveau régime. Ce livre noir poursuivra Marzouki toute sa vie. La vengeance est un plat qui se mange froid. Marzouki a choisi de le manger brûlant. Ses victimes le mangeront glacial.
Nizar
Bahloul
http://www.businessnews.com.tn/details_article.php?t=519&a=42624&temp=3&lang
Mezri Haddad descend Marzouki en flammes
Dans
une lettre ouverte adressée à Tunisie-Focus, M. Mezri Haddad, l’ancien
ambassadeur de la Tunisie à l’UNESCO, réagit avec beaucoup de véhémence à
la publication par la présidence de la République du « livre noir »
dans lequel son nom a été mentionné et où il est présenté comme
collaborateur de l’ancien régime.
En fait, M. Haddad descend en flammes son ex-ami Moncef Marzouki.
L’auteur de la lettre ne fait aucune concession à celui qu’il accuse d’ «
assouvir [sa] basse vengeance en essayant de souiller l’honneur de
journalistes, d’avocats et d’intellectuels, y compris les plus
illustres de ce pays ». Et l’ancien ambassadeur de citer des noms qui
ont enrichi la pensée tunisienne qui, dit-il avec force, mettent en
exergue [sa] bassesse intellectuelle et [sa] leucémieéthique et
politique.
Soulignant que, pour sa part, il n’a jamais cru à la révolution du 14 janvier ni à ses martyrs et considérant qu’elle n’est qu’une conspiration islamo-atlantiste aux visées géopolitiques et néocolonialistes et dont l’épilogue a été le coup d’état du 14 janvier 2011. M. Mezri Haddad a assuré qu’en publiant le « livre noir », Marzouki a voulu divertir le peuple pour prolonger [son] règne avilissant et perpétuer le mythe de la « Révolution bouazizienne ». L’auteur de la lettre ouverte qualifie Marzouki de crapule présidentielle qu’un caprice de l’Histoire a hissée à la tête d’un pays vassalisé et qui s’est empressée de parachever sa sinistre légende en détruisant les icônes de la patrie. Le président provisoire est dédaigneusement tutoyé et est littéralement étrillé « tu n’arrives pas à la cheville du plus petit journaleux, assène-t-il, …à plus forte raison les illustres journalistes et les personnalités académiques dont tu as voulu souiller l’honneur parce qu’ils t’ont toujours méprisé… »
Qualifiant le livre de torchon noir, M. Haddad accable son commanditaire en parlant d’une âme tourmentée, d’un esprit rongé par le ressentiment et gangrené par la haine. Pire, assure-t-il, c’est l’œuvre d’un renégat, dictée par les libérateurs de la Tunisie qui entendent, selon lui, effacer de ce pays soumis toute trace de résistance et de patriotisme.
Mezri Haddad, reproduit ensuite de larges extraits de son livre « Carthage ne sera pas détruite » qu’il présente comme un ouvrage caractérisé par sa hauteur morale et son objectivité politique. Il y évoque l’ambiguïté (déjà !) du CPR qui aurait dû s’appeler CPR islamique, dit-il, tellement son fondateur est aujourd’hui amené à courtiser les islamistes en les présentant comme des républicains et des démocrates.
L’ex-ami de Marzouki rappelle aux lecteurs la propension mercantiliste du président provisoire lequel ne craint nullement de marchander sa littérature « mercenariale » avec Al-Jazeera, notamment, ni à manifester [sa] boulimie pour l’argent et [sa] servilité à l’égard du roitelet de Qatraël.
M. Haddad termine en vouant Marzouki au tribunal de l’Histoire, car, dit-il, il est de son seul ressort de rendre un verdict équitable et définitif, comme il est de la seule compétence des historiens de garder et de protéger les archives nationales.
Soulignant que, pour sa part, il n’a jamais cru à la révolution du 14 janvier ni à ses martyrs et considérant qu’elle n’est qu’une conspiration islamo-atlantiste aux visées géopolitiques et néocolonialistes et dont l’épilogue a été le coup d’état du 14 janvier 2011. M. Mezri Haddad a assuré qu’en publiant le « livre noir », Marzouki a voulu divertir le peuple pour prolonger [son] règne avilissant et perpétuer le mythe de la « Révolution bouazizienne ». L’auteur de la lettre ouverte qualifie Marzouki de crapule présidentielle qu’un caprice de l’Histoire a hissée à la tête d’un pays vassalisé et qui s’est empressée de parachever sa sinistre légende en détruisant les icônes de la patrie. Le président provisoire est dédaigneusement tutoyé et est littéralement étrillé « tu n’arrives pas à la cheville du plus petit journaleux, assène-t-il, …à plus forte raison les illustres journalistes et les personnalités académiques dont tu as voulu souiller l’honneur parce qu’ils t’ont toujours méprisé… »
Qualifiant le livre de torchon noir, M. Haddad accable son commanditaire en parlant d’une âme tourmentée, d’un esprit rongé par le ressentiment et gangrené par la haine. Pire, assure-t-il, c’est l’œuvre d’un renégat, dictée par les libérateurs de la Tunisie qui entendent, selon lui, effacer de ce pays soumis toute trace de résistance et de patriotisme.
Mezri Haddad, reproduit ensuite de larges extraits de son livre « Carthage ne sera pas détruite » qu’il présente comme un ouvrage caractérisé par sa hauteur morale et son objectivité politique. Il y évoque l’ambiguïté (déjà !) du CPR qui aurait dû s’appeler CPR islamique, dit-il, tellement son fondateur est aujourd’hui amené à courtiser les islamistes en les présentant comme des républicains et des démocrates.
L’ex-ami de Marzouki rappelle aux lecteurs la propension mercantiliste du président provisoire lequel ne craint nullement de marchander sa littérature « mercenariale » avec Al-Jazeera, notamment, ni à manifester [sa] boulimie pour l’argent et [sa] servilité à l’égard du roitelet de Qatraël.
M. Haddad termine en vouant Marzouki au tribunal de l’Histoire, car, dit-il, il est de son seul ressort de rendre un verdict équitable et définitif, comme il est de la seule compétence des historiens de garder et de protéger les archives nationales.
M. BELLAKHAL
Les cinq déclarations mémorables de Moncef Marzouki en 2013
1- La Tunisie “a absorbé le choc” de l’assassinat de Belaïd
Le 14 février, une semaine après l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd, Moncef Marzouki accorde une interview au journal français Le Figaro et tente de rassurer ceux qui craignent le basculement de la Tunisie dans la violence. “Je vois - c'est un simple constat - que nous passons cette épreuve sans trop de dommages” déclare le président de la République au journal,
avant d’ajouter: "Le pays n'est ni à feu ni à sang! Il n'y a pas un
seul mort, pas un seul blessé, je touche du bois. Le pays est resté
calme dans l'ensemble, même les contre-manifestations se sont déroulées
calmement. Nous avons absorbé le choc".
2- "Ceux qui insultent la Qatar devront assumer leurs responsabilités”
Le 11 avril 2013, la
Tunisie récupère une première tranche de l’argent détourné par le clan
Ben Ali: un chèque d'un montant de 28,818 millions de dollars en
provenance d’une banque libanaise. Au palais de Carthage, Moncef
Marzouki reçoit le qatari Ali Ben Fatis Al-Marri, chargé du dossier des
avoirs spoliés auprès des Nations-Unies. Il improvise un discours pour
remercier ceux qui ont contribué à récupérer cet argent, afficher la
volonté politique dans ce dossier et… menacer les Tunisiens qui
critiquent un “pays ami”: le Qatar.
“Derrière cet homme et derrière les Nations Unies, il existe un pays
frère et ami qui s’appelle le Qatar. Il (le Qatar, ndlr) a payé une
partie des dépenses liées à la récupération de cet argent. Et en tant
que Tunisien et Arabe, je considère que les gens qui narguent cette
nation et l’insultent devront assumer leurs responsabilités face à leurs
consciences avant de le faire devant la loi.”
3- Jabeur Mejri reste en prison “pour sa sécurité et celle du pays”
Le 6 novembre, Moncef Marzouki, en déplacement en France, accorde une interview à la radio France Info
au cours de laquelle on l’interroge sur le cas de Jabeur Mejri,
condamné à 7 ans et demi de prison pour avoir diffusé des caricatures du
Prophète sur Internet. Le comité de soutien du prisonnier demande la
grâce présidentielle, mais elle ne lui a pas été accordée. Le président
de la République dit attendre une “accalmie politique” pour le faire.
"Actuellement il y a des tensions énormes, il y a ce combat contre le
terrorisme, je ne veux pas que cette libération puisse soulever des
débats" (..) Je vais le faire libérer. Je cherche simplement la bonne
fenêtre de lancement à la fois pour sa sécurité et celle du pays".
4- Il est temps de “prendre exemple sur l’armée”
Le 3 décembre 2013, Moncef Marzouki assiste aux funérailles de Youssef Dridi, capitaine du génie militaire tué lors d'une opération au mont Châambi.
Louant les mérites de l’armée, le président de la République appelle
les Tunisiens à prendre exemple sur les militaires “qui ne demandent
rien” en retour.
"Je dis aux Tunisiens et aux Tunisiennes, il est temps pour vous de
prendre exemple sur l'armée qui donne tout et ne demande rien, qui se
tait et ne parle pas (sic)".
Vidéo, à partir de la 7ème minute:
5- Voter avant d’aller à la plage
Le 5 décembre, Moncef Marzouki accorde une interview à la chaîne d’information française iTélé.
Fidèle à un discours qui rassure, souvent servi dans les médias
étrangers, il commence par vanter une révolution tunisienne pacifique.
“On a eu 380 martyrs et 2000 blessés, comparez ça aux 120 mille morts
en Syrie, et vous voyez la différence. Le prix que nous avons payé a
été relativement bas. (..) Nous avons voulu que la transformation du
pays se passe sans les guillotines, les machins et trucs, etc.”
Mais la déclaration mémorable de cet entretien reste celle relative à
la date des prochaines élections qui auraient lieu "avant l’été" selon
le président de la République, “pour que tout le monde puisse enfin
aller à la plage”.
“J’espère que ces élections auront lieu avant l’été. Il faut
absolument que ça soit avant l’été pour que nous puissions avoir un été
tranquille, que tout le monde puisse enfin aller à la plage.”
VOIR AUSSI : Moncef Marzouki , fils d'un goumier, d'un traître