Ou voici comment la Russie a piégé les dirigeants
de l’Occident et récupéré la Crimée
sans tirer un seul coup de fusil
de l’Occident et récupéré la Crimée
sans tirer un seul coup de fusil
Qu’est-ce qu’on enseigne dans les écoles
de stratégie militaire ? Installez-vous bien dans votre fauteuil. Je
vais vous amener avec moi dans un voyage sur les bancs d’une école de
stratégie militaire comme si vous y étiez. Nous allons étudier la crise
ukrainienne en nous servant d’un livre de stratégie militaire largement
utilisé dans la formation des militaires russes et chinois.
Mais aussi
dans certaines écoles de commerce dans le monde. Ce livre s’appelle :
« l’art de la guerre »
écrit par le penseur et stratège militaire chinois Sun Tzu (544–496
avant notre ère).
L’idée centrale du modèle de stratégie militaire de
Sun Tzu est d’utiliser la ruse pour amener l’ennemi à déposer les armes
et se rendre avant même d’avoir commencé à combattre.
En d’autres
termes, pour Sun Tzu, le meilleur stratège militaire est celui qui gagne
une guerre
sans avoir besoin de la combattre, tout simplement en jouant sur la
ruse, les bluffs, les fausses informations distillées au bon moment pour
désorienter l’ennemi, en donnant de faux espoirs à l’ennemi au début
des hostilités avant de le désillusionner complètement à la fin.
Analysons maintenant la crise ukrainienne en étude de cas, comme on le
fait dans les écoles militaires. Nous allons nous servir des 10
principales stratégies préconisées par Sun Tzu pour gagner une guerre
sans combattre, pour savoir, en Ukraine, qui a le plus de chance de
gagner le bras de fer en cours entre les Etats Unis d’Amérique et la
Russie.
1- « Quand vous êtes capable, feignez l’incapacité. Quand vous agissez, feignez l’inactivité. Quand vous êtes proche, feignez l’éloignement. Quand vous êtes loin, feignez la proximité. »
Lorsque vous avez identifié les projets de l’ennemi, pour
vous battre, vous devez constamment lui donner l’impression d’aller à
contre-courant de l’attitude belliqueuse qu’il attendrait de vous en
pareille circonstance. Ainsi, vous devez savoir vous rendre invisible
dans votre contre-offensive, savoir mentir et surtout, ne donnez à
l’ennemi aucune chance de vous situer ou de situer votre vraie réaction
face à son intention guerrière, que vous devez constamment feindre de ne
pas savoir. Dans ce dossier, l’objectif des Occidentaux
est celle de partir d’un accord d’association entre l’Ukraine et
l’Union Européenne pour arriver à l’objectif de l’adhésion pure et
simple de l’Ukraine à l’UE. Mais surtout, de faire adhérer l’Ukraine à
l’Otan afin de la couper complètement de la Russie et donc, de ne plus
renouveler la location de la base marine de Sébastopol en Crimée à
l’armée marine russes, c’est-à-dire, de priver la Russie de toute
possibilité d’intervention rapide en mer Méditerranée en cas de guerre avec l’Otan, comme les récentes opérations d’intimidation dans les ports syriens lorsque le président Hollande
voulait bombarder le pays et égyptiens lorsqu’à la chute du président
Morsi, les USA menaçaient l’Egypte de sanction sur les fournitures
militaires.
Le président Yanukovych qui est l’homme
de Moscou a feint ne rien comprendre quant aux conséquences néfastes de
la signature des accords d’association. Et s’est arrêté à la dernière
minute. Et c’est en ce moment que les Occidentaux entrent en jeu, en
inventant la révolution populaire. Selon la télévision Euronews une
conversation interceptée entre le Ministre Estonien des affaires
étrangères Urmas Paet et madame Catherine Ashton, la cheffe de la
diplomatie européenne, les 88 morts de la place de l’indépendance ne
sont pas l’œuvre du président Yanukovych mais des paramilitaires de
l’opposition, commandités par les membres de l’actuelle coalition au
pouvoir à Kiev pour porter un coup fatal à la présidence hostile à
l’Union Européenne et à l’Otan. Mais comment en est-on si sûr ? Voici à
propos, ce que déclare Euronews : « Un ou plusieurs snipers ayant tiré
sur les manifestants d’Euromaïdan
s‘étaient installés dans le siège de la banque d’Ukraine, à Kiev. Les
enquêteurs y ont découvert des douilles correspondantes aux balles
retrouvées dans les corps des victimes. Ce sont par ailleurs les mêmes
balles qui ont servi pour attaquer les forces de police anti-émeute et
les opposants. » Total : 88 morts.
Devant tout cela, la Russie sait tout ce
qui se passe, mais fait semblant d’être invisible, inaudible, absente.
Et laisse faire. Ce qui l’intéresse, c’est reprendre toute la péninsule
de la Crimée, mais sans combattre. Comment y parvenir? Ce sont les
Occidentaux qui vont lui donner un coup de main, en jouant à une partie
d’échec, sans jamais tenir compte des pions que l’adversaire est en
train de pousser, lui aussi, mais en cachette. Et pour cela, c’est la
deuxième stratégie de Sun Tzu qui va nous apporter plus
d’éclaircissement sur le comportement du président Poutine de Russie dans cette crise.
2- « Une armée victorieuse l’est avant même de livrer bataille. Une armée vaincue se lance d’abord dans la bataille et ensuite recherche la victoire ».
Selon ce principe, Sun Tzu
nous explique qu’en guerre, on n’attaque que lorsqu’on est certain de
gagner. Sinon, on attend le temps qu’il faudra que la situation tourne à
notre avantage.
Sur la place Maïdan de Kiev, la capitale
de l’Ukraine, ont défilé durant la révolte, de nombreux politiciens
occidentaux, comme le Sénateur américain Mc Caïn le 15 décembre 2013,
pour soutenir et encourager la foule en colère, une colère bien
entretenue et guidée. Le 19 février, nos manifestants dits pacifistes
vont lancer un assaut sur la police. A la fin des émeutes, il y a 26
morts dont 9 policiers. Et voici ce que déclare le président Obama
depuis le Mexique où il se trouve en visite officielle : « Je veux être
très clair, nous allons observer de près les développements des
prochains jours en Ukraine et nous attendons du gouvernement ukrainien
qu’il fasse montre de retenue, qu’il n’ait pas recours à la violence
face à des manifestants pacifiques ». Plus tard dans l’avion de retour
du Mexique, selon une dépêche AP, c’est au tour de Ben Rhodes,
conseiller spécial du président Obama à faire un point de presse dans
Air Force One pour affirmer ceci : « Nous sommes opposés à la violence,
d’où qu’elle vienne, mais c’est le gouvernement qui doit retirer les
membres de la police anti-émeute, décréter une trêve et entamer des
discussions dignes de foi avec l’opposition (…) Il est évident que les
Ukrainiens estiment que leur gouvernement ne répond pas à leurs
aspirations légitimes à l’heure actuelle ».
Ces 3 personnalités américaines sont dès
lors déjà entrées dans le piège du président Poutine : ils ont
clairement fait leur choix de camp. Par leurs actions et leurs propos,
ils ont signé sans se rendre compte la paternité des manifestations sur
la place de l’Indépendance à Kiev. Cette signature sera ensuite utilisée
par la Russie pour discréditer les interlocuteurs occidentaux dans la
suite des évènements qui semblent complètement imprévus par les deux
camps, mais jusqu’à quel point? Nous allons voir dans la prochaine
stratégie qui privilégie le résultat final recherché aux multiples
pseudos victoires temporaires.
3- « Pour le bon stratège, l’essentiel est dans la victoire, non pas dans les opérations prolongées ».
C’est à
dire que pour un bon stratège militaire, ce qui compte ce sont les
éléments pris dans leur globalité, c’est le résultat final de l’ensemble
des opérations et non des petites victoires sporadiques au quotidien.
Nous sommes partis des objectifs des uns et des autres : à terme,
l’Occident veut l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan, afin de priver la
Russie de son accès à la Méditerranée. Alors que la Russie veut tout
simplement annexer la Crimée pour éloigner une telle éventualité. La
Crimée est en effet le seul accès de la Russie en mer chaude.
Ailleurs, au nord, c’est la mer froide
et si l’Occident déclenche une guerre contre la Russie en hiver, tous
ses bateaux sont bloqués dans des eaux gelées de la Baltique ou de la
mer du Nord. Ce serait donc une défaite même avant de combattre. Dans
les opérations qui vont se succéder à Kiev jusqu’au renversement du
président, c’est l’Occident qui semble avoir les meilleures cartes en
main, puisque c’est lui qui dicte le tempo des événements, jusqu’au
choix des nouveaux dirigeants, reconnus à la vitesse de la lumière. Même
s’ils viennent à peine de renverser un gouvernement démocratiquement
choisi par le peuple, qu’importe, la démocratie est un gros mensonge qui
vit au dépend de ceux qui y croient. Surtout que les élections normales
étaient prévues dans un an. Et dans les négociations, le président
Yanukovych avait accepté d’anticiper ces élections. Et cela n’a pas
suffi au tempo occidental qui l’a fait renverser à peine 24h après la
signature de cet accord avec l’opposition. Là, c’est l’Occident qui
s’installe dans les opérations prolongées. Moscou est muet.
Le président Poutine est coincé à Sotchi
pour les jeux Olympiques d’hiver. C’est la suite des évènements qui
nous fera comprendre que ce mutisme était bien calculé. Apparemment, ce
qui l’intéressait, c’était la victoire finale et non les opérations
intermédiaires.
4- « Celui qui pousse l’ennemi à se déplacer, en lui faisant miroiter une opportunité s’assure la supériorité » .
Pour Sun Tzu, vous devez toujours pousser l’ennemi dans
une plus forte mobilité, afin de l’orienter vers là où vous voulez le
conduire, pour le finir. Le 6 Février 2014, c’est la secrétaire d’Etat
américaine adjointe, Victoria Nuland,
qui arrive à Kiev et rencontre les trois principaux dirigeants de
l’opposition Ukrainienne : Oleg Tiagnybok, Vitali Klitschko et Arseni
Iatseniouk, qui deviendra Premier Ministre par la suite. Le lendemain,
dans un entretien au quotidien Kommersant Ukraine, le conseiller spécial
du président Poutine, Sergueï Glaziev déclare : « Autant que nous
sachions, Madame Victoria Nuland
a menacé les oligarques ukrainiens de les placer sur une liste noire
américaine si le président Yanukovych ne cède pas le pouvoir à
l’opposition. Cela n’a rien à voir avec le droit international. (…) Il
semble que les Etats-Unis misent sur un coup d’Etat. (…) les Américains dépensent 20 millions de dollars par semaine pour financer l’opposition et les rebelles, y compris pour les armer ».
Pour commenter la visite du sénateur
américaine Mc Cain sur la place de l’indépendance le 15 décembre 2013,
Alexeï Pouchkov, député au Parlement russe (la Douma) déclare au
quotidien ukrainien, Kievski Telegraf, ceci : « Les représentants de
l’Union européenne et des Etats-Unis sont directement impliqués dans le
bras de fer politique en Ukraine. (…) Veulent-ils y établir un nouveau
régime colonial ? » Nous constatons déjà à ce niveau que la Russie joue
la parfaite diversion. Ayant poussé les occidentaux à être plus mobiles
et de se rendre plusieurs fois à Kiev, alors qu’ils ne bougent pas d’un
millimètre depuis Moscou, ils arrivent à contraindre les américains à
choisir une priorité : le changement de pouvoir à Kiev. C’est dans ce
piège que les Russes vont les y conduire et les occuper un bon bout de
temps, pendant qu’ils peaufinent en toute liberté et secret, l’invasion
de la Crimée.
5- « Le bon stratège est si subtil qu’il n’a plus de forme visible. Le bon stratège est si discret qu’il en est inaudible. Ainsi il se rend maître du destin de l’ennemi. ».
Le bon
stratège doit être insaisissable pour l’’ennemi. Il doit communiquer le
moins possible et pratiquer la rétention de l’information. Et lorsqu’il
communique, c’est pour transmettre à l’ennemi une information
inexploitable ou fausse.
En Crimée, lorsque le président Poutine
fait la seule conférence de presse, le 5/03/2013 admise aux seuls
journalistes russes, il jure sur la tête de son arrière grand père qu’il
n’a pas de troupes en Crimée. Et que les militaires qu’on voit sans
insigne sur l’uniforme, sont en effet, des forces d’Auto-défense
locales. Vu de l’Occident, il s’agit d’un mensonge. Mais à bien y
regarder, le président Poutine est juste en train de les rouler dans la
farine. Et il leur fournit une information capitale qui n’est pas
comprise par les stratèges occidentaux. En effet, lorsqu’il nie qu’il
n’y a pas de militaires russes, donc étrangers en Crimée, il est en ce
moment en train de leur dire qu’officiellement, la Crimée est déjà russe
et à ce titre, les forces présentes en Crimée ne peuvent pas être
considérées sous l’optique d’une invasion, mais d’une force qui est déjà
chez elle, dans sa nation, dans sa république, d’où l’appellation de
Forces d’Auto-défense locales. Ce message subliminale n’a
malheureusement pas été convenablement analysé et compris par les
« stratèges » Occidentaux qui au lieu de se pencher immédiatement sur le
cas de la Crimée, ont continué comme d’habitude à faire de la
figuration à parler de la désescalade de la tension de la partie russe
alors que cette dernière venait de leur signifier qu’elle était déjà
passé à la deuxième mi-temps du match qu’ils avaient invité la Russie à
jouer.
A Paris, on a transformé une conférence
dédiée au Liban à une conférence de sanctions contre la Russie, si elle
n’est pas suffisamment gentille et retirer ses militaire de la Crimée
pour rentrer dans leur base.
Le lendemain à Rome, on a transformé une conférence pour parler du chaos laissé par l’OTAN en Libye, en un débat pour expliquer à l’opinion publique européenne que l’Europe comptait quand même quelque chose.
Le lendemain à Rome, on a transformé une conférence pour parler du chaos laissé par l’OTAN en Libye, en un débat pour expliquer à l’opinion publique européenne que l’Europe comptait quand même quelque chose.
On a continué d’organiser des
conférences inutiles, à aller et venir entre les capitales européennes
et Kiev, alors que le barycentre de la crise s’était déplacé depuis des
lustres de Kiev en Crimée. Même un mini-sommet extraordinaire sur
l’Ukraine est organisé à Bruxelles le 6/03/2013 et c’est en pleine
réunion que le président Poutine va envoyer aux participants un petit
cadeau, c’est la dépêche qui tombe sur les téléscripteurs à 12h de
Bruxelles et qui dit que le Parlement de la Crimée a voté à l’unanimité
le rattachement de la Crimée à la Russie et qu’un référendum pour
valider ce choix sera organisé à peine 10 jours plus tard.
6- « Remporter cent victoires après cent batailles n’est pas le plus habile. Le plus habile consiste à vaincre sans combat. »
Un bon stratège n’est pas violent, il n’humilie pas son
adversaire. Il amène son adversaire à se transformer pour reconnaître
son infériorité. Ainsi, il n’a plus besoin de combattre. En Crimée, les
forces spéciales russes sont arrivées dans une tenue sans étiquette et
ont encerclé toutes les bases militaires ukrainiennes, mais sans les
contraindre de quitter la base. Le problème est que les habituels
occupants de ces bases ne pouvaient plus être libres d’entrer et de
sortir. Il fallait alors choisir : ou attendre stoïquement que les
événements à Kiev permettent un miracle de déloger les russes, ou bien
se rendre. Beaucoup ont préféré se rendre sans même tenter de se
défendre. De toutes les façons, ils n’étaient pas attaqués. Au même
moment, sans même attendre le référendum, à l’aéroport de Sébastopol, la
pression psychologique est montée d’un cran : tous les vols pour Kiev
ont été dès le vote du parlement de Crimée, programmés comme des vols
internationaux. La monnaie ukrainienne progressivement sortie de la
circulation et remplacée par le rouble russe. C’est la première fois
dans l’histoire qu’on assiste à un sans faute dans l’application des
théories de Sun Tzu : Gagner sans combattre. Les Etats-Unis n’y ont vu
que du feu.
7- « Jadis, les guerriers habiles commençaient par se rendre invincibles, puis attendaient le moment où l’ennemi serait vulnérable.
L’invincibilité réside en soi-même. La
vulnérabilité réside en l’ennemi. » Un vrai stratège joue sur le timing
pour gagner toutes ses batailles. Il redouble de ruse pour ne pas être
affecté par les menaces ou les actions belliqueuses de l’ennemi. Ainsi,
il devient d’abord invincible. Mais cela ne suffit pas. Il faut ensuite
gagner. Pour cela, un bon stratège doit savoir attendre le moment où ses
ennemis sont affaiblis pour passer à l’action et leur donner le coup de
grâce. Une fois sécurisé l’annexion
de la Crimée, la Russie sait que l’opération en elle-même va
drastiquement affaiblir le coté occidental dans la suite des opérations.
Mais alors que ces derniers croient par erreur que le Président Poutine
va s’arrêter à la Crimée, ils se trompent.
Il sait qu’il a déstabilisé pendant
longtemps ses adversaires incapables de prendre des initiatives
novatrices. Le président Obama a annoncé une série de sanctions d’abord
sur les visas. On a l’impression qu’il s’agit d’une blague de mauvais
goût. En 1994, tu as contrains l’Ukraine à se débarrasser de l’armement
nucléaire en lui promettant que s’il est attaqué, tu viendrais à son
secours. Et maintenant qu’on démembre son territoire, tu menaces de ne
pas donner des visas ? De qui te moques-tu ? En réalité, le Président
Obama ne peut pas faire grand chose. En ce moment c’est le président
russe qui est le seul maître du jeu. Il a toutes les bonnes cartes en
main. Il fait ce qu’il veut, quand il veut et comme il l’entend. Le pire
est que les gesticulations des occidentaux, trahissent au fond leur
impuissance.
D’abord parce qu’ils n’ont pas d’argent
pour mener la moindre guerre contre une puissance comme la Russie, mais
aussi parce que la moindre sanction économique se retournerait
immédiatement contre eux. Par exemple, selon une information publiée par
le journal économique français Challenge du 7 mars 2014, à la seule
menace du président Obama de geler les avoir russes, la Banque Centrale
de Russie a déplacé dans la seule journée du jeudi 6 mars 2014, une
somme gigantesque de plusieurs dizaines de milliards de dollars des
comptes bancaires détenus aux Etats-Unis vers la Russie et les paradis
fiscaux. Ce genre d’opérations, si elle continue, dans le moyen terme,
peut causer un véritable séisme bancaire et financier aux Etats-Unis.
C’est la classique histoire de l’arroseur arrosé.
Toujours Vendredi 7 mars 2014, c’est
l’Agence Bloomberg qui fait d’autres analyses et prévisions. Selon elle,
au 1er septembre 2013, la Russie détenait dans les banques de 44 pays
la somme de 160 milliards de dollars, alors qu’à la même date, 24 pays
avaient déposé dans les banques russes, la somme de 242 milliards de
dollars. Les pays occidentaux peuvent geler jusqu’à 160 milliards de
dollars d’argent russe. Et la Russie peut geler jusqu’à 242 milliards de
dollars d’argent des occidentaux. Selon Bloomberg, depuis Washington,
qui a plus à y perdre serait la France
dont les banques ont investi 50 milliards de dollars en Russie, suivie
par les Etats-Unis dont les banques ont investi pour 35 milliards de
dollars dans le plus vaste pays du monde, la Russie, avec ses 17
millions de km2. Le pire, nous vient de la bouche du conseiller du
président russe Sergueï Glaziev, rapporté par la même Agence Bloomberg :
« En cas de sanctions américaines, la Russie serait obligée de renoncer
au dollar au profit d’autres monnaies et de créer son propre système de
paiement. (…) Si les Etats-Unis gèlent les avoirs d’entreprises
publiques et d’investisseurs privés russes, Moscou recommandera à tout
le monde de vendre les titres du Trésor américain. En outre, les
sanctions, si elles sont infligées, amèneront la Russie à renoncer au
remboursement des prêts octroyés par les banques américaines. » La messe
est dite. La Russie est invincible et a même identifié le point de
faiblesse de l’ennemi. On peut dès lors parier qu’après la Crimée, elle
sait qu’elle pourra annexer d’abord les anciens territoires géorgiens de
l’Abkhazie et de l’Ossétie, avant d’avaler toutes les régions de l’est
ukrainien russophones qui avaient voté pour le président Yanukovych aux
dernières élections présidentielles. Sans oublier bien sûr la région
séparatiste de Transnistrie en Moldavie, à la frontière avec l’Ukraine,
là aussi à majorité russe et qui demande depuis son indépendance
proclamée en 1992, son rattachement à la Russie. Et là nous arrivons à
l’autre stratégie de Sun Tzu.
http://pougala.org/lecon-de-geostrategie-africaine-n-71-comment-gagner-une-guerre-sans-combattre-selon-sun-tzu-lexemple-de-la-russie-en-crimee-2/
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