Nous
parlions il y a trois mois d'un nouveau monde en gestation, accéléré encore par la crise
pandémique planétaire. Il est là, désormais, sur le point d'accoucher, et les
observateurs avisés de la chose géopolitique ne s'y trompent guère.
Si certains
pensent sans rire pouvoir encore contenir, au moins dans les mots, et la Russie
et la Chine, l'ambiance générale est au pessimisme à Washington. En réalité, la
situation est déjà en train de dégénérer face au seul dragon, sans qu'il soit
utile de rajouter l'ours dans la balance.
En cause,
entre autres, l'inévitable fin du moment unipolaire américain, l'autonomisation des vassaux maintenant presque orphelins
et la catastrophique (du point de vue impérial) présidence de Trump. Comme l'explique d'ailleurs le National Interest,
Pékin regrettera Donaldinho s'il perd les élections tant celui-ci, par ses
multiples bourdes, a indirectement favorisé la posture chinoise sur la scène
internationale.
Sans
surprise, en fidèle petit toutou de l'empire, le patron de l'OTAN tire la sonnette
d'alarme, usant des bons vieux éléments de langage maintes fois utilisés contre
la Russie ? Ne bâillez pas : « La montée en puissance de la Chine change
fondamentalement l'équilibre du pouvoir, multipliant les menaces contre les
sociétés ouvertes et les libertés individuelles » Du Soros dans le texte...
Il faut dire
que le sieur Stoltenberg doit être paniqué par les aléas que traverse sa
chère communauté euro-atlantique. Ce n'est sans doute pas un hasard s'il a pondu
ses déclarations le même jour que le 10e Dialogue stratégique entre
la Chine et l'UE. Comme l'analyse le pertinent Bhadrakumar, « le fait que ce
sommet, et non celui du G7 [prévu à Washington fin juin], marque le
début de l'ère post-Covid dans les relations internationales en dit long
sur la transition de l'ordre mondial ».
A cette
occasion, le discours de l'officieux ministre des Affaires étrangères eurocratique,
Josep Borrell, a dû faire siffler les oreilles du côté de Washington : «
Nous devons développer nos relations avec cet acteur mondial de premier
ordre qu'est la Chine. Elle n'est pas une menace pour la paix mondiale et nous
ne sommes pas dans une optique de confrontation ». Aux dernières nouvelles,
Pompeo en a perdu son latin...
En
filigrane, évidemment, les monumentales routes de la Soie qui empêchent les
stratèges US de dormir.
Celle-ci (la
ligne Yiwu-Duisbourg déjà existante), votre serviteur l'avait déjà évoquée dans
le livre :
9 décembre
2014. Un énorme train de 82 containers arrive en gare de Madrid. Il est parti
trois semaines plus tôt de Yiwu, en Chine, et a traversé toute l’Eurasie avec
ses mille tonnes de marchandises. Il a longé le désert de Gobi et le plateau
tibétain, traversé les steppes kazakhes, foncé dans l’immense plaine russe,
avant de gagner la Pologne, l’Allemagne, la France et enfin l’Espagne. En
janvier 2017, c’est à Londres qu’un convoi arrive. La capitale anglaise est
alors la quinzième ville européenne à recevoir les trains de fret chinois en
provenance de Yiwu.
Vous ne
connaissez sans doute pas ce nom. Et pourtant... Situé à 300 kilomètres de
Shanghai, il s’agit tout simplement du principal marché de gros de la planète.
Son slogan - « Un océan de marchandises, un paradis pour les consommateurs » –
n’est pas exagéré ; avec ses dizaines de milliers de stands et son demi-million
de produits différents, il attire hommes d’affaires et commerçants du monde
entier
Surnommés «
chameaux de fer », les trains en provenance des villes chinoises qui
s’engouffrent vers l’Europe à travers les somptueux paysages eurasiens ont déjà
effectué plus de dix mille trajets depuis que le commerce ferroviaire a été mis
en place entre l’empire du Milieu et le Vieux continent au début des années
2010. Ils présentent des avantages techniques, comme la réduction de moitié du
temps de transport. Mais surtout aux yeux de Pékin, et c’est cela qui nous
intéresse, ils répondent à des impératifs stratégiques : éviter l’océan mondial
contrôlé par l’empire maritime américain. Ce faisant, ils participent des
tentaculaires Nouvelles routes de la Soie, projet pharaonique mis en place par
la Chine pour intégrer économiquement l’Eurasie.
C'est
évidemment cela qui provoque la fureur du Washingtonistan impuissant et
déclinant. Un récent mémo stratégique de la Maison Blanche accable
d'ailleurs ces routes d'une litanie d'accusations, regrettant amèrement
l'influence grandissante de Pékin dans les pays traversés.
Si tous les
griefs ne sont pas totalement inventés, notamment la pression économique du
dragon qui se traduit par un certain ascendant politique, un article comme toujours intègre de l'irréprochable American
Conservative remet les pendules à l'heure. On pourrait résumer sa ligne
d'une expression maintes fois utilisée pour décrire les récriminations de
l'empire US : c'est l'hôpital qui se fout de la
charité...
Source :
Chroniques
du Grand Jeu
Eh oui, il fallait que ça arrive, vite-vite la libération des peuples emprisonné !
RépondreSupprimerhttps://nicolasbonnal.wordpress.com/2020/06/14/maure-de-rire-les-agents-israeliens-chourent-le-plan-de-la-soi-disant-super-arme-russe-iskander-en-syrie-merci-a-strategika51-pour-comprendre-ce-qui-se-passe-relire-nos-textes-sur-poutine-et-cet/
RépondreSupprimerC est inarretable Et trop tard pour réaliser que la chine est une dictature fasciste !
RépondreSupprimerLa chine Va donc racheter Les pays du monde entier avec ses millions de containers dont Elle nous gave en Nous interdisant de produire nos propres marchandises ! Too late!
On ne peut que déplorer les occasions manquées d instaurer un système politique bicameral chez ceux qui ont survécu à 80 ans De maoïsme grace au cannibalisme !