1- Le Maghreb avant les conquêtes arabes
La mise en valeur du Maghreb
par nos ancêtres, aux époques les plus anciennes (berbère, carthaginoise et romaine), a été une œuvre longue,
méthodique et tenace, et qui avait porté de bons fruits. La culture du blé,
et particulièrement en Tunisie, était exceptionnellement favorisée par un
climat favorable, une terre fertile (naturellement phosphatée), et des paysans travailleurs
et sédentaires. Le blé était
très lourd, et les rendements obtenus dans les plaines tunisiennes, (vallée de la
Medjerda, plaines à l'Ouest de Sousse), étaient extraordinaires. Des photos aériennes, de recherche archéologique, montrent l'existence de petits barrages,
disposés dans les ravins, retenaient les eaux; des digues les conduisaient
vers la plaine, où des systèmes d'épis, de rigoles et de vannes les répartissaient
à travers les champs. Les pentes des montagnes étaient boisées, ce qui contribuait à la préservation des sols et des écosystèmes. Les recherches aériennes récentes ont montré que, sur de
vastes étendues maghrébines, le sol était aménagé d'une façon minutieuse et
méthodique pour recueillir les eaux de ruissellement. Un peu partout on
rencontre des citernes et des puits, qui alimentaient les fermes et les
habitations isolées; les villes avaient des aqueducs. On ne saurait attribuer
l'origine et l'entretien de ces travaux qu'à l’œuvre des exploitants du sol
eux-mêmes, c'est-à-dire les autochtones berbères. Il faut aussi reconnaître aux
Romains la réalisation des plus grands aménagements hydrauliques, les plus
colossaux, dont les aqueducs.
Durant l’époque punique, deux formes
d'activité s'étaient développées : le commerce et l'agriculture. Le commerce
faisait l'originalité et la richesse propre de Carthage. Les Carthaginois étaient alors les rouliers des mers. Ils avaient aussi développé l'agriculture. Il y avait eu des agronomes de
talent, dont le plus connu, Magon, resta une autorité pendant toute
l'antiquité. Le blé, l'orge, l'olivier et la vigne avaient assuré à Carthage
l'essentiel de sa subsistance. Pour la vigne et l'olivier, les agronomes
carthaginois avaient imaginé des procédés de culture nouveaux et dont on
pensait grand bien. La culture des légumes et des fruits était aussi pratiquée
fort habilement, et la banlieue de Carthage donnait des rendements très élevés.
A l'exemple des Carthaginois, les rois
numides, dans le reste du Maghreb, avaient peu à peu développé l'agriculture,
faisant passer des tribus de la vie nomade de pasteurs à la vie sédentaire de
laboureurs sédentaires. En outre, l'élevage des chevaux avait été, de tout
temps, une des plus prospères industries du Maghreb : la cavalerie numide a
toujours été célèbre.
Dans l'ensemble des régions soumises à son autorité, Rome a organisé la production et les échanges en assurant l'ordre, en créant des routes, en favorisant le trafic maritime. Rome a développé une activité économique dont bénéficièrent tous ceux qui vivaient dans les frontières de l'Empire. Les voies romaines, véritables autoroutes d’alors, sillonnaient le Maghreb en reliant les principales villes (voir carte ci-dessous). Les échanges entre les villes et les régions y étaient faits à l’aide de charrettes à deux ou à quatre roues, tractées par des mules, des chevaux ou des bœufs.
2- Les Arabes et le chameau
Ne disait-on
pas que le bédouin est en fait le parasite du chameau?
Le brave animal n'en est sans doute pas
conscient, et personne ne doit lui en tenir rigueur.
A la même époque, les
Arabes nomadisaient en Arabie et aux confins des empires romain et perse. Nous
savons qu’ils pratiquaient aussi le commerce. Pline l'Ancien, écrivain et naturaliste romain du premier
siècle, écrivait (dans Histoire Naturelle) : "Les Arabes portent la mitre, ou les cheveux longs; ils
se rasent la barbe, excepté à la lèvre supérieure; d'autres ne se la
coupent pas du tout. ...Une moitié vit dans le commerce, et l'autre dans le
brigandage". Ceci contredit donc le fantasme islamiste concernant l'aspect vestimentaire des anciens Arabes qu'ils sont censé reproduire aujourd'hui : barbus, crâne rasé couvert d'une sorte de kippa, et portant une sorte de chemise de nuit , le kamis.
3- Les conquêtes arabes, au VIIe siècle, ont modifié radicalement cette situation.
La raison principale de la modification de cette situation est liée au coût
économique du transport dans les régions arides, sans même compter la construction et l'entretien des routes
nécessaires à ces derniers. Par
opposition à la charrette traditionnelle, le chameau présente maints
avantages. Par jour, il peut parcourir en moyenne 25-30 kilomètres, contre 10-15
pour la charrette. Un homme suffit comme conducteur pour 3-6 chameaux, alors
qu’il ne peut s’occuper que d’une charrette.
Par conséquent, dès de leur installation dans un territoire conquis, les Arabes démantèlent les routes pour récupérer les pierres et construire des mosquées ou des fortifications.
Fidèles à leur tradition bédouine, ils coupent les arbres pour monter leurs tentes, faire cuire leur nourriture, et pour d'autres usages. Partout où des bédouins arabes passent, les arbres trépassent. Les sols, à découvert, sont ravinés, la steppe remplace les champs cultivés, le désert gagne sur la steppe, d'autant plus que l'insécurité générale pousse les paysans berbères à quitter les campagnes pour s'installer en ville.
Ainsi, un cycle infernal est enclenché : en coupant les arbres, il n'y a plus de bois pour construire des charrettes. Les plaines verdoyantes ayant disparu de la plupart des régions, on ne peut plus élever et entretenir des vaches et des boeufs. La compétition chameau contre roue est terminée au détriment de la roue.
5- Argument linguistique.
Il n'existe pas, en
arabe, un mot spécifique pour charrette.
Le mot 'araba (عربة)
désigne indistinctement n'importe quelle sorte de véhicule à roues. Le mot markabeh مركبة désignait, à l’origine, un char, et
aujourd’hui, désigne un car, une voiture, ou un taxi. Ceci démontre à
l'évidence que le transport sur roues n'a pas survécu longtemps aux conquêtes
arabes. S'il en avait été
autrement, il est probable qu'un certain nombre de vocables étrangers ou
dialectaux, désignant soit la charrette, soit le véhicule en usage dans les
territoires conquis, seraient passés dans la langue arabe et auraient laissé
des traces dans la littérature ancienne. Ainsi, en langue maghrébia, une
charrette se dit « carroussa », « carrou » ou bien
« carrita », ces termes dérivent probablement du mot latin
« currus » qui signifie « véhicule ».
Il n'existe, par ailleurs, aucun mot particulier pour désigner le charron (Le charron est un spécialiste du bois, maître de tout ce qui tourne et roule, de la brouette à la charrette), et rien n'indique même que ce métier ait existé chez les Arabes. Enfin, le vocabulaire commercial ne comporte aucun mot désignant le contenu ou le chargement de la charrette, la charretée. Les mots les plus usuels pour désigner le chargement, ‘Ib et himl (عبء et حمل) se réfèrent tous deux au fardeau porté à dos d'animal, comme le chameau.
La disposition des villes arabes, est elle aussi, caractéristique des sociétés sans roues : dans les médinas, l'enchevêtrement des rues étroites et courbes, en forme de labyrinthe, rend ces rues inaccessibles aux charrettes. La largeur d'une nouvelle rue importante était déterminée à partir de la largeur totale de deux chameaux chargés se croisant.
Il n'existe, par ailleurs, aucun mot particulier pour désigner le charron (Le charron est un spécialiste du bois, maître de tout ce qui tourne et roule, de la brouette à la charrette), et rien n'indique même que ce métier ait existé chez les Arabes. Enfin, le vocabulaire commercial ne comporte aucun mot désignant le contenu ou le chargement de la charrette, la charretée. Les mots les plus usuels pour désigner le chargement, ‘Ib et himl (عبء et حمل) se réfèrent tous deux au fardeau porté à dos d'animal, comme le chameau.
La disposition des villes arabes, est elle aussi, caractéristique des sociétés sans roues : dans les médinas, l'enchevêtrement des rues étroites et courbes, en forme de labyrinthe, rend ces rues inaccessibles aux charrettes. La largeur d'une nouvelle rue importante était déterminée à partir de la largeur totale de deux chameaux chargés se croisant.
6- Les arabo-musulmans ratent le saut technologique
Lors de
l'avènement du transport motorisé, les sociétés musulmanes, utilisant le chameau
comme principal mode de transport, se sont trouvées particulièrement
désavantagées par (1) l'absence de réseau routier et (2) la marginalisation de
la technologie de la roue et des divers mécanismes qui ont joué un rôle si
important dans la révolution industrielle. La notion même de mécanisme avait
été presque évacuée de l'esprit des populations arabo-musulmanes. L'abandon de la roue a ainsi précipité leur déclin technologique, qui se perpétue et s'aggrave de jour en jour.
Au-delà de sa portée
symbolique et mystique, la roue reste surtout une invention d'une fécondité
extraordinaire qui marque l'avènement d'une ère nouvelle : elle révolutionne les
transports et les communications ; elle ouvre la voie au machinisme moderne ;
elle permet de capter de nouvelles sources d'énergie ; elle transforme les
techniques de production agricole et artisanale. En somme, elle inaugure une série
d'inventions, qui sont presque toutes capitales.
L’ingénieur romain
Vitruve, au Ier siècle avant J.C.,
définit la machine comme « un outil composé (…) agissant artificiellement, par des assemblages de roues
». C’est un fait que la machine doit tout
ou presque tout à la roue.
Contemporaine de l’invention de l’écriture, 3500 ans avant J.C., communément admise comme point de départ de l’Histoire et de fin de la Préhistoire, l’invention de la roue est intimement liée au développement de l’être humain. Si les civilisations occidentales et asiatiques ont développé de concert les utilisations techniques et symboliques de la roue, la civilisation arabo-islamique a définitivement tourné le dos à ce bond technologique, vieux de 5.500 ans. Cette civilisation reste cramponnée à l'archaïsme islamiste, c'est à dire à la préhistoire.
Une autre preuve ?
L'idée ahurissante de lancer des hommes montés sur des chameaux contre les manifestants de la place Tahrir au Caire en février 2011 est une preuve évidente de l'attachement viscéral et inconscient des arabo-musulmans à la civilisation du chameau. Dans l'après-midi, à la surprise générale, des hommes montant des chevaux et des chameaux ont attaqué les manifestants. Que dire d'autre ?
Contemporaine de l’invention de l’écriture, 3500 ans avant J.C., communément admise comme point de départ de l’Histoire et de fin de la Préhistoire, l’invention de la roue est intimement liée au développement de l’être humain. Si les civilisations occidentales et asiatiques ont développé de concert les utilisations techniques et symboliques de la roue, la civilisation arabo-islamique a définitivement tourné le dos à ce bond technologique, vieux de 5.500 ans. Cette civilisation reste cramponnée à l'archaïsme islamiste, c'est à dire à la préhistoire.
Une autre preuve ?
L'idée ahurissante de lancer des hommes montés sur des chameaux contre les manifestants de la place Tahrir au Caire en février 2011 est une preuve évidente de l'attachement viscéral et inconscient des arabo-musulmans à la civilisation du chameau. Dans l'après-midi, à la surprise générale, des hommes montant des chevaux et des chameaux ont attaqué les manifestants. Que dire d'autre ?
Hannibal Genséric