En cette fin de mois de
juillet 2012, la quasi-totalité du monde arabe, à l’exception de deux pays,
l’Algérie et la Syrie, est tombée sous la coupe islamiste, soit par les armes,
soit par les élections. Il est temps de se poser la question
: l’islamisme est-il le vrai visage de l’islam ? ou en est-il une
maladie sénile, du genre démence sénile ?
A- La
démence sénile
« La démence est un
terme général regroupant un grand nombre de maladies. La caractéristique
commune aux 55 sous-types de démence est la perte des capacités cognitives et
intellectuelles, à savoir une détérioration de la mémoire, un déclin des
fonctions cognitives, des troubles du langage et des perturbations des
fonctions exécutives; il n’y a cependant pas de troubles de la conscience. Ces
perturbations interfèrent de façon significative avec le fonctionnement du
sujet qui n’est plus en mesure de gérer les tâches de la vie quotidienne. La
démence n’est pas une manifestation normale du vieillissement qui affecte
chaque individu à des degrés divers. Il s’agit, au contraire, d’une véritable
maladie qui affecte principalement les sujets âgés. » (d'après
santeweb.ch)
Nous reconnaissons là,
assurément, les caractéristiques propres aux islamistes en général, et au gouvernement
tunisien actuel, islamiste et provisoire, en particulier. L’islamisme, c’est le
signe d'une démence sénile de l’islam.
A priori, l’islamisme, ou
intégrisme musulman, n’aurait pas pu séduire aussi vite tant de musulmans, du
Maroc à l’Indonésie, s’il n’avait pas une certaine familiarité avec le fond de
l’islam : il en est une déviation, il relève d’une mauvaise
compréhension de l’islam, il en est, peut être, une dégénérescence
gravissime. Un arbre qui n'est jamais taillé, arrosé, soigné, protégé
contre les intempéries et la sècheresse, finit par dégénérer et mourir. Il en
est de même de la religion qui est laissée en friche depuis plus de mille ans.
Mais, bizarrement, c’est
l’irruption de la modernité qui fait de l’islamisme, par réaction à cette
modernité, un phénomène explosif actuellement. Talleyrand expliquait en son
temps « qu’en politique, ce qui est cru est plus important que ce qui
est vrai ». Le théorème de Thomas va dans le même sens.
Et ainsi, tant que la vérité
des faits n’a pas démenti l’islamisme, la charia ( cette norme islamique faite
initialement pour des bédouins arabes) a pu se déployer gentiment dans les
sociétés islamisées (qui, dans leur très grande majorité, n’étaient ni arabes,
ni bédouines), depuis les origines de l'islam. Mais la modernité a été
introduite de force dans le monde musulman, par le développement de l’Occident,
par le colonialisme, et par la mondialisation.
Ce fut un choc terrible, un
choc qui se poursuit et s’amplifie, et dont le constat suivant fut formulé au
début du siècle dernier au sein même du monde musulman : les
musulmans régressent au fur et à mesure que les autres avancent !
Plus les non musulmans avancent vite, plus les musulmans se cabrent, rejettent
la modernité, et reculent. L’écart -le « gap »- technologique et
civilisationnel s’élargit de plus en plus. Et voici donc que la réalité dément
les croyances des islamistes et de leurs suiveurs dans une charia vue comme la
meilleure des voies à emprunter. Tous les pays musulmans sont arriérés par
rapport aux non musulmans. Dans un même pays multiconfessionnel, les régions
islamisées sont souvent les moins développées. La vérité des faits s’oppose
donc au dogme religieux de la charia. Mais comme l’avait formulé Talleyrand,
c’est ce qui est cru qui compte, même si c’est incohérent voire en complète
opposition avec le réel. Ne s’agit-il pas de la définition médicale même de la
schizophrénie ?
De là la réaction des
islamistes : puisque la modernité invalide les dogmes, il faut à tout
prix islamiser la modernité.
Quitte à utiliser pour cela
les armes de la modernité elle-même, l'islamiste, ce schizophrène sénile,
n’en est pas à une contradiction près. Quitte également à s’opposer violemment
aux tentatives inverses de modernisation de l’islam, comme par l’assassinat de
centaines d’intellectuels en Algérie, en Syrie, au Soudan et en Irak.
Et c’est ainsi que la
propulsion de l’islamisme et de sa violence sur le devant de la scène a constitué
plus que jamais un cadeau du ciel, cadeau empoisonné, pour l’islam :
- Il polarise toutes les critiques, prend tous les coups, et sert en quelque sorte de bouclier à l’islam ;
- Il empêche la réforme de l’islam, en détournant les efforts des musulmans modernes vers le combat contre l’islamisme. Il contribue à déresponsabiliser l’islam, à le contaminer, à le gangréner, à le dégénérer.
N’oublions pas non plus que
cet intégrisme musulman a été actif dès le début de l’islam (voir la genèse
ci-dessous). Rappelons-nous les différentes et incessantes guerres entre
différentes obédiences et sectes (fitna) pour la conquête du califat,
l'assassinat de multiples califes (plus de 30% des califes musulmans meurent
assassinés). Rappelons aussi que le djihad est en réalité une forme de violence
justifiée par la religion : « Quand les musulmans tuent les
infidèles, c’est Allah qui les tue en réalité » dit le coran (8 :17).
Quand un islamiste veut tuer quelqu'un d'autre, il suffit qu'il l'accuse
d'apostasie, et il en est, croit-il, automatiquement absous. Alors on tue
allègrement, et pêle-mêle, n'importe qui, n'importe où. Surtout d'autres
musulmans : 99% des victimes des attentats terroristes islamistes sont
musulmanes !!
On comprend aussi pourquoi si
peu de musulmans osent aujourd’hui condamner fermement cette violence, et
pourquoi ils sont encore moins nombreux à condamner les textes et les enseignements
qui les justifient et qui les promeuvent. Ils savent que les intégristes, ces "bons
musulmans", sont capables de les trucider sans état d'âme. Lesquels
assassins sont assurés d'une impunité quasi certaine ; et même en cas
d'emprisonnement éventuel, ils toucheront une indemnité versée généreusement
par un gouvernement complice. Ainsi en a-t-il été en Tunisie : les assassins
islamistes ont été libérés, et l’assemblée Constituante (appelée Constitu-honte
par les Tunisiens) leur a alloué des indemnités faramineuses, alors que le pays
est au seuil de la banqueroute. Ceci n’est pas étonnant, puisque, pour les
islamistes, prendre le pouvoir, c’est une "razzia" (de l'arabe ġazwa غزو : raid ;
invasion ; conquête)dont le but essentiel est de prendre le maximum de butin.
D’ailleurs, en pays arabo-musulman,
les intellectuels, les artistes, les non-violents, les mystiques, les
illuminés, les soufis, personne n’en veut : il a toujours flotté au dessus
des partisans de l’approche spirituelle du djihad, de la réinterprétation des
textes dans un sens non violent des « relents d’hérésie ». Pas
touche aux textes sacrés ! Pas touche à leur interprétation figée depuis plus
de 1000 ans ! C'est la sclérose en plaques !!
Nous avons vu par ailleurs
l’histoire et la signification du voile depuis son apparition dans les sociétés moyen
orientales. Les Arabes n’ayant commencé à exister historiquement qu’avec
l’apparition de l’islam, c'est-à-dire au 7ème siècle, ils n'ont rien à voir
avec le voile ni avec sa signification. L'islam n'a fait
qu'institutionnaliser et pérenniser un statut de l’homme et de la femme
issus des déterminants de l’époque préislamique, dénommée jâhilîya (arabe : جاهِليّة ignorance;
paganisme). Le Coran résume ce statut
d’inégalité : « les hommes ont autorité sur les femmes en raison des
faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci » (4 : 34). Le
Coran étant intangible, les musulmans n’ont eu d’autre choix que de s’y
soumettre. C’est ainsi qu’il faut comprendre Bouteflika, le président algérien
s’exprimant à l’occasion de la journée internationale de la femme du mars
2005 : « Vous avez revendiqué l’amendement du code de la famille,
vous l’avez eu, mais je ne pouvais faire plus … Car il m’était impossible de
suivre la voie de certains pour désobéir à Dieu. Je ne peux marchander avec les
versets [du coran]. Aux hadiths, on peut trouver différentes interprétations,
pas [aux] versets. »
Dans un discours filmé et
diffusé, ces jours-ci, sur Internet, l'imam salafiste égyptien Abou Ishaq al-Houeini
déclare : « imaginez une femme qui découvre son visage en public,
quelle catastrophe, pensez-y un instant, le visage de la femme c'est comme
sa vulve ! ». En croyant « frapper un grand coup », cet imam
a provoque un tollé chez les musulmans. D'abord, en prenant le visage de la
femme pour un sexe, ce vieux lubrique avoue, inconsciemment peut-être, des
pratiques sexuelles peu orthodoxes ! Ensuite, le public égyptien a retenu
l'équation de l'imam: le visage de la femme = sa vulve. Les
niqabées ont été les premières à se sentir humiliées par l'équation. Ces
pauvres ouailles ignoraient que leur visage était une partie honteuse de
leur anatomie. Jusque là l'endoctrinement islamiste les avait convaincues qu'en
se cachant derrière le niqab elles obéissaient à Allah. Du coup le niqab, par
la vertu de la rhétorique salafiste, a retrouvé sa fonction originelle :
d'instrument de « libération de la femme », le niqab se trouve ramené
au rang de culotte ou de cache-sexe ! Ce qui n'est pas très loin de sa
signification originelle. Nous avons, en effet, montré que le voile a été inventé par les hommes, il y a
plus de 3500 ans, pour cacher les hiérodules, c'est à dire des
prostituées, aux yeux de la population !
En décortiquant l’idéologie
islamiste, on y remarque un autre élément significatif de la sénilité de leur
idéologie : c’est ce rapport de servitude imposé, au nom d'Allah, aux
musulmans. Cette servitude doit être totale et indiscutable, envers les
tout-puissants. Le musulman ne doit pas être un citoyen (comme en Occident),
mais un sujet, soumis à Allah et à son calife de droit divan. Ce déni absolu de liberté
individuelle constitue l’une des « oppositions frontales entre islamisme
et modernité », et certainement, de manière plus générale, une grande
difficulté pour le musulman à pouvoir mener une vie épanouie. Cette servitude imposée
par l’islamisme contredit frontalement l’érection de l’être humain comme
« valeur absolue de l’univers » dans la modernité. Comment alors
concilier pleinement ses responsabilités de citoyen, individu rationnel dans
une démocratie moderne, et de croyant, membre de l’oumma ? L’imam de la
mosquée de Lille Sud, président de la Ligue Islamique du Nord de la France, ne
se pose pas tant de questions : « dans l’islam, la notion de
citoyenneté n’existe pas, mais celle de la communauté est très importante, car
reconnaître une communauté, c’est reconnaître les lois qui la régissent »
…
B- Genèse de cette maladie de l’Islam
Par
Abdelwahab Meddeb, Écrivain et poète né à
Tunis et vivant à Paris ; Auteur d’une quinzaine d’ouvrages dont Face à
l’Islam. ( Date de parution : Février 2002).
1. Aux sources du ressentiment
« Le monde musulman n’a cessé d’être
l’inconsolé de sa destitution. »
1.1. Une éclosion précoce de l’Islam vite
interrompue
De grands progrès initiaux mais le processus de
mutation a été vite interrompu.
Ø Règne majeur du Calife
abbasside Al-Mamun (786 – 833)
Durant son règne la doctrine des Motazilites devient
l'idéologie officielle de l'État.
Les Motazilites critiquent 2 dogmes principaux de
l'Islam :
- Coran incréé, mais le Coran créé par Dieu au moment de sa Révélation.
- L'homme n'est plus prédestiné.
Cependant une inquisition, la Mihna,
s'attaque à l'école littéraliste animée par Ibn Hanbal (a donné naissance à
l’islam rigoriste hanbalisme qui donnera le; wahhabisme) et affronte le peuple
fidèle à l'orthodoxie coranique. Dès le règne du calife Mutawakkil (847),
retour à l'orthodoxie.
Restauration du legs grec grâce à la communauté
néo-platonicienne des Sabéens du Harran. Il permet des controverses entre
diverses croyances et des théologiens islamiques.
Ø L'aventure scientifique (du IXe au XVIe siècle)
- Fondation de l'école
astronomique de Bagdad (basée sur le calcul spéculatif et l’observation), école
internationale de Maragha (1259-1316), Samarcande (observatoire fondé en 1420).
- à Bagdad, invention de
l'algèbre par Khawarizmi.
Ø Révolution poétique comparable à la révolution poétique française du
XIXe siècle (Baudelaire, Verlaine, Rimbaud)
- Syrien chrétien Abû Tamman (806 – 845)
- Abû Nuwas (762 – 813)
Ø Révolution artistique :
- L’art timouride en Asie centrale au XVe
siècle
- L’art séfévide en Perse du XVIe au XVIIe
siècle
- L’art moghol en Inde du Nord du XVIIe ou
XVIIIe siècle
- L'art ottoman du XIVe au XIXe siècle.
Ø Averroès (Cordoue, Andalousie, 1126 - 1198) : les nouvelles
nations doivent puiser dans le savoir universel inspiré de l'utopie de Platon,
il prône l'égalité de nature entre l'homme et la femme ;
- Avicenne (981 – 1037) spiritualiste le legs
aristotélicien.
- Sohravardi (1155-1191) permet la récupération du
fonds zoroastrien.
Ø Le legs le plus précieux de
l'islam : l’humanité sera dans la profusion et l'intensité de son corpus
spirituel (notamment la mystique soufie).
L'Islam du IXe au XIVe siècle
approchera la révolution copernicienne, galiléenne, cartésienne.
1.2. Le recul de l’Islam
Ø L'entropie islamique
commence au XVe siècle. Armes contre la réflexion libre est la suspicion de
bid’a (« innovation blâmable »).
Ø Depuis le XVe
s., la capitale-monde n’a cessé de s’éloigner géographiquement de l’espace
islamique.
Fernand Braudel : notion de capitale-monde :
- Bagdad abbasside (IXe – Xe)
- Le Caire fatimide (XIIIe – XIVe)
- Gênes-Venise (XVe)
- Amsterdam (XVIIe)
- Londres (XIXe)
- New-York (XXe)
Ø
Les raisons du tarissement des sources créatives de
l'Islam :
- perte du commerce international.
- crises internes suite aux offensives
chrétiennes et mongoles des XIIe et XIIIe siècle.
Ø
Dès le Xe siècle, déclin de
l'institution du califat : Califes de Bagdad, du Caire, de Cordoue. Le
califat du Caire dure jusqu'en 1517. En 1517, reprise par le sultan ottoman. Les
sultans ottomans se considèrent comme les héritiers de l'Empire romain.
L'empire turc : 72 nationalités.
Le califat est aboli par Mustapha Kamal Atatürk le
3 mars 1924.
La fonction essentielle du califat est de
surdéterminer la sanctification de la figure universelle et déjà sainte de
l'empereur.
* La théorie quantitative du Père brésilien Alves
da Sa : les grandes civilisations se délitent au bout de cinq siècles
(Islam : 750 – 1250).
* Le XVIIIe siècle (Lumières) engendre
le détachement occidental des civilisations islamiques, chinoises et indiennes.
Il est fondé sur l'élargissement de la liberté, et l'affermissement de
l'individu et des droits de l'homme. Cependant son origine lointaine remonte à
Averroès (1126-1198) et son Discours décisif
* Échec des tentatives de modernisation au XIXe
siècle : Mohamed Ali d'Égypte (ou Mehemet Ali) Pacha (1805 – 1848).
* Face à l’Européen est né le ressentiment (concept
de Nietzsche, La Généalogie de la morale). L’ancien musulman de la
morale aristocratique et de l’affirmation est devenu celui du
« non », qui accumule la haine.
* Fin de la créativité islamique
Le monde musulman n’est plus un créateur
scientifique, mais un suiveur de la technique acquise lors de la phase
post-coloniale, phase de l’américanisation du monde.
2. Généalogie de l'intégrisme
Ibn HANBAL :
lectures du Coran littéral, il déconseille le recours à l'opinion personnelle.
* L'école juridique littéraliste des Hanbalistes. Ibn
Taymiyya (U 1328) les châtiments corporels ordonnés par le Coran sont les
critères mêmes du droit. Mohamed Ibn Abd Al Wahhâb (1703-1742) fondateur du
wahhabisme lié aux Séoud. Il prône les théories d'Ibn Hanbal et d'Ibn Taymiyya.
* En Arabie Saoudite, tout indice archéologique se
rapportant à l'histoire de l'Islam premier est recouvert d'une chape de ciment.
1932 : création del'État saoudien au nom de l'idéologie wahhabite :
doctrine officielle et milice pour la faire appliquer.
Le wahhabisme est « une idéologie élémentaire
et prédatrice de la civilisation » islamique et elle favorise le saccage
culturel de celle-ci.
1920 - 1930 : naissance de
l’anti-occidentalisme.
Le sujet islamique doit combattre l'influence
morale de l'Occident.
Hassan Al Banna (1906 – 1949) fondateur des frères
musulmans.
* Exclusion de l'occidentalisation dans
l'enseignement
* Rejet des institutions européennes en politique.
Abu Al Alaa Mawdûdi (1903 – 1979)
pakistanais :
« La souveraineté n'appartient à personne
d'autre qu’à Allah. » Les droits humains n'acquièrent leur efficience que
s'ils sont soumis à la loi de Dieu.
Volonté d'un empire total de la religion sur la
société.
Sayyid Qutb
(1927 – 1966) disciple de Mawdûdi
Tout doit disparaître sauf la parole de Dieu tel
que rapportée dans son Coran.
Dans les années 70 et 80 : conjonction entre
wahhabisme et l'intégrisme égyptien. Convergence des perspectives égyptiennes
et arabiques avec l'intégration au marché et de l’alliance américaine.
« Le wahhabite du wahhabisme » : Ben
Laden et ses disciples.
3. La contestation de l’Occident
3.1. Bienfaits de l’occidentalisation à
l’Européenne
* L'occidentalisation à l'européenne dure de la fin
du XIXe siècle jusqu'aux années 50. Permet un positivisme philologique par
exemple l'université du Caire.
Taha Husayn (1900 – 1972) azharien formé à la
Sorbonne. Il appelle à s’européaniser dans toutes les manières de penser et
d'être tout en préservant sa religion.
* Dans les années 50 : le dévoilement des femmes.
1925 : mouvement féministe égyptien avec Hoda
Sharawi.
3.2. L’américanisation du monde
* Le modèle occidental d'Européen est devenu
américain.
* Occidentalisation à l'américaine : cohabitation
du désir de consommer à l'américaine avec une vision de l'islam simplifiée et
schématisée (Arabie Saoudite). Mais un islam maigre et pauvre qui agit en
premier lieu contre l'Islam lui-même en tant que civilisation et culture.
* Du dévoilement des femmes à leur revoilement.
« L'époque a autorisé les sujets musulmans à prospérer en intégrant le
marché mondial tout en demeurant archaïques chez eux. »
* Les États-Unis et l'Arabie saoudite partagent
« la mêmes fonds baptismaux ». En effet, « à leurs origines, les deux
Etats partagent l'ensourcement du droit dans la référence religieuse. »
« En Amérique c'est la religion qui mène aux
lumières, c'est l'observance des lois divines qui conduit l'homme à la
liberté. » Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique.
« Une américanisation de l'Europe prépare sans
doute une américanisation du globe terrestre. » Simone Weil, A propos
de la question coloniale dans ses rapports avec le destin du peuple français,
1943.
« Il y a comme une adaptation à l'échelle du
monde de la double entente qui caractérise l'identité américaine sur son propre
territoire : l'identité de la demeure diffère de l'identité de l'État et,
l'allégeance à sa communauté double l'allégeance à l'État ; c'est cette ambivalence
qui caractérise le citoyen américain. » p.87
3.3. L’intégrisme contre l'Occident
* Les expériences d'européanisation d’Atatürk et de
Bourguiba ont échoué parce qu'elles n'ont pas apporté les libertés
individuelles et la démocratie, du fait de la conservation d'un régime
despotique. En échouant elles ont participé le dénigrement des valeurs
occidentales qui les avaient suscitées.
* La contestation occidentale est née de la « perversion
qui pousse l'Européen à contrevenir à l'idée (qu'il a érigé en principe)
lorsque la préservation de son hégémonie l'exige. »
* L'intégrisme s'écoute en des « discours
rudimentaires accueillis par les ouailles avides, des semi-lettrés minés par le
ressentiment. » p.116
* Les terroristes d’Al Qaeda sont plus proches des
nihilistes du XIXe siècle que des Assassins.
Définitions
* Fondamentalisme : mouvement conservateur
du protestantisme américain (1900-1920) qui correspondrait au salafisme qui
veut moderniser l'Islam tout en préservant les fondements islamiques.
* Intégrisme : position des catholiques qui
refusent les innovations des années 50 à 80 qui correspondraient aux frères
musulmans (années 30) qui prônent l'intégrité de la loi à faire appliquer dans
son intégralité. L'intégrisme est un totalitarisme.
* Soufisme : courant mystique de l'Islam qui
met l'accent sur l'expérience intérieure.