Dans l'article intitulé "attentats du 11 septembre : une colossale arnaque", nous avons vu des exemples des "coups tordus" concoctés par les agences de renseignement américaines pour atteindre leurs objectifs de domination du "monde utile aux USA". Il est de plus en plus clair que les "révolutions du printemps arabe" sont, une fois de plus, une autre arnaque des services secrets américains et de leurs harkis : les islamistes.
Démonstration.
C’est
une bien étrange et paradoxale conception de la démocratie qu’ont tous ces
intellectuels, les plus médiatisés surtout, continuant à vanter aveuglément,
contre l’évidence quotidienne, les prétendus mérites de ce que l’air du temps,
souvent féru de slogans à l’emporte-pièce, baptisa, avec un enthousiasme
défiant tout réalisme, du glorieux nom de "printemps arabe".
Lucidité intellectuelle
Entendons-nous :
jamais je n’ai nourri la moindre sympathie pour ces tyrans qui, jusqu’à peu
encore, sévissaient, les mains trempées de sang et les discours gorgés de
haine, de Bagdad à Tunis et du Caire à Tripoli. Au contraire : jamais je
n’ai cessé de clamer mon indignation, à grand renfort de très critiques
tribunes dans les journaux, lorsque nos dirigeants européens leur déroulaient
hypocritement, à Paris comme à Rome et à Londres comme à Berlin, un indigne et
servile tapis rouge.
Et,
certes, ai-je moi-même applaudi, au nom de ce sacro-saint principe qu’est celui
de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, à la vertigineuse chute de
Saddam en Irak, de Ben Ali en Tunisie, de Moubarak en Égypte et de Kadhafi en
Libye. Avec, toutefois, une importante réserve à mes yeux : c’est que,
loin de me laisser galvaniser à mon tour par ces foules en délire, je me suis
toujours efforcé de conserver, nonobstant le conformisme ambiant et malgré un
manichéisme outrancier, quelque lucidité intellectuelle, sans laquelle il n’est
point de résistance possible au totalitarisme idéologique, surtout lorsqu’il se
voit doublé, comme c’est de plus en plus le cas avec ces diverses révolutions
arabes, d’une dictature religieuse.
André Malraux, le visionnaire
L’objet
de cette méfiance alors ancrée au plus profond de ma conscience avait un nom,
terrifiant pour qui, comme moi, est attaché aux valeurs de la laïcité : le
fondamentalisme islamique, ni plus ni moins condamnable, au regard de la libre
pensée, que tout autre intégrisme religieux, y compris celui afférent au
christianisme comme au judaïsme.
Cet
imposant retour du religieux au sein de notre société pourtant théoriquement
sécularisée depuis la loi de 1905 sur ladite laïcité, André Malraux l’avait, du
reste, très largement anticipé, pour le meilleur et pour le pire :
"Je pense que la tâche du prochain siècle, en face de la plus terrible
menace qu’ait connue l’humanité, va être d’y réintégrer les dieux",
déclara-t-il le 21 mai 1955, dix ans après les ravages de la Seconde Guerre
mondiale, à un célèbre hebdomadaire français.
Une
manière, pour celui qui deviendra quelques années plus tard le Ministre de la
Culture du Général de Gaulle (de 1959 à 1969), de répondre, implicitement, à
Friedrich Nietzsche lorsque celui-ci proclama, dans le préambule d’ "Ainsi
parlait Zarathoustra" (1885), la mort de Dieu.
Nietzsche et la preuve par l'histoire
La mort
de Dieu, vraiment ? Car, à ne considérer que notre actualité la plus
brûlante, depuis les carnages perpétrés par les kamikazes d’Allah jusqu’aux
fatwas émises à l’encontre de ceux qui osent caricaturer le prophète Mahomet, c’est
exactement le contraire qui semble se passer, pour qui ne craint pas de
regarder la réalité en face, aux quatre coins de notre monde toujours plus
dangereusement fanatique et, somme toute, bien peu moderne au regard de
l’obscurantisme qui paraît s’y étendre, telle une ombre gigantesque, chaque
jour davantage.
Et,
pourtant, cette métaphore nietzschéenne, destinée à illustrer à quel point le
véritable sens du divin était en train de s’éclipser à l’horizon de notre bien
rétrograde monde, énonce une vérité qui, pour provocante et peut-être même
excessive qu’elle soit, n’en demeure pas moins interpellante, sinon pertinente
: oui, Dieu est mort ! Mais – la nuance conceptuelle est de taille
– pas au sens où de trop superficiels exégètes, et d’encore plus mauvais
philosophes, ont bien voulu le dire, le commenter ou le faire croire. Car c’est
d’une tout autre signification métaphysique, diamétralement opposée à l’opinion
communément reçue à cet épineux sujet, que Nietzsche a doté là, en réalité, son
célèbre aphorisme.
L’explication
ultime, en même temps que sa véritable portée théologique, s’en trouve formulée
dans le non moins fameux paragraphe 125 de son "Gai
Savoir" (1882) : "Dieu est mort ! Dieu reste
mort !", s’y écrie en effet celui que Nietzsche appelle là, très
emblématiquement, "l’insensé". Mais il y ajoute aussitôt, d’une
sentence définitive : "Et c’est nous qui l’avons tué ! Comment
nous consolerons-nous, nous, meurtriers entre les meurtriers ! Ce que le
monde a possédé de plus sacré et de plus puissant jusqu’à ce jour a saigné sous
notre couteau […] qui nous nettoiera de ce sang ?"
Pas de révolution, mais une involution
Paroles,
celles-ci, d’une dramatique contemporanéité, à défaut de réelle modernité, et
qui semblent malheureusement s’appliquer aujourd’hui, plus que jamais, à ces
fous d’Allah, salafistes, djihadistes ou talibans qu’ils soient, qui ont pris
le beau printemps arabe, en en manipulant les jeunes et sincères rebelles à
l’ordre alors établi, pour une sinistre croisade islamiste.
Et, qui
plus est, des plus barbares : celle qui emprisonne les corps sous ces cages
ambulantes que sont les burka et autres niqab ; celle qui lapide les
femmes adultères et trucide les amants non mariés ; celle qui pend les
homosexuels et égorge les mécréants ; celle qui proscrit toute
indépendance d’esprit et interdit toue liberté d’expression ; celle qui
coupe la langue aux menteurs et tranche la main des voleurs alors que les vrais
voleurs, comme les plus redoutables des menteurs, ce sont eux, ces fascistes
verts : des voleurs de révolution et des menteurs en conscience !
Les
révolutions arabes du printemps 2011, donc ? Une inquiétante involution,
synonyme d’un périlleux saut en arrière en matière de droits de l’homme, bien
plus qu’une saine évolution !
L'islamisme, à des lieues de l'islam
Car
c’est une bien tragique réalité que la charia, cette fallacieuse loi coranique,
s’apprête à faire cruellement vivre désormais à ces peuples, les jeunes et les
femmes en particulier, qui croyaient s’être libérés du joug de leurs anciens
oppresseurs.
Ainsi,
si Dieu est effectivement mort, comme l’annonça jadis Nietzsche de manière
aussi symbolique, ce n’est que par la faute de ces épouvantables criminels que
sont, y compris en cet islam ainsi outrageusement défiguré, ces faux hommes de
Dieu. Ils portent là, en cette hécatombe d’un autre âge, une énorme part de
responsabilité : leur vision tronquée du paradis céleste n’est que l’enfer
sur terre !
Cette
perversion de l’image de Dieu au sein de l’islamisme, que je prends bien soin
de distinguer ici de cette grande culture qu’est l’islam, c’est celle qui
caractérisa aussi, dans les siècles passés, un certain type de christianisme,
dont les élites trahirent trop souvent, elles aussi, l’esprit tout autant que
la lettre. C’est là ce qu’énonce encore en son "Gai savoir", en s’y
référant là au catholicisme de son temps, le même Nietzsche : "On
rapporte encore que ce fou entra le même jour en diverses églises et y entonna
son 'Requiem aeternam Deo'. Expulsé et interrogé, il n’aurait cessé de
répondre toujours la même chose : 'Que sont donc encore les églises sinon
les tombeaux et les monuments funèbres de Dieu ?'"
Le monothéisme, un écueil pour l'humanité
C’est
dire si la très sévère critique que Jean Soler, historien des religions,
adresse, au fil de son œuvre, à l’encontre des trois grands monothéismes,
notamment dans son tout récent "Qui est Dieu ?" (Editions
de Fallois, 2012), s’avère fondée. Il y explique pourquoi cette croyance en un
Dieu unique induit aussi souvent, lorsqu’elle exclut toute tolérance à l’égard
des autres façons de penser Dieu, l’extrémisme et la violence. Car l’Histoire
regorge, hélas, de ces fléaux pour l’humanité : depuis les Croisades
moyen-âgeuses jusqu’à l’actuel conflit du Moyen-Orient, en passant par les
diverses formes d’inquisition.
Cette
question portant sur le déclin du spirituel au profit de l’idéologique, dérive
politico-intellectuelle que Nietzsche synthétisa donc sous la formule choc de
"mort de Dieu", il n’est pas jusqu’à l’un des plus prestigieux
théologiens de l’islam moderne, Mohammed Iqbal (1873-1938), que d’aucuns
considèrent comme le "Luther de l’islam", qui ne la posât
explicitement, dès 1905, ainsi que nous le montre aujourd’hui même Abdennour
Bidar, philosophe et collaborateur de la revue "Esprit", en un livre
judicieusement intitulé "L’islam face à la mort de Dieu".
Le silence assourdissant des intellectuels modérés de l'islam
L’on
aimerait, du reste, un peu plus entendre également, sur cette douloureuse mais
importante thématique, l’intelligente et critique voix des penseurs les plus
rationnellement modérés de l’islam contemporain, tels, par exemple, Abdelwahab
Medded, auteur de fabuleux "Contre-Prêches" ou Malek Chebel,
auteur d’un précieux "Manifeste pour un islam des
Lumières" (Ed. Hachette-Littérature, 2004), sous-titré,
très opportunément, « 27 propositions pour réformer l’islam ».
Car, il faut bien le reconnaître, leur silence, sur cette vaste mais
essentielle problématique qu’est le retour du religieux au sein de nos
sociétés, est assourdissant !
Quant à
la réelle et profonde raison pour laquelle je m’insurge moi-même ici, elle
s’avère relativement simple à entendre : c’est que je tiens la démocratie
en trop haute estime que pour la laisser ainsi malmener, trahir ou pervertir,
par des gens qui n’en ont compris que le superficiel travestissement. En un
mot : la caricature – et bien pire que celle, somme toute bien
inoffensive au regard des milliers de morts jonchant aujourd’hui les rues de
Damas, de Kaboul ou de Tombouctou, illustrant la une, il y a quelques jours à
peine, d’un journal satirique tel que
"Charlie Hebdo".
Ainsi
est-il de notre devoir - c’est même là le seul impératif catégorique qui vaille
en ces temps de nouvel obscurantisme - de sauver aujourd’hui, de toute urgence,
ce qui demeure peut-être encore malgré tout, même lorsque le monde tourne aussi
mal, la meilleure part de l’homme : les civilisations qu’il s’est bâties,
sous quelle que latitude que ce soit, qu’on les nomme Occident ou Orient, et
sans lesquelles il n’est point d’humanité, encore moins d’humanisme, qui tienne
la tortueuse route de l’Histoire.
Philosophe
ADDITIF DU 29/1/2013
John Kerry confirme : « Le génie américain a écrit le printemps arabe » !
Dans une vidéo pleine d’enseignements, www.tunisie-numerique.com reprend les déclarations de John Kerry devant le Congress américain lors de sa séance de
confirmation au poste de Secrétaire d’Etat (Ministre des Affaires étrangères des États-Unis).
Quand ce
fut au tour du sénateur Rand Powell de poser ses questions, il n’hésita pas à
harceler le candidat-ministre par ses interrogations concernant son avis sur le
rôle joué par les États-Unis dans le bien nommé « printemps arabe »,
rôle qui a consisté à placer à la tête des pays arabes, les frères musulmans (dans l'esprit des Américains, tous les islamistes sont appelés frères musulmans).
Acculé
par les questions, John Kerry a avoué ce rôle, en l’expliquant par la recherche
des États-Unis à garantir ses propres intérêts, surtout les intérêts stratégiques
au Sinaï, et ceux de son allié Israël. Et il a précisé que les frères musulmans
se sont engagés à garantir ces intérêts. Il a donc tout simplement, admis que
les Etats-Unis ont eu un rôle dans le chamboulement qu’a connu la région.
A la
question de savoir si la maison blanche ne risquait pas de regretter d’avoir
placé Morsi à la tête de l’État égyptien, alors qu’il avait affiché son
hostilité à l’entité sioniste, Kerry a répondu, le plus naturellement du monde,
que les États-Unis ont sermonné Morsi pour ces propos, et que celui-ci s’en est
excusé et a même fait deux déclarations pour rectifier le tir.
Quant à
savoir si les USA ne risquaient pas gros en finançant et en aidant les
islamistes aussi bien en Égypte qu’en Syrie, comme ils l’avaient fait auparavant
avec Al Qaïda, tout en continuant à financer et à armer Israël avec
l’éventualité d’un renversement de la balance des forces au Moyen Orient et un
retournement des islamistes contre leurs bienfaiteurs, Kerry a répondu qu’il
n’y avait pas de risque, et que les États-Unis savaient doser leurs aides
surtout en matière d’armement, de façon à préserver la domination d’Israël.
Hannibal GENSERIC