L’article
suivant résume un entretien qui a eu lieu le 20/03/2013, avec David
Rigoulet-Roze , enseignant et chercheur, consultant en relations
internationales, spécialisé sur la région du Moyen-Orient. Il est rattaché à
l’Institut d’Analyse Stratégique (IFAS) où il est en charge depuis 2006 d’une
veille stratégique entre l’Iran et les pays arabes particulièrement préoccupés
de l’éventuelle accession de l’Iran au statut de puissance nucléaire.
Y a-t-il des conflits territoriaux et frontaliers entre l’Arabie saoudite et le Qatar ? Quelle est leur origine historique ? Quelle en a été l’évolution ? Qu’en est-il aujourd’hui ?
Il
y a eu effectivement des conflits territoriaux entre les deux pétromonarchies
du Golfe, le dernier en date s’étant produit le 30 septembre 1992 à Al-Khofous,
situé au sud de la péninsule du Qatar, en occasionnant plusieurs morts. Leur
origine historique est d’ailleurs relativement récente dans la mesure où ils
renvoyaient à des problèmes de délimitation frontalière qui ne s’étaient jamais
posés jusqu’au XXème siècle : d’une part, parce qu’il s’agissait d’une
donnée sociologiquement étrangère à la culture bédouine caractéristique du
désert ; d’autre part parce que certains des États en cause n’existaient
tout simplement pas - le Qatar fut à partir de 1868 un
« protectorat » britannique jusqu’à son accession à l’indépendance le
3 septembre 1971 et le royaume d’Arabie saoudite date du 23 septembre 1932.
Cette question frontalière est en réalité apparue avec le développement de la
question pétrolière, et plus précisément des problèmes induits par la
délimitation des concessions pétrolières qui allaient poser celles des
frontières tout court.
On
confia à la fin des années 90 à l’expertise technique reconnue de IGN (Institut
Géographique national) français le soin d’effectuer, sur la base de la
délimitation préalable de la frontière entre le Qatar et l’Arabie saoudite, la
mise en place de six bornes de démarcation sur quelques 65 kilomètres,
effective aujourd’hui . Ce bornage met en évidence que l’Arabie saoudite
semble avoir abandonné ses prétentions sur le Khor-al-Udeid, ce qui ne veut pas
dire qu’elle ait renoncé complètement à toute velléité de contrôle dans la
mesure où il y a tout de même une forme de tutelle saoudienne sur l’ensemble de
la péninsule.
De
ce point de vue, cela réglait la question du litige frontalier entre le Qatar
et l’Arabie saoudite. D’aucuns, parfois adeptes de la théorie du complot,
considèrent que le Qatar n’a jamais véritablement accepté l’hégémonie
territoriale saoudienne sur la péninsule, et qu’il profiterait aujourd’hui
habilement d’une situation jugée défavorable pour Riyad dont le régime se
trouve largement accaparé par la problématique d’une succession saoudienne qui
est loin d’être réglée, ce qui affaiblirait temporairement le rôle régional de
l’Arabie saoudite. Ainsi, certaines rumeurs font état de velléités
déstabilisatrices de la part du Qatar à l’endroit de son grand voisin saoudien.
En
2008, en marge du Sommet arabe de Damas, le Premier ministre qatari aurait dit
au Guide libyen Kadhafi que le Qatar mettrait un jour la main sur la province
orientale saoudienne d’Al-Sharqiya (la province orientale, celle-là même où se
trouve l’essentiel des champs pétroliers saoudiens). Les Qataris considèrent
que « Le régime d’Arabie saoudite va s’effondrer, à cause d’un monarque
vieillissant qui ne permet pas aux jeunes princes d’accéder au pouvoir ». Les Al-Thani auraient établi des
connections avec certains membres de la famille régnante en Arabie afin d’y
répéter une forme de scénario libyen tel qu’il avait été mis en œuvre en 2011,
et de récupérer les territoires qu’ils ont dû céder aux Saoud et, pourquoi pas,
de prendre le contrôle des champs pétroliers. Des analystes israéliens font du
Qatar le « Cheval de Troie » des États-Unis et d’Israël pour
effectuer un remodelage du Moyen-Orient, lequel passerait par le démembrement de l’Arabie saoudite en « petits émirats »,.
L’Arabie saoudite et le Qatar sont les deux monarchies wahhabites de la région. Quelles sont les raisons historiques de ces similitudes religieuse et politique ?
Il
s’agit effectivement de deux monarchies d’obédience wahhabite, mais tout de
même différentes. Le Wahhabisme est le soubassement théologico-politique des
ambitions politiques des Al Saoud, une sorte d’« alliance du sabre et du
coran » qui n’aurait sans doute jamais connu le succès rencontré si les
hasards de la géologie n’avaient fait de l’Arabie saoudite la « banque
centrale du pétrole ».
Le
Wahhabisme est effectivement l’obédience dont se réclame le Qatar. Cela remonte
aux événements qui furent à l’origine de l’affirmation politique de l’actuelle
famille régnante Al Thani, dont l’ascension est relativement récente. Durant
tout le XIXème siècle, c’est la famille Al Khalifa qui règne sur la péninsule
qatarie et l’île de Bahreïn, dont elle est encore aujourd’hui la dynastie
d’ailleurs.). Le 12 septembre 1868, Londres, la puissance colonisatrice, détache
le Qatar de Bahreïn et y impose la famille Al Thani, comme famille régnante.
Cette famille est issue de la tribu des Bani Tamim, comme l’était justement le
prédicateur à l’origine du wahhabisme, un certain Ibn Abdel-Wahhab. Il revint
au cheikh Jassim Ben Mohammed Al Thani (1868-1913) d’adopter officiellement l’obédience
wahhabite comme religion d’État. L’affiliation tribale n’y était sans doute pas
étrangère. La proximité avec les Saoud comme contrepoids à Bahreïn non plus.
C’est
largement ce qui explique qu’aujourd’hui, le Wahhabisme constitue le
soubassement religieux de l’État. L’accession à l’indépendance de 1971 a
institutionnalisé l’ancrage des coutumes locales dans cet héritage wahhabite,
même si l’influence de cette obédience est néanmoins à relativiser quelque peu
aujourd’hui, dans la mesure où le Qatar apparaît plus ouvert sur l’extérieur
que ne l’est son puissant voisin ultra-conservateur.
Comment ont évolué les relations politiques et diplomatiques entre l’Arabie saoudite et le Qatar ?
Compte
tenu des raisons précitées, ces relations ont longtemps été empreintes
d’animosité. Elle tient pour partie à la situation préexistante du déséquilibre
avéré en taille entre le « Gulliver » Arabie saoudite et le
« lilliputien » Qatar, même si ce dernier est aujourd’hui l’un des
pays les plus riches du monde. Contrairement à l’Arabie Saoudite, le Qatar a la
volonté de ménager son voisin perse, car l’Iran et le Qatar ont des intérêts
économiques partagés. Il faut rappeler que la richesse du Qatar provient à la
fois du pétrole et du gaz, mais surtout du gaz puisqu’il est assis sur
14 % des réserves mondiales de gaz naturel, dont il est à la fois le
troisième détenteur (soit environ 26 milliards de m3) et le troisième
producteur, après la Russie et l’Iran de l’autre côté du Golfe, et avec lequel
le Qatar partage l’un des plus grands gisements off-shore du monde,
appelé North Dome du côté qatari, et South Pars du côté iranien . Le positionnement du Qatar sur le plan
géopolitique et diplomatique est assez inédit : il est à la fois membre du
CCG (Conseil de Coopération du Golfe), mis en place en 1981, pour faire pièce à ce qui est perçu comme la menace
iranienne, et en même temps, le Qatar est un interlocuteur obligé des Iraniens,
ce qui déplait fortement à l’Arabie saoudite. Les dirigeants du Qatar et de
l’Iran n’ont d’ailleurs jamais cessé de se rencontrer.
On
peut encore rappeler que Doha avait été l’organisateur - avec le président
syrien Bachar al-Assad aujourd’hui vilipendé par ceux-là mêmes qui l’avaient
encensé - de la visite triomphale de l’ancien président iranien Ahmadinejad au
Liban en juillet 2010, afin de commémorer la victoire du Hezbollah sur Israël
lors de la guerre de l’été 2006 (12 juillet-14 août 2006). En février 2010, le
Qatar avait été jusqu’à signer un pacte de défense avec la Syrie et l’Iran.
Cela n’empêchait pas, dans le même temps, l’émir Hamad Ben Khalifa Al Thani
d’effectuer deux visites secrètes en Israël (le 14 janvier 2010, le 18 janvier
2012). Une frénésie diplomatique, qui a toujours indisposé l’Arabie saoudite,
même si une convergence de vues s’est opérée à la faveur de la crise
syrienne : on retrouve là, en apparence, un positionnement commun entre
l’Arabie saoudite et le Qatar sur cette question.
Il
est notable que les deux principaux donateurs financiers et fournisseurs
d’armes aux terroristes opérant contre la Syrie, sont l’Arabie saoudite et le
Qatar, deux pétromonarchies wahhabites. Elles voient le régime
de l’alaouite Bachar al-Assad comme une pièce centrale d’un virtuel
« Croissant chiite » allant de la République islamique d’Iran au
Hezbollah libanais, en passant par l’Irak post-Saddam. Mais chacun des deux
pays a ses destinataires privilégiés au sein de la grande famille
« islamiste », à savoir les groupes d’obédience
« salafiste » pour l’Arabie saoudite, et les groupes d’obédience
plutôt « frériste » pour le Qatar. Cette nuance n’est pas contingente
car elle sous-tend la persistance d’une rivalité, sinon d’une compétition, des
deux acteurs sur le champ politico-islamiste.
Comment l’orientation du Qatar en direction des « Frères musulmans » est-elle perçue par l’Arabie saoudite ? Pourquoi ?
Pour
commencer, il est de notoriété publique que le Qatar soutient les « Frères
musulmans », parce que Doha a
considéré que les attendus politiques du « printemps arabe » allaient
s’exprimer dans une forme d’islamisme électoral et parce que, dans la
« grande famille islamiste », la variable salafiste ferait plutôt
figure de pion wahhabite. Le Qatar considère d’ailleurs que, depuis le 11
septembre 2001, l’option salafiste s’est retrouvée négativement connotée, sinon
disqualifiée, par le fait qu’elle avait constitué le fourron d’al-Qaïda. Or, le
Qatar a l’ambition d’apparaître comme le futur nouveau pôle islamiste du XXIème
siècle, au détriment des Saoudiens. Il estime que les « Frères
musulmans » incarnent une option plus acceptable, d’où une forme d’OPA
pratiquée sur l’islamisme des « Frères », présentés comme le devenir
politique inévitable des révoltes arabes. Il y a donc là une vraie stratégie du
Qatar, à la fois « frériste » et virtuellement antisaoudienne.
Le
Qatar s’est, certes, longtemps senti écrasé par le poids de l’Arabie saoudite
avec laquelle l’Emirat a entretenu des relations parfois difficiles en dépit
d’une obédience confessionnelle très proche. Mais Doha s’est récemment émancipé
de cette tutelle en tirant profit de la fenêtre d’opportunité ouverte par le
« printemps arabe », que le Qatar a donc cherché à préempter,
politiquement parlant, en soutenant financièrement et politiquement l’islamisme
politique des « Frères musulmans », en contrepoint de l’Arabie
saoudite promouvant traditionnellement la mouvance salafiste. Il n’est que de
voir le rôle joué par Doha dans le financement des révoltes arabes, et plus
encore dans le renversement du régime du colonel Kadhafi. Le Qatar, avec sa
« diplomatie du carnet de chèques », voulait réussir la fusion de la
richesse (la tharwa ثروة l’« abondance »
ou la richesse » en arabe, procurée par la manne pétrolière) avec l’islam
de la thawra (la « révolution » ثورة en arabe). Le Qatar
est pointé du doigt dans le financement des islamistes au Maghreb, voire
au-delà. Dès lors que l’on s’intéresse aux transferts de fonds effectués au
profit des organisations islamistes , tel
le parti tunisien islamiste Ennahda, le Qatar fait preuve de largesses. Son
dirigeant Rached Ghanouchi a fait de Doha sa seconde maison, c’est là qu’il
prend sa feuille de route, qu’il planque sa famille et ses millions de dollars,
et qu’il vient d’y transférer des documents étatiques tunisiens ultra-secrets
(plusieurs gros camions ont été aperçus faisant la navette entre son domicile
tunisois et l’aéroport durant ce mois de Ramadan 2013, sentant probablement sa
chute imminente). Quant au Hamas palestinien, le Qatar est parvenu à le réintégrer dans le giron islamo-wahhabite
en l’éloignant de Téhéran qui le finançait.
On
aurait pu penser que l’arrivée au pouvoir des islamistes au sens large - que
cela soit en Tunisie, en Egypte ou en Libye la Charia islamique serait le socle de toute future
législation. Mais il s’agit sans doute d’un effet d’optique parce que le type
d’islamisme politique qui s’est imposé dans le prolongement des révolutions
arabes en Afrique du Nord (Maghreb et Egypte), n’a pas forcément les faveurs de
l’Arabie saoudite. Loin s’en faut même, puisque cet islamisme politique s’est,
électoralement parlant, exprimé dans sa variable « frériste » et non
pas dans sa variable salafiste, plus proche de l’obédience wahhabite. En
arrière-plan, perce évidemment la sourde rivalité intra-islamiste entre Riyad
et Doha. Plusieurs indicateurs, qui n’ont rien de contingent, permettent de
prendre la mesure de cette situation. On peut relever tout d’abord que Rached
Ghannouchi, le chef d’Ennahdha, a plutôt ses entrées à Doha au Qatar
qu’à Riyad. Or, on voit aujourd’hui les difficultés qu’a le gouvernement issu
du parti « frériste » Ennahdha à gérer l’inédite question
salafiste en Tunisie. Quant à la Libye, la Cyrénaïque centrée sur Benghazi a
récemment montré, avec l’assassinat du diplomate américain Christopher Stevens
le 11 septembre 2012, que l’implantation salafiste avec Ansar al-Sharia
n’était pas que théorique. On serait presque en droit de se demander si Riyad
n’aide pas délibérément l’obédience salafiste afin de contrarier, sinon
d’hypothéquer, la réussite de la transition « frériste » là où elle a
lieu avec la bénédiction du Qatar.
http://www.lesclesdumoyenorient.com/Entretien-avec-David-Rigoulet-Roze.html
Hannibal GENSERIC
Le texte en bleu a été rajouté par H.G.
L’Arabie saoudite et le Qatar sont généralement considérés comme soutenant les FM (Frères Musulmans) mais la situation réelle est plus complexe.
En Syrie, l’Arabie saoudite a soutenu des groupes triés sur le volet, en consultation avec Washington, de façon à ne pas aider ceux, comme les FM, qui sont jugés être une éventuelle menace à sa sécurité. Tout comme le Bahreïn, elle doit aussi faire face, à l’intérieur de ses frontières, à une vaste population chiite opprimée.
Le Qatar a, jusqu’à ce jour, ouvertement soutenu les FM ainsi que de nombreux autres dont le Front Al Nusra. Sa chaîne de télévision par satellite Al Jazeera transmet régulièrement les sermons d’al-Qaradawi et a été fermée par les généraux égyptiens.
Mais Riyadh et Doha ont tous deux tenu à féliciter le premier ministre intérimaire Adly Mansour après son installation au pouvoir par le SCAF (Conseil suprême des forces armées).
Le 2 juillet, deux jours avant l’éviction de Morsi, les Emirats arabes unis ont emprisonné 68 membres d’al-Islah, lié aux FM, accusés d’avoir comploté pour renverser le gouvernement. La plupart se sont vus infliger des peines allant de sept à dix ans. 26 autres, dont 13 femmes, ont été acquittés. Huit accusés qui ne se trouvent plus dans le pays ont été condamnés à 15 ans d’emprisonnement. Les accusés font partie d’un mouvement d'opposition croissant dans le pays.
Entre-temps, l’opposition syrienne continue de courtiser le soutien occidental au milieu d’efforts entrepris par les puissances régionales rivales afin d’assurer leur propre hégémonie. Cette semaine, la Coalition nationale syrienne (SNC) qui s'est réunie en Turquie a élu Ahmad Assi Jarba, chef d’une tribu du Nord-Est de la Syrie, comme son nouveau président.
Jarba est allié à l’Arabie saoudite et est donc hostile aux FM. Il a battu de justesse Mustafa Sabbagh, un homme d’affaires et un allié du Qatar. Mohammed Farouk Tayfour des FM a été choisi comme l’un des trois vice-présidents. La SNC a, une fois de plus, lancé un appel aux puissances occidentales et aux Nations unies à « intervenir immédiatement » pour aider la ville assiégée d’Homs, bastion clé de l’opposition.
En Syrie, l’Arabie saoudite a soutenu des groupes triés sur le volet, en consultation avec Washington, de façon à ne pas aider ceux, comme les FM, qui sont jugés être une éventuelle menace à sa sécurité. Tout comme le Bahreïn, elle doit aussi faire face, à l’intérieur de ses frontières, à une vaste population chiite opprimée.
Le Qatar a, jusqu’à ce jour, ouvertement soutenu les FM ainsi que de nombreux autres dont le Front Al Nusra. Sa chaîne de télévision par satellite Al Jazeera transmet régulièrement les sermons d’al-Qaradawi et a été fermée par les généraux égyptiens.
Mais Riyadh et Doha ont tous deux tenu à féliciter le premier ministre intérimaire Adly Mansour après son installation au pouvoir par le SCAF (Conseil suprême des forces armées).
Le 2 juillet, deux jours avant l’éviction de Morsi, les Emirats arabes unis ont emprisonné 68 membres d’al-Islah, lié aux FM, accusés d’avoir comploté pour renverser le gouvernement. La plupart se sont vus infliger des peines allant de sept à dix ans. 26 autres, dont 13 femmes, ont été acquittés. Huit accusés qui ne se trouvent plus dans le pays ont été condamnés à 15 ans d’emprisonnement. Les accusés font partie d’un mouvement d'opposition croissant dans le pays.
Entre-temps, l’opposition syrienne continue de courtiser le soutien occidental au milieu d’efforts entrepris par les puissances régionales rivales afin d’assurer leur propre hégémonie. Cette semaine, la Coalition nationale syrienne (SNC) qui s'est réunie en Turquie a élu Ahmad Assi Jarba, chef d’une tribu du Nord-Est de la Syrie, comme son nouveau président.
Jarba est allié à l’Arabie saoudite et est donc hostile aux FM. Il a battu de justesse Mustafa Sabbagh, un homme d’affaires et un allié du Qatar. Mohammed Farouk Tayfour des FM a été choisi comme l’un des trois vice-présidents. La SNC a, une fois de plus, lancé un appel aux puissances occidentales et aux Nations unies à « intervenir immédiatement » pour aider la ville assiégée d’Homs, bastion clé de l’opposition.