A la lumière (faut-il dire des ténèbres ?) d’une part, des
toutes récentes décisions délétères imposées par les institutions de
l’Union Européenne à la Grèce, et d’autre part, du rôle de ces
institutions dans le scénario ukrainien, les considérations émises par
l’écrivain et diplomate russe Konstantin Leontiev [1] voici plus d’un siècle prennent un relief surprenant.
Les travaux de Leontiev sont riches en
enseignements à propos de l’avenir de l’Europe. La pensée de Konstantin
Nikolaevitch est simple : les révolutions et les divers mouvements
nationaux sont parvenus à réduire en poussière la «complexité
florissante » des pays européens. Il ne demeure à la place de celle-ci
qu’un espace gris et uniforme que l’on dénomme «Europe Unie». Selon la
perception du monde esthétique exacerbée de Leontiev, cette «Europe
unie» s’apparente à un morne désert ou à un cimetière lugubre. Leontiev
médite alors : «… si en cette époque actuelle de fructification tardive
des États européens, ceux-ci viennent à se fondre réellement en une
quelconque république fédérale au fonctionnement grossier,
n’aurions-nous pas le droit de qualifier cette issue de chute décadente
de l’architecture d’État européenne originelle ? Quel est le prix à
payer pour une telle fusion ? Le nouvel État paneuropéen ne devra-t-il
pas nier par principe toutes les différences locales, nier toutes les
traditions ne fut-ce qu’un tant soit peu respectées, et peut-être… (qui
sait !) incendier et détruire certaines capitales, de manière à rayer de
la surface de la terre ces grands centres qui si longtemps ont
conditionné l’organisation des peuples occidentaux en États nationaux
ennemis? Des renversements aussi radicaux ne se préparent pas à l’aide
de sucre et d’eau de rose ; ils emmènent toujours l’humanité sur un
chemin de feu, de fer, de sang et de sanglots ! Mais finalement,
quoiqu’il en soit, que ce soit dans l’eau de rose des congrès d’experts
ou dans le sang, elle croîtra, cette république, et dans tous les cas,
la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et d’autres tomberont. Et
ils ne deviendront pas des oblasts de ce nouvel État, comme le devinrent
en Italie les anciennes entités tels le Piémont, la Toscane, Rome et
Naples, de même que la Hesse ou Hanovre et la Prusse elle-même, en
Allemagne. Ils deviendront pour cette «Pan-Europe» ce que la Bourgogne
et la Bretagne sont pour la France ! On me dit : « Mais ils ne
fusionneront jamais ! », et je réponds : «Heureux celui qui croit, il
aura chaud au cœur en ce monde ! ». Tant mieux pour leur dignité et pour
notre sécurité ; mais aurions-nous pour autant le droit de ne pas être
vigilant et de nous bercer de l’illusion de ce qui nous plaît ? Que nous
enseigne le bon sens ? Que nous enseigne la sagesse pratique ? Prendre
garde au pire, y penser, ou chasser cette pensée du pire et s’imaginer
que l’ennemi (la révolution égalitaire) est inoffensif, comme les
Français le pensaient des Prussiens ? »
Rares sont ceux qui ont réfléchi au destin de l’Europe avec autant de profondeur et de perspective que Leontiev. Premièrement, il a distingué cette puissante tendance à la création d’une Europe cosmopolite, un siècle avant que ne naissent les premières institutions supranationales de l’Europe. Deuxièmement, il a parfaitement compris, que de tels projets (« L’Europe unie ») ne peuvent naître dans le calme des cabinets de travail ou dans les conférences d’experts. Ils naissent sur les champs de bataille et se paient au prix du sang. Troisièmement, Leontiev répète une fois encore sa formule selon laquelle la Russie doit toujours réfléchir à partir de la pire variante de développement des événements (en l’occurrence, la pire variante pour la Russie était la réalisation du projet d’une «Europe unie »).
Rares sont ceux qui ont réfléchi au destin de l’Europe avec autant de profondeur et de perspective que Leontiev. Premièrement, il a distingué cette puissante tendance à la création d’une Europe cosmopolite, un siècle avant que ne naissent les premières institutions supranationales de l’Europe. Deuxièmement, il a parfaitement compris, que de tels projets (« L’Europe unie ») ne peuvent naître dans le calme des cabinets de travail ou dans les conférences d’experts. Ils naissent sur les champs de bataille et se paient au prix du sang. Troisièmement, Leontiev répète une fois encore sa formule selon laquelle la Russie doit toujours réfléchir à partir de la pire variante de développement des événements (en l’occurrence, la pire variante pour la Russie était la réalisation du projet d’une «Europe unie »).
Au début du XXIe siècle, nous fûmes les
témoins de la réalisation du projet d’une «Europe unie». Ce projet,
comme l’ont montré les événements de ces dernières années n’ont pas
rendu les peuples d’Europe plus heureux (crise économique et crise de la
dette sans fin), ni n’ont renforcé la sécurité dans le monde (le
soutien de Bruxelles à la guerre en Ukraine contribue à la création au
centre même de l’Europe d’un foyer de guerre européenne ou même
mondiale). Il me semble en outre que toutes les prophéties de Leontiev
concernant l’avenir de l’Europe et des Européens ne se sont pas encore
réalisées. L’heure de certaines d’entre elles n’a pas encore sonné. Dans
son œuvre «L’Européen moyen, idéal et outil de la destruction»,
nous trouvons de nombreux passages à propos du «crépuscule de
l’Europe». Voici l’un d’entre eux : «Les Romans seront repoussés par les
nègres et se mélangeront avec ceux-ci, Paris sera détruite, et
peut-être finalement abandonnée comme le furent de nombreuses capitales
de l’Antiquité. Les Germains seront aussi en partie évincés, et ils se
mélangeront en partie, avec les slaves qui viendront de l’Est, et
s’avanceront de plus en plus vers le littoral atlantique, se mêlant aux
restes des peuples romans… Ceci n’est-il pas déjà en soi ce qu’on peut
appeler la destruction des anciens États et la chute des anciennes
cultures ? »
Le fait que «les Romans» se «mélangeront avec les nègres» est loin de constituer une nouvelle extraordinaire ; cela se produit depuis longtemps. Seulement, l’éviction des Européens, la destruction de Paris, la progression des slaves vers l’Europe, on n’y est pas encore. Mais après le déclenchement d’une guerre en Ukraine, alimentée d’ailleurs par Bruxelles et par certains pays membres de l’Union Européenne, les thèmes ne relèvent plus du seul rayon de l’imagination. L’Europe n’est-elle pas occupée à tomber dans le piège habituel et devenir, pour la troisième fois le foyer d’une guerre mondiale? Seulement, cette fois, l’oligarchie mondiale a décidé d’allumer le bûcher du « tribalisme » non pas en Allemagne, mais en Ukraine.
Le fait que «les Romans» se «mélangeront avec les nègres» est loin de constituer une nouvelle extraordinaire ; cela se produit depuis longtemps. Seulement, l’éviction des Européens, la destruction de Paris, la progression des slaves vers l’Europe, on n’y est pas encore. Mais après le déclenchement d’une guerre en Ukraine, alimentée d’ailleurs par Bruxelles et par certains pays membres de l’Union Européenne, les thèmes ne relèvent plus du seul rayon de l’imagination. L’Europe n’est-elle pas occupée à tomber dans le piège habituel et devenir, pour la troisième fois le foyer d’une guerre mondiale? Seulement, cette fois, l’oligarchie mondiale a décidé d’allumer le bûcher du « tribalisme » non pas en Allemagne, mais en Ukraine.
Extrait du livre de Valentin Katasonov «Une Conception orthodoxe de la Société. La Sociologie de Leontiev et l’historiosophie de Lev Tikhomirov» (pages 188 à 192) publié à Moscou en 2015 par les Éditions de l’Institut de la Civilisation Russe.
[1] Constantin Nikolaïevitch Leontiev - orthographe vieillie: Léontieff - ( – ) est un diplomate, écrivain, moine et philosophe russe, d'orientation religieuse et réactionnaire. (Wikipédia)
Washington s’apprête à sacrifier l’Europe
Par Dmitry Kalinichenko – Le 8 juillet 2015 – Source Fort Russ
Le dollar américain est à l’agonie, et les États-Unis connaissent une dépression semblable à celle des années 1930. La seule façon pour les États-Unis de maintenir leur domination militaire et financière incontestée est de pousser cette domination à fond, tout de suite. Pour cela, Washington doit mettre à genoux les trois centres qui résistent encore à son pouvoir : la Chine, l’Europe et la Russie. L’affaiblissement de la Chine ou de l’Europe, uniquement, ne sera pas suffisant pour Washington. Les blocs Europe-Russie ou Chine-Russie subsisteraient en effet.
Les buts de Washington sont pragmatiques, évidents, et n’importe quel esprit indépendant peut les comprendre.
Le principal but de Washington est la destruction de la Russie, en tant qu’État souverain.
Pour la mettre à genoux et coloniser ensuite l’Europe et la Chine, économiquement et politiquement, Washington n’a pas besoin de déchaîner une guerre économiquement coûteuse contre l’Europe, ou même encore plus coûteuse contre la Chine. Il lui faut juste installer un gouvernement pro-Washington en Russie. Ainsi la Russie, contrôlée par Washington, serait immédiatement transformée en arme pour éliminer les deux principaux compétiteurs des États-Unis – l’Europe et la Chine. Vous trouvez que éliminer est trop fort ? Dans ce cas, remplacez-le par étrangler par les approvisionnements énergétiques.
Que ferait un leader russe nommé par Washington à la place du rebelle Poutine? Un leader russe pro-américain arrêterait immédiatement les livraisons de gaz et de pétrole à la Chine et à l’Europe. Peu importe le prétexte, il peut vite être trouvé. Une instabilité soudaine en Russie, par exemple : sous ce prétexte, l’approvisionnement énergétique de l’Union Européenne et de la Chine pourrait être interrompu. N’importe quelle marionnette de Washington qui remplacerait Poutine fermerait les robinets vers l’Europe et la Chine, d’une manière ou d’une autre.
Cet étranglement de l’Europe et de la Chine par la fin des livraisons énergétiques, programmé par Washington, signifierait tout autant l’étranglement financier de la Russie. Très vite, la Russie se désintègrerait en de nombreux petits États, tous occupés à se faire la guerre, sous la férule de Washington.
Aucun de ces petits États, toujours prêts à en découdre avec un voisin, ne pourrait se maintenir longtemps, et encore moins développer sa propre flotte de sous-marins, ses forces spatiales, sa défense aérienne et ses forces de dissuasion nucléaire. Ayant ainsi rayé l’Europe, la Chine et la Russie de la carte politique et économique du monde, Washington pourrait alors envisager de profiter d’une domination économique et militaire sans aucun partage. Clairement, avec de telles perspectives, le jeu en vaut la chandelle pour Washington. Et ce n’est pas surprenant que dans ce jeu d’échec mondial, l’Europe joue le rôle du pion, que Washington s’apprête à sacrifier pour atteindre son vieux rêve de domination mondiale absolue.
Prêt à tout pour y arriver, Washington sait bien que la clé de cette domination, c’est la Russie.
Aussi tout est bon pour les États-Unis afin de remplacer Poutine le rebelle, qui tient fermement le gouvernail de la Russie, pas une marionnette, façon Iouchtchenko ou Saakachvili.
C’est pour cela que les États-Unis saisissent toutes les occasions de nuire à la Russie.
Des pays comme la Syrie et l’Ukraine sont devenus le théâtre de la guerre ouverte des États-Unis contre la Russie. Et les pays de l’Union européenne sont devenus le théâtre de la guerre économique des États-Unis contre la Russie.
Nous devrions reconnaître le talent des États-Unis à faire faire la guerre par alliés et vassaux interposés, et aux dépens de ceux-ci.
La guerre des États-Unis contre la Russie en Syrie est planifiée et conduite par Washington aux dépens de l’argent syrien et entraîne les morts et les souffrances du peuple syrien.
Et la guerre des États-Unis contre la Russie en Europe est planifiée et conduite par Washington aux dépens de l’argent européen et entraîne la dégradation des conditions de vie et la paupérisation des peuples européens.
Tandis que les entreprises européennes subissent les sanctions imposées à la Russie, leurs compétitrices américaines signent des contrats juteux avec la Russie, comme le dénonce le Spiegel.
Cette guerre que les États-Unis mènent contre la Russie aux dépens de l’Europe, Dieu merci, n’est pas encore entrée dans une phase chaude. Le mot important, bien sûr, c’est pas encore. Washington, sous prétexte de différents exercices militaires, tente sans cesse de créer des coalitions militaires contre la Russie en Europe. Ces coalitions, quels que soient leurs noms, sont des coalitions de cadavres. Plus encore, ces morts le seront pour la plus grande gloire de la domination mondiale américaine. Ce qui ne fait aucun doute dans les milieux militaires, ni à Moscou ni à Pékin, ni à Washington. Malgré les fréquents exercices de ces coalitions cornaquées par Washington le long des frontières russes, les Russes ne prennent pas ces coalitions au sérieux, et les traitent comme des fans d’uniformes et d’insignes militaires de l’Otan.
Mais un léger désagrément, comme la défaite d’une coalition européenne, voire une défaite de l’Europe entière, pourrait-il amener les élites financières américaines à laisser tomber leurs plans pour atteindre la domination mondiale incontestée? Bien sûr que non. Une Europe ravagée par la guerre et une Russie affaiblie par ce conflit serait une excellente nouvelle pour les États-Unis. Une fois déjà, cette situation a permis aux États-Unis de sortir de la Grande Dépression des années 1930 et de devenir le n°1 mondial. Washington a choisi de remettre ça. La seule différence est que cette fois, la Russie, déjà affaiblie par la guerre, doit être éliminée.
Rappelons-nous ce que l’idéologue de la domination totale américaine, Brzezinski, a dit de la Russie :
Par Dmitry Kalinichenko – Le 8 juillet 2015 – Source Fort Russ
Le dollar américain est à l’agonie, et les États-Unis connaissent une dépression semblable à celle des années 1930. La seule façon pour les États-Unis de maintenir leur domination militaire et financière incontestée est de pousser cette domination à fond, tout de suite. Pour cela, Washington doit mettre à genoux les trois centres qui résistent encore à son pouvoir : la Chine, l’Europe et la Russie. L’affaiblissement de la Chine ou de l’Europe, uniquement, ne sera pas suffisant pour Washington. Les blocs Europe-Russie ou Chine-Russie subsisteraient en effet.
Les buts de Washington sont pragmatiques, évidents, et n’importe quel esprit indépendant peut les comprendre.
Le principal but de Washington est la destruction de la Russie, en tant qu’État souverain.
Pour la mettre à genoux et coloniser ensuite l’Europe et la Chine, économiquement et politiquement, Washington n’a pas besoin de déchaîner une guerre économiquement coûteuse contre l’Europe, ou même encore plus coûteuse contre la Chine. Il lui faut juste installer un gouvernement pro-Washington en Russie. Ainsi la Russie, contrôlée par Washington, serait immédiatement transformée en arme pour éliminer les deux principaux compétiteurs des États-Unis – l’Europe et la Chine. Vous trouvez que éliminer est trop fort ? Dans ce cas, remplacez-le par étrangler par les approvisionnements énergétiques.
Que ferait un leader russe nommé par Washington à la place du rebelle Poutine? Un leader russe pro-américain arrêterait immédiatement les livraisons de gaz et de pétrole à la Chine et à l’Europe. Peu importe le prétexte, il peut vite être trouvé. Une instabilité soudaine en Russie, par exemple : sous ce prétexte, l’approvisionnement énergétique de l’Union Européenne et de la Chine pourrait être interrompu. N’importe quelle marionnette de Washington qui remplacerait Poutine fermerait les robinets vers l’Europe et la Chine, d’une manière ou d’une autre.
Cet étranglement de l’Europe et de la Chine par la fin des livraisons énergétiques, programmé par Washington, signifierait tout autant l’étranglement financier de la Russie. Très vite, la Russie se désintègrerait en de nombreux petits États, tous occupés à se faire la guerre, sous la férule de Washington.
Aucun de ces petits États, toujours prêts à en découdre avec un voisin, ne pourrait se maintenir longtemps, et encore moins développer sa propre flotte de sous-marins, ses forces spatiales, sa défense aérienne et ses forces de dissuasion nucléaire. Ayant ainsi rayé l’Europe, la Chine et la Russie de la carte politique et économique du monde, Washington pourrait alors envisager de profiter d’une domination économique et militaire sans aucun partage. Clairement, avec de telles perspectives, le jeu en vaut la chandelle pour Washington. Et ce n’est pas surprenant que dans ce jeu d’échec mondial, l’Europe joue le rôle du pion, que Washington s’apprête à sacrifier pour atteindre son vieux rêve de domination mondiale absolue.
Prêt à tout pour y arriver, Washington sait bien que la clé de cette domination, c’est la Russie.
Aussi tout est bon pour les États-Unis afin de remplacer Poutine le rebelle, qui tient fermement le gouvernail de la Russie, pas une marionnette, façon Iouchtchenko ou Saakachvili.
C’est pour cela que les États-Unis saisissent toutes les occasions de nuire à la Russie.
Des pays comme la Syrie et l’Ukraine sont devenus le théâtre de la guerre ouverte des États-Unis contre la Russie. Et les pays de l’Union européenne sont devenus le théâtre de la guerre économique des États-Unis contre la Russie.
Nous devrions reconnaître le talent des États-Unis à faire faire la guerre par alliés et vassaux interposés, et aux dépens de ceux-ci.
La guerre des États-Unis contre la Russie en Syrie est planifiée et conduite par Washington aux dépens de l’argent syrien et entraîne les morts et les souffrances du peuple syrien.
Et la guerre des États-Unis contre la Russie en Europe est planifiée et conduite par Washington aux dépens de l’argent européen et entraîne la dégradation des conditions de vie et la paupérisation des peuples européens.
Tandis que les entreprises européennes subissent les sanctions imposées à la Russie, leurs compétitrices américaines signent des contrats juteux avec la Russie, comme le dénonce le Spiegel.
Cette guerre que les États-Unis mènent contre la Russie aux dépens de l’Europe, Dieu merci, n’est pas encore entrée dans une phase chaude. Le mot important, bien sûr, c’est pas encore. Washington, sous prétexte de différents exercices militaires, tente sans cesse de créer des coalitions militaires contre la Russie en Europe. Ces coalitions, quels que soient leurs noms, sont des coalitions de cadavres. Plus encore, ces morts le seront pour la plus grande gloire de la domination mondiale américaine. Ce qui ne fait aucun doute dans les milieux militaires, ni à Moscou ni à Pékin, ni à Washington. Malgré les fréquents exercices de ces coalitions cornaquées par Washington le long des frontières russes, les Russes ne prennent pas ces coalitions au sérieux, et les traitent comme des fans d’uniformes et d’insignes militaires de l’Otan.
Mais un léger désagrément, comme la défaite d’une coalition européenne, voire une défaite de l’Europe entière, pourrait-il amener les élites financières américaines à laisser tomber leurs plans pour atteindre la domination mondiale incontestée? Bien sûr que non. Une Europe ravagée par la guerre et une Russie affaiblie par ce conflit serait une excellente nouvelle pour les États-Unis. Une fois déjà, cette situation a permis aux États-Unis de sortir de la Grande Dépression des années 1930 et de devenir le n°1 mondial. Washington a choisi de remettre ça. La seule différence est que cette fois, la Russie, déjà affaiblie par la guerre, doit être éliminée.
Rappelons-nous ce que l’idéologue de la domination totale américaine, Brzezinski, a dit de la Russie :
La Russie est le cœur de l’Eurasie. Celui qui contrôle la Russie contrôle l’Eurasie. Et celui qui contrôle l’Eurasie, contrôle le monde.