lundi 13 juillet 2015

Grèce : Les USA et l’Allemagne préparent un coup d’état



Les États-Unis et l’Allemagne sont prêts à concevoir un coup d’État en Grèce pour garder cet atout stratégique sur le flanc sud-est vulnérable de l’Otan. L’experte en coups d’État Victoria Nuland est en mission.
 «Un putsch à Athènes pour sauver l’allié grec de l’ennemi russe est en préparation par les États-Unis et l’Allemagne, avec le soutien des exemptés fiscaux de la Grèce – les oligarques, les armateurs anglo-grecs, et l’Église orthodoxe grecque», écrit John Helmer, le seul correspondant étranger en Russie, indépendant des médias système, en poste depuis si longtemps.
Le premier indice que quelque chose se trame est la présence de Victoria Nuland ( (Fuck the E.U. = j’encule  l’U.E.), secrétaire d’État adjointe pour les affaires européennes et eurasiennes, à Athènes en mars.
The Guardian a rapporté le 17 mars que Nuland «est allée dans la capitale au moment où l’inquiétude des US montait à propos de la grande crise de la dette de l’euro qui commençait à représenter une menace géopolitique. La Grèce, autorisée à déraper hors de contrôle, financièrement dépourvue et sans les liens de l’UE qui la maintiennent à l’Ouest, pourrait se retrouver sous l’influence de la Russie. Le flanc sud-est de l’Otan serait infiniment affaibli au moment où grandissent les soucis globaux de sécurité face aux fondamentalistes islamistes au Moyen-Orient».
Nuland et les États-Unis pourraient travailler en étroite collaboration avec les militaires grecs pour fomenter un coup d’État après le vote historique du référendum qui a répondu non aux exigences des banksters.
La réputation de Nuland n’est plus à faire. Elle est connue pour son rôle dans le renversement du gouvernement démocratiquement élu de l’Ukraine et il semble maintenant qu’elle a été désignée pour une répétition en Grèce. Helmer écrit :
Lorsque Nuland est venue à Athènes pour lancer un ultimatum contre la rupture du régime des sanctions anti-russes, et que les think-tanks anglo-américains ont emboîté le pas avec des avertissements selon lesquels la marine russe faisait route vers le Pirée, le but du jeu est devenu clair. Le but de l’opération Nemesis était de sauver la Grèce, non pas d’elle-même ou de ses créanciers, mais de l’ennemi à Moscou.

La Russie pour arracher la Grèce aux griffes des banquiers

La Russie est prête à aider la Grèce dans sa lutte contre les banksters de Wall Street et de Bruxelles. On pense qu’une sortie de la Grèce de la zone euro la rapprochera de la Russie et approfondira les divisions au sein de l’Otan.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras du parti socialiste Syriza a déclaré à la mi-juin qu’un alignement avec la Russie était possible et a laissé entendre que la Grèce était «prête à aller vers de nouvelles mers pour atteindre de nouveaux ports plus sûrs».
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov et le vice-Premier ministre Arkadi Dvorkovitch ont déclaré, au cours du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, que la Russie envisagerait d’accorder des prêts à la Grèce si nécessaire.

Les militaires grecs envoient un message clair

L’avant-veille du référendum, un certain nombre d’officiers grecs ont publiquement appelé à voter oui.
«Le général en retraite Fragkoulis Fragkos, ancien ministre de la défense et ancien chef d’état-major grec, a appelé à un oui fort dimanche. En 2011, Fragkos a été destitué par le Premier ministre George Papandreou au milieu de rumeurs de coup d’État», écrit Alex Lantier.
Faisant clairement référence à Tsipras, Fragkos a déclaré que «les valeurs et les principes moraux, qui ont toujours défini les Grecs, ne peuvent pas être négociés par un politicien désemparé et historiquement ignorant qui avance les intérêts de son propre parti».
Un groupe de 65 officiers de haut rang à la retraite a publié un communiqué citant leur serment à la patrie et au drapeau et avertissant: «En choisissant l’isolement, nous mettons la patrie et son avenir en danger.»
Tsipras et Syriza se sont préparés pour un possible coup d’État en janvier en remaniant le personnel militaire.
Selon les sources de Helmer, «La direction des services militaires et de renseignement a été changée, mais pas radicalement. Le ministre de la Défense (Panos Kammenos) est de droite donc il n’y a pas de radicaux aux commandes».

Les militaires grecs sont un atout pour une Opération Gladio 

L’intervention américaine en Grèce n’a rien de nouveau. Entre 1987 et 1989 les États-Unis ont fait un effort concerté visant à renverser le gouvernement grec élu du Premier ministre Andreas Papandreou.
Avant cela, en 1967, l’armée grecque a installé la dictature des colonels suite à un coup d’État.
L’armée grecque s’est trouvée sous le contrôle de la CIA à la suite de l’entrée dans l’Otan de la Grèce en 1952. Les éléments de l’armée grecque faisaient partie de stay-behind, le réseau clandestin de la CIA dirigeant l’Opération Gladio, et ces éléments (spécifiquement LOK, ou Lochoi Oreinōn Katadromōn, à savoir Mountain Raiding Companies) ont été directement impliqués dans le coup d’État de 1967.
Kurt Nimmo
– Le 6 juillet 2015 

Source :  le Saker Francophone