Ce retrait des forces russes de leur tête de pont sur la rive droite au Nord de l'embouchure du Dniepr flottait dans l'air de plus en plus lourdement depuis quelques jours et les optimistes dont je suis avaient du mal à lui accorder de la crédibilité, tout en l'évoquant dans sa dimension catastrophique.
Voici ma réaction. "à chaud" publiée sur mon canal Telegram où je m'efforce d'informer tout au long de la journée des événements liés à ce conflit.
MERDE ! L'Etat-Major russe vient d'annoncer l'abandon imminent de Kherson !
SOUROVIKINE : "En raison des bombardements constants, Kherson et les colonies adjacentes ne peuvent pas être approvisionnées et fonctionner, la vie des gens est constamment en danger — L'option la plus rapide est d'organiser la défense le long de la ligne de démarcation du Dniepr — La décision de défendre sur la rive gauche du Le Dniepr n'est pas une tâche facile, en même temps, nous maintiendrons la vie de nos militaires et l'efficacité au combat du groupement de troupes . - La manœuvre sera effectuée dans un avenir proche"
CHOÏGOU : "Je suis d'accord avec vos conclusions et propositions. Procéder au retrait des troupes."
C'est le
résultat de cette stratégie du "trop peu trop tard" que je dénonce
depuis mars 2022.
1/ Retrait
de Kiev, Tchernigov, Soumy...
2/ Défaite à
Balaklaïa
3 / Retrait
d'Izioum et Koupiansk
4 / Défaite
à Krasni Liman
5 / Et là,
retrait de Kherson !
Des dents
vont grincer et parler de trahison !
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Je ne reviendrai pas ici sur les réactions passionnelles en avalanche qui ont fusé sur les réseaux à l'annonce du retrait de Kherson. Toutes ces réactions, que je salue, depuis celles qui défendent aveuglément le fantasme d'une stratégie russe sans faille à celles qui versent dans un fatalisme sombre et défaitiste, démontrent l'intérêt et une prise de conscience lucide des enjeux et des menaces que ce conflit fait peser sur l'Europe et même le Monde.
Pendant cette nuit blanche passée à mon poste à surveiller un horizon grondant dans les premiers frimas de l'hiver, je n'ai pas cessé de ressasser ce choc majeur que constitue le retrait de Kherson:
Kherson est le chef lieu administratif cette région éponyme située au Nord de la Crimée et le seul centre régional à avoir été libéré par l'armée russe dès le 2 mars 2022 soit 1 semaine seulement après le commencement des opérations militaires en Ukraine.
Voyons pour commencer les réactions de 2 hommes qui sont connus pour ne pas garder leur langue dans leur poche.
SUR
LE RETRAIT DE KHERSON:
Tout d'abord
Yevgeny
Prigozhin, le patron de Wagner, a commenté la décision du
retrait des troupes russes de Kherson
« Ni
moi ni les groupes Wagner à Kherson ne se sont rendus. Bien sûr, ce n'est pas
une étape victorieuse dans cette guerre, mais il est important de ne pas
agoniser, de ne pas se battre dans la paranoïa, mais de tirer des conclusions
et de travailler sur les erreurs. Et ensuite comprendre qui a raison, qui a tort
et quelle est l'essence du problème.
Sourovikine doit retirer ses troupes et sauver des milliers de soldats qui sont
en fait encerclés sur le territoire ennemi, qui est complètement coupé des
voies d'approvisionnement. Qui et pourquoi a donné des instructions pour
prendre cette position est une autre question.
La décision prise par Sourovikine n'est pas facile, mais il a agi comme un
homme qui n'a pas peur des responsabilités. Il l'a fait de manière organisée,
sans crainte, prenant sur lui l'entièreté de la prise de décision.
Je tiens à souligner que l'opération de retrait des troupes est toujours
extrêmement difficile. Tourner le dos à l'ennemi est impossible pour quitter la
position.
Le retrait des troupes avec des pertes minimes est la plus grande réussite de
Sourovikine, il ne fait pas honneur aux armes russes, mais met l'accent sur les
qualités personnelles du commandant.
Lorsque Sourovikine a été nommé à ce poste, il a parfaitement compris ce qui se
passerait en octobre-novembre et savait parfaitement quelles seraient les
étapes à venir."
Ensuite, le
Président de la Republique de Tchétchénie, Ramzan
Kadyrov, qui a également soutenu la
décision du général Sourovikine de retirer les troupes de Kherson:
«Kherson est une zone très difficile sans la possibilité d'un
approvisionnement régulier et stable en munitions et la formation d'un arrière
solide et fiable. Pourquoi cela n'a-t-il pas été fait dès les premiers jours de
l'opération spéciale ? C'est une autre question. Mais
dans cette situation difficile, le général a agi avec sagesse et clairvoyance -
il a évacué la population civile et a ordonné un regroupement"
Ceci dit, ce retrait reste une cicatrice au cœur que l'Etat Major devra rapidement soigner car:
Kherson est un symbole politique
Cette ville de près de 300 000 habitants est aussi un symbole de l'histoire et l'identité russes de cette rive septentrionale de la Mer Noire. Fondée en 1778 par le prince Potemkine sous l'égide de l'impératrice Catherine II, cette ville devient le centre administratif et culturel de la Novorossiya abritant également les chantiers navals d'où sortira la première flotte russe de la Mer Noire, basée à Sébastopol. Potemkine sera d'ailleurs inhumé en sa cathédrale apres sa mort.
Kherson est un point stratégique
Située sur la rive droite du Dniepr et à proximité de son embouchure, cette ville est essentielle pour protéger les accès continentaux vers la Crimée, mais aussi organiser des offensives en direction de Nikolaïev puis Odessa ainsi que vers Krivoï Rog,
Enfin il ne faut pas oublier que Kherson est indissociable des rares franchissements existant par dessus le Dniepr dans ce secteur (2 routiers et 1 ferroviaire), et du barrage hydroélectrique de Kakhovka d'où part également le canal de Crimée alimentant la péninsule russe en eau potable.
Pourquoi cette humiliation
Appelons un chat un chat et une défaite, même anticipée par un retrait volontaire, une défaite. Mais au lendemain des discours patriotiques célébrant le rattachement référendaire de cette région à sa Mère Patrie, son abandon est même ressenti par beaucoup comme une humiliation, et à juste titre.
Je pense qu'avec Kherson, la Russie paie le prix fort de la demi mesure de sa stratégie que j'ai résumé depuis mars à ce "trop peu, trop tard", auquel se rajoutent les inévitables dysfonctionnements et impérities d'un commandement (englué dans une rigidité procédurale) découvrant les modes opératoires d'un nouveau type de conflit pour lequel les forces ukro-atlantistes se préparaient depuis 8 ans.
Pour rester sur ce front de Kherson, le retrait auquel nous assistons était prévisible du moment où les forces russes n'avançaient plus au milieu d'une steppe ressemblant à un champ de tir sans localités ou coupure naturelle pour y solidifier une vraie défense.
La fragilité de cette tête de pont russe était prévisible dès mars, lorsque les colonnes russes, trop peu nombreuses avait échoué à prendre le contrôle de Nikolaïev en traversant, plus en amont le Boug Méridional sur laquelle cette ville est posée comme un verrou sur la route vers Odessa. Non seulement Nikolaïev est resté sous le contrôle des forces ukro-atlantistes mais elle est devenue la base arrière de toutes leurs offensives sur Kherson commencées fin août 2022.
Par manque d'effectifs, l'Etat Major russe en concentrant ses moyens offensifs sur le Donbass a pris le risque de laisser pourrir les situations bancales des fronts Nord et Sud. Et devant les difficultés à progresser dans le Donbass ces 2 fronts latéraux ont fini par céder, d'abord dans le Nord en septembre, puis en octobre dans le Sud. Et avant que n'arrivent les renforts des mobilisés appelés trop tardivement pour compter les brèches.
Et maintenant ?
Alors que les pluies embourbaient les offensives ukro-atlantistes, que les forces russes leur infligeaient des pertes de plus en plus lourdes, le général Sourovikine a quand même décidé du retrait de la rive droite du Dniepr, donc de Kherson.
Il est clair qu'il y a derrière cette "décision difficile" pour reprendre mes termes du Chef d'Etat Major, des ordres politiques s'inscrivant certainement dans le cadre d'accords "secrets" entre Moscou et Washington, et qui vraisemblablement ne dureront que le temps du dépouillement des votes du Midterm étasunien
Sur le front, nous entrons dans la période boueuse et, à part dans les villes, peu de mouvements opératifs sont à attendre avant l'arrivée du général Hiver "durcissant la steppe devant les pas des chevaux"
Pendant cette période, le général Sourovikine va réorganiser ses corps de bataille qui seront alors renforcés par les renforts arrivant pour, je l'espère de tous mes vœux lancer cette offensive d'hiver dont les Russes ont le secret, libérer la totalité du Donbass et reprendre Kherson jusqu'à Odessa, sans ou oublier Karkhov...
Mais il ne faudra pas trop tarder car le temps profite aussi à l'ennemi et la cicatrice sur le cœur saigne.
Les Midterm ya bon ; on va bien voir pour la suite..🙄
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SupprimerSi vous la connaissiez, je pense que vous seriez moins enthousiaste quant à "la suite".
RépondreSupprimerCeux qui n'ont jamais été dans la rue,
Ceux qui n'ont jamais demandés l'aumône,
Ceux qui ne se sont jamais mis en danger,
Ceux qui n'ont jamais pris le moindre risque,
Ceux qui n'ont jamais été en galère,
Ceux et celles,
Tous autant qu'ils sont seront les premiers (à crever).
Et ce n'est pas un joli sourire le matin en arrivant au bureau, ou le copinage qui pourra vous sauver.
Soit on l'est soit on l'est pas.
Au jour d'aujourd'hui je n'ai réalisé AUCUN TEST COVID.
Si vous continuez à parler de sujet qui n'ont aucun intérêt, je taille.
la suite ; je ne suis pas le seul a penser qu'elle peut etre positive et qu'il n'y aie plus toute ces miseres ORGANISEES 👿
Supprimerperso ,comme nombre de Patriotes ; j'ai eut aussi des galeres et suis non INJECTE 🙄
on peut se croire le meilleur ; OK ! mais alors juste apres la soupe du chien ! 😆😂
Le meilleur certainement pas, mais l'effet d'une bombe oui.
Supprimerpas injecté mais testé, le verre est il à moitié vide ou à moitié plein.
SupprimerMoi je suis entier Mr/Mme/Mlle Isleinvent.
Sur ce
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Supprimer@Codexis ;je vous cite ;
Supprimer-Au jour d'aujourd'hui je n'ai réalisé AUCUN TEST COVID.
puis ;
-pas injecté mais testé,
!??...
...perso ; ni l'un ni l'autre ; on peut donc se considerer comme Patriotes 😊moi suis Mr / sans rancune aucune😋
Rappelez-moi Napoléon en 1812 .. "Nous sommes victorieux, l'armée russe dirigée par Kutuzov et Suvorov est en pleine retraite et dans une grande panique...
RépondreSupprimerL armée russe est vieille sous équipée et faible elle a montré au monde sa débilité ! Maintenant la Russie va devoir payer des centaines de milliards de dollars de réparations ! Oh les beaux jours
RépondreSupprimerArf !! ; un egare ! ; erreur d'aiguillage ! ; changez de cremerie ! merci d'adresser vos "fakes" aux merdias dedies ; bfm, afp, tf1 ; que sais je !? ; chez Hannibal c'est la verite qui prevault !..
Supprimerla meteo ? ca se passe bien en fr ? vous ne vous caillez pas trop les meules?; Poutine vous a couper le gaz : very bad !! j'explique pas ; vous n'avez manifestement pas le "pre-requis " pour comprendre l'evidence ! allez ! ; bonne continuation ;couac ca me semble bien mal engage !
Des "spécialistes" sur les chaînes ci-dessus péroraient plein de morgue et de satisfaction sur l'échec politique et militaire de Poutine. A les entendre, on croirait que l'Oncle Sam (leur maître) occupe déjà Moscou, a découpé la Russie en mini états croupions, et s'est mis à voler pétrole, gaz et autres matières premières, comme il le fait en Syrie et en Libye. Ils rêvent, les pauvres. Bientôt, lorsque l'hiver se pointera, ils vont cauchemarder.
SupprimerBien d'accord sur le trop peu trop tard. La Russie souffre toujours xde cette naïveté consistant à vouloir ménager la chèvre et le chou. L'occident ne mérite aucune confiance, et prendre des demi mesures en espérant une position de compromis de sa part est une erreur. Il était évident que l'oxydent avait préparé et miné le terrain. Et une attaque massive était indispensable.
RépondreSupprimerPoutine épure le monde du fachisme.
SupprimerIl prend le temps qu'il faut pour bien le faire
Les élites d'occident sacrifient leurs mercenaires pour un peu de survie
j'adhere en partie a votre analyse ; il y a une mince frontiere entre le compromis et la compromission mais le Mozart de la politique a ete precedemment imperial dans ses decisions ; il faut bien etre conscient des changements magistraux qu'il a opere ces dernieres annees pour le monde et la Sainte Russie ; et c'est pas finis..total respect ...
SupprimerJe pense simplement que les bombe hypersoniques thermonucléaires Russes ne sont pas finies de fabriquées en assez grand nombre. Lorsque cela sera fait alors misère de nous. La position de la Russie est une position d'attente avant le déchainement de l'ouragan de feu sur la planète. Un empire nucléaire ne peut pas être vaincu, il ne peut être que détruit avec ses adversaires. Certains esprit faibles ont cru que Sodome et Gomorrhe faisaient partie du passé, alors que c'est juste une prophétie qui arrive à échéance. L'odieuse pédophilie de l’Église catholique associée à la promotion du transgenre et la maffia régnant sur terre en même temps, ... cela n'est encore jamais arrivé dans l'Histoire. Attendons-nous au pire et faisons des provisions de nourriture et d'eau de boisson en bonne quantité.
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