jeudi 5 décembre 2013

Bouteflika confirme le projet d’une base militaire américaine en Tunisie

Le président algérien vient de confirmer ce que nous vous avons révélé il y a moins d’une semaine. A savoir le projet d’une base militaire américaine dans la région de Rémada. A part deux sites d’informations courageux, les médias tunisiens ont traité notre information par l’omerta, ou en accusant Tunisie-Secret de désinformation ! Aujourd’hui, ils ont relayé la déclaration explosive du président Bouteflika, sans expliquer à leurs lecteurs les tenants et aboutissants de cette affaire. Voici notre réponse à nos « confrères » tunisiens, ainsi qu’à Monsieur l’ambassadeur des États-Unis en Tunisie, qui avait le jour même et sur notre propre site, démenti notre information.


La base militaire américaine à Rémada n’est ni un songe, ni une désinformation, ni une manipulation, ni une machination. C’est un fait avéré que nous avons relaté tel quel, car notre source est d’une fiabilité indiscutable. Nous n’avons publié aucune photo satellite et aucune image topographique. D’autres sites, qui ont repris notre article, ont fait ce genre de montages. Il ne reste pas moins vrai que cette base existe. L’ambassade des États-Unis en Tunisie a beau démentir , l’agent de Freedom House, Noureddine Bhiri, a beau déclarer que « Ces rumeurs visent à compromettre la stabilité de l’État » (agence TAP du 4 septembre 2013), cette base est une réalité. 

Question de bon sens pour esprits sensés : si cette information était fausse, pourquoi donc l’ambassade des États-Unis a-t-elle pris la peine de la démentir le jour même et sur la page Facebook de Tunisie-Secret ? Pourquoi Noureddine Bhiri, alias monsieur « Démenti », qui a corrompu la Justice en se sucrant sur le dos des familles des prisonniers politiques, a-t-il tenu une conférence lors de laquelle il s’est cru obligé d’infirmer la « rumeur » ?  

Déjà en août 2012, lors de son tout premier contact avec la presse tunisienne, le Proconsul Jacob Walles a déclaré que « Les États-Unis ne disposent d’aucune base militaire en Tunisie et n’ont pas de projets dans ce sens », en ajoutant toutefois que son pays est disposé à aider la Tunisie pour « protéger ses frontières, qui font face au danger du terrorisme ». L’aider par « l’appui à la formation et à la logistique dans les institutions militaires et sécuritaires » ! 

Voici maintenant ce qu’on pouvait lire sur le site politiquement très correct, Leaders, du 28 mars 2013 : « «Il n’a jamais été question d’installer une base militaire américaine en Tunisie. Il s’agit de « rumeurs infondées », a précisé le colonel-major Mokhtar Ben Nasr, porte-parole du ministère de la Défense nationale, s’inscrivant en faux contre les informations relayées par certains médias et réseaux sociaux. Le porte-parole a indiqué à TAP  que la rencontre, mardi, entre le Général Carter Ham, commandant de l'US Africa Command (Africom), et le général Rachid Ammar, Chef d'état-major des armées, était une « une visite de courtoisie et d'adieu » à l'occasion du prochain départ à la retraite du général américain(…). Les États-Unis ont appelé au renforcement de la coordination régionale en matière de sécurité entre la Tunisie, la Libye et l’Algérie pour mieux faire face aux menaces qui s’exercent sur la région. Réservant à l’Afrique du Nord sa dernière visite sur le continent africain avant son départ à la retraite, le général Carter Ham, commandant des forces américaines en Afrique (Africom), a eu à ce sujet une série d’entretiens mardi à Tunis avec le chef du gouvernement, Ali Larayedh, le nouveau ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou et le chef d’état-major interarmées, le général Rachid Ammar. « Nous nous sommes concentrés, a-t-il déclaré à la presse, sur les défis sécuritaires en évoquant la nature de l’assistance qui pourrait être fournie, surtout face aux menaces d’AQMI. S’il n’est pas le seul groupe connu pour sa violence et  son extrémisme sévissant dans la région, il en est parmi les plus puissants de par ses équipements et ses ressources financières. Il est clair que disposant d’une organisation dans nombre de pays, il cherche à s’implanter en Tunisie ». Et au journaliste de Leaders de conclure : « Le commandant d’Africom a indiqué que ses entretiens à Tunis ont permis d’explorer les voies de la coopération bilatérale et de réunir des officiels des deux pays afin d’élaborer une stratégie dans ce sens, en fonction des besoins de la Tunisie et des intérêts réciproques. Auprès du chef du gouvernement, il a particulièrement relevé «une attention très élevée» aux questions de sécurité qu’il place au premier plan de ses préoccupations ». 

C’est le 5 septembre 2013 que la gifle a été infligée aux sceptiques, aux mercenaires du « libérateur » américain et aux courtisans d’Ennahdha. Le président Abdelaziz Bouteflika a déclaré que « l’Algérie n’acceptera aucune base militaire aux frontières, fut-ce au nom de la lutte contre le terrorisme ». Toute la presse algérienne en a parlé et, selon Al-Fajr, « cette réplique de la présidence algérienne fait suite à la demande des USA aux Algériens d’établir une base militaire, après l’assentiment et la prédisposition des Tunisiens d’installer cette base ». On ne peut être plus clair. 

Le président Bouteflika a, en effet, consacré sa réunion du 2 septembre 2013, en présence du chef d'état-major de l'armée algérienne, le général Ahmed Gaïd Salah, à la situation sécuritaire aux frontières Est de l’Algérie, partagée avec la Tunisie et la Libye. Lors de cette réunion, il a été question de la décision ghannouchienne et marzoukienne de déclarer zone militaire fermée, les frontières sud. A cette occasion le président algérien a renouvelé son refus d’une présence étrangère quelconque sur les frontières de son pays, en réponse directe à la demande américaine que le gouvernement fantoche et vendu de la Tunisie a déjà entérinée. 

Pour les manipulateurs, les journalistes véreux, les sceptiques ou les crédules, on rappellera que le projet de cette base militaire américaine remonte déjà à quelques années. En voici la preuve. Voici ce qu’écrivait le très sérieux magazine Jeune Afrique, le 12 janvier 2004, « À en croire une récente étude réalisée par James Carafano et Nile Gardine pour le compte de la Heritage Fundation, un think-tank proche du parti républicain (« L'assistance militaire américaine à l'Afrique : la meilleure solution »), les États-Unis s'apprêtent à reconsidérer leur dispositif militaire sur le continent. L'Afrique du Nord dépend actuellement du Central Command (Centcom), basé à Doha, au Qatar, et l'Afrique subsaharienne de l'European Command (Eucom). L'étude préconise la création de deux bases militaires américaines au Maroc et en Tunisie, où seraient prépositionnés des troupes et des équipements. Ce qui permettrait aux forces américaines d'intervenir rapidement, en cas de besoin, en n'importe quel point du continent ».
  http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN11014desbacoramu0/ 

C’est textuellement ce qu’écrivait Jeune Afrique, dans son confidentiel, il y a neuf ans. Voici la suite de cette affaire. Fin 2006, la base américaine au Maroc a été réalisée, ce qui expliquerait sans doute pourquoi l’oligarchie de sa majesté n’a pas été emportée par la boue du « printemps arabe » ! Comme nous l’avons déjà dit dans notre précédent article, à l’époque, Ben Ali, Mouammar Kadhafi, Abdelaziz Bouteflika et Hosni Moubarak avaient dit non à George W.Bush

Si les intentions américaines étaient réellement de combattre les islamo-terroristes au Maghreb, ils commenceraient par débarrasser la Tunisie de Rached Ghannouchi et de sa secte, qu’ils ont installés au pouvoir. Si telles étaient leurs intentions, ils « pourchasseraient jusqu’aux chiottes » (l’expression est de Poutine sur les terroristes Tchétchènes), le Libyens Abdelhakim Belhadj, ancien valet de Ben Laden et mercenaire des services américains et britanniques. Si telles étaient leurs intentions, ils cesseraient de soutenir financièrement et logistiquement les barbares islamo-fascistes en Syrie. Si telles étaient leurs intentions, ils l’ordonneraient aux roitelets d’Arabie Saoudite et du Qatar, principaux pourvoyeurs en fonds et en idéologie des islamo-terroristes au Maghreb, en Orient, en Afrique et en Europe. 
Mais depuis 2003 en Irak, la stratégie américaine est parfaitement claire : jouer aux marionnettistes avec la racaille d’Al-Qaïda, pour s’implanter partout dans le monde arabe, sous le prétexte fallacieux et qui ne trompe plus personne du combat contre le terrorisme qu’ils suscitent par ailleurs. Cette alliance objective et machiavélique permet aux Américains de limiter l’expansion de la Chine en terre arabe et de mettre dehors les Russes qui arrivent encore à se maintenir en Syrie et en Algérie.

Karim Zmerli