Tout comme les États-Unis
ont admis, peu de temps après que le prétendu « Printemps Arabe » eut
commencé à répandre le chaos à travers le Moyen-Orient, qu’ils avaient longtemps à l’avance, pendant des années, entièrement financé, formé et équipé aussi bien des meneurs de foule
que des terroristes lourdement armés, il est maintenant admis que le
Département d’État américain, à travers une myriade d’organisations et
d’ONG, est derrière les prétendues manifestations « Occupy Central » à Hong Kong.
Financé par le Congrès avec pour mission explicite "la
promotion de la démocratie à l’étranger", le NED (National Endowment for Democracy, Fond National pour la Démocratie) a longtemps été regardé
avec hostilité et méfiance par les autorités de Hong Kong. Mais le faisceau de
soupçons s’est élargi au point de comprendre des organisations
américaines telles que la Fondation Ford, l’Institut international
Républicain (International Republican Institute), le Centre Carter
(Carter Center) et la Fondation Asie (Asia Foundation).
Bien entendu, le NED et tous ceux qu’elle subventionne, y compris
l’Institut International Républicain et l’Institut International
Démocratique, ne font rien qui soit « la promotion de la démocratie », mais en réalité s’occupent de construire un réseau mondial d’administration néo-impériale
qualifié de « société civile » et parfaitement intégré au réseau des
nombreuses institutions prétendument « internationales » de l’Occident,
institutions qui à leur tour sont totalement contrôlées par des intérêts
à Washington, du fait de Wall Street, et à Londres et Bruxelles.
Image : Alors que le Washington Post tente de
faire croire à ses lecteurs que le NED a pour objectif de promouvoir la «
liberté d’expression » et la « démocratie », les intérêts corporatistes
et financiers représentés à la direction du NED sont tout sauf des
champions de tels principes, et sont au contraire bien connus pour leurs
principes diamétralement à l opposé.
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Le concept même de « démocratie promue selon le modèle US » est
scandaleux lorsqu’on s'aperçoit que cette démocratie est impliquée dans
un scandale de surveillance intrusive au niveau mondial (NSA), que les
États-Unis sont coupables de mener des persécutions tout autour du
monde, une guerre après l’autre, contre la volonté de leur propre peuple
et sur la base de mensonges avérés, que ce régime brutalise et
maltraite ses propres citoyens chez eux en utilisant une police
militarisée sévissant contre des civils dans des villes comme Ferguson
(Missouri), faisant par comparaison passer pour modérées les actions de
la police chinoise contre les manifestants d’ « Occupy Central ».
En 2011, dans l’article intitulé « Des groupes américains ont soutenu les révoltes arabes
», le New York Times révélait au public l’importance de
l’ingérence des États-Unis dans le soi-disant « Printemps Arabe » :
De nombreux groupes et individus directement impliqués dans les révoltes et réformes qui ont affecté la région, au rang desquels le « Mouvement des Jeunes du 6 avril » en Égypte, le « Centre Bahreini pour les Droits de l’Homme » et des militants sortis du peuple comme Entsar Qadhi au Yémen, ont reçu une formation et des financements d’organisations comme l’Institut International Républicain, l’Institut International Démocrate et Freedom House, une organisation à but non-lucratif pour les droits de l’homme basée à Washington.
L’article ajoute aussi, concernant spécifiquement le NED, que :
Les instituts Républicains et Démocrates sont plus ou moins affiliés aux partis Républicain et Démocrate. Ils ont été créés par le Congrès et sont financés par l’intermédiaire du NED, un organisme créé en 1983 pour répartir les subsides pour la promotion de la démocratie dans les pays en voie de développement. Le NED reçoit près de 100 millions de dollars annuels de la part du Congrès. Freedom House reçoit aussi le gros de son financement du gouvernement américain, principalement du Département d’État.
Image : Le sénateur américain John McCain sur
scène à Kiev, en Ukraine, encourageant la révolte financée par les
États-Unis en Europe de l’Est. En 2011 il avait, dans une provocation
célèbre, averti la Russie et de la Chine que la subversion financée par
les États-Unis irait jusqu’à eux. « Occupy Central » est une des
nombreuses vagues qui, depuis lors, ont frappé les rivages de la Chine.
Le belliciste et interventionniste sénateur américain John McCain
avait en 2011 dans une provocation célèbre averti à la fois les
prédécesseurs du Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine
et du Président de la République Populaire de Chine Xi Jinping que la
subversion balayant le Moyen-Orient serait bientôt redirigée vers Moscou
et Pékin. The Atlantic, dans l’article de 2011 « The Arab Spring : ‘A Virus That Will Attack Moscow and Beijing’ » rapportait :
IMcCain déclara « Il y a un an, Ben Ali et Khaddafi n’étaient plus au pouvoir. Assad ne sera plus au pouvoir dans un an à compter d’aujourd’hui. Ce Printemps Arabe est un virus qui attaquera Moscou et Pékin ».
Vu la nature ouvertement étrangère des financements, non seulement du
« Printemps Arabe », mais maintenant de « Occupy Central », et vu le
chaos, la mort, la déstabilisation et l’effondrement subis par les
victimes des précédentes révolutions menées par les Américains, le
mouvement « Occupy Central » peut être dépeint sous un jour nouveau :
une foule de dupes utilisée à la destruction de leur propre maison – tout
en malmenant les principes de la « démocratie », derrière lesquels
s’exprime une tyrannie étrangère insidieuse, diamétralement opposée, et
imposée, guidée par d’immenses intérêts capitalistes-financiers s’étendant sur le monde entier
et qui craignent et s’activent à détruire la concurrence. En
particulier, cette domination mondiale cherche étouffer la réémergence
de la Russie comme puissance mondiale, et à empêcher la montée de la
Chine elle-même sur la scène mondiale.
Objectif US : l’endiguement de la Chine
Dès le début de la Guerre du Vietnam, l’affaire des « papiers du
Pentagone », qui éclata en 1969, a révélé que ce conflit n’était qu’une
étape d’une stratégie plus globale visant à l’endiguement et au contrôle
de la Chine par l'Occident.
Trois extraits importants de ces papiers révèlent cette stratégie.
Le premier extrait affirme : « … la décision de bombarder le Nord-Vietnam prise en
février et l’approbation, en juillet, de la phase I ne sont
compréhensibles que dans la perspective d’une politique américaine
consistant à endiguer la Chine sur le long terme. »
Ces documents affirment aussi que : « La Chine – comme l’Allemagne en 1917, comme l’Allemagne
en Occident et le Japon en Orient à la fin des années 1930, et comme
l’URSS en 1947 – menace de devenir la principale puissance capable de
mettre en cause notre importance et notre influence dans le monde, et
plus menaçant encore à long terne, menace de fédérer toute l’Asie contre
nous. »
Et pour finir, l’auteur y dépeint l’immense théâtre régional dans lequel les États-Unis étaient engagés contre la Chine : « les efforts à long terme pour contenir la Chine se
concentrent sur trois fronts : a) le front
Japon-Corée ; b) le front Indo – Pakistanais et c) le front Sud-Est
Asiatique. »
Même si les États-Unis ont fini par perdre la guerre du Vietnam et
par là même toute chance d’utiliser les Vietnamiens comme hommes de main
contre Pékin, la guerre de longue haleine contre Pékin devait continuer
ailleurs.
Cette stratégie d’endiguement allait être mise à jour et détaillée dans le rapport de l’Institut des Études Stratégiques paru en 2006 et intitulé : « Collier de perles : Relever le défi de la montée en puissance de la Chine partout sur le littoral asiatique
». Y sont décrits les efforts de la Chine visant à garantir son
approvisionnement vital en pétrole acheminé depuis le Moyen-Orient
jusqu’à ses côtes en Mer de Chine méridionale (voir notre article ici), ainsi que les moyens pour
les États-Unis de conserver leur hégémonie dans l’océan Indien et
l’océan Pacifique. Le postulat étant qu’en cas d’échec de la politique
étrangère occidentale à amener la Chine à devenir un acteur responsable
de Wall Street et du « système international » de Londres, des
confrontations de plus en plus fortes seront nécessaires pour endiguer
cette puissance émergente.
Les effets de cette guerre par procuration se sont manifestés lors du
soi-disant « Printemps arabe » quand les intérêts de la Chine ont
souffert dans des pays comme la Libye, réduite au chaos par des
soulèvements soutenus par les États-Unis et par une intervention
militaire directe. Le Soudan sert aussi de champ de bataille par procuration, l’Occident s’y servant du chaos pour chasser les intérêts chinois hors d’Afrique.
Plus récemment, des troubles politiques ont frappé l’Asie du sud-est. La Thaïlande vient juste d’évincer le régime pro-américain dirigé par le dictateur Thaksin Shinawatra, pendant que la Birmanie voisine tente de conjurer une sédition organisée par la scène politique américano-britannique et dirigée par Aung San Suu Kyi.
En Chine même, les Etats-Unis utilisent le terrorisme comme moyen de déstabiliser et de diviser la société chinoise dans le but d’en faire un vaste territoire ingouvernable.
Dans la province du Xinjiang à l’ouest, les Etats-Unis soutiennent pleinement des séparatistes violents.
En effet, le tout premier soutien des séparatistes ouighours du
Xinjiang est le NED.
Ainsi, la région Occidentale, appelée « Xinjiang/Turkestan oriental » a sa propre page Web sur le site du NED couvrant les divers fronts financés par les USA, dont :
Ainsi, la région Occidentale, appelée « Xinjiang/Turkestan oriental » a sa propre page Web sur le site du NED couvrant les divers fronts financés par les USA, dont :
- La Fondation Internationale Ouïghoure pour la Démocratie et les Droits de l’Homme 187.918 $. Pour promouvoir les droits des femmes et des enfants d’ethnie
ouïghoure.
- La Section ouïghoure du PEN Club (acronyme de Poètes, Essayistes, Romanciers) 45.000 $. Pour promouvoir la liberté d’expression pour les Ouïghours.
- L‘Association Américaine Ouïghoure 280.000 $. Sensibiliser aux problèmes des droits de l’homme touchant les
Ouïghours.
- Le Congrès Mondial Ouïghour 185.000 $. Pour améliorer la capacité des groupes et meneurs pro-démocratie
ouïghours à mener des campagnes efficaces pour les droits de l’homme et
la démocratie.
Il est à noter que la liste ci-dessus a été prise sur le site web du
NED en mars 2014. Depuis, le NED a supprimé un certain nombre
d’organisations de cette liste, ainsi qu’il l’avait fait antérieurement
pour d’autres nations, en prévision de l’intensification des campagnes
de déstabilisation dans lesquelles il voulait dissimuler son rôle. Chacune de ces organisations financées par le NED défend ouvertement le
séparatisme vis-à-vis de la Chine, refuse même l’autorité chinoise sur
la région et ne s’y réfère qu’en termes d’« occupation chinoise ».
Depuis les guerres par procuration des années 60 à travers l’Asie du
Sud-Est jusqu’aux troubles actuels à Hong Kong en passant par le « Printemps Arabe » créé par les USA en 2011
ainsi que par le terrorisme au Xinjiang, c’est une lutte existentielle
qui se joue pour la Chine autour de sa souveraineté, et non pas une
lutte pour la « démocratie » ou la « liberté d’expression ».
Quels que
soient les problèmes du peuple chinois avec son gouvernement, ils sont
de son ressort et il lui appartient de les résoudre en suivant sa propre
voie.
Sous couvert de promotion de la « démocratie », les USA
poursuivent leurs tentatives d'infiltrer la Chine avec des institutions
et des mesures soutenues par Washington afin de subvertir, coopter ou
renverser l’ordre politique à Pékin puis d’établir sur ses cendres leur
propre ordre néo-colonial dans le seul but de servir les intérêts de
Wall Street et de Washington, et non ceux du peuple chinois.
Source : LandDestroyer, 02/10/2014
COMMENTAIRE : grandeur et décadence des empires des temps modernes