vendredi 24 octobre 2014

Un document secret américain confirme : le « printemps arabe » est une manipulation US


Le 3 février 2011, entre la chute de Ben Ali et l’imminence de celle de Moubarak, le sénateur américain John McCain fit une étonnante déclaration en pleine ébullition de la rue arabe : « Ce virus se répand à travers le Moyen-Orient » [1]. Il ne parlait pas du virus d’Ébola ou de celui du SIDA, mais du fameux et fumeux « printemps » arabe. Cette comparaison « épidémiologique » n’est, à vrai dire, aucunement fortuite de la part de ce spécialiste de l’« exportation » de la démocratie. Un document américain secret, rendu récemment public par un think tank, révèle que le «printemps arabe» est loin d'être un mouvement spontané de populations avides de changements politiques, mais bel et bien une "reconfiguration" mûrement réfléchie et orchestrée par l'administration américaine, dont les principaux collaborateurs et harkis sont les Frères Musulmans (Tunisie, Libye, Égypte, Soudan, Syrie, Irak, Yémen, etc.).

L'organisation Middle East Briefing (MEB), qui se base sur un rapport officiel du département d'État américain, confirme l'implication de la Maison-Blanche dans les «révolutions» ayant secoué de nombreux pays dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Le document en question, qui date du 22 octobre 2010 et intitulé «Middle East Partnership Initiative : Overview», est confidentiel et le MEB n'a réussi à le consulter que grâce à la loi Freedom of information Act.
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Le pays de l'Oncle Sam a concocté dans ses officines de nombreuses stratégies pour défaire les régimes dans les pays ciblés en s'appuyant sur «la société civile» qu'il arrive à contrôler après avoir effectué un travail de fond sur les organisations non gouvernementales (ONG). L'approche américaine consiste à manipuler ces ONG pour qu'elles s'inscrivent en droite ligne de sa politique étrangère et de ses objectifs en matière de sécurité interne, note MEB. 
«The Middle East Partnership Initiative (MEPI) est un programme régional qui renforce les citoyens du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord afin de développer des sociétés plurielles, participatives et prospères. Comme le démontrent les chiffres fournis dans cette évaluation, le MEPI a évolué depuis son lancement en 2002 pour devenir un outil flexible dans la région pour un appui direct aux sociétés civiles autochtones, appui qui est intégré dans la diplomatie du gouvernement américain dans la région», peut-on lire dans le rapport du département d'État qui use et abuse du langage diplomatique pour masquer la nature hégémonique de cette initiative. 
Dans la section intitulée «comment le MEPI fonctionne», il y est clairement expliqué que les principaux objectifs du MEPI sont de «constituer des réseaux de réformateurs qui échangeront leurs connaissances et s'entraideront, et de catalyser le changement dans la région ». 

La subversion financée par les ambassades américaines 

L'administration Obama ne lésine pas sur les moyens pour réussir son ingérence dans les affaires internes des pays en point de mire. Les subventions locales «apportent un soutien direct à des groupes de citoyens autochtones, et représentent désormais plus de la moitié des projets de MEPI», note le rapport. «Des agents désignés dans les ambassades américaines gèrent le financement et sont en liaison directe avec les différentes ONG et les groupes composant la société civile» qui bénéficient de ces subventions. 
«Les projets spécifiques aux pays visent à répondre aux besoins locaux en matière de développement tels qu'identifiés par les ambassades, les réformateurs locaux et notre propre analyse du terrain. Les développements politiques dans un pays peuvent induire de nouvelles opportunités et de nouveaux défis pour la réalisation des objectifs de la politique du gouvernement américain, et le MEPI va transférer les fonds nécessaires pour répondre à ces besoins», souligne-t-on encore. Il va sans dire que les initiateurs de ce programme zappent les institutions locales et les gouvernements. Il y est en effet indiqué que le MEPI a pour seuls interlocuteurs les acteurs de la société civile à travers les ONG parties prenantes basées aux États-Unis et dans la région concernée. «Le MEPI ne fournit pas des fonds aux gouvernements étrangers et ne négocie pas des accords d'assistance bilatéraux», relève le rapport. Selon MEB, le document énumère une liste de pays ciblés en priorité par les desseins inavoués de l'establishment américain. Il s'agit du Yémen, l'Arabie Saoudite, la Tunisie, l'Égypte et le Bahreïn. La Libye et la Syrie ont été ajoutées une année après l'élaboration de ce rapport du département d'État. 
On y apprend que l'administration américaine misait sur le mouvement des Frères musulmans, jugé compatible avec la politique étrangère du gouvernement américain. L'administration d'Obama assure même «le service après-vente» de «ces révolutions» qui participent à remodeler le «Grand Moyen-Orient» selon la vision américaine. 
Un bureau de coordonnateur spécial des transitions dans le Moyen-Orient a été créé en septembre 2011. William B. Taylor a été nommé à sa tête. Ce diplomate s'y connaît en révolution, puisqu'il était l'ambassadeur des États-Unis en Ukraine durant «la révolution orange», de 2006 à 2009. Selon le rapport du département d'État, le bureau du coordonnateur spécial des transitions dans le Moyen-Orient coordonne l'assistance du gouvernement américain «aux démocraties naissantes» dans la région du Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dont l'Égypte, la Tunisie et la Libye. 

Le virus de McCain

Son rôle dans les révolutions colorées et le printemps arabe a été clairement établi. En effet, en plus de son poste au Sénat américain, McCain est le plus haut responsable de l’International Republican Institute (IRI) qui, avec le National Democratic Institute (NDI), est un des quatre organismes satellites de la National Endowment for Democracy (NED). Rappelons que la NED est financée par un budget voté par le Congrès et que ses fonds sont gérés par un conseil d’administration où sont représentés le Parti républicain, le Parti démocrate, la Chambre de commerce des États-Unis et le syndicat American Federation of Labor-Congress of Industrial Organization (AFL-CIO). La NED, via ses organismes (en particulier l’IRI et le NDI), forme, réseaute, supporte et finance les activistes pro-démocratie (et surtout pro-occidentaux) à travers le monde, dans des pays ciblés par l’administration américaine. Il en a été ainsi lors des révolutions colorées (Serbie, Géorgie, Ukraine et Kirghizstan), mais aussi lors de la révolution « verte » (Iran)  ou du « printemps » arabe . La connexion entre la NED et le gouvernement étasunien a été mise en évidence, et ce depuis bien longtemps, par Allen Weinstein (un des fondateurs de cet organisme), qui a déclaré en 1991 que la NED faisait aujourd’hui ce que la CIA faisait secrètement il y a 25 ans.
Le sénateur, qui s’était contenté d’en circonscrire la zone « endémique » au Grand Moyen-Orient, l’a rapidement élargi à d’autres pays de haute importance stratégique pour les États-Unis : la Russie et la Chine. En effet, il déclara en novembre 2011 : « Ce printemps arabe est un virus qui attaquera Moscou et Pékin » .
D’ailleurs, il faut se rendre à l’évidence que les évènements qui ont secoué il y a quelques mois l’Ukraine — communément appelés Euromaïdan — s’insèrent dans ce continuum d’actions visant à discréditer Poutine, déstabiliser la Russie et limiter son champ d’influence géopolitique. Ce qui n’a pas pu se faire directement en Russie, pourrait se réaliser en utilisant l’Ukraine comme Cheval de Troie.
La seconde contrée visée par le « virus » printanier de McCain est la Chine. Et tout comme la Russie, ce pays possède lui-aussi un Cheval de Troie : Hong Kong.
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Le modus operandi adopté lors des manifestations de Hong Kong correspond fidèlement à celui déjà observé dans les pays touchés par les révolutions colorées (Serbie, Géorgie, Ukraine et Kirghizstan) et par le « printemps » arabe (en particulier la Tunisie et l’Égypte). Il est actuellement de notoriété publique que des activistes de ces différents pays ont été formés par le Centre d’action et de stratégies non-violentes appliquées (Center for Applied Non Violent Action and Strategies – CANVAS). Domicilié dans la capitale serbe, CANVAS est un centre de formation des activistes en herbe qui est dirigé par Srdja Popovic, lui-même ancien leader du mouvement Otpor qui a joué un rôle majeur dans la chute de Slobodan Milosevic en 2000. Ce centre est financé par l’IRI de McCain, mais aussi par d’autres organismes américains d’exportation de la démocratie comme Freedom House ou l’Open Society Institute (OSI) du milliardaire George Soros, illustre spéculateur financier américain .
Les mêmes techniques ont été utilisées par les dissidents de différents pays formés par CANVAS, dont « La fraternisation avec l’ennemi » a été la plus frappante. Par « ennemi », on entend les forces de l’ordre à qui sont confrontés les dissidents. Ainsi a-t-on vu à Hong Kong, Kiev, Bichkek, Le Caire ou Tunis, des activistes distribuant des fleurs ou des victuailles aux policiers ou aux militaires tout en fraternisant avec eux.

William Haque confirme : Nous avons travaillé avec les terroristes islamistes

L’ancien ministre des Affaires étrangères britannique, William Hague, a admis que les services secrets de son pays (MI6) avaient utilisé des groupes terroristes extrémistes tels que ISIS/DAESH dans une tentative de renverser le gouvernement syrien de Bachar al-Assad.
En politicien conservateur, M. Hague a reconnu que depuis trois ans, les services de renseignement occidentaux ont cherché à renverser le régime syrien par tous les moyens, y compris en armant les militants les plus fanatiques.
« Après l’invasion par ISIS des grandes villes irakiennes au début et à la mi-Juillet, nos relations avec les rebelles irakiens ont commencé à se détériorer, mais nous maintenons encore des contacts avec la faction modérée dans ISIS», a déclaré l’homme politique britannique .
Se référant aux crimes de guerre abominables de ISIS, en particulier ceux contre les citoyens occidentaux, William Hague a ajouté que son ministère ne pouvait pas poursuivre ses contacts réguliers avec l’État Islamique en raison de l’aversion croissante du public contre les insurgés ISIS en Europe et aux États-Unis.
«Je crois fermement que la meilleure stratégie pour faire face à la violence sectaire et la violence ethnique dans le Moyen-Orient est de cibler les rebelles al-Qaïda en Irak, alors que dans le même temps encourager les milices islamiques modérées notamment le front al-Nosra, en Syrie,  » a déclaré  l’ancien ministre britannique. Il confirme bien que c'est Al-Qaïda en Irak qui est visée, mais ni Al-Qaïda en Syrie; sachant que ISIS/Daesh et Al-Nosra (et tous les Frères Musulmans) sont toujours considérés par l'Empire anglo-sioniste comme des "modérés", donc comme des alliés.

Conclusion

Malgré les apparences, TOUTES ces protestations de masse, de Tunis à Hong Kong, ne sont ni spontanées, ni intrinsèquement autochtones. Elles sont le fruit d’une longue et minutieuse préparation et bénéficient d’un généreux financement d’organisations américaines spécialisées dans l’« exportation » de la démocratie ainsi que d’une dithyrambique couverture médiatique d’envergure planétaire. 
Nul ne peut être contre la vertu, n’est-ce pas ? 
Des jeunes, pour la plupart étudiants ou chômeurs diplômés, qui manifestent « pacifiquement » et « amoureusement » contre la « dictature » afin de réclamer de la justice et de la démocratie. Quoi de plus noble ?
Mais, comme dit le proverbe  : 
« la vertu, c’est comme les dents : plus c’est blanc, plus c’est faux ».

Références

[1] Alex Seitz Wald, « McCain Calls Middle East Pro-Democracy Movement A ‘Virus’ », Think Progress, 3 février 2011, http://thinkprogress.org/politics/2011/02/03/142130/mccain-egypt-virus/

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