Comment
l’Iran et la Russie ont ruiné le plan américain visant à laisser une issue
à ISIS pour s’évader de Mossoul
Peu de
monde aurait prévu en septembre, lorsque Washington et Bagdad annoncèrent
l’offensive de Mossoul, que trois mois plus tard Alep serait presque libérée,
tandis que la poussée irako-américaine dans Mossoul serait embourbée. Cela ne peut signifier qu’une seule
chose : c’est le temps de chercher des boucs émissaires !
Et quels
meilleurs boucs émissaires que l’Iran téméraire et la Russie
couarde ?
Voici la
nouvelle narration : les États-Unis ont conçu un grand plan qui laissait à ISIS une
voie pour évacuer Mossoul, entraînant une victoire rapide. Mais
alors, l’Iran et la Russie sont intervenus pour séduire et cajoler
les Irakiens, afin qu’ils bloquent plutôt les issues, menant
directement au bourbier actuel.
Reuters, au sujet des intrigues iraniennes :
Dans les
premiers jours de l’assaut sur État islamique à Mossoul, l’Iran a réussi à
faire pression sur l’Irak pour qu’il change son plan de bataille et
verrouille la ville, une intervention qui a depuis façonné le cours
tortueux du conflit.
La stratégie
de campagne initiale appelait les forces irakiennes à former un fer à
cheval autour de Mossoul, bloquant trois fronts, mais laissant ouvert le
quatrième – à l’ouest de la ville, menant vers le territoire de État
islamique dans la Syrie voisine.
Ce modèle,
déjà utilisé ces deux dernières années pour récupérer plusieurs villes
irakiennes des mains de militants de la ligne ultra-dure, laisse aux
combattants et aux civils une voie d’évasion claire, et aurait pu rendre
la bataille de Mossoul plus rapide et plus simple.
Mais
Téhéran, préoccupé par le retour des combattants en Syrie, au moment où son
allié Bachar al-Assad prenait le dessus dans la guerre civile de cinq ans,
voulait que État islamique soit écrasé et éliminé à Mossoul.
Les sources
indiquent que l’Iran a fait pression pour que les combattants chiites irakiens
de la Mobilisation populaire, soutenus par l’Iran, soient envoyés sur
le front ouest pour couper le lien entre Mossoul et Raqqa, les
deux villes principales du califat transfrontalier autoproclamé de État
islamique.
Et les
Russes :
L’Iran
n’était pas le seul pays à faire pression pour que l’évasion soit
impossible à l’ouest de Mossoul. «La Russie, un autre puissant allié
d’Assad, voulait également bloquer tout mouvement de militants vers la Syrie»,
a déclaré Hashemi. Le ministère russe de la Défense n’a pas répondu
immédiatement à une demande de commentaires de Reuters.
Mais,
attendez une minute, même la
France – un
fougueux larbin des Américains, mais qui a été frappé par les attentats
terroristes d’ISIS – craignait que laisser s’échapper les
meilleurs coupeurs de tête du monde ne soit pas une si bonne idée,
après tout :
Un des plus
grands ennemis d’Assad, la France, s’inquiète également du fait que des
centaines de combattants liés à des attaques à Paris et à Bruxelles pourraient
s’échapper. Les Français ont apporté un soutien terrestre et aérien à la
campagne de Mossoul.
Une semaine
après le lancement de la campagne, le président français François Hollande a
déclaré que tout flux de personnes en provenance de Mossoul contiendrait «des
terroristes qui tenteront d’aller plus loin, en particulier à Raqqa».
Une chose
est claire. Le plan original américano-irakien a été abandonné. Les Américains
avaient prévu d’offrir à ISIS/Daech une voie d’évacuation, mais les militaires
irakiens avaient d’autres plans.
Cela peut
rendre la tâche immédiate de prendre Mossoul plus difficile, mais
cela peut également rendre la tâche ultime de l’extinction ISIS plus
facile. Moins il y aura de combattants d’ISIS qui fuiront dans l’est de la
Syrie, moins les milices irakiennes auront de difficulté à les
poursuivre.
Par Dean Parker – Le 12 décembre 2016 – Source Russia Insider
Traduit et
édité par jj, relu par nadine pour le Saker Francophone