lundi 14 mars 2022

Sanctions contre la Russie : la globalisation préfère le suicide à la répudiation

Nous voyons ces derniers jours une avalanche de sanctions se déverser sur la Russie, mettant à la porte des Jeux paralympiques l’équipe handisport russe, bannissant les chats russes des compétition, exigeant la sortie de magasins étrangers du marché russe, etc. Mais surtout, ce sont les organes de gouvernance globale, qui ont la tentation de la régionalisation, le pouvoir atlantiste ne pouvant accepter d’être ignoré, rejeté. S’il pouvait y avoir une vie en dehors de la globalisation, les pays dominés pourraient finir par y penser. Ceci explique ce niveau inédit de rage et de haine envers la Russie de la part des élites gouvernantes atlantistes. Car il s’agit bien de rage et de haine. Face au risque de retour à la régionalisation.

Lorsque vous lisez les informations, vous entendez que les marques de luxe abandonnent le marché russe. En allant dans un centre commercial hier, j’y ai vu fermés la plupart des magasins de vêtements étrangers. IBM et Microsoft doivent isoler la Russie. Je ne suis pas économiste, mais il me semble que ces entreprises, privées, ont besoin de faire des bénéfices pour exister et sortir de force du marché russe les prive d’une part de bénéfices – à moins que les Etats occidentaux prévoient de compenser les pertes. Nous voyons bien, en tout cas, que le libéralisme et le mythe de la non politisation de l’économie se sont écroulés. C’est objectivement la fin de la globalisation économique.

Les marchés financiers occidentaux se ferment à la Russie, les investissements ne peuvent plus se croiser, Visa et Mastercard n’assurent plus les transactions, SWIFT se barricade petit à petit. La globalisation financière vient de tomber.

Les fédérations de sport, des fédérations scientifiques et même médicales rejettent les fédérations russes. Des stars russes de l’opéra ou des chefs d’orchestre en Occident doivent faire une déclaration publique contre leur pays, la Russie, et contre Poutine personnellement pour pouvoir rester en poste – elles refusent. Des classiques russes sont retirés des programmes – car russes. Des étudiants sont mis à la porte des universités européennes, non pas en raison de leurs résultats, mais de leur nationalité. Le fanatisme porte la médiocrité, soutient l’inhumanité. La coopération internationale, élément incontournable de la globalisation culturelle, vient aussi de s’écrouler sous nos yeux.

Toutes ces mesures sont à double tranchant : en excluant la Russie de cette globalisation, le monde Atlantiste se réduit et remet en cause le fondement de son existence – la globalité. Une manière de vie pour tous, le même code, la même vision. Même Hollywood tombe dans le panneau et suspend ses premières en Russie. La machine à propagande américaine scie la branche sur laquelle elle est assise. La porte à la désintoxication des esprits et des sociétés est ouverte.

Ce sont même les organes de gouvernance globale qui sont touchés. L’on se souviendra du Conseil de l’Europe qui, dans un mouvement de furie consécutif au lancement de l’opération russe en Ukraine, a voulu exclure la Russie, puis s’est repris se souvenant que sa raison d’être disparaît sans la Russie. Certains appellent à l’exclusion de la Russie de l’OMS – ce qui serait une manière de sortir définitivement de la furie covidienne, à laquelle certaines élites russes globalistes s’accrochent encore, désespérées de voir si rapidement partir un pouvoir si mal acquis. D’autres s’évertuent à vouloir sortir la Russie du Conseil de sécurité de l’ONU, oubliant un peu vite que la Russie, juridiquement continuatrice de l’URSS sur la scène internationale, est membre fondateur de l’ONU et a payé de la vie de plus de 25 millions de Soviétiques le droit de bloquer des décisions globales avec un veto. Maintenant, les Etats-Unis discutent de la sortie de la Russie de l’OMC, organisation dans laquelle la Russie est entrée tardivement et au prix de lourdes concessions. Que leur voix soit entendue ! Sans la Russie, ces organes ne sont plus globaux, ils deviennent régionaux. Ainsi, le monde unipolaire revendiqué par les Atlantistes retournerait dans le néant.

La réaction sans précédent de l’Occident face à la Russie ressemble à s’y méprendre à celle d’une femme répudiée, qui préfère le suicide à la honte d’être publiquement rejetée. En effet, comment l’Occident globalisé pourrait-il supporter d’être nié, alors qu’il était sur le point de vaincre – pensait-il – avec la dernière salve covidienne, qui devait achever d’écraser les sociétés, leur économie et de domestiquer les gouvernances nationales ? Ce monde global joue le tout pour le tout, car en décidant de passer outre les sanctions, en les acceptant comme une donnée du jeu, la Russie est en passe, si elle tient jusqu’au bout, de rendre à ce monde « global » sa véritable dimension – régionale – et son véritable visage celui d’une colonisation.

 Le 6 mars 2022 – Russie politics
Karine Bechet-Golovko

 

7 commentaires:

  1. Les chères élites de l'Europe, celles de la zone monétaire euro, oublient que cette monnaie n'est pas unique, contrairement au dollar. Il y a un euro Allemand, Français, Italien etc. Le graphisme des pièces est propre à chaque pays, de même que les billets portent un numéro d'identification étatique selon la nation émettrice de la masse monétaire. Il résulte du puzzle de la zone euro que les taux d'intérêts varient d'une nation à l'autre, phénomène qui s'accentue en ce moment avec la crise avec la Russie. L'euro est devenu tel un élastique qui va finir par se casser.

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  2. La vraie guerre est ici. Autoroutes vides et gens apeurés (Boutry) ; Reset en place. Le pire à venir rapidement. PCR regrette la faiblesse MORALE de la Russie face aux forces anté-christiques. https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/03/14/autoroutes-vides-vingt-voitures-en-quatre-heures-a-une-station-service-ricardo-boutry-denonce-la-hausse-folle-et-bien-evidemment-voulue-puisque-liee-aux-sanctions-et/

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    1. J'ignorais la nouvelle des autoroutes vides. Un grand manque à gagner pour ces sociétés.

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  3. Excellent.

    Ne pas oublier les 5ème et 6ème colonnes.

    La sixième colonne

    Pendant les guerres de l’information hybrides, il est nécessaire de prêter attention au fait que souvent l’efficacité de telles batailles ne se mesure pas à savoir si l’armée de l’ennemi est sur votre territoire ou pas encore, mais à quelle distance – y compris idéologiquement – l’ennemi a pénétré dans les structures de réseau de l’Etat., la technologie et l’économie. Si les États-Unis représentent la puissance lourde – la force brute dans ce monde unipolaire lorsqu’ils mènent des guerres, alors c’est l’Angleterre qui représente la soft power. Ce sont les stratèges britanniques qui sont les plus subtils et les plus efficaces, ils sont associés à l’élite financière.

    Ce n’est pas un hasard si l’élite financière russe est intégrée à l’Angleterre. Et Londres est l’élément le plus important de la stratégie des mondialistes et des partisans d’un monde unipolaire pour reformater la conscience des élites russes, pour y introduire un système de valeurs spécial. C’est en Angleterre que fuient tous ceux qui entrent en conflit avec la politique souveraine du président Poutine. Il y a une énorme colonie d’oligarques russes et même ceux qui font encore officiellement preuve de loyauté envers Poutine, mais qui ont déjà préparé un terrain d’entraînement de réserve.

    Il y a des dizaines de milliers de personnes qui sont soit des réfugiés de Russie qui ont volé l’État et le peuple russes et ont fui avec de l’argent, soit des hommes d’affaires russes et même des fonctionnaires par intérim qui ont transporté des familles là-bas.

    D’une part, il y a des ennemis déclarés de la Russie qui sont déjà naturalisés et d’autre part , il y a les oligarques, la partie la plus dangereuse de la bureaucratie et des grandes entreprises, située en Angleterre, possédant des foyers d’influence en Russie même.
    Ainsi, de tous les deux (une seule couche de libéraux, partisans de la mondialisation, opposants à la souveraineté russe) constituent la sixième colonne. Parce que la cinquième colonne n’est pas si effrayante, quand certaines personnes marginales descendent dans la rue pour se quereller et crier, il n’y en a pas tellement, bien que cela soit également désagréable. Mais le pire – la sixième colonne – des personnes extérieurement fidèles à Poutine qui sont engagées dans des projets économiques, mais qui sont en fait complètement fusionnées avec ce groupe libéral de Londres. Ils ont des affaires, des intérêts et des divertissements communs. Ils y passent du temps et y vivent en partie. En fait, il s’agit de l’élite coloniale, qui ne considère la Russie que comme une source d’obtention de fonds et d’exploitation, mais en même temps, elle n’est absolument pas solidaire ni de la souveraineté de la Russie, ni du président, ni du pays lui-même. .

    Dans le contexte de la guerre directe, ils seront utilisés comme des ogives intégrées dans l’économie russe .
    Parce qu’en règle générale, une personne qui partage une idéologie libérale est plus fidèle à des centres de libéralisme comme Londres ou New York qu’à la Russie.

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  4. On le redoutait depuis quelque temps:

    DISNEY démonte ses montagnes russe.

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  5. Ils veulent faire de la Russie un Paria de l’histoire ehhh bien la Russie fera d’eux un Oubli de l’histoire….Il y aura des millions d’Arabes…d’Africains et autres qui dont prets a mourrir pour la liberte et donc la Russie…les Americains nous ont bien prepare pour cela…

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  6. Décidemment vous ne comprenez rien, rien à rien c'est désolant, affligeant.

    Bim Bam Boum Bada Boum Bim Boum...vous avez compris ?

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