En 1943, le pasteur luthérien et membre de la résistance allemande, Dietrich Bonhoeffer, est arrêté et incarcéré à la prison de Tegel. Là, il a médité sur la question de savoir pourquoi le peuple allemand - malgré sa vaste éducation, sa culture et ses réalisations intellectuelles - était tombé si loin de la raison et de la moralité. Il a conclu qu'en tant que peuple, ils avaient été affligés de stupidité collective ( allemand : Dummheit ).
Il n'était pas désinvolte ou sarcastique, et il a précisé que la stupidité n'est pas le contraire de l'intellect natif. Au contraire, les événements d'Allemagne entre 1933 et 1943 lui avaient montré que des personnes parfaitement intelligentes étaient, sous la pression du pouvoir politique et de la propagande, rendues stupides, c'est-à-dire incapables de raisonnement critique. Comme il l'a dit:
La stupidité est un ennemi du bien plus dangereux que la méchanceté. On peut protester contre le mal, le dénoncer et, si nécessaire, l’empêcher par la force. Le mal recèle toujours le germe de l'autodestruction en induisant au moins un certain malaise chez les gens. Nous sommes sans défense contre la bêtise. Rien ne peut être fait pour s'y opposer, ni par des protestations ni par la violence. Les raisons ne peuvent prévaloir. Les faits qui contredisent ses préjugés n'ont tout simplement pas besoin d'être crus, et lorsqu'ils sont inévitables, ils peuvent simplement être écartés comme des cas isolés sans signification.
Contrairement au mal, la personne stupide est complètement satisfaite d’elle-même. Lorsqu'elle est irritée, elle devient dangereuse et peut même passer à l'attaque. Il faut donc plus de prudence lorsqu'on est en face des stupides qu’en face des méchants. N'essayez jamais de convaincre le stupide avec des raisons; c'est inutile et dangereux.
Pour comprendre comment faire face à la stupidité, nous devons essayer de comprendre sa nature. Ceci est certain : ce n'est pas essentiellement un défaut intellectuel, mais un défaut humain. Il y a des gens intellectuellement agiles qui sont stupides, alors que des gens intellectuellement incompétents peuvent être tout sauf stupides. Nous le découvrons à notre grande surprise dans certaines situations.
On a l'impression que la stupidité n'est souvent pas un défaut inné, mais un défaut qui apparaît dans certaines circonstances où les gens sont rendus stupides ou se laissent devenir stupides. Nous observons également que les personnes isolées et solitaires présentent moins fréquemment ce défaut que les groupes de personnes socialisantes. Ainsi, peut-être que la bêtise est moins un problème psychologique que sociologique. C'est une manifestation spéciale de l'influence des circonstances historiques sur l'homme, un effet secondaire psychologique de certaines conditions extérieures.
A y regarder de plus près, on s'aperçoit que le fort effort du pouvoir extérieur, qu'il soit politique ou religieux, frappe de stupidité une grande partie du peuple. Oui, il semble que ce soit une loi sociologique et psychologique. Le pouvoir des uns exige la bêtise des autres. Sous cette influence, les capacités humaines se flétrissent ou échouent soudainement, privant les gens de leur indépendance intérieure, à laquelle ils renoncent – plus ou moins inconsciemment – pour adapter leur comportement à la situation qui prévaut.
Le fait que les imbéciles soient souvent têtus ne doit pas cacher le fait qu'ils ne sont pas indépendants. Quand on lui parle, on sent qu'on n'a pas affaire à lui personnellement, mais à des accroches, slogans, etc. qui se sont emparés de lui. Il est sous un charme; il est aveuglé ; il est maltraité dans son être.
Devenu un instrument sans volonté indépendante, le sot sera aussi capable de tout mal, et en même temps, incapable de le reconnaître comme mal. C'est là que réside le danger d'abus diaboliques. Par cela, un peuple peut être ruiné à jamais.
Mais il est aussi bien clair ici qu'il ne s'agit pas d'un acte d'instruction, mais seulement d'un acte de libération qui peut vaincre la bêtise. Ce faisant, il faudra accepter le fait que, dans la plupart des cas, la véritable libération intérieure n'est possible qu'après que la libération extérieure a eu lieu. D'ici là, il faudra s'abstenir de toute tentative de convaincre les imbéciles. Dans cet état de choses, on essaie en vain de savoir ce que « le peuple » pense réellement ».
La Bible déclare que la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse. Ainsi, la libération intérieure de l'homme commence par une vie responsable devant Dieu. Ce n'est qu'alors que la bêtise peut être vaincue.Par
JOHN LEAKE Source
24 février 2023
NOTES de H. Genséric
Citations d’Albert Einstein :
- La différence entre la stupidité
et le génie est que le génie a ses limites.
- l'intelligence artificielle ne fait pas
le poids face à la stupidité naturelle.
- Il n'y a pas de vaccin contre la stupidité.
- Trois grandes forces dominent le monde:
la stupidité, la peur et la cupidité.
- Le comble de la stupidité
est le plus clairement démontré par l'individu qui se moque de quelque chose
dont il ne sait rien.
- Il est peut-être possible de lutter
séparément contre l'intolérance, la stupidité
et le fanatisme, mais lorsqu'ils se rencontrent, il n'y a plus d'espoir.
Citation d’Isaac Asimov :
- Lorsque la stupidité est considérée comme du patriotisme, il est dangereux d'être intelligent.
Hannibal Genséric
En Occident il n'y a plus la crainte de Dieu, car celui-ci est rangé dans le placard à balais, et non plus dans les édifices religieux.
RépondreSupprimerVaste sujet, René Guénon a écrit moult pages pour expliquer ce qu’est l’intelligence véritable, quelques éléments à méditer :
RépondreSupprimerNe pas confondre la véritable intelligence avec la capacité mentale à faire des études de « hauts niveaux ». Il y a pléthore de scientifiques qui font le mal, sont de vrais méchants. On peut déjà en déduire que la vraie intelligence est une lumière qui empêche de faire le mal, de tomber dans les travers de l’ego, bref une boussole qui indique le bien. L’intelligence, al-aql, est une lumière spirituelle qui permet de distinguer le mensonge de la vérité. La parole prophétique dit : craint la clairvoyance du croyant car il voit par la lumière d’Allah. Les connaissants par Dieu, arif bi’llah, ont cette capacité de facto, par voie immédiate de reconnaitre le vrai et d’écarter le faux. René Guénon avait certainement obtenu un degré là-dedans. Dans la tradition musulmane il est dit que la première lumière que Dieu ait manifesté dans l’existence est la Grande Intelligence, al-ruh al-a’zam. Certains ont entrepris le voyage vers, d’autres se contentent d’ersatz.
On peut parfaitement être cultivé, sans avoir aucune intelligence !
Jésus a dit : Il ne m’a pas été impossible de ressusciter les morts, mais j’ai été incapable de guérir les sots.
Quand Dieu dit dans les textes sacrés, par exemple : nous lui avons enseigné la Sagesse. La Sagesse dont il est parlé, est celle qui régit les contenants, la création, l’homme, ce qui le rend apte à recevoir les vérités d’ordres spirituelles. Les sagesses taoïstes en sont un bel exemple, ce n’est pas pour rien que le prophète de l’islam disait : allez chercher la sagesse même jusqu’en Chine.
Je ne pense pas que les personnes dites intelligentes, dans l’article ci-dessus, l’étaient vraiment. Je pense qu’elles étaient dans un confort de classe sociale, simplement des événements contraignants ont montré qu’elles en étaient dépourvues.
Le matérialisme athée, qui prévaut aujourd'hui quasi-universellement, nie l'existence de l'âme humaine, donc de l'intelligence au sens aristotélico-thomiste de faculté de l'âme humaine, et d'elle seule, à lire dans l'être (ce qui existe), du latin intus = à l'intérieur et legere = lire.
RépondreSupprimerS'il emploie encore le terme, c'est dans le sens tronqué de capacité de raisonnement, ce dont est également capable un ordinateur.
Bien que l'existence et l'unicité de Dieu se démontrent par les seules forces de la raison à partir d'un constat,
le dit matérialisme athée, grand adorateur de la Raison, nie la morale, catégorie toute spirituelle infusée par Dieu, et qui ne relève pas des capacités intellectuelles. Elle lui a donc trouvé un succédané 100% humain et "God-free" à géométrie variable qu'il a nommé "éthique" (qui, soit dit en passant, signifie exactement "morale" dans la langue d'Aristote).
Si on ne peut en aucun cas être à la fois immoral, et intelligent au sens propre puisque la raison impère d'adhérer corps et âme aux Commandements de Dieu, dont, la charité et ses multiples déclinaisons, on peut parfaitement être immoral (terme inconnu du matérialisme athée, requalifié en "stupide", qui relève du seul ordre intellectuel) et doté de capacités déductives et constructives remarquables.
Le matérialisme athée étant intrinsèquement contradictoire, tout ce qu'il produit porte les conséquences de sa contradiction native.