La relation Occident-Russie/Chine
En Ukraine, ce sont les Etats-Unis et l’Europe qui s’accrochent désespérément à un vieux système. Celui du confinement de la Russie de peur qu’elle devienne, par sa taille et sa population, la puissance dominante en Europe. Pourtant, comme pour la Chine, rien dans son histoire ne vient justifier une telle peur.
Par contre l’histoire montre que la Russie fut souvent attaquée mais jamais vaincue. Leçon de l’histoire oubliée là encore. En 2023 la Russie ne se laisse toujours pas abattre économiquement, les sanctions n’ont pas marché, ni militairement, alors le recours aux mensonges s’accentue. :
« La contre-offensive ukrainienne a percé la première ligne de défense russe, a déclaré le général Mark Milley.
L’Ukraine est en train de percer des défenses complexes et de faire des progrès soutenus, a déclaré le général en chef.
Le général Milley a déclaré que la progression était “sanglante, longue et lente”, mais que cela n’était pas inhabituel en temps de guerre. »
https://www.businessinsider.com/ukraine-crossed-first-line-russian-defense-gen-milley-2023-8
MoA (Moon of Alabama) nous explique le niveau de mensonges et ce qu’il signifie :
« David Ignatius, le correspondant de presse de la CIA, a transmis le dernier message de la Maison Blanche sur l’Ukraine. La CIA continue de faire pression pour que l’on se batte jusqu’au dernier Ukrainien :
Alors que les responsables de l’administration Biden évaluent la lenteur des progrès de l’Ukraine dans la contre-offensive de cet été, ils discutent franchement avec Kiev de ce qu’ils considèrent comme les “leçons à en tirer“. Pour l’administration, l’essentiel est que cette guerre se poursuivra probablement l’année prochaine et que les États-Unis et leurs alliés doivent continuer à aider l’Ukraine à aller de l’avant. »
Il semble que les dirigeants européens soient en accord avec l’administration Biden :
« Les nations de l’UE devraient former plus de troupes ukrainiennes qu’elles ne le font actuellement, a déclaré mercredi le plus haut diplomate de l’Union, Josep Borrell, à l’issue d’une réunion informelle de ses ministres de la défense. Le fonctionnaire a appelé à la formation de 10.000 conscrits ukrainiens supplémentaires d’ici la fin de l’année. »
https://www.rt.com/news/582112-eu-intensified-training-ukrainian-conscripts/
Borrell devrait pourtant savoir que des civils entraînés à la hâte ne sont que de la chair à canon.
« L’Allemagne prévoit de concentrer ses efforts sur la fourniture aux forces ukrainiennes de pièces d’artillerie, de munitions et de systèmes de défense aérienne, a déclaré mercredi le chancelier Olaf Scholz à l’issue d’une réunion à huis clos du gouvernement. Berlin souhaite que les armes envoyées à Kiev soient “immédiatement efficaces”, a-t-il déclaré, ajoutant que la plupart des Allemands sont censés soutenir la politique “soigneusement pesée” du gouvernement à l’égard de l’Ukraine. »
https://www.rt.com/news/582106-germany-immediately-effective-weapons-ukraine/
Mensonges conscients ou déni inconscient de la réalité de la part de ces élites ? Ce « fils de la nouvelle révolution américaine », un ancien agent de la CIA, est dubitatif :
« Les généraux à la retraite suivants, Stan McChrystal (retraité de l’armée américaine), Phillip Breedlove (retraité de l’US Air Force), Ben Hodges (retraité de l’armée américaine) et David Petaeus (retraité de l’armée américaine) apparaissent sur les chaînes d’information du câble pour offrir leur «sage» analyse de la guerre en Ukraine et ils ont tous une chose en commun : ils se trompent TOUS à un degré stupéfiant. Je suis choqué par leur incapacité à analyser objectivement la situation. Au lieu de cela, ils répètent les mêmes mèmes de propagande – les troupes russes sont mal dirigées ; les troupes russes sont des conscrits et sont mal entraînées ; les troupes russes ont un moral déplorable ; l’armée russe est fragile et se brisera sous la pression ; et la Russie est en train de perdre.
Il ne s’agit pas d’hommes sans éducation et ils ont fait preuve d’un certain degré de compétence lorsqu’ils se sont vu confier le commandement de forces importantes. Alors pourquoi se trompent-ils si systématiquement sur des faits fondamentaux ?…
Que se passe-t-il ? Sommes-nous en train d’assister à une débâcle fondée sur la pensée de groupe ou ces généraux sont-ils les otages de leurs maîtres économiques ? En d’autres termes, ils mentent pour être payés. » [à l’image des généraux et colonels qui débitent leurs mensonges éhontés 24/7 sur LCI].
Les dirigeants occidentaux s’accrochent au vieux système dans lequel la Russie et la Chine doivent être des ennemis. Il leur est impossible d’envisager des relations apaisées de coopération avec ces deux pays qu’ils s’entêtent à considérer comme des menaces pour leur hégémonie :
« Le “comportement agressif” de la Chine en mer de Chine méridionale, y compris l’utilisation de canons à eau par ses garde-côtes contre un navire philippin, doit être contesté et contrôlé, a déclaré dimanche le commandant de la septième flotte de la marine américaine.
Le vice-amiral Karl Thomas a assuré les Philippines du soutien des États-Unis face aux “défis communs” dans la région : “Mes forces sont ici pour une bonne raison.
La Septième Flotte, dont le siège est au Japon, est la plus importante des flottes déployées à l’avant de la marine américaine. Elle exploite jusqu’à 70 navires, compte environ 150 aéronefs et plus de 27 000 marins. »
Ce n’est pas la Chine qui place une telle armada proche des cotes étasuniennes mais c’est elle qui a un « comportement agressif ». C’est une incroyable inversion des faits pour perpétuer le « mythe de l’ennemi ».
Quant à l’exemple utilisé par ce vice-amiral disant « y compris l’utilisation de canons à eau par ses garde-côtes contre un navire philippin », voici l’exemple du terrible comportement agressif chinois auquel il fait référence, qui avait fait la une des journaux étasuniens il y a quelques semaines :
https://www.youtube.com/watch?v=2nAMxZxRU94
« L’administration du président américain Joe Biden a approuvé un transfert militaire à Taïwan dans le cadre du programme de financement militaire à l’étranger (Foreign Military Financing, ou FMF), un programme normalement utilisé pour les États souverains, selon une notification envoyée au Congrès.
La notification, dont Reuters a pris connaissance mercredi, informe les commissions du Congrès de l’intention du département d’État d’engager jusqu’à 80 millions de dollars de fonds FMF en faveur de Taïwan. »
« “Taïwan est déjà un pays indépendant, sous le nom de République de Chine”, indique le rapport de la commission [parlementaire britannique]. “Taïwan possède toutes les qualités requises pour devenir un État, notamment une population permanente, un territoire défini, un gouvernement et la capacité d’établir des relations avec d’autres États ; il ne lui manque qu’une plus grande reconnaissance internationale.
Selon la présidente de la commission, Alicia Kearns, du parti conservateur au pouvoir, c’est la première fois qu’un rapport du parlement britannique fait une telle déclaration. “Nous reconnaissons la position de la Chine, mais nous, en tant que [commission des affaires étrangères], ne l’acceptons pas”, a déclaré Mme Kearns à POLITICO. “Il est impératif que le ministre des affaires étrangères défende fermement et vocalement Taïwan et qu’il dise clairement que nous soutiendrons le droit de Taïwan à l’autodétermination. »
Et quand la Chine aura une réaction de mauvaise humeur face à ces incessantes provocations, les médias vont dire : « la Chine a un comportement agressif », « la Chine est un danger pour la sécurité mondiale »…. Exactement comme ils ont fait avec la Russie.
Moa nous transmet l’analyse d’un occidental spécialiste de la Chine qui tente d’expliquer l’intérêt pour les Etats-Unis d’envoyer des hauts fonctionnaires en visite en Chine pour discuter coopération d’un côté et de la provoquer à tour de bras de l’autre :
« Je ne pense pas que Blinken, Yellen et consorts avaient l’intention de les persuader du contraire au cours de ces voyages. Ce n’était qu’une intention de façade.
Leur véritable objectif était d’ordre théâtral, et les Américains étaient leur véritable public : Ils devaient s’assurer que les Américains ne comprennent pas les efforts de Gina Raimondo pour frapper les Chinois, bien en dessous de leur ceinture, pour ce qu’ils sont : les tentatives d’une nation non compétitive de gêner une puissance économique montante.
…
Le régime Biden gagne du temps pour remilitariser l’extrémité occidentale du Pacifique.
Les seules personnes censées comprendre le contraire sont les Américains, qui ne sont pas censés regarder Washington provoquer et poursuivre une deuxième guerre froide. Les Américains sont censés regarder les fonctionnaires américains – raisonnables, constructifs, bien intentionnés – faire tous les efforts possibles pour parler aux Chinois malgré leur réticence obstinée à coopérer. »
En Syrie aussi, les Etats-Unis s’accrochent à leur ancien système de domination du Moyen Orient, une vaste zone pétrolière, en refusant de quitter un pays alors que le gouvernement en place refuse leur présence :
« Le général Mark Milley, président de l’état-major interarmées américain, a déclaré à la télévision jordanienne le 24 août que les forces américaines qui occupent illégalement des champs pétroliers dans le nord-est de la Syrie y resteront dans un avenir prévisible pour “combattre ISIS”.
“L’idéologie n’est pas encore morte, et certains terroristes d’ISIS errent encore dans les déserts de Syrie et un peu en Irak, ce qui représente une menace”, a déclaré Milley à la chaîne de télévision jordanienne Al-Mamlaka.
“Il y a encore des combattants en petits groupes en Syrie et en Irak (…) et si nous devions nous retirer soudainement, ces forces pourraient se reconstruire. La situation est donc bien meilleure qu’elle ne l’était. Mais elle nécessite toujours un certain niveau d’engagement. Nous disposons donc d’un nombre modeste de forces en Syrie et en Irak”, a-t-il ajouté.
Le chef de l’armée américaine a également déclaré que la décision de quitter la Syrie incombait au président Joe Biden.
“Je ne peux pas imaginer que les États-Unis se retirent un jour de [l’Asie occidentale]. Je pense que nous resterons engagés pour de nombreuses années et décennies à venir”, a-t-il souligné. »
https://new.thecradle.co/articles/us-military-occupation-of-syria-hinges-on-isis-threat-milley
Pourtant, comme le montre cet article d’un journal étasunien, le Los Angeles Time daté de 2016, les États-Unis n’ont jamais vraiment su contre qui et avec qui combattre/financer en Syrie. L’important à l’époque était que ces milices renversent Bachar El Assad, l’important maintenant est de garder une présence militaire au cœur du pays :
« Les milices syriennes armées par différents éléments de la machine de guerre américaine ont commencé à s’affronter dans les plaines entre la ville assiégée d’Alep et la frontière turque, soulignant le peu de contrôle que les officiers de renseignement et les planificateurs militaires américains ont sur les groupes qu’ils ont financés et entraînés dans cette guerre civile acharnée qui dure depuis cinq ans.
Les combats se sont intensifiés au cours des deux derniers mois, les unités armées par la CIA et celles armées par le Pentagone se tirant dessus à plusieurs reprises tout en manœuvrant dans un territoire contesté à la périphérie nord d’Alep, ont confirmé des responsables américains et des chefs rebelles.
À la mi-février, une milice armée par la CIA appelée Fursan al Haq, ou Chevaliers de la droiture, a été chassée de la ville de Marea, à environ 30 km au nord d’Alep, par les Forces démocratiques syriennes soutenues par le Pentagone, qui arrivaient des zones contrôlées par les Kurdes à l’est. »
https://www.latimes.com/world/middleeast/la-fg-cia-pentagon-isis-20160327-story.html
Comme pour la France en Afrique, les Etats-Unis utilisent l’argument du terrorisme pour justifier leur présence en Syrie. Pourtant, ni le gouvernement syrien ni le gouvernement irakien n’ont demandé au gouvernement étasunien de les protéger des terroristes. D’autant plus que sans le financement de ces « terroristes » par l’Occident, ils ne terroriseraient plus beaucoup, ni longtemps.
L’argument occidental disant : « sans nous le terrorisme prospère. Sans nous vous serez attaqués, avec nous vous serez protégés » est une méthode bien connue des mafiosi siciliens.
Pourtant cette attitude impérialiste coûte énormément aux contribuables :
« Au 29 août 2022 cette dette totale US se monte à 102.015 milliards de dollars soit 372% du PIB US, 97% du PIB mondial, 35 fois le PIB français… »
Elle a donc augmenté de près de 10.000 milliards de dollars en 1 an (depuis mon dernier point de situation du 17 août 2022), beaucoup plus rapidement que les trois années précédentes ou l’augmentation annuelle n’était que de 6000 milliards de dollars par an…)
Sur ce montant considérable, la dette fédérale, celle de l’État US, dont on parle le plus souvent en géopolitique, n’est que de 32.817 milliards de $, en augmentation de 2163 milliards en 1 an, soit 121,8% du PIB US, le 29 août 2023. Elle n’était que de 22 356 milliards de $ (105,5% du PIB) en juin 2019.
Elle continue de croître au rythme de 5,6 milliards de dollars par jour (moyenne sur les 12 derniers mois). On réalise sur ce seul chiffre que les soutiens militaires et financiers US à l’Ukraine ne peuvent se faire que par un accroissement continu et significatif de la dette, ce qui a conduit l’agence de notation Fitch à dégrader la note de l’économie US, après l’agence Standard and Poors qui l’avait déjà fait en 2011 et l’agence chinoise Dagong qui l’avait fait en 2018.2
Cette dette fédérale est, pour 76,9%, détenue par les Américains eux-mêmes (fonds de pensions, épargne des citoyens, compagnies d’assurance, institutions financières privées ou étatiques). La question n’est plus de savoir si ce système de fonctionnement de l’économie US fondé sur un océan de dettes va s’effondrer, mais quand »
https://reseauinternational.net/ou-en-est-la-dette-us-situation-au-17-aout-2023/
En gros cela veut dire que les industries du Complexe militaro industriel et autres profiteurs de guerre sont financés par une dette acquise auprès « des américains eux-mêmes », une dette qu’ils n’ont visiblement aucune intention de rembourser vu son augmentation incessante. Il est évident qu’une telle politique ne peut qu’entrainer des troubles intérieurs et des velléités de changement de la part du peuple, comme nous allons le voir dans le prochain chapitre.
Le 4 septembre 2023 – Le Saker Francophone
il est clair que les US sont dans une voie sans issue avec la disparition programmée du dollar, d'où leur nervosité et leur stratégie guerrière.
RépondreSupprimerIl n'est pas certain qu'ils puissent gagner cette guerre, même avec l'avantage bactériologique.
D'un autre coté, les Brics 6+ ne sont pas un bloc anti occidental non plus et ils ne se sont pas construit un "OTAN like".
Nous verrons la suite, mais rien ne semble aujourd'hui vouloir éviter la montée aux extrêmes.