Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Cheikh Naïm Qassem, le 18 juillet 2025, à l'occasion de la commémoration du martyre de Hajj Ali Karaki, commandant du front sud assassiné aux côtés de Hassan Nasrallah.
Nous ne traduisons que la seconde partie du discours, consacrée aux développements au Liban et dans la région. La première partie était un hommage au Commandant Ali Karaki.
[Accomplissements et
sacrifices de la Résistance]
[Les violations
israéliennes de l'accord de cessez-le-feu]
[Le désarmement du
Hezbollah]
[Les menaces
existentielles qui pèsent sur le Liban]
[Appel à l'unité des
Libanais]
[...] J'en arrive à présent au sujet politique. Je vais
parler aujourd’hui essentiellement de la situation du Liban, de la Résistance
au Liban, des plans qui se trament contre lui, et je répondrai à des questions
fondamentales :
·
Quelle est l’efficacité de la Résistance et sa capacité à se
maintenir au Liban ?
·
Que devons-nous faire face aux exigences internationales et
israéliennes qui visent à imposer le retrait des armes de la Résistance ?
· Que devons-nous affronter pour renforcer les capacités et la position du Liban, pour le reconstruire, et pour assurer sa stabilité dans un environnement chargé de dangers et de violations ?
[Accomplissements et sacrifices de la Résistance]
Tout d’abord, cette Résistance dont certains discutent
aujourd’hui de la pertinence et du rôle qu'elle a joué, il semble qu’ils aient
oublié qu’elle a été fondée par l’Imam al-Sadr et par l’Imam Khomeini – que
Dieu sanctifie son âme –, et que sa force et sa détermination ont été nourries
par les martyrs, les vertueux et les dirigeants. En tête de ces derniers
figurait l’ancien Secrétaire général, Son Éminence Sayed Abbas al-Moussawi –
que Dieu le Très-Haut lui accorde Sa satisfaction –, puis vint l’œuvre
fondatrice majeure accomplie pendant trente-deux ans par Son Éminence le Maître
des martyrs de la Oumma, Sayed Hassan Nasrallah – que Dieu lui accorde Sa
satisfaction –, avec al-Safi al-Hashimi – que Dieu lui accorde Sa satisfaction.
Cette Résistance a réalisé, en quarante-deux ans, de 1982 à
2024, des accomplissements : elle a libéré le Liban en l’an 2000 ; elle a
empêché Israël d’occuper le pays en 2006 ; elle a assuré au Liban une stabilité
continue de 2006 à 2023, période durant laquelle Israël n’a pu commettre aucune
agression contre lui pendant dix-sept années. Ce sont des réalisations
indéniables.
Le plus important est que la Résistance a empêché l’État
israélien colonialiste de s’enraciner dans le sud du Liban, à travers les
figures de Saad Haddad puis d'Antoine Lahad, jusqu’à la chute de cette mini-entité
(administrée par l'Armée du sud-Liban, collaborant avec Israël) et son
remplacement par la Libération. Cette Résistance, lors de la Bataille des
Puissants (guerre entre Israël et le Hezbollah en 2024), a empêché Israël
d’atteindre Beyrouth. Elle l’a même empêché d'avancer malgré les
soixante-quinze mille soldats et officiers israéliens engagés sur la ligne
frontalière au sud du Liban.
Voilà les accomplissements de la Résistance : des
accomplissements dont les maître-mots sont la Libération, la protection du
Liban face à l’occupation, la prévention de l’implantation de colonies
israéliennes, l’empêchement pour l’entité israélienne de s’emparer des
richesses du Liban et de prendre contrôle sur son avenir. Ce sont là des
accomplissements considérables.
Certains diront : il y a pourtant eu de lourdes pertes, et la
Résistance n’a pas su dissuader Israël de poursuivre son agression après la
Bataille des Puissants. Nous répondons : c’est vrai, nous n’avons pas pu
empêcher Israël de continuer son agression, mais nous avons réussi à la stopper
à une certaine limite à travers l’accord conclu entre l’État libanais et
l’entité israélienne, qui a rendu obligatoire pour Israël de se retirer du
territoire libanais et de mettre fin à son agression.
[Les violations israéliennes de
l'accord de cessez-le-feu]
Cet accord est désormais sous la responsabilité et la tutelle
de l’État libanais. Cela signifie que nous avons remis le dossier à l’État
libanais à ce stade, car c’est lui qui, en principe, porte cette
responsabilité. Mais la Résistance est intervenue lorsque l’État était absent.
Lorsque l’État a affirmé sa présence, et que les conditions – tant de notre
côté que du sien – ont été réunies pour accomplir cette mission, alors il a
assumé cette responsabilité.
Le Hezbollah a totalement respecté l’accord, l’accord de
cessez-le-feu au sud du fleuve Litani. L’État libanais a déployé l’armée
libanaise là où cela lui était possible dans le Sud, car Israël n’a pas permis
à l’État libanais ni à l'armée libanaise de progresser dans certaines zones.
Ainsi, en tant qu’État libanais, en tant que Hezbollah et Résistance, avec tous
les résistants, nous avons rempli toutes les obligations qui nous incombaient
dans le cadre de l’accord, alors qu’Israël, lui, n’a rien respecté.
Aujourd’hui, huit mois se sont écoulés depuis le 27 novembre
2024 (accord de cessez-le-feu). Durant ces huit mois, l’agression s’est
poursuivie, y compris pendant les soixante jours suivant le 27 novembre, alors
que cette période devait être celle du retrait. Israël n’a pas respecté cette
échéance : il s’est maintenu sur cinq positions, et l’agression a continué.
Tout le monde affirme qu’Israël a commis 3 800 violations.
Tout le monde reconnaît qu’Israël n’a pas respecté ses engagements. Tout le
monde reconnaît aussi que le Hezbollah a respecté les siens, que le Liban a
respecté les siens. C’est un fait bien connu, attesté de tous, sauf,
évidemment, des États-Unis et d’Israël.
Qu’est-ce qui a poussé Israël à poursuivre son agression ? Et
qu’est-ce qui a poussé les États-Unis à œuvrer aujourd’hui à un nouvel accord ?
Je vais être franc : ils ont découvert que l’accord conclu était favorable au
Liban et à la poursuite de sa Résistance. Ils ont donc jugé nécessaire de
modifier et de changer cet accord. Ils ont exercé des pressions sur le terrain,
dans l’espoir d’en modifier les termes. Mais toutes ces pressions, toute cette
agression pendant huit mois, n’ont pas modifié le résultat de l’accord.
Autrement dit, si Israël se retire et cesse son agression, cela restera un gain
majeur pour le Liban.
Aujourd’hui, les États-Unis proposent un nouvel accord.
Savez-vous ce que cela signifie ? Cela signifie que toutes les violations,
toutes les infractions, tout le non-respect par l’ennemi israélien de l’accord
pendant huit mois seront nuls et non avenus. Pourquoi ? Parce qu’ils diront : «
Puisque nous sommes face à un nouvel accord, pourquoi me demander de parler de
l’ancien ? Nous avons un nouvel accord. » Ainsi, ce nouvel accord blanchirait
Israël de toute la période d’agression passée.
Deuxièmement, dans ce nouvel accord, les textes et les
modalités sont rédigés selon le souhait des États-Unis. On recommence à nous
réclamer en première instance le désarmement, en contrepartie de certains
retraits partiels, à des dates que décidera Israël. En somme, on nous demande
de faire des concessions immédiates, et quant à Israël, il décidera quand
est-ce qu'il mettra en oeuvre les contreparties qui lui incombent.
Dans le texte transmis – dans sa deuxième version – il est
dit qu’il y aurait des conséquences en cas de violation. Quelles conséquences
pour Israël ? Une condamnation au Conseil de sécurité, et des « révisions pour
mettre fin au conflit militaire » ! De qui se moque-t-on ?
Ce sont bien les Etats-Unis tout entiers, avec [Amos]
Hochstein, qui ont garanti l’accord, qui ont garanti la commission à cinq. Et
aujourd’hui, ils se dégagent de toute responsabilité ? Après huit mois, ils
disent ne pas avoir garanti l’accord ? Ce sont des menteurs. C’est vous qui
avez garanti l’accord. Sinon, pourquoi les Etats-Unis en serait-ils garante ?
Et pourquoi les États-Unis présideraient-ils la commission ?
Nous étions parfaitement au fait de tous les engagements passés.
Il y avait une garantie réelle. Mais elle n’a pas été mise en œuvre sur le
terrain, parce qu’ils ont découvert que cet accord ne servait pas leurs
intérêts ni leurs objectifs.
[Le désarmement du Hezbollah]
Quelle est donc le prétexte, aujourd’hui, pour ne pas mettre
fin à l’agression et pour parler d’un nouvel accord ? Le seul prétexte est
l’exigence du désarmement du Hezbollah dans l’ensemble du Liban.
La question est : pourquoi voulez-vous désarmer le Hezbollah
? Il a répondu : pour rassurer Israël, car c’est une exigence israélienne.
Gardez cela à l’esprit : le désarmement du Hezbollah est une exigence
israélienne. Le retard pris par Israël dans toute action (d'application de
l'accord) et dans sa poursuite de l’agression sont dus à leur volonté de
neutraliser les armes qui les ont empêchés d’entrer à Beyrouth, d’occuper le
Liban et d’atteindre leurs objectifs. Ainsi, le projet de désarmement, à ce
stade, dans tous les discours, est au service d’Israël. Autrement, sans cette
voie, comment Israël pourrait-elle se retirer ?
Nous considérons que c’est l’accord qui doit l’obliger à se
retirer. Car certains disent : « Très bien, si vous ne désarmez pas, Israël ne
se retirera pas. » Mais c’est lui l’agresseur ! Israël n’a pas le droit
d’intervenir ! Soyons clairs : Israël peut dire, comme il l’a fait, qu’il a un
problème qui s’appelle « les colonies » (du nord de la Palestine occupée,
frappées par le Hezbollah du 8 octobre 2023 au 27 novembre 2024). Très bien.
Cela fait maintenant huit mois que la sécurité des colonies est assurée. Huit
mois sans un seul tir. Pendant ces huit mois, il y a eu un retrait du sud du
Litani, l’armée libanaise a pris le relais, et le contrôle est passé aux mains
de l’État libanais. Donc, c’est terminé. L’exigence israélienne a été
satisfaite. Il faut maintenant satisfaire l’exigence libanaise : mettre fin à
l’agression et au retrait israélien.
Je vous le dis franchement : nous ne pensons pas qu’Israël a
simplement commis une agression et qu’il cessera demain si nous prenons telle
ou telle mesure. Non, mes amis, Israël est expansionniste. Même pour la
normalisation en cours avec certains pays arabes – qui a déjà eu lieu avec
certains d’entre eux –, attendez un peu, vous verrez que cette normalisation
n’est qu’une étape dans le processus d’annexion de la région à Israël.
Regardez aujourd’hui ce qu’Israël a fait en Syrie. Il a
détruit toute la capacité syrienne, de bout en bout. Il a occupé 600 km² dans
la région du Golan et à Quneitra. Les frappes récentes – sous prétexte de
protéger les Druzes, ce qui est un mensonge – ont frappé jusque dans Damas,
avec plus de 200 raids. Pourquoi Israël agit-elle ainsi en Syrie, alors qu’il
n’y a aucune menace de la Syrie à son encontre ? Où est la menace ? Il a dit :
il pourrait y avoir une menace dans mille ans ! Il a dit : la Syrie doit être
complètement désarmée, et soumise aux ordres d’Israël. Ces bombardements
récents signifient : « Faites ceci, ne faites pas cela. » Autrement dit, une
administration israélienne de la Syrie. Est-ce que nous pouvons accepter cela
au Liban ?
O mon frère, n’avons-nous pas vu ce qui se passe à Gaza ? Un
génocide. Un génocide collectif. L'extermination du peuple palestinien, sous
supervision américaine directe. Sous quel prétexte ? Il a dit : ce génocide
assure la sécurité d’Israël. Sous prétexte de la sécurité d’Israël, il ne
restera plus personne dans cette région qui puisse lever la tête. Sous prétexte
de la sécurité d’Israël, il n’y aura plus un endroit qu’ils ne pourront pas
exiger d'inspecter sous menace de la bombarder. Sous prétexte de la sécurité
d’Israël, il sera interdit à quiconque de dire « non » à Israël.
L’Occident en est arrivé à un point où l’antisémitisme est
criminalisé, où même les propos contre Israël sont interdits, où l’on peut être
emprisonné pour certaines paroles, déchu de sa nationalité, etc. On ne nous
demande pas seulement de déposer les armes et de mettre fin à ce qu’ils
appellent des menaces ; ils veulent aussi supprimer toute capacité de
mouvement, toute parole, toute inspiration qui pourrait surgir de cette région
et empêcher qu’Israël puisse la contrôler et s’étendre à sa guise.
Pourquoi ont-ils bombardé l’Iran ? Sous prétexte qu’il
dispose d’un programme nucléaire pacifique, qu’ils supposent susceptible
d’évoluer en programme militaire, et donc de constituer une menace pour Israël.
Pourtant, tous les inspecteurs ont prouvé qu’il s’agit d’un programme
pacifique. Mais Israël se sert de ce prétexte comme couverture ; le véritable
objectif est de frapper l’Iran pour le faire tomber et détruire cette capacité.
Dieu merci, l’Iran a su rester ferme, de ses dirigeants à son peuple, en
passant par les Gardiens de la Révolution et les forces de sécurité. Il a
réussi à contenir cette offensive israélienne qui visait parvenir à ces
endroits.
[Les menaces existentielles qui
pèsent sur le Liban]
Je tiens à réaffirmer ma conviction : Israël est
expansionniste et constitue un véritable danger.
Qu’a dit le président Trump à propos de la Palestine et de
Gaza ? Il a considéré qu’Israël est un petit pays. Mais comment ce petit pays
peut-il s'agrandir ? En occupant, en prenant d’autres terres. Sa première
proposition fut de transformer Gaza en « Riviera ». Quand Israël combat, tue ou
agresse en Syrie ou au Liban, vous remarquerez toujours que ses communiqués
mentionnent : « en coordination avec les États-Unis », « en coordination avec
le Commandement central (CENTCOM) ». Cela signifie que toute l’administration
est américaine. Ce qu’ils veulent, c’est un « Grand Israël ». Ils veulent
redessiner la géographie, les divisions, et la carte de toute cette région que
vous voyez.
Quant au représentant américain Barak, il a tout dit. Et
comme il est sensé et sait s’exprimer, ses propos sont clairs et pertinents.
Que dit Barak ? « Le Liban est sur le point de disparaître s’il ne se précipite
pas pour rejoindre le mouvement du changement. » Premièrement : il est
inacceptable que le Liban soit indépendant ou garde la tête haute, sinon, c’est
l’extinction ! L’extinction de qui ? L’extinction signifie qu'il sera livré à
Israël.
Barak dit aussi : « La crainte du désarmement du Hezbollah et
le refus du gouvernement libanais de l’appliquer pourraient entraîner une
guerre civile. » Il incite donc l’armée libanaise et l’État libanais à se
battre et à désarmer [le Hezbollah]. Car, selon lui, c’est la crainte du
désarmement qui provoque la guerre civile – et non l’acte de désarmer ! Il
incite à la discorde, menace le Liban d’extinction, envisage son annexion à des
puissances régionales – ou du moins, à la Syrie.
C’est un grand danger, ne l’entendez-vous pas ? Ne le
voyez-vous pas ? Ceux qui disent que nous n’avons de lien avec personne… vous
ont-ils laissés tranquilles ? Est-ce qu’ils vous ont laissés en paix selon que
vous ayez ou non des relations avec Israël ? Selon que vous ayez ou non des
relations avec les Etats-Unis ? Ce qui importe, c’est ce qu’ils veulent, eux.
Eux veulent diviser le Liban, le répartir entre Israël et la Syrie, et établir
une nouvelle carte dans la région.
Israël est expansionniste : la question n’est donc pas celle
du retrait des armes, qui n'est qu'une étape dans l’expansion israélienne. Les
armes constituent un obstacle. Ce sont ces armes qui ont permis au Liban de se
tenir debout pendant quarante-deux ans et de faire obstacle à Israël. Et
maintenant, je viens dire que ce qui a été un facteur de protection, de
résistance, de riposte et de capacité de survie, il faut le retirer du chemin
pour qu’ils aient pitié de nous ? Non, ils n’auront pas pitié de nous — cela
signifierait que nous leur offrons tout gratuitement.
Aujourd’hui, je vous le dis clairement : nous, le Hezbollah,
le mouvement Amal et la Résistance, nous, en tant que ligne souverainiste qui
veut l’indépendance du Liban, nous, qui croyons que le Liban est la patrie
définitive des Libanais, nous, qui croyons que nous sommes tous soumis à
l’accord de Taëf et à ses dispositions, nous, qui considérons que nos enfants
doivent vivre dans ce pays dans la dignité, la noblesse et la fierté, nous
sentons que nous faisons face à une menace existentielle. Une menace
existentielle contre la Résistance, contre l’environnement de la Résistance,
contre les partisans de la Résistance, et une menace existentielle contre le
Liban dans toutes ses confessions. Toutes les confessions sont menacées au
Liban.
Regardez ce qui se passe en Syrie, en Palestine même :
l’église catholique a été bombardée, et avant elle, d’autres églises à Gaza.
Regardez ce qui se passe : des massacres identitaires, des égorgements filmés
en direct perpétrés par certains groupes rebelles en Syrie, par Daech, même
s’ils ont pris une autre apparence ou une autre appellation. Ces incidents ne
sont pas des incidents ordinaires.
De plus, je vous dirai encore
davantage : aujourd’hui, s’il y avait une décision, il ne leur faudrait pas
longtemps pour que les membres de Daech viennent de l’est du Liban vers
l’intérieur du pays et mènent des attaques de grande ampleur. Autrement dit,
nous sommes aujourd’hui face à une véritable menace israélienne, et à des
instruments d’Israël susceptibles d’être utilisés d’une manière ou d’une autre.
Le Liban est confronté à une menace existentielle. La
Résistance est confrontée à une menace existentielle. Et c’est là le plus grand
danger qui menace le Liban.
Que faire face au danger ? Il faut d’abord l’identifier, lui
faire face, et choisir les moyens et les méthodes appropriés pour le repousser.
Nous considérons que la réponse à ce danger réside dans le
maintien de la force de la Résistance, la cohésion entre l’État et la
Résistance, et la coopération de toutes les parties libanaises pour franchir
cette étape — en contraignant Israël à appliquer l’accord, et en exerçant des
pressions sur les Etats-Unis, la France, les Nations unies et les parrains (de
l'accord de cessez-le-feu entre le Liban et Israël) afin qu’ils fassent sortir
Israël du Liban et remplissent leurs engagements.
Quelqu’un pourrait dire : « À quoi sert donc cette force que
vous avez ? » Elle est utile. Si elle n’avait aucune valeur, pourquoi la
réclameraient-ils ? Pourquoi se focaliseraient-ils dessus si elle était sans
importance ? Qu’ils l'ignorent, alors, et cessent d'exiger notre désarmement !
Non, elle a bel et bien une valeur. Et nous disons clairement que nous, en tant
que Résistance, disposons avant tout de la force de la foi et de la position —
la force de croire en la Résistance, et la position qui a fait de cette
Résistance un véritable choix, quels que soient les obstacles, les complexités
et les sacrifices. Quant aux capacités militaires, elles constituent en réalité
une partie de la force de notre position. Nous misons d’abord sur la force de
la position, et sur certaines capacités militaires qui soutiennent le processus
défensif.
Si nous nous défendons et subissons de lourdes pertes — ce
qui est à prévoir quand on se défend —, nous avons néanmoins l’espoir que, si
nous résistons, nous pourrons leur fermer la porte et ouvrir la voie à une
solution et à la Libération. Mais si nous capitulons — comme le disent
certains, « capitulons » —, cela signifie que nous avons annulé nos moyens de
force gratuitement, et cela garantit avec certitude une offensive israélienne
sans limite, qui anéantira le Liban, son avenir et la vie de ses enfants.
Quel choix ferons-nous ? Si nous avons le choix entre une
victoire possible et une défaite et un anéantissement certains, allons-nous
opter pour la défaite et l'anéantissement ?
Je vais vous le dire : le Liban fait aujourd’hui face à trois
dangers réels et majeurs :
Le premier danger : Israël,
depuis la frontière sud, une menace contre l’ensemble du Liban et son avenir.
Le deuxième danger : les
instruments daechistes (groupes terroristes takfiris), à la frontière est, et
vous connaissez tous l’expérience passée.
Le troisième danger : la
tyrannie américaine, qui cherche à dominer le Liban et à le placer sous sa
tutelle. Ainsi, les Etats-Unis veulent priver le Liban de sa capacité d’agir et
de vivre.
Ils disent que les Américains nous aident. Mais en quoi les
Américains nous ont-ils aidés ? Qu’ont-ils donné au Liban durant les dernières
décennies ? Ils nous font la leçon, financent des ONG pour l’influence
culturelle et l’agitation médiatique, imposent des sanctions contre des
personnes, des institutions et le secteur bancaire... Ils ne nous offrent que
des discours, et se sont même retirés de l’accord (de cessez-le-feu). Les
Américains n’agissent pas dans l’intérêt du Liban — non, tout ce que fait
Israël est aussi un objectif américain.
[Appel à l'unité des Libanais]
Je veux dire à nos partenaires dans la patrie – j’entends par
là tous nos partenaires, sans exception, ceux qui nous soutiennent, ceux qui ne
nous soutiennent pas, et je m'adresse surtoute à ceux qui ne nous soutiennent
pas –, je leur dis : soyez patients au sujet de l’exclusivité des armes – selon
votre conception, vous avez une idée de ce que signifie l’exclusivité des
armes, et nous en avons une autre (les opposants du Hezbollah ne cessent de
proclamer que seul l'Etat doit posséder des armes). Soyez patients, et regardez
comment cela nous a aidés à faire redémarrer le pays. Aujourd’hui, ces armes
n’ont absolument aucun impact, aucun effet sur la reprise (économique, etc.) du
pays. S’il y a un blocage dans le redémarrage du pays, c’est à cause de
l’administration, des (pays) étrangers, ou d’autres qui ne coopèrent pas avec
le Liban – face à un grand danger qui pourrait anéantir le Liban.
Autrement dit, nous sommes confrontés à un danger nommé
Israël et les Etats-Unis, et à un problème nommé l'exclusivité des armes à
l’intérieur. Lorsqu’un danger et un problème se présentent à nous, nous devons
d'abord traiter le danger, et ensuite nous attaquer au problème. Ne traitons
pas le problème alors que le danger nous menace tous. L’agression et la
confrontation de cette agression sont le problème le plus important auquel le
Liban est confronté. Soyons unis, travaillons selon l’ordre des priorités, et
soyez assurés que, lorsque ce danger sera écarté et que l’objectif souhaité
aura été atteint, nous serons prêts à discuter de la stratégie de sécurité
nationale et de la stratégie de défense, afin qu’en résultent des acquis dans
l’intérêt de la force et de la continuité du Liban (ce qui n'est ni plus ni
moins que la position qu'exprimait Hassan Nasrallah, avant et après 2006).
Je vous invite à ne pas rendre service à Israël. Ensemble,
nous sommes plus forts. Dans cette confrontation, les Etats-Unis ne pourront
pas atteindre leurs objectifs.
Maintenant, si vous n’acceptez pas, que puis-je faire ? Celui
qui refuse (notre main tendue) et accepte l’humiliation, cela le regarde. Quant
à nous, nous n’accepterons pas l’humiliation. Nous avons consenti de nombreux
sacrifices pour cette voie, pour l’indépendance du Liban, pour notre dignité au
Liban. C’est notre force qui nous a permis d’obtenir ce résultat, et c’est
notre foi qui nous a permis d’obtenir ce résultat. Nous n’abandonnerons ni
notre foi ni notre force. Nous ne reculerons pas, quelles que soient les
difficultés. Nous sommes prêts à l’affrontement sur la base de l’une des deux
bonnes issues (promises par Dieu aux combattants sur Sa voie) : la victoire ou
le martyre. Il n’y a pas de reddition possible de notre part, ni de remise de
nos armes à Israël. Israël ne nous ôtera pas nos armes.
Nous sommes disposés à toute action qui mènerait à un accord
libanais, à une capacité libanaise, à une position libanaise forte. Mais pour
faire plaisir à Israël et aux États-Unis, nous ne concéderons rien, quelle que
soit la forme de la menace. Que personne ne s’avise d’emprunter cette voie.
Vous dites maintenant : si vous vous rendez, ce serait mieux.
Nous leur répondons : non, nous ne faisons pas partie de ceux qui se rendent.
« Ô
vous qui avez cru ! Combattez ceux des incroyants qui vous entourent, et qu’ils
trouvent en vous de la dureté. Et sachez que Dieu est avec les pieux. » (Coran,
sourate 9, verset 123)
Nous savons que l’affrontement est très coûteux, mais la
capitulation n’est pas seulement autrement plus coûteuse, non : la capitulation
ne nous laisse rien. Mes amis, prenez garde, tirez les leçons de ce qui se
passe dans la région, en Palestine, dans le monde entier.
Quoi qu’il en soit, nous poursuivons sur notre voie, nous
sommes présents et prêts pour la confrontation défensive. Car certains ont dit
: « Vous êtes prêts ? Alors allez tirer sur eux, tuez-les, affrontez-les ».
Pour répondre sans aucune forme de ridicule, nous disons non. Nous disons :
nous sommes prêts à nous défendre si Israël commet une agression que nous
jugeons suffisante pour dire que le moment est venu de défendre, et dans cette
défense, nous sommes prêts pour la victoire ou le martyre. Mais il n’y aura pas
de capitulation.
Je vous invite à ne pas parier sur un conflit chiite-chiite.
Entre le Hezbollah et le mouvement Amal, il y a une véritable coopération
stratégique. Cet environnement de Résistance, cet environnement est cohérent et
solidaire, et composé de bout en bout de martyrs, de dons, de sacrifices, et
d’attachement à la terre. Cet environnement, dirigé par l’Imam al-Sadr – que
Dieu le ramène sain et sauf avec ses deux compagnons – et dirigé par Sayed
Hassan Nasrallah – que Dieu le Très-Haut soit satisfait de lui –, ne trahira
jamais leurs principes, et ne renoncera jamais à leurs positions.
Ne pariez pas sur l’existence d’un conflit interne, ni entre
les composantes qui sont à nos côtés. Ne pariez pas non plus sur un désaccord
avec les trois présidents (Président Joseph Aoun, Premier ministre et Président
du Conseil des ministres Nawaf Salam, Président de la Chambre des députés Nabih
Berri). Ces trois présidents disposent de sagesse, de lucidité, de conscience
des dangers, de connaissance de la réalité et de volonté de coopération ce qui
est nécessaire pour sortir le pays de ses crises de manière juste. Que personne
ne sème la discorde en disant que nous cherchons à diviser les gens entre eux
afin qu’Israël atteigne ses objectifs.
Tant que nous sommes en vie, tant qu’il nous reste un
souffle, Israël n’atteindra pas ses objectifs – cela, nous pouvons vous le
garantir. Pourquoi ? Parce que nous avons un environnement populaire
formidable, sans précédent dans l’histoire, un environnement prêt à se sacrifier
pour la dignité, la fierté, et l’indépendance du Liban.
Que la paix de Dieu soit sur vous, ainsi que Sa miséricorde et Ses bénédictions.
Source
: naimkassem.com.lb
Traduction : lecridespeuples.substack.com
Des fois à la simple lecture du chapeau d'un article On est tenté de RIRE JAUNE......Mais on se retient par pudeur! Ainsi donc...Certains pensent que le LIBAN n'est pas assez DISLOQUÉ comme ça? Or il est HÉLAS disloqué depuis la Guerre civile (50 ans déjà) puis le MERDIER Israélo-Palestiniens de 1982....Dès le départ ce fut un état artificiel
RépondreSupprimermême si ses populations sont NATURELLES.
Israéliens,Palestiniens,Syriens;Pétroliers, TOUS d'une manière ou d'une autre à un moment donné, ont participé à Fragiliser puis à saper les fondements de cet état ÉTRANGE de par le partage des fonctions du pouvoir..... Président Maronite, 1er ministre Sunnite, président de la chambre du PARLEMENT Chiite ! La guerre de 1967 a tout bouleversé....
Commémoration de la première année de psychiatrisation politique de Michel Dakar, 8 août 2024 – 8 août 2025
RépondreSupprimerEnvoi d’une carte anniversaire commémorative aux intervenants dans cette psychiatrisation politique.
Carte d’anniversaire envoyée :
http://the-key-and-the-bridge.net/premiere-commemoration-psychiatrisation-politique-michel-dakar-8-aout-2024-8-aout-2025.pdf
Version originale de cette carte auto-censurée, non-envoyée :
http://the-key-and-the-bridge.net/non-censuree-premiere-commemoration-psychiatrisation-politique-michel-dakar-8-aout-2024-8-aout-2025.pdf
Liste des intervenants :
http://the-key-and-the-bridge.net/liste.html
Sommaire de la page « liste des intervenants » :
1 – Exemple de thème politique traité parmi d’autres dans l’activité politique de Michel Dakar (génocide en cours des Palestiniens)
2 – Lien internet vers le Dossier internement psychiatrique
3 – Respect de l’anonymat des intervenants
4 – Version censurée et non-auto censurée initiale spontanée de la carte commémorative d’anniversaire de la psychiatrisation politique de Michel Dakar
5 – Liste des intervenants
Nota 1 : envoi par internet de cette page à diverses personnes et organisations, françaises et à l’international
Nota 2 : envoi par voie postale de cette carte commémorative et liste à diverses personnes et organisations, locales, régionales, nationales et à l’international
6 – Photographie de Michel Dakar, prise en octobre 2024 dans sa chambre de l’hôpital psychiatrique du Havre Pierre Janet
Bien lire le chapitre "désarmement du Hezbollah" ce monsieur à 100% raison...sur Israël et sur le futur réservé...
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