La peur des drones russes en Scandinavie était-elle une fausse stratégie pour réprimer la flotte fantôme russe ?

Il est très suspect que Zelensky ait simplement affirmé, sans aucune preuve, que ces drones avaient été lancés par des pétroliers russes et ait ensuite exigé que l'Europe ferme les détroits à la navigation russe en réponse.

Des drones inconnus ont récemment survolé des aéroports danois et norvégiens, suscitant des spéculations selon lesquelles il s'agirait d'une riposte hybride différée de la Russie contre l'OTAN qui a soutenu les vols de drones ukrainiens à proximité des aéroports russes ces dernières années. Aucune preuve n'a été apportée à l'appui de cette hypothèse, mais Zelensky a tout de même malhonnêtement présenté ces affirmations comme des faits lors de son discours au dernier Forum sur la sécurité de Varsovie.

Selon lui , « de plus en plus d'indices suggèrent que la Russie aurait utilisé des pétroliers en mer Baltique pour lancer des drones – ceux-là mêmes qui ont provoqué des perturbations majeures en Europe du Nord. Si les pétroliers utilisés par la Russie servent de plateformes pour drones, ils ne devraient pas être libres d'opérer en mer Baltique. Il s'agit de facto d'une activité militaire russe contre des pays européens ; l'Europe a donc le droit de fermer les détroits et les voies maritimes pour se protéger. »

Sa proposition à l'OTAN de fermer les détroits danois à la navigation russe sous ce prétexte, ce qui équivaudrait à un blocus illégal et pourrait ainsi légitimer une action offensive russe en légitime défense, était prévisible compte tenu de l'intérêt de l'Ukraine et de certains de ses alliés à aggraver les tensions entre l'Union et la Russie. En fait, il se pourrait même qu'il s'agisse du faux drapeau que le Service russe de renseignement extérieur avait prévenu à deux reprises et qui pourrait bientôt être fomenté par le Royaume-Uni et l'Ukraine, même si cela prendrait finalement une forme différente.

Ils ont estimé que ces deux pays pourraient orchestrer d'éventuelles provocations en Baltique, qui seraient ensuite imputées à la Russie afin de justifier la répression contre son commerce d'énergie, pourtant sanctionné, que l'Occident décrit de manière dramatique comme étant mené par une « flotte fantôme » transitant par cette mer. Bien qu'aucun navire américain n'ait été ciblé par des torpilles soviétiques/russes transférées par l'Ukraine et que de telles mines n'aient pas été repêchées en Baltique, la menace des « drones russes » en Scandinavie joue sans doute le même rôle.

Les sceptiques pourraient insister sur le fait que la Russie a eu recours à des « représailles hybrides plausiblement niables » contre l'OTAN, mais il est illogique que la Russie prenne le moindre risque susceptible de justifier une escalade que la retenue de Poutine a jusqu'ici évitée. Il en va de même pour l'incident du drone en Pologne. Il en va de même pour l'accusation associée de violation de l'espace aérien maritime estonien. Tous ces incidents ont été présentés par l'Occident comme des provocations russes délibérées et ont précédé des propositions d'escalade présentées à tort comme des « représailles ».

Les arguments polonais et estoniens ont été exploités pour obtenir le feu vert de Trump à l'abattage par l'OTAN d'avions russes au motif qu'ils violeraient l'espace aérien du bloc, ce qui pourrait enhardir certains à tenter de telles actions sous de faux prétextes. Les arguments scandinaves ont quant à eux été exploités pour appeler à la fermeture des détroits danois à la navigation. Ces deux arguments concernent une escalade dans la Baltique, susceptible de constituer un blocus illégal entravant la libre circulation des avions et des navires russes dans cette région, exerçant ainsi une pression sans précédent sur Kaliningrad.

Cette observation suggère fortement que la menace des drones russes en Scandinavie était bel et bien une opération sous fausse bannière visant à justifier la répression de la « flotte fantôme » russe, même s'il est actuellement difficile de savoir si les membres de l'OTAN franchiront le Rubicon en prenant des mesures sérieuses, comme la fermeture des détroits danois à leur navigation. Quoi qu'il en soit, la proposition de Zelensky prouve qu'il tente de manipuler Trump pour provoquer un désastre de proportions monumentales, avec l'aide de certains de ses soutiens de l'OTAN partageant ses idées, mais il faut espérer que Trump ne se laissera pas prendre.

ANDRÉ KORYBKO

01 OCTOBRE 2025