dimanche 1 juillet 2012

Hannibal et Genséric, nos glorieux ancêtres

Hannibal Barca ou Annibal est né en 247 av. J.-C. à Carthage. Il meurt en 183 av. J.-C. près de l’actuelle Bursa en Turquie. C’est est un général et un homme politique carthaginois, généralement considéré comme l’un des plus grands tacticiens militaires de l’histoire. Certaines qualités lui sont reconnues depuis l’Antiquité : l’audace, le courage et la pugnacité. Hannibal couvre de plantations d’oliviers la plus grande partie de l’Afrique du Nord grâce au travail de ses soldats dont il considère le repos préjudiciable à l’État et à leurs généraux.


Wickipédia explique qu’en phénicien Hanni-baal signifie « qui a la faveur de Baal» et que « Barca » signifie : « foudre». En Arabe, la foudre se dit « barq », comme en phénicien ; et « hanène » signifie affection, amour (pour un proche ou un ami). En Tunisie, c’est aussi un prénom de fille.  Nous retrouvons ici la parenté linguistique, entre la langue punique d’une part et les langues maghrébia et arabe.  
Après les guerres puniques et la défaite face à Rome, il est obligé de signer le traité de paix avec Rome en 201 av.JC, qui prive Carthage de son ancien empire. Alors âgé de 46 ans, Hannibal décide de prendre part à la vie politique carthaginoise en dirigeant le parti démocrate. Carthage est alors divisée en deux grandes tendances. Le premier groupe, les démocrates, est principalement dirigé par les Barcides (référence à la famille Barca). Le deuxième groupe est une oligarchie conservatrice regroupée autour de Hannon le Grand
2213 ans plus tard, en cette année 2012, la société tunisienne a la même configuration. Elle est divisée en deux groupes : les démocrates modernistes d’un côté, et les islamistes rétrogrades, racistes et fascisants de l’autre (une oligarchie regroupée autour d’un pseudo sixième Calife)..
Élu suffète en 196 av.JC, Hannibal restaure l’autorité et le pouvoir de cette fonction, devenue insignifiante, et représente alors une menace pour les oligarques. C’est alors qu’il prend une mesure qui lui aliène définitivement l’oligarchie. Hannibal décide en effet que l’indemnité de guerre annuelle que Carthage doit à Rome soit directement versée au trésor plutôt que d’être collectée par les oligarques, qui « se sucrent » au passage, au travers de taxes extraordinaires. Ceux-ci, en parfaits félons, font appel aux Romains  qui, alarmés par la prospérité retrouvée de Carthage sous Hannibal, exigent la reddition de ce dernier. Hannibal choisit alors volontairement l’exil en 195 av.JC. Poursuivi jusque dans son exil, et menacé d’être livré aux Romains, Hannibal choisit de se donner la mort durant l’hiver 183 av.JC en avalant du poison que, dit-on, il porte depuis longtemps dans une bague. Il était alors âgé de 63 ans.

Que représente Hannibal?


Le nom « Hannibal » est commun dans le monde moderne et la culture populaire. Comme pour d’autres chefs militaires, les victoires d’Hannibal sur des forces supérieures lui confèrent une renommée qui lui survit bien au-delà des frontières de son pays d’origine, la Tunisie. Sa traversée des Alpes demeure ainsi un fait militaire parmi les plus spectaculaires des guerres de l’Antiquité et mobilise depuis l’imagination du monde de façon romancée au travers de multiples productions artistiques. Les exploits d’Hannibal, et plus particulièrement sa victoire à Cannes, continuent à être étudiés dans les académies militaires du monde entier. Dans l’Encyclopædia Britannica de 1911, l’auteur de l’article consacré à Hannibal loue ce dernier en ces termes : « Quant au génie militaire d’Hannibal, il ne peut y avoir deux avis. L’homme qui put se maintenir pendant quinze ans en terrain hostile faisant face à plusieurs armées puissantes et une succession de généraux capables doit avoir été un tacticien hors pair. Dans ses stratégies et l’utilisation de l’embuscade, il surpassa sans aucun doute tous les autres grands généraux de l’Antiquité. Aussi splendides que furent ses réalisations, nous devons encore plus nous en émerveiller en constatant la mauvaise grâce avec laquelle Carthage le soutint. Pour répondre à la disparition de ses vétérans, il dut lever des troupes fraîches sur place. Jamais, on n’entendit parler de mutinerie dans son armée, bien qu’elle fût composée de Berbères, d’Ibères et de Gaulois. »
Même ses chroniqueurs romains, qui le détestent, admettent une maîtrise militaire suprême, écrivant que ce dernier « n’avait jamais exigé des autres ce qu’il n’aurait pas fait lui-même ». Selon Polybe, « comme un sage gouverneur, il a su tellement soumettre et contenir ses gens dans le devoir, que jamais ils ne se révoltèrent contre lui, et que jamais il ne s’éleva au milieu d’eux aucune sédition. Quoique son armée ne fût composée que de soldats de divers pays, Africains, Espagnols, Ligures, Gaulois, Carthaginois, Italiens, Grecs, qui n’avaient de commun entre eux ni lois, ni coutumes, ni langage, il réussit par son habileté à réunir toutes ces différentes nations, à les soumettre au commandement d’un seul chef, et à les faire entrer dans les mêmes vues que lui ».
Norman Schwarzkopf, le commandant des forces de la coalition durant la première guerre du Golfe (1990-1991), affirme pour sa part que « la technologie de la guerre peut changer, la sophistication des armes change à coup sûr. Mais les mêmes principes de la guerre qui s’appliquaient du temps d’Hannibal, continuent à s’appliquer aujourd’hui ».
Enfin, selon l’historien militaire Theodore Ayrault Dodge : « Hannibal excellait en tant que tacticien militaire. Dans l’histoire, aucune bataille n’offre un exemple plus fin de tactique que la bataille de Cannes». Il lui donne le surnom de « père de la stratégie» du fait que son plus grand ennemi, Rome, adopte par la suite des éléments de sa tactique militaire dans son propre arsenal stratégique. Sa vie sert plus tard de trame à de nombreux films et documentaires.

Genséric (ou Geiseric) (399 après JC, mort à Carthage le 25 janvier 477).
Genséric est l’un des principaux personnages de la période qui voit la chute de l’empire romain d'Occident au Ve siècle. Pendant son long règne de près d'un demi-siècle, il fait d’une tribu germanique, les Vandales, relativement insignifiante, les maîtres d’une nouvelle Carthage. Les historiens européens feront de lui le portrait le plus affreux, tant parce qu'il est arien (anti catholique) que parce qu'il se rend maître de Rome, capitale du catholicisme.
Parti de Tarifa, en Espagne, Genséric débarque en Afrique avec sa nation composée de 80.000 personnes, dont à peine 40.000 guerriers, des Vandales, des Alains et des mercenaires de toutes origines. Des Berbères, excédés par l'oppression romaine, viennent en grand nombre grossir les rangs des Vandales. Après avoir occupé les villes côtières algériennes sous emprise romaine (Hippone - Annaba - est prise en 431, l'évêque saint Augustin y meurt lors de ce siège), Genséric occupe Carthage en 439. Il tire parti du port de Carthage. Il achète des vaisseaux, en construit de neufs, enrôle des matelots étrangers, exerce ses troupes aux opérations de la mer... En un mot, il crée en très peu de temps une marine formidable, et en état de porter au-delà des mers la terreur de ses armes.
Genséric
Le sac de Rome, la vengeance de Carthage


En 455, Genséric débarque à Ostie et pille Rome. Les troupes de Genséric, surtout berbères, sont autorisés à 15 jours de pillage, du 2 juin au 16 juin 455 mais doivent limiter au maximum les massacres, viols, et autres persécutions envers les chrétiens. Les Vandales amassent un butin considérable, rassemblé méthodiquement dans chaque quartier de la ville, explorés un à un. Les objets de valeurs se retrouvent sur les navires vandales stationnés dans le port d'Ostie prêts à repartir pour Carthage.  La flotte de Genséric apporte à Carthage les richesses de Rome, comme la flotte de Scipion l'Africain, en 146 av.JC, avait apporté à Rome les richesses de Carthage....
La nouvelle supériorité de Carthage
Royaume vandale

Devenu maître de la Méditerranée, à la suite de la conquête de la Tripolitaine, de la Corse, de la Sardaigne, de la Sicile, des Baléares et d'Ischia, Genséric s'impose aux empereurs romains d'Orient et d'Occident. D’ailleurs, en 459, quand Majorien passe en Gaule, à Lyon, puis en Espagne pour monter une expédition contre les Vandales en Maurétanie ; Genséric le devance et détruit la flotte romaine à Alicante (Espagne).
Mais en 468, l’empereur romain d’Orient, Léon, décide d’une expédition punitive contre Carthage, capitale du royaume vandale. Cette invasion est l’une des plus grandes entreprises militaires enregistrée dans les annales de l’histoire. C’est une opération amphibie qui comporte le déplacement de plus de dix mille navires et cent mille soldats. Le but de l’opération est la punition du roi vandale, Genséric, pour le sac de Rome de 455. Le plan est discuté entre l’empereur d’orient Léon, l’empereur d’Occident Anthémius et le général Marcellinus. Une armée va voguer directement sur Carthage pendant qu’une autre attaque la Sardaigne et qu’une troisième armée débarque sur les côtes libyennes à l’est de Carthage. Le Cap Bon est le lieu où débarque la flotte byzantine menée par Basiliscus. Genséric demande à Basiliscus cinq jours pour produire les conditions d’une paix. Pendant les négociations, Genséric rassemble ses navires et attaque soudainement la flotte romaine. Les Vandales ont rempli bon nombre de vaisseaux avec des matériaux combustibles et, durant la nuit, ces embarcations transformées en brûlots sont lancées contre la flotte romaine qui ne se méfiait pas. Les commandants romains tentent de sauver quelques navires de la destruction, mais leurs manœuvres sont empêchées par l’attaque d’autres navires vandales.  Au cœur de la bataille, Basiliscus prend la fuite. La moitié de la flotte romaine est brûlée, coulée ou capturée, et l’autre moitié s’enfuit avec Basiliscus. Toute l’expédition est un échec.
Genséric, le vieux guerrier, qui avait pris le titre de roi de la terre et de la mer, mais qui, en dehors de cela, ne sera plus jamais égalé dans l'histoire maghrébine meurt octogénaire et de cause naturelle le 25 janvier 477 à Carthage. Il a régné 50 ans. Genséric sera inhumé à Utique

Conclusion

Hannibal et Genséric, ces deux glorieux ancêtres,  sont de classe mondiale. Ils  n'étaient ni arabo-musulmans, ni berbères. Ils étaient à la fois tunisiens et algériens, comme le furent Saint Augustin et Ibn Khaldoun. Ils ont porté haut et fort l'étendard maghrébin. Nous avons eu d'autres glorieux ancêtres, arabes ou berbères, qu'il serait trop long de citer ici. Tout ceci doit nous réconcilier avec notre Histoire multi millénaire et multi-ethnique. Les "nains de jardin" qui nous gouvernent, en ces temps incertains, ne laisseront aucune trace de leur bref et calamiteux passage.  
               Hannibal Genséric