Le mouvement BARAKAT n’a rien d’un mouvement citoyen comme le
prétendent ses membres fondateurs, encore moins un mouvement national.
En fait, l’adhésion à leur mouvement est fermée à tout citoyen
indépendant et est strictement réservée à un réseau d’amis restreints,
s’autoproclamant direction collégiale nationale du mouvement. De ce
fait, leur prétention à se qualifier en tant que mouvement citoyen est
sans fondements et ils ne peuvent représenter qu’eux-mêmes. D’autre part, le
mouvement s’est manifesté de façon autonome et indépendante de toutes
les autres formations militantes et de contestation citoyenne qui ont
cours en Algérie.
Notamment le mouvement des chômeurs, des gardes
communaux, des partis politiques de l’opposition, de l’éducation
nationale, des organisations des droits de l’homme et de toutes les
autres associations citoyennes de la société civile qui contestent le
système de pouvoir. A ce jour aucune démarche ou initiative tendant à la
fédération de tous ces mouvements n’a été entreprise, ni envisagée de
leur part, qui aurait pu lui imprimer le caractère de mouvement
national.
Il est apparu comme un mouvement subversif, ayant été initié par un
groupe restreint d’une dizaine de personnes environs, et qui se
connaissaient entre eux depuis longue date. Ce sont principalement
des journalistes, des militants des droits de l’homme, des blogueurs et
généralement des militants de beaucoup de choses à la fois, qui s'activent
autour de la capitale Alger. Ils ont cependant des complicités très
étroites avec des Algériens de la diaspora qui est installée à
l’étranger et principalement à Paris, qui militent eux aussi pour
beaucoup de causes à la fois.
C’est au moment le plus fort de la convergence de toutes les
circonstances favorables à l’action subversive en Algérie que le
mouvement BARAKAT a fait son irruption dans le champ de la contestation.
Ce moment profite des convergences de toutes les frustrations de la
population, et s’inscrit dans la déclaration de candidature d’Abdelaziz
Bouteflika à sa propre succession aux élections présidentielles d’avril
2014 pour un quatrième mandat successif. Une candidature qui a choqué
des pans entiers de la société algérienne, laissant perplexe le bon sens
général et affectant profondément la morale collective. Une candidature
qui était attendue et qui était contestée avant même sa déclaration
officielle, pour être incompatible avec les fonctions présidentielles au
regard de l’état de santé du président sortant Abdelaziz Bouteflika,
qui est en deçà des conditions minimum pour pouvoir accomplir les
prérogatives présidentielles....
C’est à ce moment critique que ce mouvement, qui sera baptisé plus
tard, soit le 1° mars, « mouvement BARAKAT », décide de commencer les
hostilités, en manifestant de façon isolée dans l’espace public et en
bravant les forces de l’ordre, malgré l’interdiction par les autorités
d’une telle action. Cette précipitation va prendre au dépourvu toutes
les corporations qui militent pour le changement, les partis politiques
d’opposition et les personnalités qui les ont rejoints, l’ensemble de la
société civile et la population généralement, qui commençaient à
vouloir s’organiser pour mettre en place une stratégie de lutte pour
parvenir au changement du système de pouvoir.
Telle une surenchère, l’objectif déclaré de ce mouvement, diffusé sur
les réseaux sociaux d’internet à travers des communiqués, des
déclarations, des chartes et des organigrammes de l’organisation du
mouvement, ou bien à travers ses slogans, brandis lors des
rassemblements, vise à jeter désespérément la population dans la rue
pour faire pression sur le pouvoir et exiger à terme son départ, pour
laisser place à une transition vers un régime démocratique.
Cette démarche du mouvement BARAKAT, qui semble s’apparenter à un
mouvement insurrectionnel, ressemble à s’y méprendre au schéma
révolutionnaire qui a changé le court de l’histoire des pays du sud de
la méditerranée, qualifié communément de « printemps arabe ».
Ce schéma obéit à des principes très simples :
- Un moment critique de convergence des frustrations des
populations, dans lequel elles sont exacerbées par l’autoritarisme et la
défaillance des pouvoirs publics, qui les prédispose à un soulèvement
imminent suspendu à un facteur déclenchant (la candidature d’Abdelaziz
Bouteflika dans le cas de l’Algérie).
- La mobilisation virtuelle de la population via les réseaux
internet, par des éléments subversifs assez bien formés, financés et
encadrés par des réseaux étrangers occultes et intéressés, pour passer à
l’acte (quelques membres parmi les plus actifs du mouvement BARAKAT).
- Prendre au dépourvu ceux qui s’opposent à la reconduction
du statu quo et qui militent pour le changement (les partis d’opposition
et des personnalités les ayant rejoints, toutes les corporations
actives pour le changement et la société civile généralement), pour
neutraliser leur voix et détourner l’attention de la population de leur
propositions.
- La médiatisation intensive internationale, pour
sensibiliser les opinions et crédibiliser les objectifs et les
stratégies d’action de l’organisation subversive
BARAKAT . D’une part, il s'agit de pousser la population à
occuper la rue et à s’installer dans un conflit permanent avec les forces
de l’ordre jusqu’à la déstabilisation de la société et troubler la
paix civile. D’autre part, le conditionnement de l’opinion à la
légitimité insurrectionnelle vise à son tour à légitimer, le
moment venu, le recours à l’ingérence "humanitaire" étrangère.
Nous constatons en effet, qu’en plus de l’isolement et de l’absence
de volonté de collaboration avec les autres mouvements qui militent
depuis toujours pour le changement du système de pouvoir et pour la
normalisation de la vie politique en Algérie, le caractère aventurier
d’une telle action du mouvement BARAKAT, par sa menace à terme sur la
paix civile, répond favorablement à ce schéma insurrectionnel. Celui-ci a été déployé par des « mains occultes » pour enclencher et accompagner
les processus insurrectionnels sous la dénomination de printemps arabe.
D’autant, qu’à travers les informations en notre possession, autour du
mouvement BARAKAT et des activités de quelques-uns de ses membres, tout
laisse à croire que l’avènement de ce mouvement n’a rien de spontané et
résulte plutôt d’une opération bien coordonnée et prise en charge
financièrement et médiatiquement par des réseaux occultes afin de
déstabiliser l’Algérie et de semer le chaos.
Notons à ce propos la célérité avec laquelle le mouvement s’est
propagé dans les médias internationaux et son implantation massive en
France, par la mobilisation de la diaspora algérienne autour des
représentants du mouvement dans ce pays.
L’objectif de cette
représentation à l’étranger est clair, il s’agit d’augmenter ses
potentialités de visibilité à l’adresse de l’opinion publique nationale et
internationale, par sa proximité avec les médias internationaux qui lui
assurent une grande diffusion. Nous avons observé comment à travers Al-Jazeera, un mouvement mineur de quelques
personnes était devenu capable de créer l’évènement et d’entrainer une
population entière dans son sillage. Cela s’est produit avec le
mouvement BARAKAT, mais jamais avec les différentes actions subversives
qui ont cours en Algérie depuis toujours.
A savoir que le noyau de personnes ciblées pour enclencher ce
processus insurrectionnel sont généralement des personnes facilement
manipulables et perméables à la corruption. Ce sont avant tout des
personnes démunies, sans instruction et sans une culture politique
conséquente. Mais aussi et surtout, ce sont des personnes vulnérables
psychologiquement, pour se considérés d’avoir « rater leur vie », que ce
soit d’un point de vue de leur ascension sociale, que dans leur
réussite scolaire. C’est ce qui fait d’eux des militants de toutes les
causes et de beaucoup d’autres choses à la fois. Ainsi on retrouve parmi
les membres les plus influents du mouvement BARAKAT, le couple Amel
Chekkat et Abane Meziane. Pour la première, il s’agit d’une employée en
France, dont le salaire ne lui permet à peine que de solder ses factures
de fin du mois, de niveau d’instruction élémentaire et beaucoup
d’ambitions à prétendre se venger de ses échecs multiples. Elle est la
représentante officielle de BARAKAT à Paris, tour à tour militante de
tout et de rien et possède un agenda impressionnant. Abane Meziane, qui
est parmi les membres les plus actifs de BARAKAT d’Alger, écrit des
articles de presse dans la rubrique « week-end » d’un journal algérien
comme il y en a tant d’autres. De quoi gagner à peine le nécessaire pour
survivre. Il gère un blog intitulé « Dz Militant », il est membre actif
d’un mouvement indépendantiste kabyle, en l’occurrence le MAK, prêt à
se renier lorsque des internautes l’ont accablé à ce sujet. Il est aussi
militant des droits de l’homme, du MJIC et de beaucoup d’autres choses à
la fois, lui aussi. Cependant, leur relation très intense depuis
longtemps déjà, comme avec beaucoup d’autres membres du mouvement, dont
Sidali Kouidri Filali, Idir Tazerourtz, Sabrina Zouaoui, etc. tous aussi
militants de circonstances dans plusieurs organismes à la fois, est du
moins assez troublante. Ils se permettent de nombreux voyages par an
entre la France, l’Algérie et particulièrement en Tunisie ou sont
stationnés les ONG Freedom House et Institute for war and peace
reporting, chargés du recrutement, de la formation et du financement de
blogueurs et potentiels militants subversifs. A noter qu’Amel Chekat
prend en charge tout l’entretient d’Abane Meziane dans ses différents
voyages, selon une source proche de ce dernier. Par ailleurs, elle se
charge de demander les autorisations de rassemblement à la préfecture de
Paris en son nom propre et n’hésite pas de « nettoyer » le mouvement à
Paris de ses éléments gênants au risque de scinder le mouvement en deux.
C’est ce qui s’est produit samedi 15 mars, ou l’on a assisté à deux
rassemblements distincts à Paris, l’un à la fontaine des innocents et
l’autre devant l’ambassade d’Algérie à Paris. A noter également que des
membres de son groupe n’ont pas hésité d’appeler l’ONU à l’aide pour
intervenir en Algérie dans le conflit du M’zab lors d’une manifestation
devant l’ambassade d’Algérie à Paris le 25 janvier 2014. Elle-même
aurait signé une pétition favorable à l’intervention étrangère en Syrie.
Le mouvement BARAKAT à Alger aura beau publier des déclarations dans
lesquelles il ne reconnait pas le comité BARAKAT géré par Amel Chekkat,
mais Sidali Kouidri Filali, membre fondateur du mouvement BARAKAT
m’aurait déclaré en privé, je le cite : Il existe une cellule BARAKAT à
Paris et qui comporte beaucoup de monde, ils ont fait la marche du 1°
mars et tout le reste, c’est celle qui est tenue par Amel Chekkat, les
autres ne nous représentent pas.
Peut-on considérer que la main de l’étranger a-t-elle commencé son
opération de déstabilisation de l’Algérie par l’entremise du mouvement
BARAKAT, dont certains parmi ses membres peuvent être eux-mêmes
instrumentalisés à leur insu par leurs propres camarades, sous nos yeux
incrédules, sans que nous puissions en douter un instant, neutralisant
toute notre vigilance, que nous avions démontré avec beaucoup de
patriotisme au moment où nos voisins la subissaient tel un effet domino,
sans brancher. Ne serait-il pas à cause de sa banalisation, car
tellement éculée, par autant de fois d’avoir été brandit comme alibi de
stabilité pour perpétuer le statu quo de la part du pouvoir, qu’elle a
perdu de sa consistance d’effet dissuasif et persuasif, au point que
celui qui s’aventure à y recourir passerait ridiculement pour un
propagandiste au service du pouvoir et de « Chiyate » selon la
consécration du langage populaire.
Une condition supplémentaire pour les prédateurs qui guettent
patiemment nos perclusions, qui ont semble-t-il agi avec une telle
dextérité, qui nous rappel cyniquement leurs frappes chirurgicales,
assorties de leurs compléments macabres de « dégâts collatéraux. » Cette
notion de dégâts collatéraux, forgée pour atténuer le choc de leurs
populations, confrontées à l’insupportable spectacle de cadavres
jonchant les villes et villages des pays où ils avaient sévi avant
d’être probablement passé à l’acte contre l’Algérie, par l’entremise
d’une éventuelle instrumentalisation du mouvement BARAKAT, aura en
Algérie l’effet d’un chaos avec son lot de violences, qu’engendrerait
une guerre civile de tous contre tous, tellement la société algérienne
est divisée en différents groupes sociaux, ethniques et régionaux
conflictuels. Et par conséquence, la destruction des biens acquis depuis
l’accès de l’Algérie à son indépendance, chèrement acquise, la
partition du territoire national et la perte de la souveraineté
nationale.
Rien n’est encore joué à ce jour, le mouvement BARAKAT pourrait
s’effondrer avec la même célérité qui a marqué son avènement, à forces
de contradictions, d’isolement et de toute l’opacité qui couvre ses
activités. Pouvant laisser place aux partis d’opposition et des
personnalités qui les ont rejoints, aux organisations de la société
civile, aux universités, etc. et à tous ceux et celles qui militent pour
le changement à se fédérer dans un rassemblement citoyen et mobiliser
la population pour faire pression sur le pouvoir et l’amener à négocier
pacifiquement la transition démocratique sans préjudice sur le devenir
de la Nation.
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