Récemment, l’Arabie Saoudite a annoncé qu’elle voulait obtenir la bombe nucléaire auprès du Pakistan, selon le Sunday Times.
Elle avait participé au financement de la bombe pakistanaise, et veut,
apparemment, récupérer son dû. Cette annonce n’est évidemment pas
étrangère à la situation actuelle au Moyen-Orient.
Quelques jours à
peine après cette annonce, l’État Islamique se fend d’une annonce quasi
identique, toujours avec le même fournisseur. Bizarre, non ? Il y a de
quoi donner des sueurs froides à tous ceux auxquels ces déclarations
sont destinées. Puisque les égorgements et les dégradations de monuments
archéologiques ne suscitent plus tant d’émotions et d’indignation que
ça, on passe au nucléaire. Les menaces nucléaires ont toujours fait de
l’effet, Netanyahou en sait quelque chose.
Il ne faut cependant
pas prendre ces menaces à la légère. Elles sont presque toujours
annonciatrices de false flags. Le nouveau jouet de l’EI, destiné à faire
cauchemarder le public occidental, est relayé par les médias
anglo-saxons avec moult détails. C’est tout juste s’ils ne communiquent
pas le nom des banques et les N° des comptes bancaires de l’argent
destiné à l’achat des bombes, ainsi que le nom des intermédiaires dans
les transactions.
Notons, au passage, que les mercenaires de l’EI
doivent payer leurs transactions en dollars et doivent faire les
virements par Swift, comme dans toutes les transactions internationales
d’une certaine importance. Mais les autorités fédérales américaines, qui
gardent un œil sur tous les mouvements de fonds via SWIFT qu’elles
contrôlent, n’y voient que du feu.
A supposer que les «
djihadistes » échappent à la vigilance américaine, ce qu’ils semblent
être les seuls, ici-bas, capables de faire, et qu’ils tombent sur une
bombe qui traine par là sous un hangar pakistanais, il leur faudra
sûrement des vecteurs pour l’envoyer exploser quelque part. Qui leur
fournira ce vecteur, et les systèmes de brouillage pour passer les
barrières de défense de l’ennemi ? Ils ont beau avoir des pickups tous
neufs et des kamikazes prêts à mourir, attachés à leur bombe, ça ne
suffira pas. Mais il est tout à fait possible que quelqu’un de
malveillant leur fournisse quelques explosifs bourrés de saloperies
radioactives et pour cela, ils n’ont pas besoin d’aller faire leurs
emplettes au grand bazar d’Islamabad.
L'EI, est-il réellement en mesure de s'emparer de l'arme atomique?
Concernant l'arme nucléaire, il faut rappeler que l'on parle ici du système militaire certainement le plus complexe à développer, à soutenir et à mettre en œuvre à ce jour. Le faible nombre des Etats qui disposent de cette capacité en témoigne.
De fait, le développement de l'arme nucléaire comme un État l'entend n'est pas à la portée d'un groupe terroriste, même si celui-ci dispose de moyens financiers conséquents et d'une assise territoriale importante, ce qui est le cas de l’État islamique.
Outre des infrastructures spécifiques (extraction, enrichissement d'uranium, stockage…), difficiles à dissimuler, le moindre programme exige la mobilisation d'experts de très haut niveau. Enfin, les vecteurs (missiles balistiques, avions…) sont hors de portée d'un groupe non-étatique, aussi puissant financièrement et politiquement soit-il.
Où les djihadistes pourraient-ils trouver une arme nucléaire?
Concernant la capacité de Daesh à obtenir une ogive, elle peut être sérieusement questionnée. Le Pakistan est ici clairement identifié par le document de Daesh comme le pays qui pourrait lui fournir une ogive, via sa "filiale" locale.
Or, les sites nucléaires y sont extrêmement bien sécurisés, notamment depuis les années 2000. Pour rester sur ce pays précis, il n'a clairement aucun intérêt à appuyer l'Etat islamique. Les autorités pakistanaises savent qu'elles seraient les premières victimes d'une telle coopération via différentes mesures de rétorsion de la communauté internationale. Enfin, Islamabad est un allié fidèle de Ryad. Or, l'Arabie saoudite est dans la ligne de mire de l’État islamique…
Une autre possibilité serait qu'Israël fournisse cette bombe à Daesh, puisque la coopération entre les deux a toujours bien fonctionné. Cependant, pour les mêmes raisons que pour le Pakistan, l'Arabie Saoudite, alliée d'Israël s'y opposerait. Il revient alors à l'entité sioniste de décider quel est l'allié le plus utile : Arabie ou Daesh ?
"Une "bombe sale"?
L'option la plus probable pourrait être que l'organisation cherche à se doter d'une "bombe sale" (déchets radioactifs). Mais même ce cas de figure semble délicat à réaliser. Enfin, il faut remettre les déclarations de l’État islamique dans un contexte historique plus global en rappelant que la chute du Pacte de Varsovie a entrainé le déploiement des mesures adaptées pour éviter la prolifération des armes de destruction massive. A ce jour, elles ont été très efficaces.
Cependant, nous savons qu'aussi bien Israël que les USA ont utilisé des bombes sales contre des pays arabes. Sous "faux drapeaux" saoudien et marocain, des avions F16 israéliens ont largué des bombes israéliennes sales sur le Yémen en mai 2015. Israël pourrait très bien en fournir à Daesh. De même les USA en ont largué sur l'Irak, ils pourraient en fournir à Daesh, comme ils leur fournissent d'autres armes sophistiquées par des largages aériens et par la frontière turque.
Le pire est encore à venir.
Concernant l'arme nucléaire, il faut rappeler que l'on parle ici du système militaire certainement le plus complexe à développer, à soutenir et à mettre en œuvre à ce jour. Le faible nombre des Etats qui disposent de cette capacité en témoigne.
De fait, le développement de l'arme nucléaire comme un État l'entend n'est pas à la portée d'un groupe terroriste, même si celui-ci dispose de moyens financiers conséquents et d'une assise territoriale importante, ce qui est le cas de l’État islamique.
Outre des infrastructures spécifiques (extraction, enrichissement d'uranium, stockage…), difficiles à dissimuler, le moindre programme exige la mobilisation d'experts de très haut niveau. Enfin, les vecteurs (missiles balistiques, avions…) sont hors de portée d'un groupe non-étatique, aussi puissant financièrement et politiquement soit-il.
Où les djihadistes pourraient-ils trouver une arme nucléaire?
Concernant la capacité de Daesh à obtenir une ogive, elle peut être sérieusement questionnée. Le Pakistan est ici clairement identifié par le document de Daesh comme le pays qui pourrait lui fournir une ogive, via sa "filiale" locale.
Or, les sites nucléaires y sont extrêmement bien sécurisés, notamment depuis les années 2000. Pour rester sur ce pays précis, il n'a clairement aucun intérêt à appuyer l'Etat islamique. Les autorités pakistanaises savent qu'elles seraient les premières victimes d'une telle coopération via différentes mesures de rétorsion de la communauté internationale. Enfin, Islamabad est un allié fidèle de Ryad. Or, l'Arabie saoudite est dans la ligne de mire de l’État islamique…
Une autre possibilité serait qu'Israël fournisse cette bombe à Daesh, puisque la coopération entre les deux a toujours bien fonctionné. Cependant, pour les mêmes raisons que pour le Pakistan, l'Arabie Saoudite, alliée d'Israël s'y opposerait. Il revient alors à l'entité sioniste de décider quel est l'allié le plus utile : Arabie ou Daesh ?
"Une "bombe sale"?
L'option la plus probable pourrait être que l'organisation cherche à se doter d'une "bombe sale" (déchets radioactifs). Mais même ce cas de figure semble délicat à réaliser. Enfin, il faut remettre les déclarations de l’État islamique dans un contexte historique plus global en rappelant que la chute du Pacte de Varsovie a entrainé le déploiement des mesures adaptées pour éviter la prolifération des armes de destruction massive. A ce jour, elles ont été très efficaces.
Cependant, nous savons qu'aussi bien Israël que les USA ont utilisé des bombes sales contre des pays arabes. Sous "faux drapeaux" saoudien et marocain, des avions F16 israéliens ont largué des bombes israéliennes sales sur le Yémen en mai 2015. Israël pourrait très bien en fournir à Daesh. De même les USA en ont largué sur l'Irak, ils pourraient en fournir à Daesh, comme ils leur fournissent d'autres armes sophistiquées par des largages aériens et par la frontière turque.
Le pire est encore à venir.
Hannibal GENSERIC