lundi 25 mai 2015

Le Hezbollah appelle à l’union sacrée contre Daesh

Le chef du Hezbollah chiite libanais, Hassen Nasrallah, a appelé dimanche à l’union sacrée au Moyen-Orient pour combattre le « danger existentiel » que représente le groupe jihadiste sunnite État islamique, en reconnaissant pour la première fois que son mouvement combat « partout en Syrie » aux côtés de l’armée. Il a déclaré : "les raids occidentaux menés contre Daesh en un an sont bien moins nombreux que les raids israéliens sur Gaza durant les 22 jours de guerre en 2009 ou durant les 33 jours de guerre en 2006 contre le Liban".

« J’invite tout le monde au Liban et dans la région à prendre ses responsabilités face au danger que représente le projet ‘takfiri’ (des groupes extrémistes sunnites, NDLR), à sortir de l’hésitation et de la neutralité », a-t-il dit alors que les jihadistes de l’EI engrangent des victoires en Syrie comme en Irak.

« Un danger inédit »

hassanPour Hassan Nasrallah, qui intervenait sur un écran géant à Nabatiyé (sud), lors d’un rassemblement pour le 15e anniversaire du retrait israélien du Liban, « la bataille contre le projet takfiri est une bataille existentielle à laquelle sont confrontés notre pays et notre région; et lorsqu’il s’agit d’une bataille existentielle, toutes les autres passent au second plan ».
Il a martelé: « Aujourd’hui nous faisons face à un danger inédit dans l’histoire qui menace l’Humanité (…) Cette menace ne vise pas (spécifiquement) la résistance (le Hezbollah) au Liban, une confession particulière, le régime en Syrie, le gouvernement en Irak ou un groupe au Yémen. Le danger vise tout le monde. Personne ne doit faire la politique de l’autruche ».
M. Nasrallah a justifié tout au long de son discours la participation du Hezbollah aux côtés des forces du régime en Syrie contre la rébellion et les jihadistes dans un guerre qui a fait en quatre ans 220.000 morts. « Notre combat en Syrie est passé par plusieurs phases. (Aujourd’hui) nous combattons aux côtés de nos frères syriens, de l’armée et du peuple et de la résistance populaire à Damas, à Alep, à Deir Ezzor, Qousseir, Hassaké et Idleb ».
« Nous sommes présents aujourd’hui dans beaucoup d’endroits et nous serons présents partout en Syrie où notre présence est requise pour la bataille », a-t-il souligné, alors que jusqu’à présent il avait expliqué que ses forces agissaient seulement pour défendre la frontière libanaise et les lieux saint chiites.

« Ayez peur dune défaite inéluctable»

Présentant son mouvement comme l’avant-garde de la lutte contre les jihadistes, il a lancé: « Ne soyez pas effrayés d’une victoire du Hezbollah, ayez peur d’une défaite que nous allons vous infliger ». Il s’adressait à ses adversaires politiques au Liban, le « mouvement du 14-Mars », hostiles au régime en Syrie et favorables aux rebelles.
Mais l’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri, leader du camp anti-Hezbollah, a aussitôt critiqué ce discours. « Défendre le pays, la souveraineté et la dignité (du Liban) n’est pas de la responsabilité du Hezbollah, ni à Aarsal ni dans les montagnes (de la frontière) ni ailleurs », a-t-il dit, affirmant ne pas avoir besoin de prouver que son mouvement est hostile à l’EI.
M. Hariri a ajouté que pour son mouvement « l’Etat libanais et ses institutions légitimes sont notre seul choix, garantie et salut ». « Tout discours évoquant d’autres garanties (…) est inacceptable, absurde et suicidaire ».
L’implication du mouvement chiite libanais auprès de Damas a accru les tensions confessionnelles au Liban, qui accueille 1,1 million de réfugiés syriens. Les chiites du Liban sont largement en faveur du régime syrien alors que les sunnites appuient les assassins et les terroristes : l'argent arabo-qatari achète bien des consciences.

L'Iran ne se laissera pas infiltrer par Daech

Le commandant des forces terrestres de l'armée iranienne, le général Bourdestan  a mis en garde "contre la présence des takfiristes et des groupes terroristes  près de la frontière du pays", soulignant que "les hélicoptères iraniens ont pénétré le territoire irakien à une profondeur de  40 kilomètres  l'an dernier pour repousser les terroristes de Daesh" a rapporté le site d'information iranien farsnews.
S'exprimant ce  dimanche lors d'une réunion du Conseil islamique de la Shoura, il a affirmé  que "nous sommes confrontés aujourd'hui à une nouvelle forme  de menaces ,  différentes de toutes les précédentes  en termes de type, de forme et de taille".
" Ces groupes takfiristes s'étaient préparés et avaient même établi des usines de dépôts de matériel militaire pour que leur infiltration dans le territoire iranien soit accompagnée  d'assassinats et d'attentats afin de créer le chaos, mais nos forces de sécurité ont déjoué ce complot avant même sa mise en exécution" a-t-il expliqué.
Il a ajouté qu'"aujourd'hui, nous voyons  Daesh en Afghanistan et au Pakistan et ils se préparent maintenant".
Et de conclure : " il est primordial  de renforcer la capacité des forces terrestres de l'armée et celles des Gardiens de la révolution par les chars , les systèmes de défense  et les  hélicoptères  parce que la bataille est aujourd'hui la bataille des forces terrestres."

«Daech» exécute 400 personnes à Palmyre

Selon la télévision nationale syrienne, les victimes avaient été exécutées sous prétexte d'avoir de «liens avec le gouvernement de Damas». L'armée syrienne et les Comités populaires combattant les extrémistes se sont repliées dans les banlieues de Palmyre après avoir évacué beaucoup des habitants de la ville et les biens culturels les plus précieux.
«La plupart des exécutions ont eu lieu à Palmyre. Certaines victimes ont été tuées par balles, d'autres ont été décapitées ou tuées avec des couteaux», a affirmé l'
Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Selon le directeur de l'Observatoire Rami Abdel Rahman, des familles entières ont été exécutées, dont des enfants avec leurs parents.
«L'Observatoire a confirmé que l’État islamique avait exécuté 67 civils, dont 14 enfants et 12 femmes à Soukhna, Amiriya, aux environs de casernes d'officiers et à Palmyre», a indiqué l'ONG, en évoquant plusieurs zones situées dans l'est de la province de Homs.
Inscrite par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité, Palmyre est tombée aux mains de «Daech» le 21 mai, à l'issue d'âpres combats avec les forces du régime. Les vestiges historiques de Palmyre sont également sous le contrôle des terroristes et risquent d'être détruits à l'instar de la cité antique de Nimrud en Irak. Tout ceci se fait au nom de l'Islam sunnite wahhabite, la pire des sectes religieuses, la plus riche financièrement, mais la plus pauvre intellectuellement et spirituellement.

Hannibal GENSERIC