Les traîtres finissent toujours
mal. Le sort qui est réservé à ceux qui ont trahi leur pays, la Libye,
est terrible. Jalil en exil. Younis assassiné. Ce récit tiré des e-mails
d’Hillary Clinton prouve que la France, sous l’impulsion de Nicolas
Sarkozy, a bel et bien tué le frère Guide Mouammar Kadhafi pour de faux
prétextes. Comme le dit le populaire adage, la vérité finit toujours par
triompher. Ces clowns qui ont parlé de révolution et qui poursuivent
dans la fange, ne sont que des monstres…Cette histoire doit servir de
leçon aux Africains, corvéables et malléables à souhait…Et dire que les
fils Kadhafi sont emprisonnés pour rien. Voilà des criminels en liberté.
Que fait la CPI ? Allain Jules.
Les e-mails d’Hillary Clinton contredisent la version officielle française sur la guerre en Libye. Des espions
français ont secrètement organisé et financé les rebelles libyens qui
ont mis fin au règne de Mouammar Kadhafi avec l’aide de l’OTAN. Ces
courriels confidentiels d’Hillary Clinton ont été rendus publics le 22
Juin dernier.
Les notes de service du conseiller
d’Hillary Clinton, Sidney Blumenthal, contredisent le récit populaire
français à propos de son intervention en Libye, soulevant de nouvelles
questions sur une guerre qui a renversé un dictateur, mais mis en place,
le chaos et le radicalisme. L’ancien agent de la CIA Tyler Drumheller,
confirme tout ceci dans ses écrits, suite à son enquête relative à
l’attaque de 2012 contre le Consulat américain à Benghazi.
Or, les délires de médias français, qui
ont très souvent répété que le président d’alors, Nicolas Sarkozy, était
indigné par la répression de Kadhafi contre les manifestants en février
2011 ne tient plus la route. L’entrée en scène de l’imposteur dit
« intellectuel » Bernard-Henri Lévy, qui a rencontré le chef du Conseil
national de transition (CNT) Mustafa Abdul Jalil, le 4 Mars, change
tout. Immédiatement, Nicolas Sarkozy invite Jalil à l’Élysée et
reconnaît le Conseil comme unique interlocuteur de la Libye dès le 10
Mars.
Les e-mails à Clinton racontent une histoire nettement moins héroïque.
Ce n’est pas à partir du 22 Mars 2011 que
des « officiers » de la Direction générale de la sécurité extérieure –
le service de renseignement français – « ont commencé une série de
réunions secrètes » avec Jalil et le général Abdul Fatah Younis à
Benghazi mais bien fin février 2011. Ces derniers leur ont donné de
« l’argent et l’orientation » à suivre pour mettre en place le Conseil,
dont la formation a été annoncée le 27 février. Les officiers,
« parlaient sous les ordres de Sarkozy et donc organisé par la France
qui l’a reconnu comme le nouveau gouvernement de la Libye. », indique un
e-mail d’Hillary Clinton.
« En échange de leur aide », « les agents
de la DGSE ont indiqué qu’ils prévoyaient que le nouveau gouvernement
de Libye favorise les entreprises françaises et les intérêts nationaux,
tout particulièrement en ce qui concerne l’industrie pétrolière en
Libye. »
L’email poursuit en affirmant que Jalil
et Younis ont « accepté cette offre » et « ont maintenu des contacts
avec les agents de la DGSE au Caire. » Le mémo est intitulé, « Comment
les Français ont créé le Conseil national libyen, […] »
Une autre note datée du 5 mai affirme que
les personnes proches du Conseil, dans un cadre « strictement
confidentiel » dès la mi-avril 2011 montre que, dans des vols
humanitaires français, étaient inclus « les dirigeants de la compagnie
française TOTAL, de construction VINCI et de l’European Aeronautic
Defence and Space Company NV (EADS). « Ces vols subséquents auraient
aussi porté des représentants » du conglomérat THALYS et d’autres
grandes entreprises françaises, le tout, avec des liens très étroits
avec Nicolas Sarkozy « .
« Après avoir rencontré le [Conseil] ces
dirigeants d’entreprises françaises quittent discrètement, par la route,
la Libye via Tobrouk pour se rendre en Egypte. « Ces convois sont
organisés et protégés par les agents para-militaires [de la DGSE]. »
Une note ajoute que Levy lui-même a
obtenu la signature du Conseil sur un accord qui précise qu’il faut
donner aux entreprises françaises des marchés et « examiner
favorablement » leurs requêtes en matière d’affaires. Il est dit qu’il a
utilisé « son statut de journaliste pour fournir une couverture pour
ses activités. »
Une note, à partir de septembre 2011,
affirme que M. Sarkozy a appelé les Libyens à réserver 35% de leur
industrie pétrolière aux entreprises françaises – Total en particulier –
quand il s’est rendu en Libye. À la fin, cependant, c’est l’italien Eni
est arrivé en tête avec des entreprises russes et chinois qui attendent
leur heure, alors même que la production du pétrole libyen a chuté en
raison de la guerre civile.
Alors que BHL a longtemps été un
personnage controversé en France, le Conseil aussi, était déchiré par
des rivalités internes. Younis a été assassiné en juillet 2011 – à la
demande pressante de Jalil selon une note du 8 août, d’Hillary Clinton.
L’ambassade française à Washington a
refusé de commenter, et même pas de réfuter ces allégations. Le
ministère français de la Défense, qui supervise la DGSE, a également
refusé de commenter.
« Notre bureau de presse a reçu votre requête et vous remercie de votre intérêt pour les questions de défense », a déclaré à Al-Monitor le
ministère français dans une déclaration par courriel, ajoutant:
« Certes, vous devez réaliser que le Département de la Défense ne va pas
répondre à vos questions. »
Etc…
Julian Pecquet pour Al Monitor
Traduction: Allain Jules
Barak Obama a donné le feu vert à Sarkozy
Malik Obama et Mouammar Kadhafi |
Obama versus Obama ! Le frère
aîné du président américain, Malik Obama, qui serait en très mauvais
terme avec son frère après l’assassinat macabre du Guide Mouammar
Kadhafi, vient de le trahir. Il a vendu une lettre manuscrite de son
frère de président, à lui adressée, et datant de 20 ans, annonce le New
York Post.
Les relations tendues entre les deux
frères ont vu l’aîné accuser son cadet d’être un « schemer ». Ce qui
veut littéralement dire un intrigant, imposteur et comploteur.
Souvenez-vous, il voulait déjà que son frère épargne la Libye. En
vain…Il déclara alors: « La volonté de tuer Mouammar Kadhafi était plus forte chez Barack » La politique a corrompu l’homme politique mais, son frère ne devait pas vendre ces lettres…
ANNEXE : Pourquoi le criminel Sarkozy est-il toujours en liberté ?
Ces mails, qui ont récemment été
divulgués par la commission d’enquête du Sénat américain sur l’attentat
de Benghazi qui a coûté la vie à l’ambassadeur des États-Unis sur place,
contiennent à boire et à manger. Mélange d’informations confidentielles
et d’analyse géostratégique, de conseils politiques à l’adresse
d’Hillary (notamment celui de tirer la couverture à elle lors de la
victoire des rebelles) et de recommandations sur tel ou tel politicien
libyen, ces notes ne sont pas désintéressées car Blumenthal essaie en
sous-main de promouvoir l’intérêt de son groupe d’hommes d’affaires.
Mais il livre également à la première diplomate américaine tout ce qu’il
peut glaner sur la Libye, à une époque où le régime de Kadhafi est
toujours aussi opaque, et où l’opposition qui le combat ne l’est pas
moins.
Surtout, comme il l’a admis depuis,
Sidney Blumenthal envoie à Hillary Clinton des mails qui sont en grande
partie des “copier/coller” de messages qu’il a reçus de Tyler
Drumheller, un vétéran de la CIA qui a quitté l’agence en 2005 parce
qu’il s’opposait à la manipulation des renseignements par
l’administration Bush sur l’Irak. Drumheller, qui a passé 25 ans à la
CIA jusqu’à devenir le responsable des opérations en Europe, travaille
depuis comme consultant privé, mais il est resté très connecté avec le
monde du renseignement. Il informe donc Blumenthal, qui répercute à
Hillary Clinton, qui elle même fait circuler ces informations dans le
département d’État. Au milieu de cette cinquantaine de mémos, qui
comprennent parfois des contresens et des erreurs factuelles, car ils
sont rédigés « en temps réel », alors que la situation évolue chaque
jour en Libye depuis le déclenchement de la rébellion à Benghazi le 17
février 2011, on trouve une lecture alternative du rôle de la France
dans ce conflit.
Alternative car elle ne correspond pas du
tout à la version officielle avancée par Nicolas Sarkozy et les siens.
Alternative car elle soulève énormément de questions sur les objectifs
réels du gouvernement français qui a tout fait pour renverser le régime
de Kadhafi. Cette lecture du rôle de la France est donc celle d’un
ancien de la CIA, qui est resté connecté à de nombreuses sources en
Europe comme à Langley (siège de l’agence). Elle corrobore également ce
qui a été observé sur place à l’époque (présence d’espions français,
rôle de Bernard-Henri Lévy), puis dans différents récits ensuite. En
tout état de cause, Hillary Clinton les a lus, les a transmis à son
staff et a complimenté Blumenthal à plusieurs reprises. Ce qui signifie
que le département d’État ne lui a pas renvoyé un son de cloche
différent. Autrement dit, ces mémos représentent la lecture, presque au
jour le jour, de la guerre en Libye par l’administration américaine. Ils
valent donc autant que la lecture française présentée jusqu’ici par
l’équipe Sarkozy. Voici donc les principaux extraits de ces mémos
concernant la France :
1. Sarkozy voit une opportunité de redorer le blason militaire de la France
Le 17 mars 2011, le Conseil de sécurité
de l’ONU adopte la résolution 1973 autorisant une zone d’exclusion
aérienne au-dessus de la Libye et l’emploi de « toutes mesures
nécessaires », soit un feu vert à des frappes aériennes ciblées. Les
premières, conduites par la France, interviendront deux jours plus tard,
le 19 mars. Blumenthal écrit ceci le 20 mars : « Des personnes ayant
accès aux militaires et agents de sécurité français et britanniques
indiquent en toute confiance que le président français Nicolas Sarkozy
prévoit que la France va mener les attaques sur la Libye de Muhammar
Kadhafi pendant une longue période. D’après ces individus, Sarkozy est
sincèrement inquiet de la possibilité d’un génocide des troupes de
Kadhafi contre la population de Benghazi. Cependant, il voit également
dans la situation une opportunité pour la France de se réaffirmer en
tant que puissance militaire. » Le 19 mars, jour des premières frappes,
Nicolas Sarkozy justifie ainsi l’intervention depuis l’Élysée : « Venir
en aide à un peuple en danger de mort […] au nom de la conscience
universelle qui ne peut tolérer de tels crimes. Nous le faisons pour
protéger la population civile de la folie meurtrière d’un régime qui, en
assassinant son propre peuple, a perdu toute légitimité. »
2. « Comment les Français ont créé le Conseil national de transition ou comment l’argent parle »
Deux jours plus tard, le 22 mars 2011,
Blumenthal revient à la charge avec de nouvelles informations, qu’il dit
tenir « d’une personne au courant » et « en toute confiance ». Il
intitule son mail : « Comment les Français ont créé le Conseil national
de transition ou comment l’argent parle [en français dans le texte ! –
ndlr]. » Blumenthal parle de Conseil national libyen, mais c’est bien du
Conseil national de transition (CNT), qu’il s’agit. « Depuis fin
février 2011, des officiers de la Direction générale de la sécurité
extérieure (DGSE) ont entamé une série de rencontres secrètes avec
l’actuel dirigeant du Conseil national de transition, Moustapha Jalil et
le général Abdelafattah Younès, qui sera bientôt le commandant des
troupes rebelles autour de Benghazi. […] Les officiers de la DGSE ont
fourni de l’argent et des conseils pour appuyer la formation du CNT.
Ces officiers ont expliqué à Jalil et à
Younès qu’ils parlaient sous les ordres du président français Nicolas
Sarkozy, et ils ont promis que dès que le CNT serait organisé, la France
reconnaîtrait le Conseil comme le nouveau gouvernement de la Libye. […]
En retour pour cet appui, les officiers de la DGSE ont indiqué qu’ils
attendaient du nouveau gouvernement libyen de favoriser les entreprises
françaises et les intérêts nationaux, en particulier dans le domaine
pétrolier. Jalil et Younès ont approuvé. » Le 3 avril, quinze jours
après les premières frappes, le CNT signe une lettre queLibération
révèle au mois de septembre suivant, où l’on peut lire ceci : «
S’agissant de l’accord sur le pétrole passé avec la France en échange de
la reconnaissance de notre Conseil, lors du sommet de Londres, comme
représentant légitime de la Libye, nous avons délégué le frère Mahmoud
pour signer cet accord attribuant 35 % du total du pétrole brut aux
Français en échange du soutien total et permanent à notre Conseil. »
Selon Libération, la lettre est adressée au cabinet de l’émir du Qatar,
avec copie au secrétaire général de la Ligue arabe.
3. Sarkozy, inquiet de l’influence des islamistes, mandate BHL pour évaluer ladite influence
Le 27 mars 2011, Blumenthal avertit d’un
possible effondrement de l’armée libyenne. Il note : « … il y a des
rapports indiquant la mort de plusieurs officiers de sécurité de
Kadhafi, et que le leader lui-même aurait des ennuis de santé.
Malheureusement les services de renseignement européens sont incapables
de confirmer ou d’infirmer ces rapports. Cette situation est de plus en
plus frustrante pour le président français Nicolas Sarkozy qui, selon
des personnes en mesure de savoir, fait pression pour que la France
émerge de cette crise comme le principal allié de n’importe quel nouveau
gouvernement qui prendra le pouvoir. » « Sarkozy est aussi inquiet à
propos des rapports indiquant que des groupes radicaux/terroristes comme
Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) infiltrent le CNT et son
commandement militaire. Par conséquent, il a demandé au sociologue [sic]
Bernard-Henri Lévy, qui a de vieux liens avec Israël, la Syrie et
d’autres pays du Moyen-Orient, d’utiliser ses contacts pour déterminer
le niveau d’influence d’AQMI et des autres groupes terroristes au sein
du CNT. »
4. Des forces spéciales françaises entraînent les rebelles
Toujours dans le même mémo du 27 mars
2011, Blumenthal fait l’état des lieux des armes dont disposent les
rebelles : « des stocks apparemment inépuisables d’AK47 et de leurs
munitions. Les forces spéciales françaises, britanniques et égyptiennes
entraînent les rebelles en Égypte occidentale et, dans une moindre
mesure, dans la banlieue ouest de Benghazi. »
5. Sarko d’Arabie
Blumenthal, qui aime bien les ragots,
envoie à Hillary Clinton le 3 avril 2011 un article du Daily Beast qui
ironise sur les liens entre Sarkozy et les intellectuels en se demandant
si le président est un homme d’État ou tout simplement fou ? Il
commente ainsi son message : « Histoire hilarante à propos de Sarkozy,
BHL (Zelig en Lawrence d’Arabie), et la Libye, depuis des détails sur
Carla Bruni jusqu’à la désinformation à propos de la fourniture d’armes
et de conseillers par la France. Seul Molière pourrait faire justice à
cette histoire. » Le 18 avril, Bernard-Henri Lévy écrit dans Le Monde
pour « témoigner, ici, de retour d’un nouveau séjour à Benghazi, des
raisons qui me font espérer ». Sans un mot sur une quelconque présence
djihadiste mais admiratif devant « des caisses d’armes de poing cachées
sous les packs de lait en poudre ; quatre RPG7 tueurs de chars ; un
Milan filoguidé ; un lanceur de missiles air-sol pris sur un hélicoptère
kadhafiste et bricolé pour équiper un pick-up » débarquées sur le port
de Benghazi.
6. La DGSE proche des rebelles
Le 19 avril 2011, Blumenthal parle de
l’arrivée de conseillers militaires britanniques, qui permettront à la
France et à la Grande-Bretagne de bénéficier de meilleurs
renseignements. Mais les Libyens du CNT s’inquiètent du fait que ni les
Français ni les Britanniques ne semblent prêts à fournir une aide
suffisante pour faire la différence. Il ajoute : les Libyens « sont
particulièrement amers à propos de la position française, d’autant qu’au
début de la rébellion, des officiers du service action de la DGSE
avaient rencontré les dirigeants rebelles et les avaient encouragés à se
soulever contre Mouammar Kadhafi, tout en promettant de l’aide quand
les combats commenceraient ». « Dans le même temps, poursuit Blumenthal,
ces individus indiquent que les officiers de la DGSE continuent de
maintenir une relation étroite avec le commandant rebelle, le général
Younès, en l’encourageant à soutenir les plans diplomatiques et
économiques des Britanniques et des Français pour la Libye post-Kadhafi.
»
7. Des vols "humanitaires" de businessmen français
Dans un mémo du 5 mai 2011 qui comprend
l’intitulé « accaparement économique français », Blumenthal détaille une
opération humanitaire du ministère des affaires étrangères français
initiée le 13 avril, qui aurait amené à Benghazi des officiers de la
DGSE ainsi que des représentants de grandes entreprises françaises, «
afin d’établir des relations de travail avec les dirigeants rebelles
libyens alors qu’ils construisent le futur gouvernement de Libye ». Il
raconte : « Le vol initial comprenait des dirigeants de la compagnie
pétrolière Total, de la grande entreprise de construction Vinci, et
d’EADS. L’avion et l’opération étaient arrangées par Airbus (filiale
d’EADS). Les vols suivants ont amené des représentants du conglomérat
Thalys [là, Blumenthal doit vouloir parler de Thalès – ndlr] et d’autres
entreprises françaises, toutes avec des liens étroits avec le
gouvernement de Sarkozy. Après avoir rencontré le CNT, ces cadres
français quittent discrètement le pays par la route, en Égypte via
Tobrouk. Ces convois sont organisés et protégés par les officiers
paramilitaires du groupe Action de la DGSE, qui utilisent également ses
visites pour établir des contacts avec les unités de renseignements de
l’armée rebelle. »
8. BHL en VRP de Sarkozy
Toujours dans le mémo du 5 mai 2011,
Blumenthal rapporte le rôle de Bernard-Henri Lévy : « Lévy est de
nouveau arrivé à Benghazi le 22 avril et il a obtenu la signature des
dirigeants du CNT sur un Memorandum établissant le fait que les
entreprises françaises recevront un traitement favorable dans les
affaires futures. Selon des personnes en mesure de savoir, Lévy, parlant
en termes polis, a clairement dit aux dirigeants du CNT qu’ils avaient
une dette à l’égard de la France en raison de son soutien initial et que
Sarkozy avait besoin de quelque chose de tangible en retour à montrer
aux dirigeants économiques et politiques français. […] Lévy a conclu en
disant à un petit groupe de dirigeants rebelles que Sarkozy était
critiqué en privé par des leaders de la communauté juive française pour
son soutien aux rebelles avant de connaître leur position vis-à-vis
d’Israël, et que ce Memorandum l’aiderait à écarter ces plaintes. »
Blumenthal termine par un commentaire de sa source : « Des sources ayant
un excellent accès à la DGSE indiquent que Lévy utilise son statut de
journaliste comme couverture pour ses activités. En fait, il travaille
directement sous les ordres de Sarkozy. La DGSE et les militaires
français impliqués dans la rébellion libyenne se plaignent du statut
d’“amateur talentueux” de Lévy, mais admettent qu’il est très efficace
pour négocier avec les rebelles, tout en ayant la confiance complète de
Sarkozy. »
9. Kadhafi sera exécuté
Dans un mémo du 30 août 2011 qui examine
ce qui se passe au sein du CNT, Blumenthal raconte ce que les rebelles
veulent faire des dirigeants kadhafistes. S’ils s’accordent pour
transférer tous ceux qu’ils captureront à la Cour pénale internationale
(CPI) à La Haye, ils envisagent un sort différent pour le « Guide » :
(…) « une majorité du CNT a décidé que Mouammar Kadhafi serait détenu et
jugé en Libye, s’il est capturé par des forces sous le commandement
central de l’armée nationale libyenne (ANL). Cela dit, ils ont précisé
que si Kadhafi était capturé par des milices régionales qui forment le
gros de l’ANL, il serait sommairement exécuté. Le représentant de la CPI
a protesté mais il s’est fait envoyé balader. » C’est fin août que
Tripoli tombe. En fuite, Kadhafi sera tué le 20 octobre 2011 à la suite
d’un bombardement de l’Otan sur un convoi qui tentait de quitter la
ville de Syrte.
10. Sarkozy veut des contrats pour les entreprises françaises
Le 16 septembre 2011, Blumenthal, dont il
ne faut pas oublier qu’il travaille en même temps pour un groupe
d’entrepreneurs américains qui aimeraient bien récupérer des marchés en
Libye, raconte la visite de Sarkozy et de David Cameron à Benghazi, le
jour précédent : « Sarkozy et Cameron attendent une reconnaissance
tangible, sous la forme de contrats favorables pour les entreprises
énergétiques françaises et britanniques qui entendent jouer un rôle
majeur dans l’industrie pétrolière libyenne. Selon cette source, Sarkozy
est fortement convaincu que sans le soutien de la France il n’y aurait
pas eu de révolution et que le CNT doit démontrer qu’il réalise cela. »
Le chef de l’État français et le chef du gouvernement britannique sont «
accueillis en héros » (RFI), relate une presse unanime. Lors d’une
conférence de presse, Sarkozy dément l’existence d’un accord secret de
partage des richesses pétrolières mais ne dit pas non à de futurs
contrats, rapporte le Monde : « Je voudrais dire à l’ensemble des
opinions publiques arabes qui nous écoutent qu’il n’y a eu aucun accord,
qu’il n’y a eu aucun dessous-de-table quant aux richesses de la Libye,
que nous-mêmes nous ne demandons aucune préférence et aucun passe-droit.
Nous avons fait ce que nous avons eu à faire parce que nous pensions
que c’était juste. […] Ce que décidera le gouvernement [libyen] sera
bien et s’il veut faire confiance à nos entreprises, nous en serons très
heureux. »
11. Les Français réclament 35 % des contrats et poussent à la partition du pays
Début 2012, Blumenthal continue d’envoyer
ses mémos à Hillary Clinton, qui l’a complimenté sur son travail en lui
demandant de continuer à l’informer. Dans ce mail du 8 mars, il évoque
la potentielle partition de la Libye, dans laquelle il voit la main de
la France : « Le gouvernement et les dirigeants économiques français
entendent recevoir 35 % des nouveaux développements économiques libyens
depuis la chute de Kadhafi. Comme de nombreux businessmen occidentaux,
les officiels français ont passé des accords informels avec le premier
ministre Mahmoud Djibril et ses conseillers avant de voir ces accords
ignorés ou retardés quand le gouvernement a changé en octobre 2011. […]
Une source extrêmement sensible indique que la DGSE et le SIS (les
services secrets britanniques) entendent organiser le mouvement vers un
État semi-autonome dans un système fédéral. » Cette information que la
France soutiendrait la partition ne convainc pas totalement Hillary
Clinton qui, en transmettant ce message à ses équipes, ajoute un mot : «
Cela me paraît difficilement crédible d’après ce que je sais. D’autres
infos ? » En ce mois de juin 2015, la Libye est toujours au bord du
chaos, et de la partition.