L’Italie
entre ainsi dans la liste officielle des bases des drones étasuniens
d’attaque, sous contrôle exclusif du Pentagone, avec des pays comme
l’Afghanistan, l’Ethiopie, le Niger, l’Arabie Saoudite et la Turquie. Le
ministre des affaires étrangères Gentiloni, précisant que
« l’utilisation des bases ne requiert pas une communication spécifique
au parlement », assure que cela « n’est pas un prélude à une
intervention militaire » en Libye. Alors qu’en réalité l’intervention a
déjà commencé : des forces spéciales étasuniennes, britanniques et
françaises -confirment le Telegraph et Le Monde- sont en train d’opérer secrètement en Libye.
Depuis
le hub aéroportuaire de Pise, limitrophe à la base étasunienne de Camp
Darby, décollent en continu des avions de transport C-130 (probablement
aussi étasuniens), transportant des matériaux militaires dans les bases
méridionales et peut-être aussi dans quelque base en Afrique du Nord.
Dans
la base d’Istres, en France (Bouches-du-Rhône), sont arrivés des avions
étasuniens KC-135 pour l’approvisionnement en vol des
chasseurs-bombardiers français. L’opération n’est pas dirigée seulement
vers la Libye. Istres est la base de l’ «opération Barkhane », que la
France conduit avec 3mille militaires en Mauritanie, Mali, Niger, Tchad
et Burkina-Fasso.
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La base militaire d’Istres |
Dans
cette même zone et au Nigéria opèrent les USA avec des forces spéciales
et une base de drones au Cameroun. Toujours selon la motivation
officielle de combattre le groupe armé État islamique (EI) et ses
alliés. En même temps l’Otan a déployé en mer Egée le Second groupe
naval permanent, sous commandement allemand, et des avions radar Awacs
(centres de commandement volants pour la gestion du champ de bataille),
avec la motivation officielle de « soutenir la réponse à la crise des
réfugiés » (provoquée par les guerres USA/Otan contre la Libye et la
Syrie).
A
cette opération s’est ajoutée la « Dynamic Manta 2016 », exercice Otan
en mer Ionienne et dans le Canal de Sicile avec des forces aéronavales
d’USA, France, Grande-Bretagne, Espagne, Grèce, Turquie et Italie, qui a
fourni les bases de Catane, Augusta et Sigonella.
Ainsi
se prépare « l’opération de maintien de la paix sous conduite
italienne » qui, sous prétexte de les libérer de l’EI vise à occuper les
zones côtières de la Libye économiquement et stratégiquement les plus
importantes.
Il
ne manque que « l’invitation », qui pourra être faite par un
fantomatique gouvernement libyen. Pour l’intervention en Libye, c’est
Hillary Clinton qui est en train de faire pression : candidate à la
présidence, qui -écrit le New York Times dans un long service- a
« l’approche la plus agressive envers les crises internationales ».
C’est elle en 2011 qui persuada Obama de rompre les atermoiements. «Le
Président signa un document secret, qui autorisait une opération secrète
en Libye et la fourniture d’armes aux rebelles », tandis que le
Département d’Etat dirigé par Clinton les reconnaissait comme
« gouvernement légitime de la Libye ». Les armes, y compris des missiles
anti-char Tow et des radar anti-batterie, furent envoyés par les USA et
d’autres pays occidentaux à Bengazi et dans certains aéroports. En même
temps l’Otan sous commandement étasunien effectuait l’attaque
aéronavale, avec des dizaines de milliers de bombes et missiles, en
démantelant de l’extérieur et de l’intérieur l’Etat libyen.
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Hilary Clinton, criminelle de guerre : "Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort " |
Quand
en octobre 2011 Kadhafi fut tué, Clinton hurla de joie avec un « Wow
! », en s’exclamant « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort ».
Nous ne savons pas quel condottiere elle citera pour la seconde guerre
en Libye. Nous savons, cependant, qui nous télécommande.
Manlio Dinucci
Edition de mardi 1er mars 2016 de il manifesto
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