La
bataille d'Alep, que l'armée syrienne est en train de libérer, est présentée
par nos médias comme une conquête d'une ville étrangère. Les bombardements liés
à cette opération militaire sont dénoncés comme des actes de barbarie...
Comment
qualifier alors les bombardements de nos villes normandes par l'US Air Force en
cet été 44, si ce n'est, d'après leurs auteurs, à la préparation de ces villes
?
Nos médias à l'unisson évoquent comme précédent historique
l'écrasement de la ville espagnole de Guernica par l'aviation nazie en 1937, et
aussi le siège de Sarajevo.
Il
est bon alors de rétablir la vérité.
Mai
1936, le peuple espagnol vient de porter au pouvoir par voie électorale une
majorité "Frente popular".
Le
18 juillet 1936, les forces armées se soulèvent contre la République. Elles
sont écrasées par le peuple descendu dans la rue à Madrid et
Barcelone. Mais des unités débarquent du Maroc et prennent pied sur le
continent. Ainsi commence une guerre civile qui va durer trois ans. Très
rapidement, des contingents des armées régulières italiennes et allemandes
interviennent en faveur des troupes du général Franco, le "caudilo"
du putsch armé. Les gouvernements de France - de front populaire - et de
Grande-Bretagne déclarent la non-intervention, laissant libre champ aux
fascistes, ne respectent même pas les accords antérieurs de livraison d'armes
au gouvernement légal...
Face
à la barbarie des forces franquistes, soutenues massivement par Hitler et
Mussolini - la destruction de la ville basque de Guernica par l'aviation
allemande en constitue un épisode sanglant - des volontaires venus de nombreux
pays au secours de la République espagnole, de France en particulier
à l'appel du Parti communiste, constituent les Brigades internationales (d'où
sortiront peu d'années après, les cadres des FTP, fer ce lance de la résistance
armée contre l'Occupant allemand), Mais face aux armées de métier
allemande et italienne et à leur matériel, le peuple espagnol succombe en mars
1939. Les combattants républicains se réfugiant en France sont immédiatement
internés dans des camps de concentration par les derniers gouvernements de la
IIIème République.
Six
mois après, c'était la guerre avec l'Allemagne, puis la débâcle militaire
préparée de longue date par la bourgeoisie française, le coup d'état du 10
juillet 40 installant l'état français à Vichy, une occupation du sol
national durant quatre longues années, et la Résistance animée par nombre
d'anciens des Brigades internationales.
Et aujourd'hui...
Ce
rapide retour en arrière de ces tragiques années s'inscrivent en faux
contre le scandaleux amalgame qu'ose faire le pouvoir PS en assimilant les
héros des Brigades internationales aux éléments terroristes soutenus par la
France et les Etats-Unis, engagés dans la lutte contre le gouvernement légal de
Syrie et de son président Bachar al-Assad !
Aussi les propos tenus avec frénésie par les
journalistes, entre autres sur France Inter, concernant la situation militaire
en Syrie, lors de ce dernier week-end, sont très inquiétants.
En clair, nous serions en face d'un véritable génocide
de la population d'Alep soumis à un déluge de feu d'une ampleur inédite,
déversé par l'aviation syrienne (encore que on nous sous entend qu'il pourrait
s'agir de bombardements effectués par des appareils russes...). Les immeubles
s'écrouleraient comme des châteaux de cartes sur leurs habitants écrasés par
les bombes et les missiles. Et cet enfer dure, nous dit-on, depuis quatre jours
et quatre nuits... Vidéo Alep côté Ouest, que l'on ne vous montrera jamai.
Bilan annoncé : des centaines de victimes, et l'info
relaie qu'il s'agit de civils, femmes et enfants de préférence... De
quoi secouer les cœurs les plus endurcis. Si ces nouvelles étaient vraies, on
pourrait se poser la question sur le professionnalisme des aviateurs syriens,
qui négligeraient de viser les forces djihadistes adverses...
Les journalistes, des radios et télés en particulier,
décrivent donc un climat d'apocalypse programmé froidement par le gouvernement
de Damas, particulièrement par Bachar al-Assad, comparé à "un boucher qui
massacre son propre peuple", comme l'aiment à le répéter nos ministres.
Bombarder une ville occupée que l'on veut libérer, est-ce un crime ?
Les journalistes se désespèrent, en duo avec les plus
hautes autorités de la République de la non réaction des Occidentaux,
bloqués au Conseil de sécurité par le veto russe.
Le
nom de Vladimir Poutine est voué aux gémonies.
Et le recours au souvenir de la guerre civile espagnole
se retourne contre ceux qui osent l'évoquer. Car, s'il y avait comparaison entre
les deux situations, elle serait en faveur de la République syrienne qui se
défend, comme hier celle d'Espagne, contre ses "rebelles", armés et
secondés par l'étranger,
A l'inverse, les volontaires des Brigades
internationales pourraient être assimilés à ceux du Hesbollah
libanais, [aux volontaires venant d'Irak et d'Iran,] venant au secours de leur voisin, victime d'une agression
internationale. Et Franco, de son côté, réunit des volontaires d'autres pays, de
France entre autres, des éléments acquis au fascisme, qui deviendront peu
d'années plus tard, les Kollabos de l'Occupant allemand. Tels les fanatiques de
l'Organisation islamique rejoignant le camp anti-Assad... avant de s'occuper de
la France...
Nos journalistes, et le gouvernement PS encore davantage,
connaissent fort bien cette histoire. Et
s'ils la triturent de la sorte, c'est en connaissance de cause.
Alors pourquoi mènent-ils cette campagne avec une
telle violence ?
Par haine des Russes, de la Russie et de leur allié
syrien ?
Poutine - le diable - représente pour la gente
politique aux Affaires, celui qui reconstruit la souveraineté d'un état menacé
de dislocation après la défaite de l'Union soviétique. C'était du temps béni de
Boris Elsine au Kremlin, le pantin ivrogne des Occidentaux, alors qu'il vendait son
pays aux plus offrants. Ceux-ci ne supportent pas, aujourd'hui, que Vladimir
Poutine y ait mis bon ordre et dote son pays d'une force militaire capable de
faire face à toute provocation.
Raison de voir le président russe comme l'ennemi.
Pourquoi ce déferlement médiatique hystérique,
téléguidé de l’Élysée, pourquoi une telle violence, de tels mensonges répandus
dans l'opinion ?
Qui croirait à l'humanisme de nos dirigeants, qui
seraient heurtés par le coût humain de ces opérations militaires ?
Nous devons nous rappeler, il y a trois ans, François
Hollande se désespérait du refus de la Chambre des Communes britannique
d'intervenir militairement en Syrie, et du peu d'empressement d'Obama de se
lancer dans une nouvelle aventure. Pourtant, le président français, lui,
avait déjà le doigt sur le bouton pour lancer ses missiles sur Damas
...Peu soucieux à l'occasion, des pertes civiles syriennes que ce geste aurait
occasionnées. Et quand il vend des Rafales au gouvernement de l'Arabie saoudite,
peu lui chaut des nombreux civils au Yémen assassinés par ces mêmes Rafales.
Alors, pourquoi cette déferlante campagne contre les
dirigeants syriens et contre la Russie ?
On peut s'inquiéter des objectifs du pouvoir, à
quelques mois d'une élection présidentielle plus que difficile. François
Hollande aime parader comme "chef de guerre" au milieu des troupes
françaises, engagées au Mali ou ailleurs.
Mais il y a plus grave.
La crise économique et sociale déferle et, en France
comme au sein de l'Union européenne, des fissures, deviennent fractures. Le
pouvoir oligarchique tremble sur ses bases. Aux États-Unis, un phénomène de
même nature pousse au rejet des "élites" et menace
"l'establishment". Et cela au moment où la Chine est en passe de les
détrôner sur le podium des puissances de ce monde...
Et on peut légitimement se demander si tout ce sinistre
cirque médiatique ne s'inscrit pas dans un scénario de fin du monde, où la
guerre mondiale serait le joker de l'impérialisme en perdition.
La deuxième guerre d'Espagne a précédé la Seconde guerre
mondiale de six mois...
Soyons non seulement vigilants, mais aussi à
l'initiative pour défendre la Paix.
TITRE ORIGINAL :
De
la Syrie à la Normandie en passant par l'Espagne, par Jean LEVY
Dans notre article : La
véritable raison de la bombe sur Hiroshima, coup d’envoi de la Guerre Froide
, nous écrivions :
Cela n’a rien à voir avec la défaite du Japon, qui
était prêt à se rendre après une défaite catastrophique de l’armée de Tokyo,
forte de un million d’hommes, contre les Soviétiques en Mandchourie. Les
États-Unis cherchaient à effrayer l’Union soviétique et voulaient exclure une
partition du Japon avec elle, comme cela avait eu lieu en Allemagne, ils
voulaient le Japon pour eux seuls. Massacrer 200.000 civils innocents
sur des cibles non militaires pour atteindre cet objectif semblait être un
compromis intéressant pour Truman et ses conseillers.
Il y a soixante-dix ans, les bombes atomiques connues dénommées Little
Boy et Fat Man ont été larguées sur Hiroshima et Nagasaki. Dans Hiroshima
environ 90.000 personnes ont été tuées immédiatement ; 40.000 autres ont
été blessées, dont un grand nombre sont morts dans une agonie prolongée
par la contamination radioactive. Trois jours plus tard, une deuxième
frappe atomique sur la ville de Nagasaki a tué quelque 37.000 personnes et
en a blessé 43.000.
Ensemble, les deux bombes ont finalement tué environ 200.000 civils
japonais.
Vidéo : les rebelles "peu modérés" coupant la tête des "modérés"
Vidéo : les rebelles "peu modérés" coupant la tête des "modérés"
Hannibal GENSERIC