La Syrie entrera en guerre. La décision
est prise, les objectifs sont fixés. La Syrie en a raz le bol. La fausse
révolution colorée a plus qu’échoué, elle a uni les Syriens dans la
fureur. Leurs maisons ont été détruites, leurs usines pillées, leur
patrimoine vendu aux enchères à Londres et à New York, et plus de 2
millions de réfugiés syriens sont retenus en otages par les États-Unis.
La guerre approche
La campagne de bombardement d’Israël
n’arrêtera rien. Partout en Israël, les objectifs ont été désignés :
entrepôts d’ammoniac à Haïfa, ‘vallée de la technologie’ et industries
militaires. Tout sera volatilisé par la première salve de 200 missiles
Iskander M. Ils déjoueront aisément le ‘Dôme de fer’, puisqu’en prélude,
seront pulvérisés les centres de commandement.
Selon des sources syriennes, protégés
par les défenses BUK, PantirS et S300, des centaines de lanceurs de
missiles sont hors de portée d’Israël. Il se pourrait bien que les
scientifiques syriens, qui ont souvent des années d’expérience dans les
programmes de développement de missiles les plus avancés de Russie,
aient préparé d’autres surprises.
Netanyahou ne pipe mot de tout ça à sa
population. Des milliers d’Israéliens mourront dans les premières
minutes. La capacité nucléaire d’Israël est inutile, la Russie a depuis
longtemps averti que c’est la ‘ligne rouge’.
La Syrie s’attend à des bombardements de
masse sur les civils, Israël ayant beaucoup de pratique dans ce
domaine. Les Syriens sont prêts à mourir, ils meurent depuis huit ans
des mains takfiristes et de ceux qui se sont prostitués aux États-Unis
et à Israël, comme l’exprime clairement le docteur en médecine Bassam
Barakat, formé en Russie et habitant Damas.
Les Étasuniens ont
l’expérience du Liban, des années 1980, et de l’Irak. Quand les convois
de cercueils commenceront à arriver à Washington, comme ce fut le cas
lors de l’occupation de l’Irak, les États-Unis connaîtront le prix de
leur soutien à la guerre d’Israël contre la Syrie.
Les règles du jeu, les règles d’engagement avec la Syrie ont changé.
Ce qui va
arriver est évident. À moins qu’Israël n’entame immédiatement des
démarches diplomatiques pour éteindre l’incendie qu’il a allumé en
Syrie, une guerre comme Israël n’aurait jamais pu l’imaginer va
s’abattre sur la population israélienne, à qui mentent ses dirigeants.
Israël est vulnérable.
Cette guerre
peut nous détruire tous, mais le peuple syrien survivra. En revanche,
nous doutons sérieusement qu’Israël puisse en dire autant. La tempête
approche.
Avec le printemps 2019, des queues se
forment à Damas : pas de chauffage, pas de carburant pour les véhicules,
électricité intermittente, beaucoup de produits alimentaires
manquants ; le pays est apparemment à genoux à cause des États-Unis et
d’Israël qui s’acharnent à affamer les Syriens.
Les États-Unis occupent 35% de la Syrie
et ils ont donné cette terre aux séparatistes kurdes pour qu’ils se la
partagent avec les restes des unités de l’État islamique, largement
épargné par les États-Unis et leurs alliés de la ‘coalition’ durant
presque quatre années de guerre factice.
Originellement arabes, les terres
attribuées aux rebelles kurdes sont le grenier à blé du Moyen-Orient, et
elles comptent de riches gisements pétroliers et gaziers. Dans la même
veine, la province d’Idleb, occupée exclusivement par Al-Qaïda sous
supervision étasunienne, reçoit chaque jour des convois de nouvelles
armes des États-Unis.
Dans le sud de la Syrie, à proximité de
Rukban, l’immense camp de réfugiés interdit aux observateurs et aux
convois humanitaires internationaux par les États-Unis, ces derniers ont
installé un centre d’entraînement. Ils craignent que leurs activités de
recrutement et de formation ne soient révélées. Chaque jour, ils
poursuivent sans fin leurs activités d’approvisionnement, pendant qu’à
quelques mètres à peine, des enfants meurent de faim à la cadence de
presque une douzaine par jour.
La Syrie est forcée d’entrer en guerre,
la décision de Trump de donner le Golan à Israël a rendu cela certain.
La seule question est quand et la réponse est aussi imprévisible, mais
plus tôt que l’on puisse le deviner.
Nous savons que les Syriens ont demandé
aux Russes d’informer Washington qu’ils attendent leur retrait de tous
les territoires à l’est de l’Euphrate.
Les Syriens ont aussi informé les Russes
que la force aérienne étasunienne ne serait plus autorisée à opérer en
Syrie, que tous les accords conclus pendant la guerre contre l’État
islamique étaient caducs. Cela signifie que les avions étasuniens seront
éventuellement pris pour cible.
Les Syriens ont exigé le retrait
immédiat de toute force militaire étrangère des provinces de Deir
ez-Zor, Raqqa et Hasaka. Ils veulent fermer les installations
d’entraînement de l’État islamique, renvoyer chez eux les mercenaires,
fermer les installations de production de gaz toxiques et évacuer les
conseillers saoudiens, qataris et israéliens des centres de
commandement.
On pourrait se demander comment un pays censé être à genoux puisse avoir un discours aussi fort.
Examinons ce qui se passe
Négociant à présent avec les Talibans,
les États-Unis laissent l’Afghanistan, et partent la queue entre les jambes [dépité]
comme ils avaient laissé le Vietnam il y a environ cinq décennies.
La situation en Irak est encore pire.
Environ 5000 Étasuniens pensent toujours occuper ce pays, bien que la
colère y règne aussi. L’Irak sait qu’il a été presque détruit par les
Takfiristes avec la complicité de Washington et de Tel-Aviv. Un quart de
million d’Irakiens sont morts et des millions vivent en brutal
esclavage depuis des années.
Pour des dizaines de milliards de dollars de pétrole irakien a été volé par les Étasuniens pour se remplir les poches.
Il n’est pas difficile pour le monde de
constater ce que sont les États-Unis. En train de s’effondrer, 60% de
leurs revenus vont à une armée depuis longtemps lassée de guerre, depuis
longtemps lassée de perdre, une armée qui ne protège rien et qui menace
tout.
Quand la guerre arrivera, et la guerre
approche, l’Irak et l’Iran s’y impliqueront, et les forces étasuniennes
seront perçues partout dans le monde comme des parasites, comme les
perçoivent les Syriens et les Irakiens.
La langue ici est la langue de la
fureur, en grande partie traduite de l’arabe. Israël et les États-Unis
n’en tiendront pas compte.
Rarement les choses ont été aussi claires
que la situation en Syrie. On ne pourra jamais répéter assez les ‘8 ans
de guerre’, et il faut répéter encore et encore le nettoyage ethnique,
les attaques chimiques, les enlèvements de masse, le viol
institutionnalisé, le pillage à une inimaginable échelle.
L’ennemi, il n’y a jamais eu de guerre
civile, a été quelque chose d’unique. L’ennemi a été et est encore le
crime organisé mondial, comme je l’ai fait remarquer à Damas ce matin de
décembre 2014. La facture est due et les nations qui ont osé se
soumettre à cette autorité criminelle, apprendront une leçon mille fois
pire que celle du 11 septembre.
———————
Gordon Duff, ancien
combattant de la guerre du Vietnam ayant travaillé durant des décennies
sur les questions relatives aux anciens combattants et aux prisonniers
de guerre. Il est consulté par les gouvernements confrontés à des
problèmes de sécurité. Rédacteur en chef et président du conseil
d’administration de Veterans Today, il écrit en particulier pour le magazine en ligne New Eastern Outlook.
Original : journal-neo.org/2019/04/19/syria-a-storm-is-coming/Traduction Petrus Lombard
Vive le peuple héroïque de Syrie! Vive l'axe de la résistance!
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