La G.B. recommande des attaques visant à « étouffer la vie » en Crimée et à la rendre « inhabitable »

S’exprimant lors du Forum sur la sécurité de Varsovie, l'ancien secrétaire britannique à la Défense, Ben Wallace, a appelé à une escalade majeure des attaques contre la Crimée afin de perturber gravement la vie civile sur cette péninsule stratégique. Considéré comme l'une des personnalités les plus influentes de l'appareil de défense britannique, M. Wallace a souligné la nécessité pour les pays occidentaux de soutenir les efforts visant à rendre la Crimée « inhabitable ».

« Nous devons aider l'Ukraine à se doter des capacités à long terme nécessaires pour rendre la Crimée invivable. Nous devons étouffer la Crimée », a-t-il déclaré, ajoutant : « Si elle n'est pas habitable ou si elle ne peut pas fonctionner… Je pense que si nous agissons ainsi, [le président russe Vladimir] Poutine réalisera soudain qu'il a quelque chose à perdre. » Il a suggéré de donner la priorité aux attaques contre le pont du détroit de Kertch reliant la Crimée à la région de Krasnodar, sur le continent russe. Ce projet d'infrastructure de 3,6 milliards de dollars a été légèrement endommagé lors d'attaques en octobre 2022 et juillet 2023, tandis que plusieurs autres attaques signalées ont été déjouées. 

Explosion sur le pont du détroit de Kertch lors d'une attaque ukrainienne

La Crimée est revendiquée par la Russie et l'Ukraine et a été intégrée à l'État russe en 2014. La péninsule contestée a été particulièrement ciblée par les frappes ukrainiennes et, bien que la grande majorité des attaques signalées aient été interceptées, plusieurs ont réussi. Les cibles comprenaient des plages, des infrastructures clés, ainsi que des cibles militaires, notamment  des systèmes de défense aérienne . Une  attaque particulièrement importante a récemment   visé l'aérodrome de Kirovske, le 28 juin, détruisant plusieurs hélicoptères, dont au moins un hélicoptère d'attaque Mi-28. L'une des frappes les plus destructrices a été  lancée  en mai 2024 à l'aide du système ATACMS fourni par les États-Unis et a détruit au moins deux intercepteurs MiG-31. Alors que les forces terrestres ukrainiennes subissent des pertes considérables sur les lignes de front depuis début 2025 et que le pays est confronté à des risques d'effondrement de ses forces et de son économie, la possibilité que les pays occidentaux cherchent à soutenir une escalade majeure des attaques lancées depuis l'Ukraine contre des infrastructures russes clés s'est accrue. De telles attaques pourraient être considérées comme un moyen de forcer Moscou à suspendre les hostilités, donnant ainsi à l’armée ukrainienne le temps nécessaire pour se rétablir . 

Lanceur de missiles sol-air du système longue portée S-400 en Crimée

La Crimée a été fortement fortifiée dès le milieu des années 2010, notamment contre d'éventuelles attaques aériennes, grâce à de fortes concentrations de systèmes de missiles sol-air les plus avancés des forces aérospatiales russes. Face aux attaques soutenues et aux livraisons massives de missiles balistiques et de croisière occidentaux à l'Ukraine, la solidité des défenses de la Crimée s'est considérablement améliorée au cours des 18 derniers mois. Observant récemment cette tendance, le porte-parole de la marine ukrainienne, Dmytro Pletenchuk, a déclaré fin septembre : 

J'ignore quels nouveaux systèmes de défense aérienne les Russes pourraient encore déployer en Crimée. Ils y ont déjà déployé tout ce qu'ils possèdent. Les Russes y ont depuis longtemps concentré  leurs systèmes S-500 Prometey  . Pour eux, la Crimée a toujours été et reste un lieu crucial à tous égards. La péninsule revêt pour eux une importance stratégique et géopolitique. Ils s'y accrocheront jusqu'au bout. Ils renforcent la défense aérienne de la Crimée bien plus que celle de leurs raffineries de pétrole. Mais cela peut attendre : tant que les forces terrestres ukrainiennes n'atteindront pas la zone, il n'est pas question de désoccupation.

Bien que les sources occidentales soient généralement pessimistes quant à la possibilité d'une prise de la Crimée et de sa réintégration à l'État ukrainien, maximiser les dégâts pourrait accroître la pression sur l'État russe pour qu'il accepte les conditions occidentales de gel des hostilités. Cela pourrait alors placer l'Ukraine dans une position nettement plus forte pour reprendre les hostilités ultérieurement. 

Rédaction du magazine Military Watch

3 octobre 2025

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NOTES de H. Genséric

Les premières utilisations du missile hypersonique Oreshnik (avec la combinaison de la portée, de la précision et des capacités de pénétration avancées de l'Oreshnik) a suscité  de vives inquiétudes  dans une grande partie du monde occidental. 

L'ambassadeur de Russie au Royaume-Uni, Andreï Kelin,  a affirmé,  peu après le premier tir de combat du missile, que celui-ci avait eu un impact significatif sur la politique britannique envers Moscou, obligeant   Londres à adopter une approche plus prudente quant au soutien aux frappes ukrainiennes en profondeur contre des cibles russes. 

Apparemment, les Britanniques n'en sont pas convaincus. C'est maintenant à la Russie de les convaincre en leur envoyant quelques uns de ces missiles.

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Hannibal Genséric