De la Marche pour l’égalité de
1983 où les marcheurs portaient fièrement leur keffieh jusqu’aux
manifestations de l’été 2014, les différents gouvernements français, de
gauche comme de droite, ont toujours redouté le lien de l’immigration
postcoloniale avec la Palestine. En vain. Génération après génération,
la fidélité à cette cause demeure un bloc de granite inébranlable.
En effet, en dépit des injonctions, des
interdictions, des menaces et de la répression, c’est massivement que
les habitants des quartiers ont répondu à l’appel de la Palestine
martyre et de Gaza la résistante. Notamment lors de la « bataille de
Barbès », le 19 juillet 2014 où des jeunes, des femmes, des familles,
sous les gaz lacrymaux, les coups et les tirs de Flash-Ball ont tenu
tête à l’État dans un admirable élan pour nos frères et sœurs sous les
bombes.
De plus, comme en 83, le pouvoir déploie
tous ses moyens pour mettre au pas et intimider les leaders religieux et
les désolidariser de l’actuel mouvement. On peut parier que si les
mosquées de France n’étaient pas, pour la plupart, sous la tutelle du
pouvoir français, nous aurions quadruplé notre présence dans la rue.
Une fois de plus, le PS, en fidèle fer de
lance de l’impérialisme, n’a pas démenti la longue tradition coloniale
de la SFIO et sa trahison légendaire des mouvements populaires.
Sûrement effrayé par la puissance de
l’opinion nationale et internationale en faveur des Palestiniens, la
ferveur et la détermination des mobilisations, et par les défaites
militaires israéliennes successives, le PS opère un léger recul et tente
un redéploiement minable de sa diplomatie, moins ouvertement favorable à
Israël.
Trop tard ! Nous n’oublierons ni la
répression, ni la compassion de Hollande pour l’armée criminelle
israélienne, ni son chant d’amour renouvelé pour Netanyahou. Comme nous
n’oublierons jamais ni le passé, ni le présent colonial du PS, véritable
colonne vertébrale de ce parti qui n’a de cesse de défendre les
intérêts occidentaux.
Le vent tourne. Après plus d’un mois d’invasion sioniste, de toute part, fuse le mot d’ordre : « En 2017, le PS paiera ».
De très nombreuses voix prennent date
pour les présidentielles, et appellent à faire des élections prochaines
un véritable Waterloo pour le PS. En ce qui nous concerne, fidèles à
nous-mêmes et à notre histoire, nous nous y emploierons de toute notre
force. C’est notre serment de Gaza !
Le PIR
Paris, le 5 août 2014
Le Parti des indigènes de la république s’inscrit dans la continuité de l’« Appel des indigènes de la république » publié en janvier 2005, et du mouvement qui en est issu, le MIR (Mouvement des Indigènes de la République).
Le PIR constitue un espace d’organisation autonome de tous ceux qui
veulent s’engager dans le combat contre les inégalités raciales qui
cantonnent les Noirs, les Arabes et les musulmans à un statut analogue à
celui des indigènes dans les anciennes colonies : marginalisation
politique, stigmatisation de nos cultures et religions (notamment dans
les médias), brutalités policières au faciès, discriminations à
l’emploi, au logement, à l’école, répression de l’immigration et des
habitants des quartiers, etc. Plus généralement, le PIR lutte contre
toutes les formes de domination impériale, coloniale et sioniste qui
fondent la suprématie blanche à l’échelle internationale.