dimanche 10 août 2014

USraël : que le chaos enveloppe le monde

Le chaos règne et s’étend, tandis que les dirigeants enragés des États-Unis, de l’Europe et de leurs clients et alliés poursuivent des guerres génocidaires. Des guerres de mercenaires en Syrie, les bombardements terroristes d’Israël à Gaza, des guerres par procuration en Ukraine, au Pakistan, en Irak, en Afghanistan, en Libye et en Somalie. Des dizaines de millions de réfugiés fuient des scènes de totale destruction. Plus rien n’est sacré. Il n’y a pas de sanctuaires. Maisons, écoles, hôpitaux et familles entières sont ciblés pour la destruction.

Le chaos délibérément


La rage de l’Empereur : que le chaos enveloppe le mondeAu centre du chaos, l’oeil sauvage, le président Obama frappe aveuglément, inconscient des conséquences, prêt à risquer une débâcle financière ou une guerre nucléaire. Il applique des sanctions à l’encontre de l’Iran, il impose des sanctions à l’encontre de la Russie, il déploie des bases de lancement de missiles à cinq minutes de vol de Moscou, il envoie des drones tueurs contre le Pakistan, le Yémen et l’Afghanistan, arme des mercenaires en Syrie, entraîne et équipe les Kurdes en Irak et paye pour la sauvagerie d’Israël contre Gaza.

Rien ne fonctionne

Le président du chaos est aveugle au fait qu’affamer son adversaire n’assure pas sa soumission : cela renforce son unité pour résister. Changer le régime, imposer des fondés de pouvoir par force et subterfuge, cela peut détruire le tissu social de sociétés complexes : des millions de paysans et de travailleurs deviennent des réfugiés déracinés. Des mouvements sociaux populaires sont remplacés par des bandes organisées criminelles et par des armées de bandits.

L’Amérique centrale, produit de décennies d’interventions militaires américaines, directes ou par procuration, qui ont empêché les changements structurels les plus élémentaires, est devenue un enfer chaotique invivable pour des millions de personnes. Des dizaines de milliers d’enfants fuient leur pauvreté de masse, induite par leur état de « marché libre », leur État militarisé et la violence des gangsters. Des enfants réfugiés sont arrêtés en grand nombre à la frontière étatsunienne, puis emprisonnés dans des camps de détention de fortune, soumis à des abus psychologiques, physiques et sexuels par les fonctionnaires et les gardiens des camps. Voilà pour l’intérieur
A l’extérieur, ces enfants pitoyables sont exposés à la haine raciste d’un public étatsunien apeuré et inconscient des dangers que ces enfants essaient de fuir, comme du rôle joué par le gouvernement des États-Unis dans la création de ces enfers.

Les autorités de l’aviation civile de Kiev, aidées par les États-Unis, ont redirigé un avion de ligne international pour qu’il vole au-dessus d’une zone de guerre, bourrée de défenses antiaériennes, tandis que Kiev bombardait les villes et villages rebelles. Un vol a été touché, puis quelque 300 civils ont péri. Immédiatement, un flot d’accusations venant de Kiev a jailli pour accuser le président Russe Poutine et a submergé les médias occidentaux, sans faits réels expliquant la tragédie et le crime. Le Président fou de guerre Obama et les premiers ministres esclaves de l’Union européenne ont éjaculé des ultimatums, menaçant de tourner la Russie en un État de parias. « Sanctions, des sanctions partout… mais avant tout… la France devra achever sa vente d’une valeur d’un milliard et demi de dollars à la marine Russe ». Et la City de Londres exempte les oligarches russes des « sanctions », ancrés comme ils sont dans le système économique parasite Feu, Assurances, Immobilier (FIRE) de blanchissement d’argent de Londres. La guerre froide est de retour, mais elle a pris une forme laide… avec des exceptions… pour le commerce.

La confrontation entre des puissances nucléaires est imminente. Puis les maniaques, les pays Baltes et la Pologne, mugissent le plus fort possible pour obtenir une guerre avec la Russie, inconscients de leur position sur la frontière d’incinération…

Tous les jours, la machine de guerre Israélienne mâche plus de corps d’enfants de Gaza, tout en crachant plus de mensonges. Des juifs enthousiastes sont perchés sur leurs collines fortifiées pour célébrer chaque attaque par missile sur les appartements et les écoles dans le quartier densément peuplé de Shejaiya au sein de Gaza assiégée. Un groupe d’entrepreneurs orthodoxes et séculiers de Brooklyn ont monté un circuit touristique consistant à visiter les sites saints la journée et à contempler les effets du feu la nuit… Moyennant un supplément, des lunettes de nuit sont disponibles pour observer les mères fuir avec leurs enfants qui brûlent.

De nouveau le Sénat des États-Unis vote de façon unanime son soutien à la dernière campagne d’Israël de meurtre de masse : aucun crime n’est assez dépravé pour troubler les scrupules des chefs américains. Ils suivent précisément un script écrit par les 52 présidents des principales organisations juives américaines. Ils embrassent ensemble la bête de l’apocalypse, mordant la chair et les os de la Palestine.

Mais Sacre Bleu [en  français dans le texte original, NdT] ! Les sionistes français ont pris le dessus sur le « Président socialiste » Hollande. Paris interdit toutes les démonstrations anti-Israël, malgré les rapports clairs d’un génocide en cours. Les démonstrateurs qui soutiennent la résistance de Gaza sont gazés et assaillis par des forces spéciales anti-émeutes . Le « socialiste » Hollande satisfait les demandes de puissantes organisations sionistes, tout en saccageant les traditions républicaines et ces sacrés « droits de l’homme ».

Les jeunes protestataires parisiens ont répondu à l’attaque avec des barricades et des pavés, dans la meilleure tradition de la Commune de Paris, tout en brandissant le drapeau de la Palestine. Pas un seul drapeau rouge n’a été signalé : la « gauche » Française se trouvait sous son lit ou était en vacances.

Des signes sinistres se voient loin des champs de la mort. La valeur boursière grimpe, tandis que la production stagne. Des spéculateurs sauvages sont de retour dans toute leur splendeur et élargissent le fossé entre l’économie réelle et l’économie fictive, avant « le déluge », le chaos ou un autre crash inévitable.

Dans l’Amérique industrielle d’antan, dans la ville de Détroit, l’eau potable est coupée pour des dizaines de milliers de citoyens, qui sont dans l’incapacité de payer ces services de base. En plein été, des familles urbaines entières doivent se reloger dans des couloirs, des ruelles et des stationnements vides. Sans eau, les toilettes se bouchent, les enfants ne sont pas lavés. Roscoe, le maître plombier, dit que son job dépasse l’entendement.

Selon nos fameux économistes, l’économie de Detroit est en voie de rétablissement, les gains augmentent, il n’y a que le peuple qui souffre. La productivité à doublé, les spéculateurs sont satisfaits : les pensions ont été coupées et les salaires baissent, mais les Tigres de Detroit sont en première position !

Les hôpitaux publics ferment partout. Dans le Bronx et Brooklyn, les services des urgences sont dépassés. Chaos ! Les internes travaillent 36 heures d’affilée… et les malades et défavorisés tentent leur chance avec un médecin en manque de sommeil. En même temps, à Manhattan, les cliniques privées et les praticiens de « caractère » pour l’élite prolifèrent.

Les Scandinaves se sont mis de côté des putschistes qui ont pris le pouvoir à Kiev. Le ministre des Affaires étrangères suédois beugle pour une nouvelle guerre froide avec la Russie. L’émissaire danois, puis chef de l’Otan, Rasmussen, salive de façon obscène dans la perspective de bombarder et de détruire la Syrie dans une sorte de match rejoué de la « victoire » sur la Libye.

Les chefs allemands appuient le génocide en cours d’Israël contre Gaza, ils sont confortablement protégés d’une conscience morale par leur drap nostalgique de « culpabilité » couvrant les crimes nazis d’il y a 70 ans.

Les jihadistes en Irak, financés par l’Arabie saoudite, ont montré leur « infinie pitié » en… simplement chassant des milliers de chrétiens de l’ancien Mossoul.

Pratiquement 2000 années de présence suffisent largement ! La plupart ont quand-même réussi à s’enfuir avec leur tête encore attachée sur les épaules.

Du chaos partout


Près de cent mille agents de la sécurité nationale (NSA) américaine sont payés pour espionner environ deux millions de musulmans, citoyens et résidents des États-Unis. Mais malgré ces dizaines de milliards de dollars dépensés et des millions de conversations écoutées, les œuvres de charité musulmanes sont poursuivies puis des individus se font piéger dans des opérations montées de toute pièce.

Personne ne sait où les bombes tombent, mais le peuple s’enfuit. Des millions fuient le chaos.

Mais il n ‘y a nulle part où aller ! Les Français envahissent une demi-douzaine de pays africains mais les réfugiés sont interdits de refuge en France. Des milliers meurent dans le désert ou se noient en essayant de passer la Méditerranée. Ceux qui réussissent sont affichés comme des criminels ou conduits dans des camps ou des ghettos.

Le chaos règne en Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique centrale et à Detroit. Toute la frontière des États-Unis avec le Mexique est devenue un gigantesque camp de détention militarisé, un camp de détention multinational. La frontière est devenue méconnaissable pour quelqu’un de ma génération.

Le chaos règne sur les marchés. Le chaos est une mascarade déguisée en sanctions de commerce : l’Iran hier, la Russie aujourd’hui et la Chine demain. Washington : faites gaffe ! Vos adversaires se trouvent des points communs, dans le commerce, en passant des accords, en bâtissant des défenses : leurs liens se renforcent de plus en plus.

Le chaos règne en Israël. Des Israéliens obsédés par la guerre découvrent que même le « Peuple choisi par Dieu » peut aussi saigner puis mourir, perdre des membres et des yeux dans les allées de Gaza où des garçons et des hommes pauvrement armés tiennent bon.

Quand les acclamations se changeront en hurlements, éliront-ils encore « Bibi », leur actuel boucher kasher ? Les frères d’outre-mer, les collecteurs de fonds, les lobbyistes et les assassins en fauteuils adopteront automatiquement un nouveau visage, sans se poser des questions, sans éprouver de regrets ou (Dieu nous en garde !) sans faire preuve d’autocritique (si c’est bon pour Israël et les juifs, cela doit être bien !).

Le chaos règne à New York. Des jugements de la justice favorisent les pirates et leurs fonds vautours, qui demandent mille pour cent de retour sur leurs obligations argentines. Si l’Argentine rejette ce chantage financier et fait défaut, les ondes de choc auront des répercussions à travers les marchés financiers du monde entier. Les créditeurs trembleront dans l’incertitude : la peur grandira de peur d’un nouveau crash. Pourront-ils à nouveau renflouer les banques (bail-out) à hauteur de trilliards de dollars ?

Mais ou est l’argent ? Les presses travaillent nuit et jour. Il y a seulement quelques bouées de sauvetage… juste assez pour les banquiers et Wall Street, le restant, les 99 %, devront nager ou alors alimenter les requins.

La presse financière corrompue conseille maintenant les chefs de guerre sur les pays à bombarder et les politiciens sur les nouvelles sanctions à imposer ; elle ne donne plus de conseils économiques fiables ou de conseils aux investisseurs sur les marchés. Ses diatribes éditorialistes vont inciter les investisseurs à fuir pour aller acheter des matelas « king-size » pour adoucir leur chute le jour où les banques feront faillite.

Le Président des États-Unis est sur le point de faire une dépression nerveuse : c’est un menteur de la même veine que Münchhausen [héros militaire imaginaire, dont les exploits sont dignes de Tartarin de Tarascon, NdT], avec un grave cas de paranoïa politique, d’hystérie de guerre et de mégalomanie. Il perd le nord, hurlant : « Je dirige le monde, soit les États-Unis dominent, soit c’est le chaos ! ». Mais de plus en plus, le monde perçoit un autre message : « Les États-Unis dominent et c’est le chaos ».

Wall Street l’abandonne. Les Russes l’ont doublé. Les commerçants chinois font maintenant des affaires partout où nous étions avant et où nous devrions être. Ils jouent avec des dés pipés. Les Somaliens têtus refusent de se rendre à un président noir, ils rejettent ce « ML King [Martin Luther King, NdT] avec des drones »… Les Allemands sucent leurs doigts en complète stupeur, voyant que les Américains supervisent et enregistrent chacune de leurs conversations… pour leur propre sécurité ! « Nos entreprises sont ingrates, malgré tout ce que nous avons fait pour elles ! », gémit le premier Président noir. « Elles fuient nos impôts, tandis que nous subventionnons leurs opérations ! »

Les solutions finales : la fin du chaos


La seule solution est d’avancer : le chaos engendre le chaos. Le Président lutte pour pouvoir projeter son « aptitude à diriger ». Il pose des questions très difficiles à ses proches conseillers : « Pourquoi ne pouvons-nous pas bombarder la Russie, exactement comme Israël bombarde Gaza ? Pourquoi ne pas construire un dôme d’acier  par dessus l’Europe et abattre les missiles nucléaires russes ? Et en même temps, nous tirerions sur Moscou depuis nos nouvelles bases en Ukraine ? Quels pays veulent notre « dôme »  de protection ?

Je suis sûr que les peuples de l’est de l’Europe et les États baltes seront ravis de faire le sacrifice ultime. Après tout, leurs chefs sont dans l’avant-garde pour faire mousser une guerre avec la Russie. Leur récompense, un champ de ruine nucléaire, sera un petit prix pour assurer notre succès ! »

Le lobby sioniste affirmera que notre dôme d’acier couvre Israël. Mais les Saoudites pourraient essayer d’acheter les Russes pour épargner leurs champs de pétrole, pendant que Moscou ciblera les bases de missiles des États-Unis près de la Mecque. Nos alliés radio-actifs dans le Moyen-Orient auront simplement à se relocaliser dans un nouveau pays saint.

Est-ce que Obama et ses conseillers imaginent réduire la population asiatique d’un ou deux millions d’habitants ? Est-ce qu’ils planifient des centaines d’Hiroshimas parce que la direction chinoise aura dépassé la ligne rouge du Président ? L’économie de la Chine grandit trop vite, s’étend trop loin, est vraiment trop compétitive, trop compétente, a trop de succès à gagner des parts de marché et a ignoré nos avertissements et notre puissance militaire inégalée. Je suis certain que la majorité de l’Asie va inhaler de la poussière nucléaire, que des millions d’Indonésiens et d’Indiens périront comme des dégâts collatéraux. Leur survivants feront la fête avec « du poisson irradié » dans une mer rayonnante.

Au delà du chaos : La nouvelle voie américaine


Parce que notre dôme d’acier ne nous aura pas protégé, nous allons devoir ré-apparaître de nos cendres toxiques et grimper de nos bunkers, tout en rêvant d’une nouvelle Amérique libre de guerres et de la pauvreté. Le régime du chaos aura trouvé sa fin. La « paix et l’ordre « des cimetières régnera sans partage.

Les empereurs seront oubliés


Et nous n’aurons jamais trouvé qui a tiré un missile sur l’avion malaisien condamné avec ses 300 passagers et l’équipage. Nous aurons perdu le compte des milliers de parents et d’enfants palestiniens massacrés à Gaza par le Peuple choisi d’Israël. Nous ne saurons pas comment les sanctions contre la Russie n’ont pu aboutir.


Cela n’aura plus d’importance dans l’après-nucléaire, après le chaos…


Prof. James Petras,
Global Research, 29/07/2014
Traduit par Jefke pour vineyardsaker.fr

James Petras est professeur émérite de sociologie à l'Université d'État de Binghamton de New York. Il se définit lui-même comme un militant et écrivain « révolutionnaire et anti-impérialiste » 

Commentaire

La schizophrénie a toujours fait partie de la géopolitique, qui reste un habillage «rationnel» des rapports de force internationaux. Dans le cas de la Russie, on atteint des excès.
Est-ce parce que nombre de chroniqueurs de questions internationales ont eu un passé communiste, resté comme une tache indélébile, que la critique doit être systématique ? Est-ce parce que la France connaît, avec dix ans de retard, la vogue du néo-conservatisme qui avait comme priorité stratégique première, avant les attentats du 11 Septembre, le roll back de l’ancienne URSS ?
En énonçant, en 1991, sa célèbre phrase «Nous allons vous rendre le pire des services, nous allons vous priver d’ennemi !», Gueorgui Arbatov, conseiller diplomatique de Gorbatchev, mettait la filière de production stratégique face à un risque de chômage technique, un peu comme les spécialistes de l’héraldique avec la Révolution française. «L’ennemi soviétique avait toutes les qualités d’un “bon” ennemi : solide, constant, cohérent», écrivait le général de la Maisonneuve. «Militairement, il nous était semblable, construit sur le plus pur modèle “clausewitzien”, inquiétant certes, mais connu et prévisible. Sa disparition entame notre cohésion et rend vaine notre puissance.» La Chine avait joué le rôle d’ennemi de substitution sous l’administration Bush, mais le président Obama a d'abord voulu normaliser avec Pékin… Avant de se retourner contre la Chine, en essayant de l'encercler comme il essaie d'encercler la Russie...

Hannibal GENSERIC